Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
« - Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas de mal !...
- T'as raison, Arthur, pour ça t'as raison ! Haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours, ils nous valaient bien ! Tu peux le dire ! Nous ne changeons pas ! Ni de chaussettes, ni de maîtres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. On est nés fidèles, on en crève nous autres ! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C'est lui qui nous possède ! Quand on est pas sage, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C'est pas une vie...
- Il y a l'amour, Bardamu !
- Arthur, l'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches et j'ai ma dignité moi ! que je lui réponds. »
Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
"Livres de chevet, livres fondateurs, livres vers lesquels la main et l’âme sans cesse reviennent, livres que ni les années, ni les lectures n’épuisent, livres d’une vie."
Incontournable de cette rentrée littéraire, Sébastien Spitzer est le lauréat du Prix Stanislas 2017 pour son premier roman "Ces rêves qu'on piétine"
Emmanuel Grand dévoile sa bibliothèque idéale
Un livre extraordinaire qui vous marque pour la vie. Un style incomparable.
Un classique de la littérature, qui vous passionne même sil vous fait souvent grincer des dents. Je l'ai conseillé encore et encore, la dernière fois à mes deux adolescents qui se sont régalé. Du coup, on est allé en famille voir Lucchini.
Tout a déjà été dit!
la modernite et la richesse de son ecriture en ot fait un ecrivain a part
J’ai lu « le voyage au bout de la nuit » d’une traite, comme dans un souffle. Et j’ai été scotchée, j’ai pris une véritable claque, j’ai eu une surprise énorme en le découvrant. Lorsque je l’ai refermé, je me suis simplement dit : Quel talent, quel voyage !
J’avais tellement entendu parler de ce roman que je repoussais sans arrêt sa lecture. Je voulais lire l’œuvre en laissant de côté son auteur, même si quelque part les deux sont indissociables. Et finalement, quand je l’ai commencé, j’ai passé 48h non-stop plongée dans ces lignes fabuleuses. Il y a du génie dans cette écriture, qui nous plonge à la fois dans l’absurde, dans l’horreur, dans la misère, et nous montre de la beauté, de l’espoir, face à au réalisme de la vie et à l’incompréhension des hommes.
Car s’il est un antisémite notoire et critiquable, l’auteur est également un pacifiste acharné, brisé par les horreurs de la guerre qu’il a vécue de l’intérieur en 14. Céline nous embarque dans le sillage de Bardamu, son héros inoubliable. On le suit dans son voyage qui a tout d’une introspection, de l’Afrique à l’Amérique, puis en médecin des banlieues désespérées. Quand on lit ce voyage, on part, loin, ou tout près, au plus profond des hommes, de leur stupidité parfois, de leur misère, on peut rire aussi, cela m’est arrivé, en tout cas on ne sort absolument pas intact de ce voyage-là. En même temps, c’est une écriture dense, presque fatigante, comme peut l’être la vie, et les successions de mots, de phrases de Bardamu, épuisent parfois le lecteur, mais l’interpellent aussi. C’est lourd, noir, sombre, mais tellement bien écrit. C’est sûr, je pense que c’est un livre qu’il faut avoir lu et sans doute à relire plusieurs fois.
Jamais je n'ai lu un texte aussi antimilitariste que le "voyage" .
La boucherie de la guerre, son absurdité, son inutilité et toute son horreur sont dans ce livre décrit de façon tellement vrai, tellement réaliste et avec tant amertume de désillusion et de talent qu'on en sort pas indemne.
quant on aborde Céline pour la première fois, il faut vraiment s'accrocher. Mais on en sort stupéfait par la langue, brute de décoffrage, mais d'une telle richesse et d'un tel condensé d'expression et de ressenti !
Je n'ai malheureusement pas réussi à rentrer du tout dans ce livre, malgré tous les bons commentaires que j'avais entendus. Le style d'écriture a été plus fort que moi et j'ai du m'arrêter au bout de 100 pages.
Gratuits et accessibles à tous, des rendez-vous à ne pas manquer avec les auteurs et autrices du moment (mise à jour du 04/03)
Basil Zaharoff, puissant homme d'affaires et légendaire marchand d’armes
"On peut avoir un fou rire alors qu’on croule sous les questionnements existentiels"
Le premier roman d'Annie Lulu est une bouleversante quête d'identité
Très très spécial à lire Céline (en même temps les romans ressemble à leur auteur, qui était un personnage trouble et atypique, pas très "sympatique"), mais je crois que "Voyage au bout de la nut" reste quand même le plus facile à lire, en tout cas mon préféré. Cordialement. Christelle