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Circé : poèmes d'argile

Couverture du livre « Circé : poèmes d'argile » de Margaret Atwood aux éditions Bruno Doucey
Résumé:

"C'est l'histoire qui compte. Ce n'est pas la peine de me dire que ce n'est pas une histoire, ou que ce n'est pas la même histoire. Je sais que tu as tenu toutes tes promesses, tu m'aimes, nous dormons jusqu'à midi et nous passons le reste de la journée à manger, la nourriture est superbe, je ne... Voir plus

"C'est l'histoire qui compte. Ce n'est pas la peine de me dire que ce n'est pas une histoire, ou que ce n'est pas la même histoire. Je sais que tu as tenu toutes tes promesses, tu m'aimes, nous dormons jusqu'à midi et nous passons le reste de la journée à manger, la nourriture est superbe, je ne dis pas le contraire. Mais je me fais du souci pour l'avenir. Dans l'histoire un jour le bateau disparaît derrière l'horizon, il disparaît simplement, et on ne dit pas ce qui arrive ensuite.
Je veux dire, sur l'île. Ce sont les animaux dont j'ai peur, ils ne faisaient pas partie du plan, ils pourraient à nouveau se transformer en hommes. Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en inquiète-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire, tu pars, et l'histoire est sans pitié".

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Avis (1)

  • Dans ce court recueil de 24 poèmes, Margaret Atwood revisite avec singularité le mythe de Circé.

    Il est loin le personnage d'enchanteresse cruelle et prédatrice, haïssant les hommes, que nous a donné à découvrir Homère.
    Ici, c'est une amoureuse passionnée et blessée qui se dessine sous la...
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    Dans ce court recueil de 24 poèmes, Margaret Atwood revisite avec singularité le mythe de Circé.

    Il est loin le personnage d'enchanteresse cruelle et prédatrice, haïssant les hommes, que nous a donné à découvrir Homère.
    Ici, c'est une amoureuse passionnée et blessée qui se dessine sous la plume magnétique de la romancière.

    Le point de vue est renversé : il devient féminin.
    L'Histoire aussi.
    Cependant, nulle opposition entre les deux textes, ils se complètent ! Portés par une écriture vibrante, les poèmes d'Atwood prolongent l'oeuvre forte d'Homère.

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    « Je n'ai pas fait de choix
    Je n'ai décidé de rien

    Un jour tu es simplement apparu sur ton stupide bateau,
    Tes mains de meurtrier, ton corps désarticulé, brisé
    Comme une épave,
    Les côtes saillantes, les yeux bleus, la peau brûlée, assoiffé,
    Comme d'habitude,
    Faisant semblant d'être – quoi ? un survivant ?

    […] »

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    « C'est l'histoire qui compte. Inutile de me dire que ce n'est pas une histoire, ou pas la même histoire. Je sais que tu as tenu toutes tes promesses, tu m'aimes, nous dormons jusqu'à midi et nous passons le reste de la journée à manger, la nourriture est superbe, je ne dis pas le contraire. Mais je m'inquiète pour l'avenir. […] Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire et sans pitié. »
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    Ce recueil est le cri d'amour de Circé pour Ulysse.
    Il est le portrait d'une femme tout en contradiction – forte et fragile ; solaire et obscure – dont l'histoire semble écrite dans les larmes et le sang.
    Ce recueil est aussi un livre qui questionne. Transposable au présent, il nous pousse – subtilement - à nous interroger sur les relations/ rapports hommes-femmes et c'est là toute la force de l'autrice de « La servante écarlate ».

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