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La route

Couverture du livre « La route » de Manu Larcenet aux éditions Dargaud
  • Date de parution :
  • Editeur : Dargaud
  • EAN : 9782205208153
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du... Voir plus

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres et de cadavres. Parmi les survivants, un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites, censés les aider dans leur voyage. Sous la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité. Survivront-ils à leur périple ?

Après "Le Rapport de Brodeck", Manu Larcenet adapte de nouveau une oeuvre majeure de la littérature. Couronnée par le prix Pulitzer en 2007, "La Route" a connu un grand succès et a été adaptée au cinéma en 2009 avec Vigo Mortensen dans le rôle principal.

Avec cet album, Manu Larcenet réussit une adaptation d'une originalité absolue et pourtant d'une totale fidélité. En posant son trait sous les mots du romancier, en illustrant les silences du récit, l'artiste s'est approprié l'univers sombre et fascinant du roman de Cormac McCarthy.

D'un roman-culte il a fait un album d'une beauté saisissante, à la fois puissant et poignant.

Incontestablement un des chefs-d'oeuvre de la bande dessinée moderne.

Cormac McCarthy a signé plusieurs romans phares dont "La Route" mais aussi "No Country for old men", également adapté par les frères Coen au cinéma. Son oeuvre est essentiellement disponible aux éditions de L'Olivier (et Points), associées à Dargaud sur ce projet. L'écrivain est décédé le 13 juin 2023.

Son roman, publié aux Éditions de l'Olivier et chez Points pour la version poche, a été vendu à près de 800 000 exemplaires.

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Avis (6)

  • Une vie de peur, de froid et de faim. C’est tout ce qu’il a à proposer à son fils. Ensemble, ils avancent, emmitouflés et cramponnés à leur caddie. “On ne pourra pas survivre un autre hiver par ici… Il faut continuer vers le sud.”

    On ne sait pas vraiment ce qui est arrivé au monde. Il n’est...
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    Une vie de peur, de froid et de faim. C’est tout ce qu’il a à proposer à son fils. Ensemble, ils avancent, emmitouflés et cramponnés à leur caddie. “On ne pourra pas survivre un autre hiver par ici… Il faut continuer vers le sud.”

    On ne sait pas vraiment ce qui est arrivé au monde. Il n’est plus que ruines carbonisées sous un ciel de cendres et un trait de crayon tourmenté. Avec de pâles couleurs qui ne parviennent pas à réchauffer la saleté du gris. Avec quelques moments de joie, une baignade dans une cascade, une pente à dévaler, une vieille canette de soda, qui compensent, mais si peu, le chaos de leurs jours miséreux.

    Sur la route, ils croisent parfois d’autres errants. Des hommes, prédateurs ou victimes, qui n’ont plus rien d’humain. Le petit a besoin de savoir. Qui sont les méchants, s’ils sont les gentils. Alors le père répète les mêmes mots, les mêmes conseils, les mêmes rituels.

    “— Tu ne me crois pas ?
    — Si. Je te crois toujours, papa… Il le faut bien.”

    Il y a bien peu d’espoir dans cette odyssée dystopique. La dernière page, certes aussi sombre que la première, ne marque pas la fin du chemin. Vivre, c’est continuer. Il le faut bien.

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  • Grosse claque ! J'avais lu le roman il y a quelques années et il fait clairement partie des titres inoubliables de ma vie de lectrice. J'appréhendais donc un peu la lecture de cette adaptation, car je craignais de ne pas pouvoir retrouver toute la force du roman et des images qu'il m'avait mis...
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    Grosse claque ! J'avais lu le roman il y a quelques années et il fait clairement partie des titres inoubliables de ma vie de lectrice. J'appréhendais donc un peu la lecture de cette adaptation, car je craignais de ne pas pouvoir retrouver toute la force du roman et des images qu'il m'avait mis en tête. Mais difficile de trouver les mots pour dire à quel point c'est réussi ! J'ai ressenti les mêmes sensations que lors de me découverte de l'histoire. On suffoque, on étouffe, on désespère. Aucune lumière à l'horizon, mais comme ce père et son fils, on ne peut pas renoncer, il faut continuer à avancer, même si on connaît déjà le dénouement. J'ai eu un véritable coup de foudre pour cette lecture.

