Dans ce village normand peuplé de paysans taiseux et d’enfants-fées, une jeune vétérinaire découvre le cadavre d'un étalon sauvagement mutilé
Dans ce village normand peuplé de paysans taiseux et d’enfants-fées, une jeune vétérinaire découvre le cadavre d'un étalon sauvagement mutilé
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"Ida n’existe pas" est un tabou giflé en pleine face
Idée plaisante à l'origine de ce roman étrange : fées et autres légendes du Cotention, personnages de brume et de pluie, réalisme magique (que j'ai souvent apprécié chez des auteurs sud-américains) et me voilà partie pour une lecture fantastique ! Eh bien non ... récit décousu, un mystère à élucider qui n'en est pas un et malgré une jolie plume, on patauge dans la boue. Nous sommes ici dans une tragédie avec cruauté et vengeance gratuites, volonté claire de faire du mal et d'anéantir le bien. Ce monde sauvage et rugueux vous agresse et vous éloigne rapidement de toute tentative de rêver à quelque chose d'étrangement poétique.
je me permets de dire que l'atmosphère sombre,fantastique,presque répulsive a failli me faire lâcher ce roman!Mais l'écriture ciselée,les personnages marquants et marqués m'ont envoûtée:nous sommes pas loin de Maupassant...Paradoxal!
J’ai adoré plonger dans ce roman d’atmosphère et de légendes normandes. Je ne suis pas normande, je ne connais rien aux légendes locales, mais j’ai aimé les découvrir.
J’ai aimé Marie, la mère de l’enfant-fée blond. Un petit garçon en marge qui connait tout sur tout, y compris les secrets anciens.
J’ai aimé la Vieille, la mère du p’tit Jojo, le précédent enfant-fée, mort tragiquement alors qu’il n’était pas encore adolescent.
J’ai aimé la grande Stephane, la maréchal-ferrant qui habite dans l’ancienne maison des soeurs qui cachaient un bien terrible secret.
J’ai aimé les paragraphes en italiques qui donnent la parole au Géant.
J’ai souri lorsque les gendarmes, les deux courts sur pattes, apparaissaient dans le récit.
J’ai aimé le journaliste Battut, ancien enfant du village, qui a peur des limaces après en avoir trop avalé de force au pensionnat.
Je n’ai pas aimé la fillette du pavillon numéro 13 : sa façon de diriger la bande des enfants du Lotissement, de les maltraiter parfois.
J’ai aimé les animaux qui peuplent le récit : les orvets, les limaces, les chevaux et les animaux de la ferme, les rapaces. J’ai aimé la nature omniprésente : ses vallons, la mer pas loin.
J’ai aimé que le roman s’ouvre sur une pluie de grenouilles.
J’ai découvert les goubelins et quelques légendes normandes.
J’ai tout aimé dans ce roman : les personnages et le décor, le méchant et les témoins qui ont fermés les yeux.
Un roman d’atmosphère qui m’a envoûté.
L’image que je retiendrai :
Celle de la Grotte aux fées où se rend la mère du p’tit Jojo pour parler avec lui une fois l’an.
https://alexmotamots.fr/le-ciel-en-sa-fureur-adeline-fleury/
Coup de cœur 2024 !
Dès les premières pages, l’ambiance est oppressante, tendue. Le lecteur tourne les pages, impatient de comprendre et connaître la réalité de ces phénomènes bizarres…
Un petit village dans le Cotentin. Des habitants, et notamment, « ceux du lotissement, parce qu’ils ne sont ni paysans, ni citadins. (…) parce qu’ils n’ont pas vraiment d’identité, parce qu’ils se ressemblent tous. Les mêmes maisons à un étage, à la façade beige déjà salie par les embruns. »
Une pluie de crapauds s’abat sur leurs maisons. L’Apocalypse ?...
Le petit garçon, d’une ferme voisine est regardé avec méfiance : « Comme si le gosse annonçait des malheurs. ». Un gamin à part, un enfant-fée… Comme le p’tit Jojo mort à 10 ans…
Les personnages participent au malaise ambiant, parfaitement campés et crédibles.
Deux jeunes femmes indépendantes, nouvelles dans ce village : Julia, la véto, (difficile de se faire accepter en tant que femme vétérinaire) et Stéphane, « la grande Stéphane », la maréchale-ferrante.
Le Vieux et la Vieille. Elle, est rebouteuse. « Cette femme-là n’est pas simplement humaine, elle est animale, végétale, minérale, elle est la vie. »
Dans leur maison sombre et crasseuse (ils s’en fichent) trône la photo de leur enfant, le p’tit Jojo, « un enfant-fée » qui s’est fait tuer par une voiture quand il avait à peine 10 ans… On a l’impression que personne n’a cherché à connaître la vérité, le nom du chauffard qui a percuté mortellement l’enfant…
Marie Levavasseur, l’épouse résignée d’un éleveur et maman de ce petit garçon à part, dans sa bulle : « Il est doué pour tout sauf pour les relations avec les autres, il trouve les autres enfants lents et inintéressants, son frère débile et les adultes médiocres. (…) Hubert et Marie pensent que (..) leur gamin n’est pas fou, juste différent. » Un enfant-fée. Comme le P’tit Jojo… Des enfants qui suscitent le malaise…
Là-dessus, un étalon empoisonné est atrocement mutilé et des poules sont saignées. Ce n’est, ni le chien, ni le renard… « Seul un être humain est capable d’une telle sauvagerie. »
Mieux vaut croire à la malédiction du Varou, que de se poser des questions sur les vivants et les morts inexpliquées …
Guillaume Battut, qui a fui le village, après avoir été harcelé adolescent, revient, envoyé par sa rédaction pour enquêter. Il connait bien les habitants et la mort du P’tit Jojo, jamais élucidée, l’obsède encore…
Un huit-clos rural, sous forme de conte envoutant, pour traiter de thèmes intemporels : la différence, le handicap qu’il faut occulter, l’exclusion, la souffrance, la soumission des faibles aux personnes influentes, et la lâcheté du silence.
Un scénario parfaitement maîtrisé porté par une écriture puissante, inspirée, précise et juste, dont les personnages continuent de hanter la mémoire bien après avoir tourné la dernière page.
Une belle réussite, dont le thème est assez proche d’un roman qui représente encore pour moi, l’un des meilleurs de la littérature actuelle : « Le rapport de Brodeck » de Philippe Claudel.
A découvrir et à savourer, sans aucune modération !
Lu dans le cadre du Prix Orange 2024.
Merci à lecteurs.com et aux Editions de l’Observatoire de m’avoir fait découvrir cette pépite.
https://commelaplume.blogspot.com/
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