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Olivier Bordacarre

Olivier Bordacarre
Olivier Bordaçarre est écrivain, dramaturge et comédien. Il est l'auteur de quatre romans : Géométrie variable, Régime sec, La France tranquille et Dernier désir (prix Mauves en Noir 2015). Il vit dans le Doubs.

Articles en lien avec Olivier Bordacarre (1)

Avis sur cet auteur (30)

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Regine Zephirine sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    La famille Snout, la mère et les jumeaux Tara et Eddy, attendent Hervé Snout dont c’est l’anniversaire, pour passer à table. Mais de père et de mari, il n’y aura pas.
    Non seulement Hervé Snout a disparu, mais rien, pas un indice pour comprendre ce qui s’est passé.
    A travers le regard des...
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    La famille Snout, la mère et les jumeaux Tara et Eddy, attendent Hervé Snout dont c’est l’anniversaire, pour passer à table. Mais de père et de mari, il n’y aura pas.
    Non seulement Hervé Snout a disparu, mais rien, pas un indice pour comprendre ce qui s’est passé.
    A travers le regard des différents protagonistes, on assiste à la description précises des événements et pensées de chacun. Et on s’aperçoit que, sous des airs de bonheur bourgeois, cette famille est plutôt dysfonctionnelle. Que cache donc Odile Snout, la jolie épouse délaissée par son mari pas si gentil que ça ?

    « Pourquoi aurait-il écrit une lettre ? Il fut un temps oui, où Hervé dessinait des cœurs sur des Post-it, où il avait effectivement ce genre de petites attentions, ù des gestes de tendresse émaillaient le quotidien, mais cela – Odile n’en dit mot- est terminé depuis longtemps. »

    Hervé Snout est le directeur d’un abattoir et, là aussi, on se demande où a pu passer le patron.
    En revenant quelques jours avant la disparition, l’auteur détaille chaque évènement au sein de de l’entreprise. Là aussi, comme au sein de la famille, les apparences sont fausses. Si Hervé Snout a réussi, à la force du poignet, à se hisser à ce poste de directeur dans cette petite ville de province, il se conduit en vrai dictateur et n’hésite pas à humilier le personnel.
    Les conditions de travail sont extrêmement dures, tuer des bêtes en pataugeant dans les excréments et le sang, ce n’est pas un bouleau de tout repos. Alors, on est solidaire et on boit pour tenir le coup. Gabin a fait embaucher son presque frère, un garçon frêle et fragile, qu’il tente de protéger contre le sadisme du patron et des autres employés. Mais la tension monte inexorablement.
    « Pour supporter ce qui se déroule dans ces murs épais, les tueurs, les désosseurs, les as de la scie circulaire boivent, fument, prennent des médicaments, de la coke et respirent par la bouche. Celui qui ne boit pas assez finit par démissionner. »

    Pendant ce temps, Odile se pose des questions sur son couple qui part à vau l’eau. Et si son mari était parti refaire sa vie loin de sa famille ? C’est la piste que privilégient les gendarmes.

    Par petites touches, passant d’un personnage à l’autre, Olivier Bordaçarre construit sous nos yeux abasourdis le scénario qui a mené à la disparition d’Hervé Snout. Il revient en arrière, nous balade dans le temps et d’un endroit à l’autre. Bref, il joue avec nos nerfs en virtuose et ça marche ! C’est glaçant, mais on en redemande. Un très bon roman noir qui ne lâche pas son lecteur.

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Matatoune sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Plus jamais, après avoir lu La Disparition d’Hervé Snout d’Olivier Bordaçarre, vous apprécierez une tranche de foie ou même un steak tartare ! Fini la viande rouge, crue et dégoulinante. À jamais vacciner contre cette sanguinolente attraction. Olivier Bordaçarre nous incite à changer notre...
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    Plus jamais, après avoir lu La Disparition d’Hervé Snout d’Olivier Bordaçarre, vous apprécierez une tranche de foie ou même un steak tartare ! Fini la viande rouge, crue et dégoulinante. À jamais vacciner contre cette sanguinolente attraction. Olivier Bordaçarre nous incite à changer notre régime alimentaire avec autant d’impact qu’une vidéo en caméra cachée dans un abattoir. À travers un thriller en quatre parties, il aborde la disparition d’un homme d’âge mûr, chef d’entreprise, marié et père d’adolescents. Bref, en apparence, un homme qui a tout : l’argent, la stabilité, la reconnaissance, l’affection, en un mot un homme heureux ! Mais, ne jamais se fier aux apparences…

    La première partie pose le cadre. Quinze ans plus tôt, une famille, Nadine et Alain avec leur fils Gab Raybert, accueille, comme ils le font souvent, un garçon, Gustave dit Gus, Romonde, multimaltraité, pour essayer de lui faire redonner confiance avec les adultes et lui offrir la chance de l’oubli.
    Aujourd’hui, à la veille des Jeux Olympiques, Odile Snout assiste au départ de son mari, Hervé. Elle ne sait pas encore qu’il va disparaître, sans laisser aucune trace. Même à la police, elle déclare que ce n’est pas une fugue, elle en est certaine. Avec elle, ses deux enfants sont terriblement inquiets !

