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Rattrapage estival : les 10 livres indispensables sortis cette année

Vous les avez mis de côté, ne les laissez plus s'échapper cet été

Rattrapage estival : les 10 livres indispensables sortis cette année

Vous les avez ratés à l’époque de leur sortie, le temps a passé et on ne se souvient plus de ce qui tentait tant ces derniers mois.

 

Dix romans, récits ou objets littéraires au sens large feront vos moments riches de cet été, on s’en porte garants. Parce qu’ils sont nombreux, on vous propose de les découvrir de façon thématique.

 

A vous d’en croiser les lectures.

Bon appétit !

 

Sélection de Karine Papillaud

  • Le souffle épique

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      Couverture du livre « Dictionnaire amoureux : de Joseph Kessel » de Olivier Weber aux éditions Plon

      Dictionnaire amoureux : de Joseph Kessel de Olivier Weber

      Dissipons les croyances : les vacances, ce ne sont pas forcément des moments à la limite de l’ennui sur une plage au bord… des pieds de son voisin, le nez dans les seaux des gosses. On peut lire tranquillement dans un fauteuil, sur une terrasse et donc arborer sous le bras un gros pavé synthétique mais un peu raide, qui régalera toutes les vacances. C’est le cas du Dictionnaire amoureux de Joseph Kessel, par l’un de ses plus fervents fils spirituels, Olivier Weber. Il l’accompagne depuis longtemps, et lui a même consacré un livre, Kessel, le nomade éternel (Poche). Kessel, c’est douze films adaptés de ses livres, l’aventure et le voyage tatoués dans les chairs, la gloire du grand reportage, la reconnaissance par les Immortels, et une vie tumultueuse, vivante, articulée étroitement à son œuvre.
      Un souffle épique totalement kesselien balaie les plus de mille pages de ce dictionnaire dont on a renoncé à compter le nombre d’entrées. Il était bien plus passionnant de picorer au hasard, et de poursuivre la lecture au rythme des renvois proposés par l’auteur dont l’écriture est en soi un voyage. Le travail est titanesque, mais chaque recension porte la promesse d’un roman en elle. Un tour de force, un magnifique hommage à la liberté rendu par l’un des plus grands reporters de guerre et écrivain contemporain.

  • Le monde tel qu’il va… ou pas

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      Couverture du livre « Comme elle l'imagine » de Stephanie Dupays aux éditions Mercure De France

      Comme elle l'imagine de Stephanie Dupays

      Jetez cette couverture à la Harlequin pour entrer dans ce roman sensible, éminemment contemporain des amours nourries par les réseaux sociaux. En filiation directe avec les Fragments du discours amoureux de Roland Barthes, ce deuxième roman de Stéphanie Dupays est l’histoire d’une passion qui interroge l’époque à travers ses personnages.
      Les réseaux sociaux ne sont-ils pas l’outil idéal pour faire de chaque membre l’auteur de sa  fiction personnelle ? Les rapprochements, l’épanchement donné par l’écrit favorise-t-il l’honnêteté ou la manipulation ? La question de ce qu’est une narration se pose à travers l’histoire de Laure qui tombe amoureuse de Vincent par messagerie interposée.
      La plume est fine, la lecture rapide et précise, un très bon, un excellent roman qu’on lit d’une traite.

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      Couverture du livre « La femme qui lisait des romans anglais » de Sylvia Tabet aux éditions Lattes

      La femme qui lisait des romans anglais de Sylvia Tabet

      Juliet, l’héroïne du nouveau roman de Sylvia Tabet est une lectrice parfaitement avisée. Elle utilise en effet la lecture comme un outil de compréhension, voire de résolution, de sa vie. Jusqu’à un certain point toutefois : mariée à François depuis plus de vingt ans, elle rencontre Jeremy, un photographe qui porte sa liberté en bandoulière. Un triangle amoureux s’installe, la bibliothèque est ouverte.
      C’est une passionnante entrée dans les romans anglais qui effeuillent les affres du choix amoureux : Hardy, Brontë, Austen, et même Borges pour changer de continent.
      Jeremy est-il Darcy ? François est-il Terence ? Faut-il privilégier la raison ou les sentiments ?
      Un très beau livre qui rêve et analyse les élans du cœur d’une femme à travers la littérature.

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      Couverture du livre « Les victorieuses » de Laetitia Colombani aux éditions Grasset Et Fasquelle

      Les victorieuses de Laetitia Colombani

      Ceux qui ont aimé La Tresse se sont forcément jetés sur Les Victorieuses, qu’on a surtout aimé pour l’aspect très documenté de l’histoire. Laetitia Colombani est avant tout une réalisatrice talentueuse qui enquête comme une journaliste. Elle remonte ici aux sources de la création d’un lieu parisien pas si connu, le Palais de la femme, qu’un personnage incroyable, Blanche Peyron, a créé au nom de l’Armée du salut dans les années 20.
      Le récit « tresse » deux histoires, celle de Blanche, et celle d’une avocate en burn out qui devient écrivain public pour les démunis, de nos jours. Les Victorieuses décline les différents combats que mènent les femmes,  de tout temps.
      Un livre généreux, de plain pied dans l’époque.

