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Dany Laferriere

Dany Laferriere
Dany Laferrière est né en 1953 à Port-au-Prince. Depuis son premier
roman, Commentjàire l'amour a/Jf( un Nègre sans se fatiguer, salué par une
reconnaissance immédiate, à l'Art presque perdu de ne rien faire (Grasset), en
passant par l'Énigme du retour (Grasset, Prix Médicis 2009), Dany Laferrière
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Dany Laferrière est né en 1953 à Port-au-Prince. Depuis son premier
roman, Commentjàire l'amour a/Jf( un Nègre sans se fatiguer, salué par une
reconnaissance immédiate, à l'Art presque perdu de ne rien faire (Grasset), en
passant par l'Énigme du retour (Grasset, Prix Médicis 2009), Dany Laferrière
a construit une oeuvre qui lui a valu son élection à l'Académie française.
Après le Cri des oiseaux Jous (2015), Zulma publie également en mai 2016
le Charme des après-midi sans Jin.

Articles en lien avec Dany Laferriere (2)

Avis sur cet auteur (44)

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    Couverture du livre « L'odeur du café » de Dany Laferriere aux éditions Zulma

    Sophie Scuto sur L'odeur du café de Dany Laferriere

    Quel plaisir de retrouver la plume ensoleillée et pleine de poésie de Dany Laferrière !

    « J’ai écrit ce livre pour toutes sortes de raisons.
    Pour faire l’éloge de ce café (le café des Palmes) que Da aime tant et pour parler de Da que j’aime tant.

    Mais j’ai écrit ce livre surtout pour...
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    Quel plaisir de retrouver la plume ensoleillée et pleine de poésie de Dany Laferrière !

    « J’ai écrit ce livre pour toutes sortes de raisons.
    Pour faire l’éloge de ce café (le café des Palmes) que Da aime tant et pour parler de Da que j’aime tant.

    Mais j’ai écrit ce livre surtout pour cette seule scène qui m’a poursuivi si longtemps : un petit garçon assis aux pieds de sa grand-mère sur la galerie ensoleillée d’une petite ville de province. »

    Grâce à « L’odeur du café », j’ai ressenti la chaleur du soleil haïtien, je me suis retrouvée assise sur la galerie, à boire du café…

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    Couverture du livre « Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer » de Dany Laferriere aux éditions Typo

    Marie Jouvin sur Comment faire l'amour avec un Nègre sans se fatiguer de Dany Laferriere

    A chaque été son rituel. Ici, une chronique sur un roman de Dany Laferrière est souvent de la partie. Cette année, le choix s’est porté sur la genèse bibliographique de l’académicien, autrement dit Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer publié aux éditions Zulma. Trente-sept ans...
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    A chaque été son rituel. Ici, une chronique sur un roman de Dany Laferrière est souvent de la partie. Cette année, le choix s’est porté sur la genèse bibliographique de l’académicien, autrement dit Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer publié aux éditions Zulma. Trente-sept ans après sa sortie, le premier roman de l’auteur canadien d’origine haïtienne n’a pas perdu de sa superbe.

    Dans le Montréal des années 70, deux jeunes Noirs vivent une existence psalmodique dans un studio vétuste du quartier Saint-Denis. L’un est un véritable ascète faisant la sieste à longueur de journée entre deux lectures de versets coraniques. L’autre écrit son premier roman sur sa vieille Remington quand il ne fait pas l’amour aux Blanches des beaux quartiers. Le reste du temps, ils écoutent du jazz. La vie suit son cours mais toujours l’opposition persiste, il n’y a pas d’hommes et de femmes, il y a les Nègres et les Blanches.

    Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer relève plusieurs interrogations : doit-on le caractériser de roman social ou de roman cathartique ? Est-il les deux à la fois ? Loin de vouloir le ranger dans une case bien précise car son hybridité nous l’en empêche, Dany Laferrière n’en dresse pas moins un portrait juste et incisif sur les injustices raciales nord-américaines tout en y ajoutant un esprit trivial très plaisant. Sans surprise, il suffit de voir l’un de ses personnages citer Bukowski pour comprendre de quel bois il se chauffe – a priori la marque d’un dévergondage absolu tout à fait philosophique et conscient.

    Alors tout est là pour mener à bien cette étude anthropo-littéraire sur le rapport qu’entretiennent les Blanches et les Noirs. Mais pas n’importe quelle Blanche avec n’importe quel Noir : celle issue de la bourgeoisie à qui l’on autorise à peu près tout à l’exception d’un coït endiablé avec « le Nègre ». Ce sont des « Miz Littérature » ou « Miz Snob » comme le narrateur apprécie les surnommer car le prénom n’est pas d’usage. Face à eux, l’éternel fossé de ceux qui se baisent sans se toucher, qui s’écoutent sans se comprendre et qui usent mutuellement du fantasme pour asservir l’autre ou s’en venger.

    Ce rapport complexe porte en lui toutes les problématiques raciales ornées de sentences au goût d’épitaphes : « on ne naît pas Nègre, on le devient ». Dans ce premier roman, Dany Laferrière pose les bases de ce qui constituera ensuite l’entièreté de son œuvre, une Négritude moderne, un état des lieux et l’espoir d’un retour aux sources pour se comprendre en tant qu’individu.

