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Marianne Jaegle

Marianne Jaegle
Agrégée de lettres modernes, Marianne Jaeglé anime des ateliers d'écriture aux Ateliers Elisabeth Bing, notamment un atelier Écrire le roman. (www.ateliersdecriture.net). Elle est l'auteur de plusieurs romans : Vous n'aurez qu'à fermer les yeux (Jacques-Marie Laffont éditeur), l'Histoire de Paris... Voir plus
Agrégée de lettres modernes, Marianne Jaeglé anime des ateliers d'écriture aux Ateliers Elisabeth Bing, notamment un atelier Écrire le roman. (www.ateliersdecriture.net). Elle est l'auteur de plusieurs romans : Vous n'aurez qu'à fermer les yeux (Jacques-Marie Laffont éditeur), l'Histoire de Paris et des Parisiens (éditions Compagnie 12, prix Haussmann 2006) et Une poupée qui dit non (éditions Calmann-Levy) en collaboration avec Galina Valkova.

Articles en lien avec Marianne Jaegle (1)

Avis sur cet auteur (12)

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    Domi Mots sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    Imaginez… Vous êtes au 1er siècle après JC à Rome, aux côtés de Sénèque, le philosophe. Des soldats viennent d’arriver, envoyés par l’empereur Néron. Sénèque doit se donner la mort avant la fin de la journée.
    Il va employer ce sursis pour raconter ses quinze années passées auprès de...
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    Imaginez… Vous êtes au 1er siècle après JC à Rome, aux côtés de Sénèque, le philosophe. Des soldats viennent d’arriver, envoyés par l’empereur Néron. Sénèque doit se donner la mort avant la fin de la journée.
    Il va employer ce sursis pour raconter ses quinze années passées auprès de l’empereur.

    Il a besoin de comprendre. En quoi, lui, le précepteur, le conseiller, « l’ami du prince » a failli dans sa tâche ? Comment cet adolescent docile et curieux dont il avait la charge, qu’il a dirigé vers le Bien, la Sagesse, le Respect de son peuple, est devenu ce montre sanguinaire et impitoyable ? Quelles erreurs, quelles faiblesses a-t-il commises ? Comment a-t-il pu être aussi aveugle ?
    « Je suis coupable, Lucilius. Par ce récit que j’entreprends, j’espère, en t’expliquant ce que j’ai fait, parvenir à le comprendre moi-même et qui sait ? Peut-être réussir à me pardonner un peu. »

    C’est une plongée sincère et approfondie dans le cœur et l’esprit de Sénèque.
    Il revit le plaisir ressenti à enseigner au jeune empereur, à le conseiller durant les cinq premières années de son règne. Un règne bénéfique d’ailleurs durant cette courte période et dont il est fier.
    « Mon élève, à qui j’ai appris à raisonner, à mettre ses pensées en mots (…) prend conscience du poids du pouvoir, en éprouve la terrible responsabilité et formule cela avec une modestie touchante… oui, je peux le dire, ce jour-là, Lucilius, j’exulte. J’ai le sentiment que tous mes efforts portent leurs fruits. »

    Il explique sans fard, ses lâchetés face aux assassinats perpétués par Agrippine, la terrible mère de Néron, puis par l’empereur lui-même. « Tu sais que j’ai conçu des soupçons quant à la mort de Claude. J’ai vu s’accomplir ce qui était sans doute un meurtre politique, que je n’ai pas dénoncé. Et j’ai non seulement omis de le dénoncer, mais j’ai prêté mon concours à ce qui était un coup de force d’Agrippine, pour faire asseoir son fils sur le trône impérial. »

    L’écriture est tellement juste que le lecteur est avec Sénèque. Penché sur son épaule, il lit et partage ses souvenirs, ses réflexions, ses doutes…
    Une immersion réussie au 1er siècle après JC, c’est plutôt bluffant !
    Peut-être car l’autrice « a laissé Sénèque parler librement comme si j’étais sa secrétaire. Le roman est le résultat de ce qu’il bien voulu me raconter. »

    J’ai adoré ce roman pour sa complexité et sa finesse psychologique. Les personnages sont particulièrement bien campés, crédibles. Sénèque, Le philosophe est également très attachant du fait de sa franchise, de son humanité.
    C’est d’ailleurs aussi une réflexion sur la sagesse. De quoi est faite la vie, comment trouver le bonheur ?
    « N’être l’esclave d’aucune nécessité, d’aucun désir, d’aucun incident : voilà le secret du bonheur. »

    Une histoire très contemporaine. Peut-être, car les hommes cherchent toujours le Bonheur et la Sagesse, peut-être car l’emprise et l’ivresse du Pouvoir créent des tyrans. Un jouet trop puissant entre les mains de certains qui « jouent » à en pousser les limites.