    Seulement, la seconde partie raconte ce qui se passe vraiment derrière le miroir et là, c’est une tout autre impression.

    La disparition est un puissant procédé littéraire surtout qu’Hervé Snout est un personnage si antipathique qu’il ne devrait pas être regretté de beaucoup. Ce constat se renforce au fil des pages et rend la lecture jubilatoire.

    Olivier Bordaçarre ajoute depuis longtemps à sa fibre écrivaine, la gestion de la compagnie théâtrale de L’olivier, comme metteur en scène et comédien. La Disparition d’Hervé Snout est son neuvième roman.

    Hormis les scènes de harcèlement et de cruauté, le thriller est addictif avec suffisamment de constructions narratives pour qu’on ne s’ennuie aucunement. Profondément marqué dans la réalité du travail en usine au management paternalisme, le thriller, La Disparition d’Hervé Snout d’Olivier Bordaçarre, devient tout au long de ses quatre parties extravagant, noir, cynique et complètement décalé. Reste que même si la narration frise avec l’immoralité, la critique sociale du monde du travail, du couple, des rapports entre hommes et femmes est un élément incontournable de la réussite de ce thriller. À découvrir !

    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/06/10/la-disparition-dherve-snout/

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Fanfan Do sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Ce livre qui était dans ma wishlist depuis sa sortie, j'ai eu la chance de le gagner avec Lecteurs.com. Merci à eux ainsi qu'aux Éditions Denoël

    Prologue : 2004 - Ça commence comme une belle histoire avec les Raybert, Nadine, Alain et Gabin leur fils, famille d'accueil pour enfants placés,...
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    Ce livre qui était dans ma wishlist depuis sa sortie, j'ai eu la chance de le gagner avec Lecteurs.com. Merci à eux ainsi qu'aux Éditions Denoël

    Prologue : 2004 - Ça commence comme une belle histoire avec les Raybert, Nadine, Alain et Gabin leur fils, famille d'accueil pour enfants placés, douce, généreuse et équilibrée.
    Première partie : 16 avril 2024 - Chez les Snout, Hervé et Odile les parents, Eddy et Tara les jumeaux de quatorze ans, petits bourgeois bien élevés, superficiels et imbus d'eux-mêmes à part Tara, les hommes doivent être puissants, des tueurs, et les femmes désirables, et surtout il faut montrer son niveau de vie. Ce 16 avril, Hervé Snout ne rentre pas chez lui alors que c'est son anniversaire. Le lendemain non plus il ne réapparaît pas et peu à peu l'angoisse monte.

    Assez rapidement il y a une sorte d'ironie dans le ton, dans la narration, qui vise à se moquer de cette famille mais en réalité de la société toute entière qui juge à l'emporte pièce, décide qui est bien ou pas, intelligent ou stupide selon de quelle milieu il vient, condamne sans état d'âme, le déterminisme social comme credo inconscient. On comprend très vite que chez les Snout on soigne les apparences, on étale sa réussite, mais qu'il s'agit d'une famille qui souffre d'incommunicabilité. On rumine son mal être chacun dans son coin. Cohabitation de quatre personnes terriblement seules.

    Deuxième partie : 23 février 2024 (53 jours avant la disparition). On fait connaissance avec Hervé Snout, patron d'un abattoir, super carnivore, et passionné depuis toujours par la découpe de la viande, sans la moindre raison atavique, bien au contraire. Une sorte de hyène élevée par des agneaux. On a droit à toutes les descriptions de ce qu'est l'abattoir et le sarcasme n'est jamais loin concernant les mangeurs de viande "Il était le maître du muscle comestible, du muscle de l'autre exploité, du muscle au service de l'humanité". Comme si le morceau de barbaque dans l'assiette n'avait pas été avant, un être vivant, qui aurait tellement voulu rester vivant. Mais bien sûr, le Snout se fout des animaux et de leurs souffrances. Lui, il voit le plaisir gustatif et la rentabilité. Si je n'étais pas déjà végétarienne, après ça je le serais devenue. Le sort des animaux, de leur naissance jusqu'à l'abattoir est abominable. Dans le marché de la viande, zéro compassion, la vie d'un animal est réduite à ce qu'il rapporte et sa souffrance, le boss s'en fout. Leur vie est courte et épouvantable. Et les tueurs des abattoirs ? Certains s'alcoolisent pour supporter ce qu'ils font, quand d'autres y prennent plaisir. J'ai eu tellement de peine pour ce petit cochon, nommé "tendrement" FR 35ABC 501215. Et pour les agneaux. Et pour les vaches, y compris gestantes. Les abattoirs ne sont pas l'antichambre de l'enfer, ils sont l'enfer.

