On a tous nos fêlures. Et si écrire était une thérapie ? Les mots sont-ils un remède aux maux ? Le moyen d’exorciser nos peurs, nos angoisses, nos terreurs, de libérer notre parole, nos secrets enfouis, de dire ce qu’on n’oserait pas dire tout haut, en face, de vive voix ? D’exprimer nos sentiments, de dévoiler l’indicible, de se trouver ? La force de l’écriture peut être immense et différente pour chacun.
Dans son dernier roman « L’écriture est une île », Lorraine Fouchet nous emmène sur son île de Groin, à la rencontre de 7 personnages issus d’horizon et d’origine différents, venus participer à un atelier d’écriture. L’animatrice Alix, est une autrice à succès, les 6 participants ont entre 20 et 86 ans, ils sont de région parisienne, de Lyon, de Normandie, d’Ajaccio et même d’Ischia, en Italie. Tous ont une raison intime de participer, tous ressortiront changés après une semaine passée ensemble sur cette île bretonne. Chaque jour et chaque séance est riche en surprise, en progression des uns et des autres non pas tant sur l’écriture en elle-même que sur le pourquoi ils sont ici, la découverte d’eux-mêmes, de leur vie. Les thèmes donnés par Alix relèvent de l’intériorité, du vécu, du passé, de l’intime, et cela les pousse dans leur retranchement et à parler d’eux, à s’exprimer même au travers d’un récit comme « raconter la journée d’une montre », ou « écrire une lettre, celle que vous n'avez jamais écrite », ou encore « écrire un texte avec la contrainte d’utiliser certains mots ». Car après tout écrire, n’est-ce pas aussi et surtout parler de soi ?
Découpé en plusieurs chapitres, ce roman commence par une présentation d’Alix puis des différents participants. Les chapitres suivants représentent chaque jour de l’atelier. Bref tour d’horizon :
Daniel, le sénior, veuf depuis 40 ans, a été inscrit par sa fille et sa petite fille, il écrit chaque jour à sa femme Laurence pour lui raconter son quotidien. Enfant juif pendant la guerre, toute sa famille a été déportée. Il a été sauvé par sa baby-sitter qui l’a emmené dans sa propre famille sur l’île de Groin, où il n’est jamais revenu depuis.
Arzur est le plus jeune, il est stagiaire dans une maison d’édition, et a vu Alix à une émission littéraire. De suite, il a décidé de s’inscrire pour la rencontrer. On découvrira au fil des pages qu’il a une grande colère en lui, et pourquoi.
Luchino est riche, beau, le vrai playboy mi-italien mi-français. Il fait des crises d’angoisse, ne se sent bien que sur une île avec vue sur la mer. Il a perdu son père à l’âge de 7 ans d’un naufrage sur la lagune à Venise, alors que ce dernier s’apprêtait à quitter femme et enfant pour rejoindre sa maitresse et son autre fils. Sa mère lui conseille de participer à un atelier d’écriture.
"13 à table !" a dix ans déjà. Cet opus doit donc être le onzième, et c'est le septième que je lis. Le thème centrale de celui-ci est, évidemment, "10 ans"... Et preuve qu'on peut se bonifier en vieillissant, c'est pour moi le meilleur de la lignée.
Quoi qu'il en soit, une lecture solidaire ne se refuse pas. Courrez donc chez votre libraire acheter ce petit livre : 6 Euros qui financent 5 repas !
