En partenariat avec Zulma. Recevez un livre, donnez votre avis !
En partenariat avec Zulma. Recevez un livre, donnez votre avis !
Né à Port au Prince en 1953, Dany Laferrière travaille dès l'âge de 19 ans à Radio Haïti, au Petit Samedi soir et au Nouvelliste, un quotidien pour lequel il écrit de courts portraits de peintres.
L’auteur d’origine haïtienne Dany Laferrière se trouvait à Port-au-Prince au moment du séisme du 12 janvier 2010. Dans Tout bouge autour de moi (Grasset), il porte un regard à la fois pudique, humble et réfléchi, à la fois comme écrivain et comme témoin de la tragédie.
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/09/07/dany-laferriere-lenigme-du-retour/
Ce roman racontant son retour à Haïti après la mort de son père et trente ans d’exil me semblait idéal pour faire connaissance avec Dany Laferrière, que j’avais écouté avec délice. C’est un conteur inlassable doté d’un sens de l’humour étonnant ! Mais en ouvrant le livre après achat, j’ai eu un moment de frayeur et de solitude en voyant les pages écrites en vers, libres certes, mais en vers tout de même… La poésie et moi, nous ne nous côtoyons que très rarement, et jamais bien longtemps !
Je me suis heureusement rendu compte aussi que certains paragraphes reprenaient une forme de texte plus habituelle, et que le fond et la forme se mariaient tellement bien que rien n’empêchait une lecture plutôt fluide, ponctuée uniquement d’arrêts pour apprécier une formule, relire un aphorisme, savourer quelques lignes ressemblant à un haïku. Dany Laferrière n’a-t-il pas écrit d’ailleurs un livre intitulé « Je suis un écrivain japonais » ? En voici la preuve !
Donc, comme il le dit avec humour en racontant un entretien avec une journaliste dans un café, Dany Laferrière dans ses romans est son propre sujet, ses pensées, ses doutes et ses souvenirs, son expérience de l’exil, mais aussi sa famille, ce qu’il voit autour de lui. Il est un observateur inlassable et un tantinet cynique, quoique plein de tendresse pour l’humanité en général. Emportée par la narration, je n’ai pas noté beaucoup de phrases pour que vous vous fassiez une idée, mais il suffit d’ouvrir le livre n’importe où pour trouver de ces petits joyaux d’écriture qui donnent le sourire et émeuvent tout à la fois.
Si je le recommande ? Mais oui, ce livre est une parfaite entrée en matière pour faire connaissance avec l’auteur haïtien, permet en outre de faire le lien entre le jeune homme de Port-au-Prince et l’homme de Montréal, entre le fils de son père (exilé lui aussi) et celui qui revoit sa mère après trente ans, entre l’exilé et celui qui retrouve enfin les saveurs et les couleurs de son pays. Je ne regrette pas cette découverte assez fascinante, et réfléchis déjà à ma prochaine lecture de l’auteur.
« Il y a longtemps que j’attends ce moment : pouvoir me mettre à ma table de travail (une petite table bancale sous un manguier, au fond de la cour, pour parler d’Haïti, tranquillement, longuement… On écrit avec son esprit. On parle avec son corps. Je ressens ce pays physiquement. Jusqu’au talon."
Après vingt ans d’exil, l’écrivain primitif, "Vieux os", narrateur du roman, revient en Haïti. Un retour aux sources nécessaire qui provoque en lui une impérieuse nécessité d’écrire. De décrire. Décrire ses sens à nouveau en éveil, réveillés.
Dany Lafferière nous offre avec Pays sans chapeau ce retour aux sources.
Pourquoi ce titre ? Sachez que le Pays sans chapeau, en Haïti, c’est l’au-delà. La tradition veut que personne ne soit enterré avec son couvre-chef. C’est ainsi.
Au fil des pages, de courts chapitres s’ouvrent délicieusement sur une pensée écrite en créole et traduite littéralement, afin que leurs sens restent toujours un peu secrets : on est dans le bain !
Les souvenirs, les odeurs, les sensations, les mots oubliés (ce créole que l’on retrouve en tête de chaque chapitre) reviennent, comme tout ce que l’on garde au fond de soi, avec cette nostalgie que l’on n’ose avouer. Ces mots gardés , ces mots tus, parce qu’on est loin, et parce que là où on est, ils n’ont aucun sens.
Le roman est peuplé d’anecdotes, de courts chapitres, et alterne entre vie réelle et vie rêvée. On est transporté dans un autre monde. Peuplé de légendes, de croyances ancestrales emplies de sagesse. On partage la vie de famille de l’auteur, ses souvenirs. Son présent. On fait connaissance avec sa famille, sa mère et sa tante notamment.
« Les Américains, mon fils, me dit ma mère avec un sourire au coin des lèvres, ils n’arrivent même pas à distinguer un Noir instruit d’un Noir illettré, et tu leur demandes maintenant de faire la différence entre un Noir mort et un Noir vivant. »
La langue est colorée, ronde et charnue, chaude, drôle et poétique.
C’est un bonheur de retrouver la verve de l’auteur et ce regard si particulier, quelque peu indescriptible, qu’il porte sur tout ce qui à mon sens, une source de réflexions : sur la vie, sur la mort, sur les traditions, sur la transmission, sur la famille et bien évidemment sur l’exil. Est-on le même lorsque l’on revient, longtemps après être parti ? Qui a changé ? Le pays ou l’exilé ?
J’ai aimé la poésie du roman, cette langue riche et colorée, j’ai appris énormément sur Haïti, pays que je découvre peu à peu (ma dernière lecture sur ce sujet étant le roman de Louis-Philippe Dalembert dont vous trouverez la chronique un peu plus loin).
" - Ce que je peins, c'est le pays que je rêve.
- Et le pays réel ?
- Le pays réel, monsieur, je n'ai pas besoin de le rêver"
Lire un roman sous sa forme manuscrite et illustré de dessins du niveau d’un élève moyen de CE2, c’est le pari assez gonflé que nous lance l’immortel Haïtien Dany Laferrière, formidable écrivain francophone. Mais l’expérience est fascinante à plus d’un titre. Ce roman n’est pas un véritable roman graphique mais plutôt un journal, dont nous n’avons pas eu d’exemple aussi passionnant peut-être depuis le Caro Diario de Nani Moretti au cinéma.
Laferrière et son chat nous promènent effectivement dans Paris (d’où le titre) mais pas que. Nous parcourons le monde de page en page et croisons avec le même enthousiasme André Malraux que la Grand-Mère de l’auteur. On lit à l’endroit, à l’envers, on bute sur des ratures, mais jamais l’intérêt ne faiblit. De Montreal à Petite Goave Lafferière nous entraîne dans son parcours nostalgique et force est de constater le plaisir que cet album nous procure.
Je viens de decouvrir cet auteur au salon du livre a Limoges ma ville il a écrit un dernier livre je découvre cet grand auteur il est formidable et j espere bientôt lire un de ses livres pour moi c est une découverte très intéressante j aimerais beaucoup le lire a suivre
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
La série "Game of Thrones" fête ses 10 ans sur OCS : un anniversaire à ne pas manquer !
Quel lecteur, quelle lectrice êtes-vous ? Dites-le nous et gagnez des exemplaires du livre !
Quels sont les livres qui vous ont le plus fait voyager, vibrer, rêver ?
Le jury, enthousiaste et passionné, a choisi 21 romans français