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  • Lorsque j’avais lu le roman La Route de Mc Carthy, lors de sa parution française en 2008, j’avais eu le sentiment d’une filiation avec d’autres romans qui m’avaient marqué (en l’occurrence : Ravage de René Barjavel, Malevil de Robert Merle et Je suis une légende de Richard Matheson). Mais il...
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    Lorsque j’avais lu le roman La Route de Mc Carthy, lors de sa parution française en 2008, j’avais eu le sentiment d’une filiation avec d’autres romans qui m’avaient marqué (en l’occurrence : Ravage de René Barjavel, Malevil de Robert Merle et Je suis une légende de Richard Matheson). Mais il apportait une dimension supplémentaire dans cette relation essentielle entre le père et le fils revenus à des basics pour leur survie, tout en gardant leur humanité. Ces quelques traits s’exprimaient dans une histoire minimaliste à l’atmosphère pesante.

    L’adaptation graphique de Manu Larcenet est exceptionnelle pour être parvenue à :

    - restituer l’atmosphère sombre et étouffante (… comme de la neige) de ce monde apocalyptique, détruit, envahît par des cendres ;

    - préserver la tension narrative de cette vie au jour le jour … sur le fil tenu d’une route devant mener à la mer (un but pour aller au lendemain) ;

    - exprimer cette relation père fils (sans pathos et toute en retenue dans l’acceptation de la mort présente et à venir) et l’initiation à la survie de l’enfant, tout en préservant un minimum d’humanité et en le laissant se construire et affirmer ses actes et décisions après avoir obtenu certaines réponses à ses questions : le « Alors d’accord » qui ponctue l’acceptation revient comme un leitmotiv qui m’a profondément marqué.

    La Route de Larcenet va bien marquer l’histoire de la BD. Il était attendu et il frappe fort. Il frappe même doublement fort avec :

    - une publication en noir et blanc qui donne des images de ce monde brouillé, particulièrement fortes dans une alternance de dessins minimalistes, de traits marqués et nets, d’autres bouillonnants, d’aplats, …

    - une autre publication avec des « gris colorés » qui insufflent un regard un peu différent, peut-être plus réaliste (?), en tous cas donnant une présence plus marquée à certains lieux ou situations, …

    Pour une fois je ne choisirais pas entre le N&B et la couleur et je ne peux que conseiller de « casser la tirelire » pour ce double regard.

    PS : A lire en papier bien sur

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  • « La route »de Cormac Mc Carthy est je pense le livre qui m’a le plus marquée. Un chef d’œuvre inclassable, un uppercut littéraire qui m’a laissée KO debout, dans un flot d’émotion je crois inégalé à ce jour.
    La grande force de ce texte était sa sobriété mais surtout son pouvoir d’évocation...
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    « La route »de Cormac Mc Carthy est je pense le livre qui m’a le plus marquée. Un chef d’œuvre inclassable, un uppercut littéraire qui m’a laissée KO debout, dans un flot d’émotion je crois inégalé à ce jour.
    La grande force de ce texte était sa sobriété mais surtout son pouvoir d’évocation remarquable, qui a fait naître des images qui encore aujourd’hui m’accompagnent.
    C’est pourquoi j’ai hésité à aller vers cet album, mais dès les premières pages, j’ai retrouvé les images que lalecture avait déposé dans mes souvenirs et j’ai su que roman graphique était pour moi.
    L’histoire je vous en fait grâce, tant elle est connue. Je dirai juste que ce roman post apocalyptique sombre, âpre et tragique est la plus belle histoire d’amour jamais décrite entre un père et son fils. Dans un monde privé d’espoir et d’humanité, dans un monde plongé dans le chaos et la pire des noirceurs, comment survivre si ce n’est en alimentant la flamme de l’amour le plus pur, le plus instinctif.
    .
    Pour être à la hauteur de ce monument, il fallait le talent d’un grand dessinateur et Manu Larcenet y a réussi brillamment. Lorsque l’on regarde ses dessins c’est comme une évidence. Nul autre n’était capable d’une telle prouesse.
    Le dessin est dominé par le gris, les paysages sont saturés de cendre, de fumées et tout n’est que désolation. Des étendues vides, austères,hostiles et menaçantes où l’on devine à peine les silhouettes chétives de ce duo de rescapés. De prime abord on ne voit que du noir et blanc, mais peu à peu on devine un halo de lumière sépia, que j’ai assimilé au restant d’humanité encore enfoui en eux.
    Et puis j’ai été attiré par les regards. Des regards emplis de lassitude, de désespoir. Des regards glaçants, emplis d’effroi, de désespoir. Des regards creux aussi, finalement pas si dissemblables des cadavres qu’ils croisent tout au long de leur chemin. Dernière remarque sur les traits de ce père et de ce fils. Un entrelacs serré de coups de crayons, qui s’oppose au dénuement de ce qui les entoure, comme une allégorie de la torture mentale dans lequel ils sont enfermés dans ce monde sans espoir.

