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Marianne Jaegle

Marianne Jaegle
Agrégée de lettres modernes, Marianne Jaeglé anime des ateliers d'écriture aux Ateliers Elisabeth Bing, notamment un atelier Écrire le roman. (www.ateliersdecriture.net). Elle est l'auteur de plusieurs romans : Vous n'aurez qu'à fermer les yeux (Jacques-Marie Laffont éditeur), l'Histoire d... Voir plus
Agrégée de lettres modernes, Marianne Jaeglé anime des ateliers d'écriture aux Ateliers Elisabeth Bing, notamment un atelier Écrire le roman. (www.ateliersdecriture.net). Elle est l'auteur de plusieurs romans : Vous n'aurez qu'à fermer les yeux (Jacques-Marie Laffont éditeur), l'Histoire de Paris et des Parisiens (éditions Compagnie 12, prix Haussmann 2006) et Une poupée qui dit non (éditions Calmann-Levy) en collaboration avec Galina Valkova.

Articles en lien avec Marianne Jaegle (4)

Avis sur cet auteur (32)

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    CARLAFZ sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    Agrippine, Néron, Sénèque.
    C’est un honneur que nous fait Marianne Jaegle de nous convier parmi ces grands noms à trembler et vivre les dernières heures introspectives du philosophe et conseiller l’empereur au début de son règne.

    C’est un coup de cœur immense !

    J'ai adoré sa forme, une...
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    Agrippine, Néron, Sénèque.
    C’est un honneur que nous fait Marianne Jaegle de nous convier parmi ces grands noms à trembler et vivre les dernières heures introspectives du philosophe et conseiller l’empereur au début de son règne.

    C’est un coup de cœur immense !

    J'ai adoré sa forme, une longue lettre confession et témoignage. Un après-midi en compagnie de Sénèque pour vivre les complots d'Agrippine, pour voir Néron sombrer dans la folie, et recevoir les remords du philosophe pour avoir contribuer malgré tout à cela.

    La folie de leurs idées, la durete de leurs regards, la soif de pouvoir innasouvisable,
    La folie qui les saisit, et ne plus rien en savoir : la bascule, quand Néron devient le Néron que l’on connaît tous.
    Sénèque dit qu’aucun être humain ne peux supporter le poids d’un tel pouvoir sans perdre la raison, plus encore en croyant avoir atteint la sagesse alors qu’elle demeure une quête sans fin.

    Cinq années de paix et de prospection dans l’empire, puis… la folie.
    Celle où éliminer ceux que l’on considère encombrant, plus assez de son côté, ceux qui nous font douter.
    « C’est cette image hideuse de lui-même qu’il espère effacer en me faisant mourir. » page 254

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    Fanfan Do sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    Marianne Jaeglé se glisse dans la peau de Sénèque qui écrit à son ami Lucilius pour lui narrer l'histoire de sa chute et de sa mort annoncée, durant les quelques heures que les soldats lui accordent. Il est tombé en disgrâce auprès de l'empereur Néron et celui-ci le condamne au suicide. Il ne...
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    Marianne Jaeglé se glisse dans la peau de Sénèque qui écrit à son ami Lucilius pour lui narrer l'histoire de sa chute et de sa mort annoncée, durant les quelques heures que les soldats lui accordent. Il est tombé en disgrâce auprès de l'empereur Néron et celui-ci le condamne au suicide. Il ne craint pas la mort. Il souhaite juste exprimer ce que furent sa vie, ses erreurs, ses regrets et ses compromissions, mais surtout dire la vérité sur son élève, Néron. Dans la quiétude de sa demeure aux abords de Rome, auprès de son épouse tant aimée, il raconte.

    J'ai immédiatement aimé la prose de l'autrice, fluide et belle. J'ai aimé l'immersion dans la Rome antique, auprès du pouvoir, ce nid de serpents. Car le danger était partout et Sénèque le savait, lui qui revenait en grâce après son exil forcé en Corse, rappelé par Agrippine pour être le précepteur de Domitius, futur Nero (Néron). Agrippine mère de Nero, épouse de l'empereur Claude, lui-même père de Britannicus et Octavie, les enfants qu'il a eu avec Messaline qu'il a fait exécuter. Agrippine, intrigante, ambitieuse et absolument sans scrupules, extrêmement dangereuse. Quant à Nero… il paraît qu'on ne naît pas psychopathe, on le devient… Mais sans doute que l'époque, les flagorneurs de tout poil et l'exercice du pouvoir y étaient propices. Cet endroit et cette période font vraiment froid dans le dos.

