"Pas de femmes parfaites, s’il vous plaît" est le mantra de la correspondance de Jane Austen
"Pas de femmes parfaites, s’il vous plaît" est le mantra de la correspondance de Jane Austen
Emblématiques d'une époque, frondeuses, révoltées, sulfureuses ou imaginatives mais surtout libres, les femmes écrivains ont su imposer une légitimité dans un contexte qui ne leur a pas troujours été favorable. Certaines sont devenues des références dans un genre littéraire spécifique comme le roman (Françoise Sagan), le carnet de voyage (Ella Maillart, le thriller (Mo Hayder ou Fred Vargas) ou l'essai (Elisabeth Badinter), il vous vient spontanément un nom à l'esprit. Par Hassina Mimoune
Les jours s’écoulent paisiblement à Mansfield Park, propriété de Sir Thomas Bertram, entre parties de cartes, chasse, broderie, réceptions et promenades à cheval. Vivent à Mansfield le baronnet jusqu’à son départ pour les Caraïbes à Antigua afin de gérer les plantations et les esclaves, l’épouse Lady Bertram née Ward, la sœur de cette dernière veuve d’un pasteur n’ayant pas eu la joie d’enfanter, les quatre enfants du couple Tom, l’aîné, dilapidant le patrimoine, Edmond, futur clergyman, Maria et Julia la cadette, et Fanny Price, la cousine recueillie par charité à l’âge de dix ans, fille de la deuxième sœur de Lady Bertram à la nombreuse famille, d’une nature docile, prête à accomplir la moindre tâche dans cette famille d’adoption où elle peine à trouver sa place. Gravitent autour de cet univers privilégié d’autres jeunes gens comme Mary Crawford et son frère Henry, jeune homme fortuné, Messieurs Rushworth et Yates. Dans son roman « Mansfield Park » écrit de 1812 à 1813, Jane Austen dépeint une société où, je cite : « le bonheur repose sur l’importance des revenus, la meilleure recette du bonheur ».Les descriptions précises des paysages et de Portsmouth’s au fil des saisons, les interrogations du personnage principal Fanny, transportent le lecteur sous le règne de George III.
Un œil acéré sur les carcans mondains et l'artificialités des relations. Super livre
J'avais besoin d'une lecture légère et en février , Julie, pour son défi bookstagram, nous proposait de lire un livre d'amour. Ce n'est absolument le type de roman que je lis. Alors j'ai regardé dans ma pal et j'ai choisi ce roman. Je n'avais jamais lu de Jane Austen et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Dans Persuasion, nous suivons Anne, une jeune femme qui a dû refuser la demande en mariage de l'homme qu'elle aime. Huit ans plus tard, ils se retrouvent. Ont-ils changé ? S'aiment-ils encore ?
J'ai adoré cette lecture. L'histoire est un downtown abbey du XIXe siècle.
J'ai eu beaucoup d'empathie pour Anne qui sacrifie ses sentiments et une partie de sa vie pour n'être que peu considéré par sa famille. Heureusement, les amis de la famille, eux, la considèrent comme il se doit.
Les autres personnages ont tous leurs propres caractères. Certains sont bien sympathiques, d'autres moins.
L'écriture de Jane Austen est fluide et simple. Je ne me suis pas ennuyée .
Mention spéciale aux éditions Hauteville pour la magnifique version collector de ce roman et à Hugh Thomson pour les illustrations.
Et merci à Julie qui m'a permis de découvrir Jane Austen.
A trente-cinq ans, la séduisante Lady Susan se retrouve veuve et désargentée. Précédée d’un parfum de scandale alors que sa coquetterie manipulatrice aurait brisé plus d’un ménage, elle s’invite chez son riche beau-frère pour y poursuivre ce que toutes les autres femmes décèlent de ses manigances sans scrupules, mais qui charme tant les hommes que bon nombre se laisseraient volontiers mener jusqu’au mariage.
Aussi intelligente qu’égoïste et amorale, Lady Susan semble partagée entre le plaisir de séduction que lui permet son indépendance, et l’ambition qui la rend prête à tout pour se remarier avantageusement. En tous les cas, elle s’en donne à coeur joie pour manipuler son entourage sans vergogne, mentant et trompant avec le plus grand cynisme, et allant jusqu’à maltraiter cruellement sa fille de seize ans, qui, bien que tenue éloignée, commence à lui faire de l’ombre alors qu’il lui faut songer à la caser elle aussi.
Cette femme dont l’intelligence et la beauté désarmante dissimulent une personnalité narcissique, froide et calculatrice, usant de tous les ressorts de l’hypocrisie et de la manipulation pour jouer avec les sentiments d’autrui sans jamais se départir d’une insensibilité cruelle, a quelque chose de Madame de Merteuil dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. L’air de famille s’impose d’autant plus que, tout comme pour la marquise, c’est un échange épistolaire qui nous dévoile peu à peu le vrai visage de Lady Susan, au travers notamment de ses lettres à son amie et complice, et de la correspondance de l’épouse de son beau-frère avec sa mère, qui toutes deux la détestent.
On se laisse prendre avec délice à cette peinture finement satirique de la bonne société anglaise du XVIIIe siècle, ridiculisée par une aventurière bien décidée à user de ses armes et du mariage, puisque c’est le seul moyen alors pour les femmes de s’assurer statut social et aisance financière. Et si son audace cyniquement opportuniste scandalise tant les épouses tout en séduisant si systématiquement les hommes, n’est-ce pas aussi parce qu’elle s’emploie à mettre en œuvre, ouvertement et librement, ce que chacune a vécu et fera vivre à ses filles dans le strict respect des conventions et des apparences : un mariage arrangé avec un bon parti, entendons par là un homme riche à défaut de tout autre affinité, auprès de qui elles trouveront ennui mais sécurité matérielle, et qui leur fera peut-être la grâce de ne pas les encombrer trop longtemps si, comme souvent, il les devance quelque peu en âge ?
Porté par la plume déjà remarquable d’une Jane Austen alors âgée de dix-huit ans, ce court roman d’une extraordinaire finesse psychologique est une lecture étonnamment réjouissante, tant il brocarde avec esprit la bien-pensante société de son époque.
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