  • Paroles vraies

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      Couverture du livre « D. V., Diana Vreeland » de Diana Vreeland aux éditions Seguier

      D. V., Diana Vreeland de Diana Vreeland

      Un texte qui démarre avec « je déteste la nostalgie » accroche l’œil, mais a plutôt intérêt à tenir sa promesse. D.V ne décevra pas.
      Ces mémoires sont celles de Diana Vreeland, qui fut journaliste mode au Harper’s Bazaar dans les années 30 et dirigea le Vogue américain dans les années 60. Ses mots portent le chic mondain dans une langue bien pendue en lisière de gouaille, mais surtout un regard libre sur l’époque qui ringardiserait presque Sagan.
      Des caractères comme celui-ci, évoluant dans l’élite du XXe siècle, où l’on croise tous les grands noms de la mode, du cinéma, de l’art et la musique, ne tardent pas à devenir iconiques. Plaisir immense de découvrir ce personnage à travers des mémoires fraichement traduits. Qu’on prolongera avec Indiscrétions, le film de Cukor de 1940, où Katharine Hepburn incarne cette touche frondeuse et snob, brillant d’une intelligence bouillonnante made by Diana Vreeland.

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      Couverture du livre « Le roman vrai d'Alexandre » de Alexandre Jardin aux éditions L'observatoire

      Le roman vrai d'Alexandre de Alexandre Jardin

      A la crise de la quarantaine, Alexandre Jardin répond par le sursaut de la cinquantaine.
      Dans Le Roman vrai d’Alexandre, l’écrivain fait un «reset » de lui-même et empoigne un Je déterminé pour expliquer à quel point il lui a été nécessaire de s’abriter derrière la fiction, jusqu’à s’en draper dans la réalité. Le voici tout nu, dans une sorte de confession, karchérisation de lui-même. Il en restera Alexandre, mais sans les oripeaux des Jardin.
      Une salutaire remise en question pour quiconque aborde les grands caps de sa vie, une manière étonnante d’interroger la fiction, parfois moins noble et libre qu’elle ne laisse penser.

  • Los Angeles for ever

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      Couverture du livre « En lieu sur » de Ryan Gattis aux éditions Fayard

      En lieu sur de Ryan Gattis

      Gattis aime l’ancrage dans les grands mouvements sociaux de son pays, en particulier Los Angeles, sa ville.
      En 2008, au moment où s’enclenche la crise des subprimes, on fait la connaissance de Ghost, un forceur de coffre-fort repenti qui travaille pour la police. Il décide de basculer une dernière fois du côté du crime, et s’empare du contenu du coffre de trafiquants de drogue, sous le nez des flics. Glasses, l’un des lieutenant du cartel le prend en chasse pour retrouver le magot. Ghost-Glasses, pantins de la fatalité, duo symétrique et damné, où l’un n’a rien à perdre quand l’autre a tout à risquer.
      Remarquablement construit, ce polar entraine à la nuance, et ne laisse pas le cerveau en jachère.

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      Couverture du livre « La dernière chance de Rowan Petty » de Richard Lange aux éditions Albin Michel

      La dernière chance de Rowan Petty de Richard Lange

      Il a eu son heure de gloire mais fait objectivement partie des losers désormais : Rowan Petty est un escroc sur le retour, et il le sait.
      Mais il y a ce plan, un peu douteux, d’un trésor « de guerre », puisqu’il s’agissait des fonds de l’armée octroyés au transport des troupes et des biens en Afghanistan. Des petits malins l’ont planqué quelque part à Los Angeles, pas très loin de sa ville, Reno. Pourquoi ne pas tenter de se refaire sur un gros coup ?
      Il cède à la tentation, pour revoir aussi sa fille qui vit à L.A. Et sur le chemin, il rencontre une prostituée qui va faire bien plus que son job.
      Histoire d’amour, histoire de truands, mais aussi grand livre sur les difficultés de la paternité, La Dernière Chance de Rowan Petty est un polar très ambiancé, réaliste et rondement mené.

  • Les premiers romans

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      Couverture du livre « Les jours » de Sylvain Ouillon aux éditions Gallimard

      Les jours de Sylvain Ouillon

      Il faut célébrer les premiers romans ambitieux, écrits à la sueur et à l’opiniâtreté, mais qui nous font grâce de leurs coulisses et de leurs courbatures.
      C’est le cas des Jours de Sylvain Ouillon, formidable fresque historique qui couvre un siècle et demi. Le principe est ambitieux, la tâche immense et le résultat impressionnant : l’auteur, géographe de son état, mêle une histoire familiale sur plusieurs générations aux mouvements de l’histoire et politique de l’Europe.
      Un tir de longue portée qui fait mouche, on adore.

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      Couverture du livre « Le temps qui reste » de Marco Amerighi aux éditions Liana Levi

      Le temps qui reste de Marco Amerighi

      C’est l’histoire d’une jeunesse qui se débrouille pour être heureuse, dans un environnement qui ne lui en donne vraiment pas les moyens.
      A Badiascarna, les cancers fleurissent plus gaiement que les pâquerettes, la faute à la douteuse centrale géothermique d’à côté. La ville est une cité ouvrière laissée pour compte où l’on ne se lamente pas plus qu’on ne parle : Badiascarna est une usine à secrets.
      Sauro a laissé son passé de groupe de rock derrière lui depuis vingt ans, quand sa mère l’appelle pour rechercher son père disparu. En alternant les souvenirs si lourds d’amitiés intenses et la quête au présent, Amerighi redonne forme à un homme.
      Il y a forcément la notion du devenir et de la réconciliation dans ce roman, la force des symboles aussi, mais il y a d’abord une langue superbe, admirablement traduite par Françoise Brun, qui a valu à son auteur le Prix Bagutta du premier roman, cette année.

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