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Olivier Bordacarre

Olivier Bordacarre
Olivier Bordaçarre est écrivain, dramaturge et comédien. Il est l'auteur de quatre romans : Géométrie variable, Régime sec, La France tranquille et Dernier désir (prix Mauves en Noir 2015). Il vit dans le Doubs.

Articles en lien avec Olivier Bordacarre (1)

Avis sur cet auteur (24)

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Morgane Maelou sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    L'histoire
    Odile Snout s’affaire dans la cuisine de son pavillon cossu. Le bœuf bourguignon qui a mijoté toute la journée est prêt. Avec ses deux adolescents, elle attend son époux, dont on fête ce soir-là l’anniversaire. Les heures passent et Hervé ne se montre pas. Quelque chose ne tourne...
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    L'histoire
    Odile Snout s’affaire dans la cuisine de son pavillon cossu. Le bœuf bourguignon qui a mijoté toute la journée est prêt. Avec ses deux adolescents, elle attend son époux, dont on fête ce soir-là l’anniversaire. Les heures passent et Hervé ne se montre pas. Quelque chose ne tourne pas rond chez les Snout et l’angoisse commence à monter.
    Le lendemain matin, à la gendarmerie, le lieutenant ne semble pas inquiet. Hervé finira par rentrer chez lui, et reprendre son travail.
    On a bien le droit de disparaître.
    Mon avis :
    La construction du roman, basée sur l'alternance de chapitre après, avant et pendant la disparition, donne le rythme. Les points de vue des protagonistes se succèdent et peu à peu le lecteur entre dans la tête de personnes ordinaires pas si ordinaires. L'ambiance suinte la banalité d'une vie quotidienne dans une France moyenne. L'ennuie y est gris. C'est flippant, dérangeant, angoissant, traumatisant, sanglant..

    L'intrigue repose sur le tragique d'une vie d'enfant puis d'adulte harcelé. L'image du hamster dans la roue s'impose. Car autour de Gustave, les cadors du coin cherchent toujours une tête de turc quand leur propre vie n'est pas une réussite (celle d'un Arabe est en équilibre un court moment. Décisif pour la couleur du récit)
    Le ton est d'une ironie désespérée. Le lieu de la disparition, un abattoir, autorise un jaillissement d'images violentes et des litres d'hémoglobine et de merde nettoyés à la javel. Une odeur douceâtre entre la vie et la mort qui engourdit. L'abattoir favorise l'écoeurement et la déshumanisation. Un plaidoyer puissant pour des murs en verre.

    Merci aux éditions Denoel pour cette publication mémorable.

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Florence Mur sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Mais où donc passé Hervé Snout ? Etrange quand même qu’il ne soit pas rentré chez lui après sa journée de travail, le soir même de son anniversaire. Sa femme se montre plus agacée qu’inquiète, car leurs derniers échanges au sujet de leur couple l’ont laissée dubitative. Ses enfants adolescents...
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    Mais où donc passé Hervé Snout ? Etrange quand même qu’il ne soit pas rentré chez lui après sa journée de travail, le soir même de son anniversaire. Sa femme se montre plus agacée qu’inquiète, car leurs derniers échanges au sujet de leur couple l’ont laissée dubitative. Ses enfants adolescents s’en désintéressent, sa fille y voyant même la chance de ne pas être contrainte de manger de la viande ce soir, elle qui a décidé de devenir végétarienne. Sa belle-mère y voit une occasion de plus d’accabler ce gendre qu’elle ne cesse de critiquer. Ses employés quant à eux sont presque soulagés, heureux pendant quelques jours de ne pas subir le caractère acariâtre de ce tempétueux patron. Quant aux gendarmes, même eux semblent peu enclins à diligenter une enquête tant la probabilité d’un départ volontaire leur semble privilégiée.
    Parce qu’il faut dire que c’est un sacré personnage cet Hervé Snout ! Autoritaire, colérique, rigide et un brin réac, il est partout désagréable. En famille, où il néglige également femme et enfants, insensible à l’ennui de l’une et aux névroses des deux autres. Mais aussi dans son entreprise, l’abattoir local qu’il dirige avec fierté mais surtout rudesse. Un patron odieux et maltraitant, employant la même brutalité avec ses employés qu’avec les pauvres bêtes qui ont le malheur de finir leur vie dans son sinistre établissement.
    Alors, pourquoi Hervé Snout a-t-il disparu ? Et qui est responsable ? L’enquête est ouverte.
    .
    Ce livre est une divine surprise. Le genre de bouquin que tu ouvres un peu par hasard un jour de déprime et qui te colle illico le sourire aux lèvres. C’est drôle, c’est mordant, c’est très satirique, mais c’est surtout sacrément bien écrit et très habilement construit.C’est jouissif de suivre l’itinéraire de cet homme pour le moins détestable, et certaines scènes sont franchement hilarantes. D’autres sont assez gore, il vaut mieux le savoir, et on ne regarde plus tout à fait pareil son rôti de bœuf à l’issue de cette lecture. Mais au-delà de son aspect réjouissant et divertissant, ce livre est bien moins léger qu’il n’y parait. Car finalement ce qui sous-tend les rapports entre cette galerie de personnage c’est la violence. Violence familiale, par les propos, par le dénigrement ou par la négligence. Violence au travail quotidienne, généralisée et même légitimée quand elle émane du Directeur lui-même. Violence envers les animaux enfin, poussée à son paroxysme dans cet univers sanglant et macabre. Une violence qui devient presque normale, qui se banalise et se transmet de façon insidieuse, car finalement comment l’éviter quand on tue toute la journée ? Un roman qui au final questionne et interpelle et qui a mon avis viendra bousculer les certitudes des plus sceptiques sur la question de la condition animale.
    Un livre que je recommande et que je suis heureuse de retrouver dans la première sélection du Prix Orange 2024