- J'ai beaucoup aimé : "J'ai dix ans... demain" de Michel Bussi ; "22." de Maxime Chattam ; "69, année fatidique" de François d'Epenoux ; '"Chloé" de Karine Giebel ; "Garçon Crépon" de Philippe Jaenada ; "Où en serions-nous aujourd'hui ?" d'Agnès Martin-Lugand ; "L'Appartement" de Romain Puértolas ; "Le portail" de Leïla Slimani ; "Le Miroir" de Franck Thilliez ;
- J'ai bien aimé : "Ceci est mon journal intime" de Lorraine Fouchet ; "On n'est pas des machines..." de Raphaëlle Giordano ; "Les Escarpins, un conte de Noël" d'Alexandra Lapierre ; "Cake marbré au chocolat" de Cyril Lignac ; "Aranéide" de Tatiana de Rosnay ;
- J'ai moins aimé : "La fin de l'enfance" de Philippe Besson.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2024/01/25/13-a-table-2024-recueil-collectif-aux-editions-pocket-un-excellent-cru/
Quel bonheur de retrouver la plume de Lorraine Fouchet avec son dernier roman édité par la ME Héloïse d’Ormesson… J’ai littéralement dévoré ce nouveau livre en quelques heures … et je peux affirmer que c’est mon premier coup de cœur de l’année 2024 !
C’est un roman idéal pour la saison hivernale qui permet de s’évader en Laponie, le pays du grand froid et pourtant, cette histoire va vous faire fondre ! Loin de moi l’idée de vous dévoiler l’intrigue mais je ne peux que vous conseiller de préparer les mouchoirs… Lorraine plante le décor et l’intrigue est prenante dès les premières pages … mais quel peut bien être le point commun de Flore, Ambroise et Arwen ? Et puis, peu à peu, on comprend … et on adore ! Une fois encore, ces personnages sont si attachants et si touchants … Ils nous invitent à célébrer la vie et à savoir profiter de chaque instant ! Sans oublier que Lorraine continue de nous faire voyager … bien loin de son île favorite mais c’est tellement agréable de découvrir la gastronomie, la langue et les paysages du Grand Nord !
En somme, comme je vous l’ai annoncé dès le début, ce roman est un véritable coup de cœur et il m’a conquise de A à Z. Lorraine Fouchet rejoint désormais mon TOP 5 de mes « auteurs chouchous » et je vais m’empresser de me procurer ses romans que je n’ai pas encore dans ma bibliothèque !
Cela fait déjà dix ans que ce recueil de nouvelles existe. Le thème était donc tout trouvé: « J’ai 10 ans », un âge tendrement évoqué par tous les auteurs réunis dans cette collection : Philippe Besson, Raphaëlle Giordano, Franck Thilliez, Michel Bussi, Leïla Slimani, Karine Giebel, Romain Puértolas, Maxime Chattam, Lorraine Fouchet, Agnès Martin-Lugand, Alexandra Lapierre, Tatiana de Rosnay, Cyril Lignac, François d' Epenoux, Philippe Jaenada et Riad Sattouf pour l’illustration de couverture.
Les histoires sont pour la plupart touchantes, poignantes, nostalgiques… et gourmandes, car Cyril Lignac y place une recette de cuisine de son enfance !
Je parlerai surtout de mes coups de coeur. La nouvelle de Michel Bussi m’a particulièrement touchée, mettant en lumière une jeune fille migrante sur les plages de Normandie, où des familles risquent leur vie pour atteindre les côtes anglaises.
Agnès Martin -Lugand, comme toujours, vise juste en évoquant un enfant désiré qui aurait eu 10 ans. Quand à Leïla Slimani, elle nous conte une histoire de confinement avec un retournement final inattendu. Karine Giebel met en lumière l’enfance chahutée et harcelée. Franck Thilliez écrit une nouvelle surprenante qui m’a fait penser à son livre « L’anneau de Moebius ».
Grâce à ce petit livre on passe un très bon moment de lecture et on participe à une bonne action : 1 livre = 5 repas pour les restos du coeur.
L'écriture est une île
13 à table ! (édition 2024)
L'agence Changer tout
Jamais là par hasard
À l'adresse du bonheur
Face à la mer immense
J'ai failli te manquer
Taxi maraude
Tout ce que tu vas vivre
Poste restante à Locmaria
Les couleurs de la vie
Entre ciel et Lou
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