    Un énorme coup de coeur, vous l’aurez compris. A lire que vous ayez lu le roman ou pas.

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  • Il ne reste rien que la cendre et le froid.
    Il leur faut avancer, continuer, coûte que coûte, vers le sud, peut-être un peu de chaleur, de nourriture ou de vie.
    Peut-être.
    Ils sont père et fils, ils sont le monde, leur monde.
    Et c'est la seule chose qui compte.
    S'arrêter, c'est...
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    Il ne reste rien que la cendre et le froid.
    Il leur faut avancer, continuer, coûte que coûte, vers le sud, peut-être un peu de chaleur, de nourriture ou de vie.
    Peut-être.
    Ils sont père et fils, ils sont le monde, leur monde.
    Et c'est la seule chose qui compte.
    S'arrêter, c'est mourir.
    ~
    Monumentale gifle qui me laisse comme sonnée, encore groggy par le froid et les regards emplis de terreur, un goût de cendres froides sur les lèvres.
    J'ai marché le long de la route, au rythme poussif d'un caddie empli de restes disparates d'une vie réduite à néant.
    Les mots sont trop lourds, et même le soleil ne perce plus les nuages crasseux qui embrument tout.
    Tout a brûlé. Tout est vide et gris, sans vie.
    Reste, dans ce désert glacial, l'instinct d'un père qui veut que vive le reste du monde.
    Son fils.
    Ce petit garçon à qui il veut apprendre tout ce qu'il sait, lui dire qu'ils sont les gentils, ne pas tout lui dire pourtant avant que la nécessité ne fasse loi.
    ~
    On ne sait pas ce qu'il est advenu au monde, on ne sait que la nécessité d'avancer, le danger permanent de ceux qui sont "les méchants", des derniers mots d'une mère qui n'a pas voulu, pas pu...
    On sait la peur, la faim, le froid, la douleur.
    On sait le silence de ce monde étouffé par la cendre d'une civilisation brûlée, les esprits déments de ceux pour qui l'humanité n'a pas survécu.
    ~
    On sait que Manu Larcenet, de son trait noir d'encre, nous livre une adaptation magistrale d'un roman qui l'est tout autant, comme si la quintessence de Sa Majesté des Mouches prenait appui sur une apocalypse future, poussée à son extrême, jointe à la nécessité de sauver, peut-être, une forme d'innocence, de futur. Peut-être.
    ~
    Souvent les silences sont éloquents, souvent la peur tord les entrailles, serre la gorge et s'étouffe pour ne pas attirer l'horreur.
    Et puis, parfois, l'enfant dissipe un peu le brouillard avant qu'une chappe de plomb ne retombe et ne force la route à être reprise.
    L'humanité restera ce qu'elle a toujours été.
    Quelle que soit la route empruntée.

    Magistral.

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  • Le monde n'est plus monde. Que reste-t-il ? Des débris, des ruines, de la poussière, des cendres... Des hommes parfois. Dont il faut se méfier, forcément. Un père et son fils tentent de survivre, d'aller vers le sud. En fouillant parmi les bâtiments désertés, les magasins abandonnés, en marchant...
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    Le monde n'est plus monde. Que reste-t-il ? Des débris, des ruines, de la poussière, des cendres... Des hommes parfois. Dont il faut se méfier, forcément. Un père et son fils tentent de survivre, d'aller vers le sud. En fouillant parmi les bâtiments désertés, les magasins abandonnés, en marchant coûte que coûte.

    Après "Le rapport de Brodeck" (2015 et 2016), Manu Larcenet se confronte à une autre adaptation, celle du roman post-apocalyptique iconique de Cormac McCarthy. Un défi colossal tant ce récit est silencieux, répétitif mais il est relevé d'une manière saisissante. Le dessin dit tout. Les regards, le lien père-fils, la cendre omniprésente, oppressante, qui rend l'air irrespirable et qui associée à la pluie chargent les chaussures d'une boue collante.

    Plonger dans cet album est une expérience peu commune. L'esthétique sombre, toute en nuances de gris s'impose et place le lecteur dans un état contemplatif particulier. Les nuages de cendres font piquer les yeux et limitent le souffle, on tourne les pages dans un état second.

    J'avoue, j'avais des doutes. ils ont été balayés par le souffle noir de cet album qui va laisser une marque forte et durable. Déjà incontournable et ça sort demain !

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