Un roman graphique exceptionnel qui raconte l'incroyable parcours de George Lucas, le créateur de Star Wars
C'est par la plume touchante de Paolo Cognetti que nous faisons connaissance avec cette famille milanaise venue se réfugier l'été dans le Val d'Aoste. Devant nos yeux se dévoile une amitié touchante entre deux jeunes garçons. Une amitié qui évoluera avec les années, mais dont la sincérité sera toujours présente.
Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est ce lien. C'est la vie qui passe, mais ce lien immuable qui reste.
Et puis cette montagne. Cette lecture fut pour moi une immersion complète dans des paysages grandioses. Une immersion en plein alpage. Je crois que c'est ce que j'ai préféré durant ma lecture. Je ne connais que très peu la montagne. Grâce à ce roman, j'ai eu l'impression d'être partie dans les Alpes, d'avoir marché sur ces chemin caillouteux, d'avoir entendu les cloches des vaches, d'avoir touché les glaciers.
Ce livre est un concentré de tristesse et de nostalgie, mais empli de beauté et de bonté. Comment ne pas y voir une part autobiographique dans ce roman si emprunt de sincérité.
Le narrateur, qui n'est autre que l'auteur, souhaite s'éloigner de la vie citadine et choisi de s'installer pour les beaux jours en montagne. La démarche est intéressante, dans l'absolu. Malheureusement, je n'ai pas été prise dans cette expérience. Je n'ai ressenti que peu de sensations, peu d'émotions, peu de partages, dans cette expérience menée dans le confort et les normes sociales et sociétales. Je me suis prodigieusement ennuyée. Quelques passages de lecture sont cependant intéressants.
J'ai notamment retenu ce passage :
"À 14 ans, il avait commencé à travailler comme maçon avec son père. Il préférait ça à l'école, mais étant d'un caractère contemplatif, il s'était trouvé un jour devant un sérieux obstacle : Les mots qu'il connaissait ne suffisaient pas pour dire comment il allait.
Je m’arrêtais. Nous marchions dans la forêt de septembre sans rencontrer personne. En quel sens ? Lui demandai je intrigué. En ce sens, m'expliqua Remigio, qu'il avait toujours parlé dialecte, et que le dialecte a un lexique riche et précis pour ce qui est des lieux, des outils, des travaux, des pièces de la maison, des plantes, des animaux, mais qu'il devient vide, pauvre et vague dès qu'on en vient à parler des sentiments. Tu sais comment on dit quand on est triste ? Me demanda-t-il. On dit « mi sembra lungo » : je le trouve long, en parlant du temps. C'est le temps, quand on est triste, qui ne veut plus passer. Mais l'expression vaut aussi pour quand on est nostalgique qu’on se sent seule, qu’on n'arrive pas à dormir, qu’on n'aime plus la vie qu'on fait. Remigio décida un jour que ces trois mots ne sauraient lui suffire, il lui en fallait d'autres pour pouvoir dire comment il allait, et il se mit à les chercher dans les livres. C'est ce qui avait fait de lui un lecteur aussi avide. Il cherchait les mots qui lui auraient parlé de lui."
Voilà, à quelques passages près, je n'ai pas été convaincue par cet ouvrage.
La montagne pour faire le vide, se libérer de ses démons, se retrouver avec soi-même. C’est ce que le narrateur nous conte ici dans ce carnet. Ce récit, évidemment pour des raisons différentes, est une échappatoire tant pour l’auteur que pour nous.
Un peu moins de deux cents pages pour partir loin, haut plus précisément, dans ces montagnes de la vallée d’Aoste que l’auteur Paolo Cognetti connaît si bien. Il les avait déjà explorées avec Huit montagnes (magnifique !). Il y revient seul pour des raisons qu’il élude très rapidement, ce n’est pas le sujet. En revanche, déclamer la beauté des paysages, s’émerveiller de petits riens, être en communion avec cette nature omniprésente, voilà ce que l’auteur nous murmure ici.
Mais est-on vraiment seul même là-haut ? Avec le printemps, arrivent les bêtes accompagnées des bergers et des vachers. La solitude pesant, des liens finissent par se nouer entre ces taiseux « c’étaient les mêmes nécessités et les mêmes refus qui nous avaient amenés là-haut, nous avions vite compris que nous étions entre camarades ». Le temps est comme suspendu.
Paolo Cognetti dans sa quête de solitude est accompagnée d’une poétesse, d’un philosophe et d’écrivains. Les poèmes d’Antonia Pozzi (quelle révélation !) nous bercent délicatement. La philosophie de Henri David Thoreau accompagne la solitude de l’auteur « J’aime être seul. Je n’ai jamais trouvé compagnon d’aussi bonne compagnie que la solitude. Nous nous sentons en général plus seuls en nous mêlant aux autres que lorsque nous restons chez nous. » Et enfin (entre autres devrais je dire) Primo Levi évoque ces montagnes où en 1943 il se cacha accompagné de Sandro, partisan et guide, dont il écrit « […] dans la montagne, il devenait heureux, d’un bonheur silencieux et contagieux, comme une lumière qui s’allume. Il suscitait en moi une communion nouvelle avec la terre et le ciel, ou confluaient mon besoin de liberté, la plénitude des forces, et la faim de comprendre les choses qui m’avaient poussé à la chimie. »
Récit hypnotique, ressourçant et poétique !
Pietro est un petit milanais de onze ans qui va découvrir, lors de vacances à Grana (Val d’Aoste, au cours de l’été 1984) une région montagneuse qu’il va sillonner avec son père, mais aussi en compagnie de son nouvel ami Bruno.
Un père comme il n’a pas l’habitude de le voir à Milan. Ici les rôles de ses géniteurs se sont légèrement inversés. Lui, si solitaire, colérique et révolté contre le monde entier en ville – devient un passionné de marche et un père attentionné, qui désire initier son fils au plaisir de la montagne. Sa mère, une femme si calme et qui régulièrement tempère son époux à Milan, est au contraire beaucoup plus inquiète du potentiel danger lié à leurs escapades …
Les débuts avec Bruno (petit vacher de son âge) sont moins évidents : l’amitié qui naitra sera inversement proportionnelle à leurs différences … Le narrateur (Pietro) nous confie trente ans de sa vie, une existence composée, comme toutes les autres, de bonheur et de drame. Il nous entrainera jusqu’au Népal alors que Bruno restera toujours à Grana … Tous trois nous feront indéniablement partager leur passion pour la montagne.
C’est bien écrit, agréable à lire (Prix Médicis Étranger 2017) et touchant. Je découvre – avec un réel contentement – cet auteur italien dont j’ignorais tout ! Même si je dois admettre lui avoir préféré au siècle dernier (et en restant dans la majorité des thèmes abordés : nature, enfance, amitié et revers de la vie …) les souvenirs de Marcel Pagnol, dans les collines de son Garlaban adoré, et son affection (plus éphémère, hélas !) pour Lili des Bellons, mort pour la France en 1918, à l’âge de vingt ans … Toutefois, je n’ai vraiment pas « boudé mon plaisir » : voici donc un fort joli roman !
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