    Et à part ça, tout y passe, l'ennui du quotidien, la dérive du couple, le devoir conjugal, le sexe joyeux et le sexe triste, un vrai plaidoyer contre le mariage, et même de la vie à deux tout simplement, ou les joies d'avoir des enfants MDR. Le harcèlement, la rancœur, le racisme, la misogynie, la bêtise, le sadisme traversent cette histoire. Heureusement il y a aussi de l'amour et quelques moments totalement hilarants. Et toujours cette ironie mordante. Deux familles, deux façons d'en être une, aux antipodes l'une de l'autre.

    J'ai adoré l'idée de reprendre les chose en amont et de nous mener nous, lecteurs, à émettre des hypothèses sur les possibles motivations de la disparition de cet individu aigri et sadique. Toutes les extrapolation semblent imaginables, il y a un vrai suspense qui laisse la porte ouverte à de multiples présomptions tant le champs des possibles est ouvert.

    Et merci, merci, merci à Olivier Bordaçarre d'avoir écrit ce livre qui dénonce tout ce qui me révolte dans ce monde égoïste et absurde, qui court à sa perte, et de l'avoir dit si bien avec cette écriture absolument magnifique !
    En sortant de là, j'ai été un peu plus en colère que d'habitude envers cette société d'hyper consommation, parce que, ce qui se passe dans les abattoirs est tout simplement ignoble, indigne, cruel, inutile.
    " Si les abattoirs avaient des murs en verre, tout le monde serait végétarien." Paul McCartney

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Alex-Mot-à-Mots sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Hervé Snout disparait un beau matin, laissant derrière lui femme et enfants, entreprise.

    Nous découvrons Odile sa femme qui ment aux gendarmes, qui a des amants.

    Nous découvrons Tara, la fille, qui ne veut que courir, courir, courir et demander son émancipation.

    Nous découvrons Eddy, le...
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    Hervé Snout disparait un beau matin, laissant derrière lui femme et enfants, entreprise.

    Nous découvrons Odile sa femme qui ment aux gendarmes, qui a des amants.

    Nous découvrons Tara, la fille, qui ne veut que courir, courir, courir et demander son émancipation.

    Nous découvrons Eddy, le fils, qui veut briller aux yeux de son père, qui se tatoue lui-même un S à l’envers qui s’infecte.

    Nous découvrons Hervé Snout, qui signe HS, et dont le nom à l’envers signifie Tuons. Hervé Snout qui possède un abattoir sur lequel il entend régner.

    Mais cela ne se passe pas comme prévu.

    J’ai aimé la présence des arts dans le roman : Odile peint à la manière des impressionnistes ; Olga fait des collages ; Gus des sculptures de chiffon ; Nadine cuisine comme une cheffe ; Jo photographie les passantes.

    J’ai aimé les noms : HS bien sûr, mais aussi la vieille voisine Grifalconi (le faucon gris), le gendarme Malassi…

    J’ai aimé retrouvé L’Assommoir de Zola avec sa scène d’ouverture de bêtes massacrées dans un abattoir.

    J’ai aimé que l’auteur décrive l’usine des abattoirs de l’intérieur : ses rapports de force d’individus, sa gestion des animaux.

    J’ai aimé le gendarme Malassi bien sympathique, mais qui veut absolument trouver pourquoi Snout a disparu. Et tout au long de ma lecture, j’ai souhaité qu’il ne trouve jamais. Oui, dans ce roman, on ne peut qu’être du côté des méchants.

    Bien sûr, avec un titre pareil, on ne peut que penser à Perec et son roman La Disparition, ainsi que W ou le souvenir d’enfance avec Tara qui court sans cesse. Il me manque sans doute d’autres références.

    J’ai aimé ce roman sur le couple et la famille.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des JO de Paris 2024 qui se déroulent en même temps que le récit.

    https://alexmotamots.fr/la-disparition-dherve-snout-olivier-bordacarre/