    Une biographie juste, sensible, complexe et pourtant facile à lire.
    Roman original, parfaitement documenté et reconstitué, avec une belle maîtrise des personnages.
    Un gros coup de cœur !

    Lu dans le cadre du prix Orange 2024.
    Merci à lecteurs.com et aux Editions l’Arpenteur.

    Extraits supplémentaires sur le blog : https://commelaplume.blogspot.com/

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    marinda sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    je choisi l ami du prince -cette amitié qui par l orgueil le despotisme fait tout chavirer dans la vie de ce philosophe il a consacré toute sa vie à neron et tout ca par soif de pouvoir il demande a son ami sa mort ....confrontation il veut etre le seul au pouvoir et surtout pas quelqu un autre...
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    je choisi l ami du prince -cette amitié qui par l orgueil le despotisme fait tout chavirer dans la vie de ce philosophe il a consacré toute sa vie à neron et tout ca par soif de pouvoir il demande a son ami sa mort ....confrontation il veut etre le seul au pouvoir et surtout pas quelqu un autre + fort que lui j aime bien ce genre de livre ou je me suis bien demandée ce qu advenait ces gens au grè de leur maitre ils sont exilés vendus tués ce livre me parait passionnant

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    Squirelito sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    L’amitié aurait pu se poursuivre, ils se connaissaient, l’un avait appris à l’autre les bases de la philosophie, les bienfaits de la sagesse humaine, le respect du peuple. En vain. Néron était au-dessus de tout, au-dessus des cœurs, au-dessus des âmes, il était LUI. Le 12 avril 65, Sénèque se...
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    L’amitié aurait pu se poursuivre, ils se connaissaient, l’un avait appris à l’autre les bases de la philosophie, les bienfaits de la sagesse humaine, le respect du peuple. En vain. Néron était au-dessus de tout, au-dessus des cœurs, au-dessus des âmes, il était LUI. Le 12 avril 65, Sénèque se donnera la mort sur ordre de l’empereur ; nous sommes au premier siècle de l’empire romain au moment où une « secte » menée par un certain Christo pourrait faire vaciller Rome victime des dérives sanguinaires, hybristiques et orgiaques.

    Bien plus qu’un roman historique, L’ami du prince est une narration de l’ascension au pouvoir de Domitius, futur Néron, despote absolu à la cruauté sans fin. Quelques heures avant son suicide, Sénèque écrit une longue lettre à son confident et fidèle Lucilius sur ces quinze années passées aux côtés de Néron, son élève devenu un monstre… Un testament où Sénèque écrit le bilan de sa vie, ses espérances perdues, ses erreurs mêlées de réflexions sur la réalité du pouvoir et les illusions perdues.

    Un roman qui ne s’est pas écrit en un jour. Il a fallu à la romancière se jeter à corps perdu dans des heures incalculables de recherche et relire tout ce qui a été publié au sujet de Néron, de Sénèque et de ses dernières heures toujours restées un mystère puisque que le fameux discours serait perdu, et, se référer à Tacite et Montaigne. Ensuite, se fondre dans l’ambiance de l’antiquité pour décrire jusqu’au moindre détail faits et gestes de l’époque avec l’ornementation nécessaire qu’un peintre saisirait pour illustrer l’action. En cela, Marianne Jaeglé est une biographe hors-pair qui fait valser les vocables au son des mouvements et des pensées des personnages qu’elle fait renaître le temps d’un moment, le temps des moments de vie.

    À cette facilité apparente – puisque la lecture s’écoule au fil des pages comme un doux murmure, malgré la dureté de certains actes – se cache une prouesse antique dans la pure tradition des belles lettres. Le choix du sujet est audacieux puisqu’il refuse les effets de mode mais prouve en même temps que cette littérature est source d’immortalité.

    Le domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2024/04/noisette-romaine-lami-du-prince.html

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    Couverture du livre « L'ami du prince » de Marianne Jaegle aux éditions Gallimard

