Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Naomi Sheeran, n’est qu’un parmi les 365 cas non résolus de jeunes femmes autochtones assassinées ou disparues au Canada. Mais elle est LA disparition de trop dans la réserve de Meshkanau car personne ici ne croit à la fugue de cette adolescente de 16 ans.
Logan, fils d’un notable blanc de Pointe-Cartier, la ville voisine, et Alice, native de la réserve, se sont rencontrés à l’Université et le peu de cas que font les journaux de l’affaire les révolte au plus haut point.
Jeune homme idéaliste, Logan milite contre le saccage des terres et de la culture innues. La force de son engagement parvient à convaincre Alice de revenir dans sa toundra d’origine pour mener leur propre enquête, quitte à déterrer un passé qu’elle s’était juré d’oublier.
Ce roman nous entraîne sur les traces des Innus, ce peuple autochtone vivant aujourd’hui dans des réserves, au milieu d’une nature belle et sauvage qui porte en elle leur passé et leur culture. Estelle Tharreau nous plonge dans ces contrées lointaines pour nous raconter la vie difficile de ces indiens et faire resurgir le passé martyre de leurs enfants, enfermés dans des pensionnats sous la coupe de religieux tortionnaires.
Les personnages sont un peu caricaturaux et tombent dans l’excès d’un côté comme de l’autre. Mais les problématiques soulevées sont très réalistes et reflètent bien de l’assimilation forcée qu’ont vécue et que vivent encore les peuples natifs, au Canada comme aux Etats-Unis.
J’ai trouvé l’intrigue assez galvaudée et notamment avec la série de 2021, Joe Pickett, à la trame policière bien ressemblante, même si elle est située dans le Wyoming. Mais l’autrice parvient à créer un suspens autour de la disparition de cette jeune indienne et si l’on se doute rapidement de l’issue prévisible, son style très imagé nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Pas de surprise donc mais un polar bien écrit et très documenté que j’ai lu avec plaisir.
Un thriller glacial et poignant qui ne laisse pas indifférent car il dénonce le traitement des minorités innus au Canada. Parqués dans des réserves, dépossédés de leurs terres et de leurs cultures, assassinés en toute impunité, les générations se succèdent sans avenir. J'ai appris effrayée le sort réservé à leurs enfants pour les assimiler et faire disparaître leur communauté.
L'histoire
Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l'omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l'enfer de ce dernier jalon avant la toundra.
Un thriller dur qui éclaire sur les violences intracommunautaires et les traumatismes liés aux pensionnats indiens, dont les femmes sont les premières victimes.
« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu'une autre femme. »
Un thriller essentiel qui mène le lecteur à comprendre comment une politique gouvernementale d'exclusion peut être la cause de crimes abominables.
Un polar, oui, mais qui serve une vraie cause. Tel pourrait être l’adage d’Estelle Tharreau, qui, après l’enfance maltraitée (Mon ombre assassine), le féminicide (Les eaux noires), la peine de mort aux Etats-Unis (La peine du bourreau) et le syndrome post-traumatique dans l’armée (Il était une fois la guerre), s’attaque cette fois au sort des Autochtones au Canada pour un nouveau thriller bien noir sur fond bien réel de violence et d’injustice.
La réserve innue de Meshkanau et la ville voisine de Pointe-Cartier au Canada n’existent pas. Elles n’en empruntent pas moins les traits de la tragique réalité amérindienne, alors que, assimilés de force lors de la colonisation de leur territoire par les Européens, leurs religions et leurs cultures traditionnelles interdites et leurs enfants expédiés dans des pensionnats autochtones destinés à leur faire oublier leur identité première et à les orienter vers des emplois ouvriers, les Autochtones n’en finissent pas d’en payer encore aujourd’hui les conséquences traumatiques. Impunément maltraités, victimes de multiples sévices, ceux qui ne succombèrent pas à la surmortalité des terribles pensionnats en sortirent brisés, initiant une longue chaîne de transmission d’effets destructeurs : dépression, violence, alcool, drogue, suicide et, de génération en génération, perte d’estime de soi empêchant toute reconstruction.
« Au Canada, une autochtone a dix fois plus de risque de se faire assassiner qu’une autre femme. » Faute de respect de tout autre règle la concernant, c’est de cette terrible loi qu’est victime Naomi Sheehan, une Inue de seize ans dont les fugues à répétition ont fini par ne même plus émouvoir Michèle, sa mère, trop occupée à noyer dans l’alcool la douleur héritée de son enfance en pensionnat autochtone. Soucieux d’éviter scandale et autres désagréments « pour si peu », le chef de la police confie l’enquête, en lui déconseillant tout zèle excessif, au jeune et tout juste nommé policier Logan Robertson. Contre toute attente, ce dernier prend sa mission très au sérieux et entreprend pour de bon, au grand dam de quelques notables de la ville, de faire toute la lumière sur ce énième féminicide. L’on découvrira alors qu’il n’y a pas que les fantômes du passé pour miner le sort des Amérindiens : racisme et criminalité associée n’ont impunément rien perdu de leur vigueur. Rappelons d’ailleurs que le dernier pensionnat autochtone n’a fermé qu’en 1996...
Si l’on gagnera, pour approfondir la thématique de la souffrance amérindienne, à lire des livres tels que Shuni de Naomi Fontaine, Crazy Brave de Joy Harjo ou encore Ici n’est plus ici de Tommy Orange et LaRose de Louise Erdrich, si Nickel Boys de Colson Whitehead révèle avec plus de profondeur encore le cas tout à fait semblable des pensionnats aux Etats-Unis, ce dernier livre d’Estelle Tharreau a le mérite, au travers d’une histoire addictive et bien ficelée, aux personnages intelligemment croqués et au style efficace, de peindre en peu de traits un tableau d’ensemble clair et représentatif d’un sujet encore trop largement méconnu. Il ne semble pas exagéré de dire que le génocide – physique et culturel – amérindien continue plus ou moins directement de faire des victimes.
Je connaissais l'auteure à travers ses thrillers, et je découvre avec une grande surprise , un nouveau registre ,à travers de ce recueil de nouvelles d'anticipation. Un sujet ,totalement maitrisée, nous entrainant dans un univers terrifiant, celui du futur de l'humanité. Ces nouvelles sont des fictions, mais malheureusement elles anticipent la réalité .
Ce recueil ,nous plonge dans un monde virtuel, un monde connecté, un monde de manipulation, un monde dirigé par des machines, un monde où l'homme n'est plus maitre de soi.
Deux nouvelles m'ont énormément marquées /Automatique et Pathologique, qui reflètent notre avenir, c'est totalement glaçant. Une vie dirigée par des algorithmes .
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Notre héros, sous le nom de code "César", documente les tortures au péril de sa vie...
Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !