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Elles vivaient d'espoir

Couverture du livre « Elles vivaient d'espoir » de Claudie Hunzinger aux éditions J'ai Lu
  • Date de parution :
  • Editeur : J'ai Lu
  • EAN : 9782290034101
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

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Avis (3)

  • La vie est une énigme !
    La plume de Claudie Hunzinger m’envoûte par son élégance et sa façon de narrer la vie.
    Elle découvre les cahiers tenus par sa mère Emma, femme audacieusement libre.
    Emma a été enveloppée de l’amour de sa mère de façon tendrement tyrannique. Cette dernière meurt jeune...
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    La vie est une énigme !
    La plume de Claudie Hunzinger m’envoûte par son élégance et sa façon de narrer la vie.
    Elle découvre les cahiers tenus par sa mère Emma, femme audacieusement libre.
    Emma a été enveloppée de l’amour de sa mère de façon tendrement tyrannique. Cette dernière meurt jeune et dès lors Emma se sent follement libre et osera tout.
    Fille d’instituteurs elle se voue elle aussi à l’enseignement. Pour cela, il lui faut suivre une formation à Nancy, c’est là qu’elle va rencontrer Thérèse, jeune fille plus réservée voire effacée. Emma réussira le concours, Thérèse échouera.
    Tout cela se passe au début du XX e siècle.
    Elles vont être séparées géographiquement mais se retrouveront régulièrement avec audace et liberté.
    À Paris elles rencontreront Karl un jeune juif allemand, étudiant communiste balloté par les évènements de l’Histoire.
    Emma écrit beaucoup, elle recopie sa correspondance dans des carnets, sa fille y trouvera essentiellement des traces féminines et quelques photos figées, mais c’est toute une vie qui s’ouvre à rebours.
    « A travers l’écriture, Emma s’exerçait à vivre. Écrire approfondit (intensément) l’ouïe, le regard, la respiration, la réflexion, la vie. L’esprit s’y fait écho du corps. »
    Entre Emma et Thérèse c’est l’amour fou et pérenne , ce qui n’empêche pas Emma d’avoir une passion vertigineuse pour Marcelle, d’aimer François, homme marié, et elle épousera plus tard Marcel un veuf avec deux enfants.
    Emma va à la recherche d’elle-même sans se préoccuper du regard des autres. Femme fière et cultivée, elle a conscience de sa valeur.
    « Ne jamais consentir au qu’en-dira-t-on familial ou social. La sincérité est le seul chemin. »
    La guerre va séparer ces deux femmes. Thérèse va prendre conscience des enjeux du combat et elle va s’engager dans la Résistance, elle y laissera la vie. Une école portera son nom.
    Emma en épousant Marcel va vivre en Alsace qui est devenue allemande et épouser les idéaux nazis de son mari. Elle qui n’avait ni Dieu ni maître…
    Elle écrit dit-elle pour « donner abri aux fantômes ».
    Pour l’auteur, la fille d’Emma, c’est un trajet audacieux d’aller à la rencontre de cette mère, femme libre et passionnée, qui a vécu les méandres de ses contradictions et de ses renoncements.
    L’écriture vibre de toutes ces émotions, sensibilité et sobriété sont sœurs pour faire vivre ce destin hors du commun aux lecteurs.
    Deux destins, l’une est apaisée par le choix qu’elle fait, l’autre sera tourmentée à jamais.
    Un portrait de femme mais aussi celui de la mère solitaire et souveraine.
    En refermant ce livre, les lecteurs s’interrogeront sur le sens du concept de liberté, magnifique exemple à méditer.
    « L'une émettait de la lumière, l'autre la contenait. »
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/06/28/elles-vivaient-despoir/

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  • En dépit des pierres
    A figure d'hommes
    Nous rirons encore.
    En dépit des coeurs
    Noués et mortels
    Nous vivons d'espoir.
    Paul ELUARD

    "L'une émettait de la lumière, l'autre la contenait." On devine à travers ces mots, plein de pudeur et de sens, toute la délicatesse et toute la profondeur...
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    En dépit des pierres
    A figure d'hommes
    Nous rirons encore.
    En dépit des coeurs
    Noués et mortels
    Nous vivons d'espoir.
    Paul ELUARD

    "L'une émettait de la lumière, l'autre la contenait." On devine à travers ces mots, plein de pudeur et de sens, toute la délicatesse et toute la profondeur avec lesquelles Claudie Hunzinger a abordé et tenté de mettre en mots la relation nimbée de clair-obscur, passionnée et mystérieuse, singulière et tourmentée, entre sa mère Emma, et Thérèse, une amie de jeunesse, rencontrée en prépa à Nancy, dans les années 30. Pour toile de fond de cette aventure amoureuse et humaine, l'histoire politique et sociale, la lutte pour l'émancipation féminine mais aussi l'ombre de la guerre.

    C'est à l'occasion d'un documentaire réalisé par son fils Robin en 2005 que Claudie Hunzinger s'est plongée dans les quatre cahiers laissés par Emma, sa mère et dans ses lettres écrites à son amie Thérèse. Quatre couleurs, vert amande, rouge, vert vif et gris pour quatre cahiers qui marquent quatre périodes de sa vie. Des lettres, des missives, des cartes postales qui rassemblées dessinent les contours de l'intimité entre Emma et Thérèse.

    Au commencement du travail d'écriture, le respect vis-à-vis de sa mère, Emma, est une difficulté supplémentaire : comment sélectionner, éliminer, supprimer parmi tous ces écrits pour ne conserver que l'essentiel sans trahir le vécu de sa mère ?

    Elle mène d'abord le récit au présent, puis au passé composé, les temps s'entremêlent... Et Claudie parvient à se glisser dans la narration, aux côtés d'Emma et de Thérèse.

    Peu à peu, les éléments se rassemblent et s'unifient, les voix se mêlent, le rythme et le ton sont donnés. Et nous faisons la connaissance d'Emma et de Thérèse, deux jeunes filles que tout oppose et que tout unit, Thérèse la brune, discrète et fragile, Emma la blonde, solaire et passionnée. Thérèse est scientifique, Emma est littéraire, toutes deux rêvent de devenir professeur, elles s'entraident dans leurs études. "Emma, d'emblée, [a] voulu aller dans sa vie comme dans un roman", elle est sensuelle, elle veut "goûter le charme de tout". Thérèse, elle, est plus mystérieuse, plus sauvage aussi bien que secrète. Leurs affectations respectives les éloignent l'une de l'autre, elles profitent des vacances pour se retrouver. Elles ont le désir de vivre ensemble et d'avoir un enfant avec un géniteur... Se dévoile ici toute la modernité de ces femmes libres, en avance sur leur temps – et sur le nôtre même, parfois encore frileux sur ces questions... –. Emma a des amants, c'est une grande amoureuse et surtout une femme de désir.

    "L'amour a été la trop grande affaire de sa vie". La liberté aussi, qui ne supporte aucun compromis. Bien qu'elle porte le prénom de l'héroïne de Flaubert, Emma n'a rien de Mme Bovary, elle veut croquer la vie à pleines dents. "Comme on peut avoir par moments des envies de marcher, de courir, de nager, j'ai une envie obscure d'aimer. Notre tort est de regarder toujours la vie sous un angle tragique. Je veux être simple et solide. Cette aventure est une expérience et une émancipation", écrit-elle dans une lettre à Thérèse. On est surpris et impressionné, comme le fut Claudie Hunzinger par "la modernité de leurs désirs : leur revendication de la liberté, l'homosexualité, l'importance des corps, l'immersion dans la nature, les phalanstères, l'engagement politique... Ces deux femmes ont été des pionnières." Il faudra un homme et la guerre pour séparer ces deux grandes amoureuses...

    Emma aura hésité, beaucoup. Elle aura eu des remords, des regrets peut-être de s'être engagé vis-à-vis de Marcel quand il lui a demandé de devenir sa femme. Elle, la pasionaria, libre et forte, bien que pleine de doute jusqu'au jour même de son mariage, s'abandonne à cet homme, "si complètement attirée vers lui", touchée par "la loyauté de son visage, l'anxiété de son regard"... En complète opposition avec sa vie d'avant, Emma apprend à se taire, à vivre avec et pour son mari en Alsace, trop près de l'Allemagne nazie et des Allemands. Elle ne peut approuver ni ses choix ni sa violence – il se compromettra avec le régime d'Hitler – mais elle lui restera fidèle et sera à ses côtés jusqu'au bout, malgré tout.

    Pendant ce temps, la discrète, la réservée, la fragile Thérèse devient responsable d'un réseau communiste en Bretagne. Arrêtée par le SPAC (Service de Police Anti-Communiste) de la Gestapo, elle est torturée pendant quatre jours et meurt dans le silence, en héroïne sans avoir parlé ni laissé de traces ou de preuves pour ne compromettre ni ne condamner personne...

    Claudie Hunzinger a voulu écrire "pour donner un abri aux fantômes", "pour sauver leurs vies, les rendre à la littérature." Elle a magnifiquement réussi, dans ce roman plein d'énergie, d'engagement et de poésie, ce que Roland Barthes appelait "une protestation d'amour contre l'oubli"...

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  • emma et therese se rencontrent a nancy ds les années 20, c est le début d une passion amoureuse qui sera brisée par les conventions et l histoire. Therese s 'engage dans la résitence en bretagne tandis qu emme fonde une famille avec un alsacien proche des nazis. Deux trajectoires relatés par la...
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    emma et therese se rencontrent a nancy ds les années 20, c est le début d une passion amoureuse qui sera brisée par les conventions et l histoire. Therese s 'engage dans la résitence en bretagne tandis qu emme fonde une famille avec un alsacien proche des nazis. Deux trajectoires relatés par la plume caressante de c hunziger, la propre fille d emma a partir des journeaux intimes de sa mére. Bouleversant

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