    Panem et circenses. Les combats, les mises à mort dans l'arène lors des jeux du cirque sont d'une sauvagerie absolue et ça plaît au peuple. Des spectacles horribles où on se repait de la souffrance d'autrui. Une société totalement inégalitaire et injuste, avec des esclaves, des affranchis, des maîtres, des grandes familles, et des voleurs ou tueurs qui eux finissaient massacrés dans l'arène sous les vivats de la foule en délire.

    Intrigues, calomnies et manigances sont l'essence même du pouvoir. Créer une rumeur pour se débarrasser de quelqu'un et attendre… C'est glaçant.
    On a vraiment le sentiment qu'à l'époque, la succession reposait essentiellement sur le meurtre. Agrippine, cruelle et calculatrice détient le pouvoir à travers son fils Nero, qui n'est que sa marionnette. C'est étrange d'imaginer que ce personnage incontrôlable, initiateur de tant de massacres, ait pu être un petit toutou craintif devant sa mère. À moins que ce ne soit le juste retour des choses…

    Passionnant, le récit de Sénèque nous amène tout doucement à comprendre ce qui l'a fait passer de Ami du Prince, quasi-père de substitution et précepteur qui a façonné Nero à ennemi à abattre. Car il a été fier du résultat quand il a eu le sentiment d'avoir fait de la chenille un papillon :
    "Quand je repense à cette période, il me semble avoir vécu un rêve.
    Où que Nero aille, dans Rome, on l'acclame, on se prosterne, on se félicite en sa présence. Beau, généreux, sage : un empereur en tout point semblable à Apollon. " peu à peu, à travers le récit de Sénèque on apprend comment le jeune homme agréable est devenu le fou sanguinaire que l'histoire a retenu. Sans doute que le pouvoir corrompt et monte à la tête.

    J'ai adoré cette plongée dans la Rome antique, dans les différentes strates de la société, très bien décrite, très visuelle, j'étais comme embusquée dans les moindres recoins, à observer, consternée par la cruauté et la vanité des hommes.

    Merci beaucoup à Lecteurs.com ainsi qu'aux Editions Gallimard qui m'ont permis de gagner ce livre lors d'un concours

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    Ghislaine Degache sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    Ce roman nous ramène en avril 65 après Jésus-Christ, dans les environs de Rome.
    Sénèque voit des soldats en armes envahir sa villa. II sait immédiatement qui les a envoyés et pour quoi.
    Le message porté par le préfet Silvanus est clair, l’empereur lui ordonne de se donner la mort.
    Le...
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    Ce roman nous ramène en avril 65 après Jésus-Christ, dans les environs de Rome.
    Sénèque voit des soldats en armes envahir sa villa. II sait immédiatement qui les a envoyés et pour quoi.
    Le message porté par le préfet Silvanus est clair, l’empereur lui ordonne de se donner la mort.
    Le philosophe va alors profiter des quelques heures que le chef de garde lui accorde pour rédiger une ultime lettre à l’intention de son ami Lucilius, une lettre dans laquelle il explique comment il a passé ses quinze dernières années auprès de celui pour qui il a d’abord été le précepteur, puis le conseiller, puis l’ami, celui qui aujourd’hui réclame sa mort : Néron.
    Maintenant que ses dernières heures sont arrivées, il regarde en arrière et se souvient.
    C’est ainsi que Marianne Jaeglé, dans L’Ami du Prince, fait revivre la confrontation entre celui qui a tenté de faire d’un enfant de douze ans le prince le plus accompli qui soit, et celui qui est devenu un tyran.
    Sénèque, avait durant son exil de huit ans en Corse, écrit entre autres, un traité « De la colère », développant ses conceptions en matière d’éducation et acquis une réputation de sagesse. À la demande d’Agrippine, l’épouse de Claude, il a accepté de s’occuper du fils de cette dernière et de devenir son guide, avouant que dès lors qu’Agrippine qui gagnait chaque jour en influence, avait obtenu que sa condamnation à l’exil soit levée, elle avait fait de lui son obligé.
    Dans ces derniers moments d’introspection, beaucoup de questions taraudent Sénèque. Pouvait-il empêcher ce qui est arrivé et que tout aille différemment et qu’aurait-il dû faire pour y parvenir ?
    Cette brillante réflexion sur les intrigues du pouvoir, l’attrait qu’il ne manque pas de susciter, les compromissions que tôt ou tard, il engendre quasi nécessairement, la lutte entre les fervents de la démocratie et les futurs despotes, n’a pas pris une ride et se révèle toujours d’actualité.
    Ce roman oblige également à méditer sur les principes d’éducation et le rôle plus ou moins influent de l’entourage.
    L’Ami du Prince est un roman historique richissime fort bien documenté qui se lit comme un thriller avec de multiples trahisons, rebondissements, meurtres et une angoisse latente à chaque page.
    En lisant ce livre, c’est la voix de Sénèque que j’ai entendue tant Marianne Jaeglé a su rendre vivant son discours, ses réflexions, ses questionnements et ses doutes.
    Avec une immense maestria, l’autrice nous fait déambuler, sur les pas de Sénèque, dans l’urbs, nous faisant découvrir cette Rome de l’Antiquité. Elle nous permet aussi de découvrir toutes les arcanes du pouvoir, la configuration géopolitique de l’époque, les opérations militaires et, en insérant quelques phrases en latin, bien décryptées, c’est à un véritable retour dans le passé qu’elle nous emmène pour notre plus grand plaisir.
    Marianne Jaeglé a obtenu pour L’Ami du Prince le prix Orange du livre 2024, un prix bien mérité, même si pour moi, Camera obscura de Gwenaëlle Lenoir le méritait tout autant !