    clesbibliofeel sur L'ami du prince de Marianne Jaegle

    12 avril 65 après Jésus-Christ, à sa villa de Nomentum située à une vingtaine de kilomètres de Rome, juste après le déjeuner, le philosophe Sénèque, conseiller de l’empereur, voit arriver une cohorte de soldats. Leur chef lui annonce qu’il est chargé d’apporter la nouvelle de sa mort au palais...
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    12 avril 65 après Jésus-Christ, à sa villa de Nomentum située à une vingtaine de kilomètres de Rome, juste après le déjeuner, le philosophe Sénèque, conseiller de l’empereur, voit arriver une cohorte de soldats. Leur chef lui annonce qu’il est chargé d’apporter la nouvelle de sa mort au palais avant le soir. Il lui laisse le temps de mettre ses affaires en ordre. Avant de se trancher les veines, Sénèque utilise l’après-midi pour écrire une ultime lettre à son ami Lucilius, dressant le bilan de sa vie. Durant quinze années, il a été le précepteur, puis le conseiller et même l’ami de celui qui exige désormais sa mort : l’empereur Néron. Parce qu’il vit ses dernières heures, Sénèque peut enfin tenir un discours de vérité sur son élève. Dans cet ultime moment d’introspection, le philosophe interroge la réalité de la transmission du savoir et son expérience du pouvoir. Il affronte aussi ses propres erreurs et sa compromission dont il a tiré honneurs et fortune. Marianne Jaeglé fait revivre le stupéfiant face-à-face entre un philosophe épris de vertu et un un jeune homme imprévisible dont la vraie nature se révèle peu à peu.

    Si Sénèque a pu se sentir l’ami du Prince, Marianne Jaeglé pourrait bien être l’amie de Sénèque... Son roman en fait un personnage attachant, elle nous le rend incroyablement proche. Condamné à l’exil en Corse pendant huit ans, Sénèque rentre à la demande d’Aggripine afin de développer les talents oratoires de son fils et le préparer au grand destin qu’elle lui construit à coups d’intrigues. Elle parvient à écarter le prince légitime Britannicus. Néron devient empereur à dix-sept ans en l’an 54 mais soumis à la volonté de cette mère ambitieuse et tyrannique. L’empire romain connaîtra cinq ans de paix et de prospérité sous l’influence modératrice de Sénèque et du préfet du prétoire Burrus, avant que le despote ne décide de prendre tout le pouvoir à son compte, son règne impitoyable dorénavant associé à d’innombrables crimes.

    En postface « Comment et pourquoi j’ai écrit L’Ami du Prince », Marianne Jaeglé raconte la tentation d’écrire sur Néron qui la passionnait, y ayant d’abord renoncé du fait de temps trop lointains et d’une tâche lui semblant démesurée. Puis elle dit que Sénèque a pris la parole et s’est mis à lui raconter l’histoire telle qu’il l’avait vécue. Cette parole elle l’a couchée sur le papier et, par son intermédiaire, c’est Sénèque que j’ai pu entendre tout au long de cette lettre écrite à l’attention de son neveu. Elle s’efface devant cet homme qui a cru pouvoir enseigner la vertu à l’empereur. Elle se contente d’enregistrer sa parole comme si elle était sa secrétaire, une secrétaire à l’immense talent.

    Par rapport aux temps trop lointains… La parole de Marianne Jaeglé m’a paru au contraire très contemporaine. Elle part de l’histoire telle qu’elle nous est parvenue – les sources sont peu nombreuses et souvent sujettes à caution – pour en faire un roman où l’émotion joue le premier rôle avant les faits et les ressentis exacts qu’on ne peut connaître entièrement. Elle dit en postface : « Ce n’était pas Néron, mais la confrontation entre celui qui avait tenté de l’élever (dans tous les sens du terme) et lui. » C’est cette mise en regard qui est le cœur du livre, c’est celle-ci qui me parle, toujours actuelle : dans les questionnements liés à l’éducation et à la transmission de valeurs.

    Elle a réussi l’impensable, nous replonger dans cette période romaine fascinante, si éloignée de notre mode de vie qu’elle est difficile à imaginer, souvent simplifiée à l’extrême avec la vision d’un Néron psychopathe… Le roman redonne à celui-ci une complexité, le sort en partie de son mystère. Sénèque termine par cette question « Mais qui peut comprendre à quoi rêve les princes ? ». J’étais au côté de Sénèque, en même temps j’ai pensé aux enseignants quels qu’ils soient, qui croient comme lui en leur mission, et vacillent quelquefois aux résultats incertains de leurs efforts.

    Ce roman m’a captivé. Il bénéficie d’une dramaturgie passionnante et l’écriture est magnifique. Il permet de s’immerger dans un monde romain qui, par ses divers périodes politiques, a encore beaucoup a nous apprendre. C’est aussi une précieuse approche philosophique du stoïcisme, un courant qui a une large place dans notre culture, notamment dans Les Essais de Montaigne et dans l’œuvre d’André Comte-Sponville, entre autres. On ne manquera pas de penser, voir de le comparer au roman de Marguerite Yourcenar, Les mémoires d’Hadrien, immense chef-d’œuvre écrit il y a soixante-treize ans, mais d’une toute autre nature. L’Ami du Prince embrasse des thèmes plus concrets et parviendra plus facilement à séduire tous les publics y compris, je l’espère, à ouvrir des débats dans les écoles.

    J’ai lu ce roman dans le cadre de ma participation au jury Orange du livre 2024. C’est un des 20 livres de la première sélection établie lors des échanges et votes du 26 mars.

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