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    Couverture du livre « L'enfant qui regarde » de Dany Laferriere aux éditions Grasset Et Fasquelle

    fflo sur L'enfant qui regarde de Dany Laferriere

    Il faut peu de mots à Dany Laferrière pour nous plonger au cœur d’un quartier pauvre de Port-au-Prince. Nous y sommes, sur cette place du marché avec ces jeunes paysannes, ces maisons un peu délabrées, ces voisins à leurs fenêtres. Nous entendons les cris et les ragots de toutes sortes et nous...
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    Il faut peu de mots à Dany Laferrière pour nous plonger au cœur d’un quartier pauvre de Port-au-Prince. Nous y sommes, sur cette place du marché avec ces jeunes paysannes, ces maisons un peu délabrées, ces voisins à leurs fenêtres. Nous entendons les cris et les ragots de toutes sortes et nous imaginons bien la chambre retirée, plongée dans l’obscurité, de l’énigmatique Monsieur Gérard.
    Le jeune garçon, le narrateur, est en admiration devant ce professeur qui l’initie à la poésie, à la musique, à tout ce qu’il peut lui transmettre sans sortir de sa chambre. C’est un enfant curieux, observateur, qui préfère essayer de comprendre le monde qui l’entoure plutôt qu’aller jouer avec des gamins de son âge. Il étouffe, seul avec sa mère, et se lance en catimini à la recherche des secrets du professeur.
    Tout se passe pendant la triste époque des Duvalier et leurs sinistres Tontons Macoutes. J’imagine que Dany Laferrière a mis un peu de lui dans ce jeune garçon en manque de référence paternel.
    Le dernier texte de Dany Laferrière est très court, beaucoup trop court. Je ne me lasse pas de son écriture ciselée et j’aurais bien aimé rester plus longtemps à Haïti.
    https://ffloladilettante.wordpress.com/2022/07/08/lenfant-qui-regarde-de-dany-laferriere/

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    Couverture du livre « L'enfant qui regarde » de Dany Laferriere aux éditions Grasset Et Fasquelle

    Marie Jouvin sur L'enfant qui regarde de Dany Laferriere

    Ce mois dernier, Dany Laferrière a signé un très court ouvrage aux éditions Grasset quelques mois après Sur la route avec Bashô qui était agrémenté de nombreuses illustrations de l’auteur. Ici, pas de haïkus ni de pensées à l’horizon mais une prose bien ficelée.

    Monsieur Gérard est un homme...
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    Ce mois dernier, Dany Laferrière a signé un très court ouvrage aux éditions Grasset quelques mois après Sur la route avec Bashô qui était agrémenté de nombreuses illustrations de l’auteur. Ici, pas de haïkus ni de pensées à l’horizon mais une prose bien ficelée.

    Monsieur Gérard est un homme mystérieux et mutique mais adulé des jeunes filles comme des femmes mures. Il apprend au narrateur, son petit voisin, les sonorités subtiles de Wagner dans la pénombre de sa chambre. L’enfant des quartiers pauvres de Port-au-Prince est fasciné par cet ancien professeur d’une école pour jeunes filles mais il est le fruit de nombreuses rumeurs. On raconte qu’il se serait épris d’une femme mariée. L’idylle serait arrivée aux oreilles de son époux et ce dernier l’aurait giflé. Monsieur Gérard sortirait très peu de chez lui depuis ce jour. Qu’en est-il réellement ?

    Difficile de ne pas créer un pont entre le narrateur de cette nouvelle et celui de L’Odeur du café (Zulma) paru en 1991. Ils ont en commun cette figure juvénile qui s’y dresse de toute son innocente espièglerie pour percer à jour les secrets bien entretenus des adultes. En revanche, pas d’autobiographie assumée ici, juste l’illustration d’une étape de vie dans l’espace-temps haïtien que Dany Laferrière esquisse au cœur des quartiers pauvres de son pays.

    Court mais intense, L’enfant qui regarde narre la puissance des questionnements enfantins, la figure tutélaire de l’adulte que l’on ne peut que respecter et les premiers émois face aux drames qui marquent l’existence et les souvenirs. La relation qu’entretiennent le narrateur et Monsieur Gérard a ce goût de l’unique dans laquelle Wagner trouve parfaitement sa place comme figure de transmission entre ancienne et jeune génération. La musique ouvre un champ de l’intemporel qui rassemble les esprits mais éclaire les failles émotionnelles que l’enfant, perspicace par son inexpérience, saisit immédiatement.

    La nouvelle s’inscrit dans les faits banals du quotidien, comme bien souvent avec l’auteur canado-haïtien. Point de récit invraisemblable, juste un évènement de vie comme un autre qui porte un certain charme mais qui manque peut-être de ce que l’on aime réellement chez Dany Laferrière : cette connexion avec son espace dans les descriptions textuelles qui donnent à ses romans cette indéfinissable impression d’y être.