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Marie-Laure VANIER sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    J’ai découvert Olivier Bordaçarre en 2014 avec « Dernier désir », un thriller génial, en poche maintenant. Vient de paraître « La disparition d’Hervé Snout » et c’est toujours aussi EXCELLENT ! Avec Bordaçarre, on est dans le roman social : l’auteur nous offre une analyse sans concession,...
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    J’ai découvert Olivier Bordaçarre en 2014 avec « Dernier désir », un thriller génial, en poche maintenant. Vient de paraître « La disparition d’Hervé Snout » et c’est toujours aussi EXCELLENT ! Avec Bordaçarre, on est dans le roman social : l’auteur nous offre une analyse sans concession, glaçante et vraiment très drôle de notre monde. Il excelle à mettre en évidence les travers de la société moderne et l’on est à la fois horrifié et amusé par l’écriture incisive et le ton ironique.
    Nous découvrons, dans ce roman, la famille Snout : le père (un gros con) (je sais, c’est un peu vulgaire mais je ne trouve pas de synonyme qui rende aussi bien compte de ce qu’est fondamentalement cet homme : un con : dominant, prétentieux, violent, mauvais, autoritaire, sadique...), la mère, Odile Stout (mais qu’est-ce qu’elle fout avec un mec pareil?) et deux gosses : un fils moche, écervelé et dangereux (le portrait du père en devenir) et une fille sensible, intelligente et qui n’a qu’une hâte : quitter au plus vite le domicile familial où l’ambiance est horrible. Une famille dysfonctionnelle donc (pléonasme?) La description des ados est vraiment remarquable de justesse !
    Ah, oui, j’oubliais de vous dire : Snout est directeur d’un abattoir. Pas sûr qu’après la lecture, vous puissiez avaler votre steak. Mais bon, faut assumer hein ? Et chacun d’entre nous ferait bien de passer une demi-journée dans un abattoir histoire de découvrir l’horreur absolue qui règne dans cette industrie du carnage. Bref… le problème, c’est que notre abruti d’Hervé Snout disparaît. Plus aucune trace ! Comme c’est dommage ! Bon, c’est quand même un peu embêtant et Mme Snout commence à s’inquiéter même si elle se sent parfois un peu soulagée. Où est passé son mari ? Départ volontaire ? Le jour de son anniversaire en plus ! Enlèvement ? Ou … Tout le monde demeure perplexe.
    Je me suis régalée à la lecture de ce thriller engagé : on est porté par le suspense, on découvre des personnages hyper bien rendus. La construction non chronologique du roman donne l’impression d’un puzzle qui prend forme petit à petit. Et enfin, disons-le, qu’il est plaisant de lire un polar bien écrit ! Franchement je recommande la lecture de ce roman noir ! Et la fin… alors là, vous n’êtes pas près de l’oublier !
    Une fable sociale saisissante, « saignante et engagée »
    Un régal !

    LIRE AU LIT le blog

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    Couverture du livre « La Disparition d'Hervé Snout » de Olivier Bordacarre aux éditions Denoel

    Babeth_ladreyt sur La Disparition d'Hervé Snout de Olivier Bordacarre

    Le profil type du roman que j’aurais mis dans ma pile à lire et dont j’aurais reporté la lecture, de mois en mois, s’il n’avait pas été dans la liste de présélection du Prix Orange du Livre 2024, prix pour lequel je suis jurée.
    Une galerie de portraits autour de la disparition d’un homme, père...
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    Le profil type du roman que j’aurais mis dans ma pile à lire et dont j’aurais reporté la lecture, de mois en mois, s’il n’avait pas été dans la liste de présélection du Prix Orange du Livre 2024, prix pour lequel je suis jurée.
    Une galerie de portraits autour de la disparition d’un homme, père de famille et chef d’entreprise.
    Un roman construit en plusieurs temporalités, à la fois contemporain et dystopique. Un texte qui pourrait s’assimiler à un roman policier, puisqu’il y a intervention de la Police autour de cette mystérieuse disparition mais qui cache derrière ce scénario une vision de notre société, de gens ordinaires, abimés par le quotidien et les difficultés de la vie.
    Le suspense va grandissant et derrière une lecture addictive, vous découvrirez des personnages communs qui constituent la société et le microcosme de cette petite ville de province où se déroule l’action.
    J’ai adoré la précision mise au profit de chacun des personnages, tous cabossés, plein de faiblesses et de déchirures. J’ai eu beaucoup de mal avec certaines scènes choquantes, violentes et tellement réalistes.