Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
"J’essaie de parler de la vie, des gens et du monde en étant le plus juste possible"
Anthony a quatorze ans lorsqu'il découvre le premier amour, le premier été. Celui qui déterminera le reste de sa vie. Nous grandissons à travers ce livre ainsi qu'au travers d'Anthony. On y retrouve certains souvenirs de nos vacances.
Ce livre nous fait beaucoup réfléchir sur la façon dont nous grandissons, si nous avons suivi les mêmes actes que nos parents et si en grandissant nous devenons comme eux.
Ce livre a été pour moi assez compliqué à lire. J'ai eu beaucoup de mal à m'y imprégner et à l'apprécier. Beaucoup de passages ont été selon moi compliqué à lire et à suivre.
Quelle bonne surprise de découvrir "Le ciel ouvert", nouvel ouvrage de Nicolas Mathieu. Il ne s’agit pas, cette fois, d’un roman mais d’un recueil de petits textes, de pensées livrées au fil du temps sur les réseaux sociaux. En général, je choisis un livre en fonction de l’auteur, du titre ou de la beauté de la couverture ou…des trois.
Et même si je n’avais pas connu l’auteur, ce livre, je l’aurais tout de suite acheté. Sa couverture est sublime, aux couleurs mêlées de trainées de ciel bleu et de feu. Le feu, justement, couve derrière les mots, les phrases s’enflamment et l’amour surgit. Un amour décliné à toutes les personnes de la conjugaison. A coups de je, tu, il et même nous l’auteur crie l’amour. Il crie son amour à une femme, son fils, son père. L’écriture est bouleversante, les billets se suivent et ne se ressemblent pas. Ils fusent telles les couleurs des illustrations qui parsèment le recueil.
Car, ce n’est pas un roman, juste des pensées, des déclarations, des déclamations. C’est poétique, musical, enlevé, en un mot, c’est sublime. En reprenant ces petits mots postés au fil des jours sur Instagram, Nicolas Mathieu magnifie ces amours clandestines, les nuits à aimer et les chambres d’hôtels. "Il est là, le grand matin dont nous avions tant parlé. Et ce n’est pas une révolution, l’adultère, vivre vite et s’enchaîner l’un à l’autre deux heures occultes avant de retrouver le fleuve des voitures et des équations sans inconnues." Il parle politique et alcool, les verres de trop, il se parle, il nous parle. C’est triste et joyeux à la fois.
Ici, plus que l’auteur, c’est l’homme qui exprime ses sentiments enflammés. On le sent à fleur de peau, amoureux tel un adolescent, mais aussi émouvant, touchant, en père d’un jeune enfant ou fils d’un père vieillissant. L’écriture est belle qui raconte ces petits moments d’allégresse ou de tristesse, le désir, le regret et même la littérature. J’ai rencontré un Nicolas Mathieu vrai, attendrissant et aussi flamboyant que les illustrations d’Aline Zalco à laquelle j’attribue autant d’étoiles qu’à ce ciel ouvert.
"Le ciel ouvert", est un véritable petit bijou multicolore.
https://memo-emoi.fr
Cinq années d’un amour caché, comme volé au monde, entre portes et fenêtres, différents, où séjourner le peu qu’il faut, avec deux corps dévorés de l’envie de l’autre.
« Un homme, une femme, deux corps à mille kilomètres de distance qui voudraient des mains et n’ont que des mots. »
Des jours où Nicolas Mathieu a crié sur les réseaux sociaux sa solitude de n’être que l’adultère. Autant de jours à chuchoter le désir en attente, le plaisir solitaire de la rêverie du corps aimé. Des heures à relier par des fils invisibles deux existences que tout sépare sauf à l’instant de leur retrouvaille fusion.
« Surtout, je lui disais regarde comme je t’aime : on t’envie. »
Puis lorsque vient le temps de la déchirure, panser avec des mots ses souvenirs des corps enfouis.
Seulement, cette ode à un amour passé, Nicolas Mathieu ne s’en contente pas. Il livre des fragments de lui-même, comme des bulles à saisir. « Quelque chose dans les événements semble chercher en nous ce qu’il y a de plus précieux pour le réduire, l’organiser, le faire passer de l’intime au monnayable. »
Nicolas Mathieu raconte sa paternité, sa maturité, sa fidèle présence à l’autre, bref tout ce que cet homme, de plus de 40 ans, traverse.
La famille recomposée
, L’enfant à partager, le whisky qui tente déteindre les larmes, la solitude à affronter :
« Je t’attends à l’autre bout, ne t’en fais pas. Ton enfance est en lieu sûr. Tu peux devenir qui tu voudras. «
Et la vieillesse de ses parents vient rappeler que la vie passe :
« Cette vie n’était pas la tienne. Elle t’aura juste emprunté, comme un pont, une paire de chaussures. Elle te sera passée au travers en ne laissant qu’un chapelet de souvenirs vagues."
Mais, c’est aussi de nous, que Nicolas Mathieu raconte. Car la critique sociale affleure, bienfaiteur à mettre des mots, enfin, sur le quotidien. « Ne cède pas ton temps en vain. Ne vends pas ta force à vil prix. Ne crois pas les "c’est comme ça", les "que veux-tu qu’on y fasse ? » . Ne donne pas ton sommeil à ceux qui le muent en or. Réserve-toi le plus possible pour la joie. Écoute-moi. Tu n’as qu’une vie : défend là."
Ainsi, sans bouffée d’amour, comme ce tout jeune couple adossé au mur d’une piscine, que serait-ce de vivre ?
Et ces shoots de mots, Nicolas Mathieu nous les offre avec et par amour !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/02/23/nicolas-mathieu-le-ciel-ouvert/
Ça commence par une histoire d’amour. Une histoire comme il y en a des tas, clandestine mais vaste comme un ciel d’été. Une relation dévoilée en partie déjà sur Instagram, dans des textes comme autant de ruses pour “donner toute la lumière possible sur cette ombre à laquelle nous étions réduits.”
Cette mystérieuse femme, mariée et mère de deux enfants, le narrateur l’aime ardemment. Souvent à distance, mais jamais à moitié, “enragé à lui plaire.” Même confiné et caché, contraint à des chambres d’hôtels et à des rideaux tirés, c’est un amour qui est loin d’être modeste. Il déborde, il incendie, comme les dessins d’Aline Zalko. Il est fait de mouvements, de déplacements, de positions dans le lit. Il se répand partout, il s’ouvre à d’autres, un fils à élever, un père à comprendre.
Le risque face à un tel amour, c’est que les mots, même les plus beaux, échouent. “Regarde-moi faire des phrases, regarde comme je cherche ta peau et n’arrive qu’à empoigner des pages du dictionnaire.” La littérature est impuissante, minuscule à côté de l’amour, du ciel et du temps. “Car rien n’existe, sinon l’absence de tes pas.”
Dans ces fragments amoureux, il dit parfois “je”, parfois “tu”, parfois “il”. C’est son histoire mais c’est celle de tout le monde. Nicolas Mathieu nous rassemble comme personne, nous offrant un livre qui sert de rappel. Attention, le temps passe. Et si “les années seront lourdes de problèmes, de tapisseries à refaire et de nos enfants à finir”, elles se doivent de “ne rien céder de la joie.” La vie, ce n’est que ça.
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