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/07/marianne-jaegle-l-ami-du-prince.html

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    s.laby sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    Cette histoire est antique, pourtant elle pourrait être tout à fait actuelle. Un jeune homme, à la tête d'une grande nation, se révèle être un piètre dirigeant, égoïste et cruel, menant son peuple vers le chaos.

    Alors que les soldats siègent autour de sa villa, Sénèque rédige une dernière...
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    Cette histoire est antique, pourtant elle pourrait être tout à fait actuelle. Un jeune homme, à la tête d'une grande nation, se révèle être un piètre dirigeant, égoïste et cruel, menant son peuple vers le chaos.

    Alors que les soldats siègent autour de sa villa, Sénèque rédige une dernière lettre dans laquelle il confesse l'échec de sa vie. “Avec les meilleures intentions du monde, j'avais éduqué un monstre.”

    Il raconte : revenu en grâce à Rome après huit années d'exil passées en Corse, le célèbre philosophe devient le précepteur du jeune Domitius, sous les consignes d'Agrippine, la femme de l'empereur vieillissant. “Tu feras de lui le prince le plus accompli qui soit.” Pendant plusieurs années, il délivre son enseignement au garçon. “J'ai cru possible d'éveiller un coeur à la sagesse au moyen de leçons appropriées.” Ensemble, l'enfant et le philosophe, le Prince et l'Ami du Prince, échangent sur l'art, l'histoire, la justice, le fonctionnement de l'Empire, le système d'impôts et d'esclaves, l'influence néfaste de sa mère, la manière de conserver la paix. L'espoir est grand de faire de ce jeune garçon aux yeux verts hésitants et intelligents un empereur bon et clément, et non pas “un fou sanguinaire comme Caligula, un tyran colérique comme Claude.”

    Mais peu à peu, le jeune empereur lui échappe. “Nous sommes bien faibles, face à nos passions.” Écrasé par l'autorité maternelle, frustré de ne pas s'épanouir en tant qu'artiste, galvanisé par sa popularité naissante, entouré d'amis peu recommandables, Domitius devenu Nero s'éloigne de la voie de la vertu et du bien. Jusqu'à sombrer dans les pires exactions.

    Face à la brutalité du pouvoir, Sénèque a failli. “Je n'étais pas celui que je m'étais figuré être, le philosophe du prince, le prince des philosophes.” Pourtant, deux mille ans après, son enseignement, transmis par Marianne Jaeglé, reste plus que jamais valable et capital. “Celui qui cherche la sagesse est un sage, mais celui qui croit l'avoir trouvée est un fou !”