Sylvain Tesson parcourt le monde. Dans les steppes d'Asie centrale, au Tibet, dans les forêts françaises ou à Paris, il marche, chevauche, escalade, bivouaque dans un arbre ou sous un pont, construit des cabanes.
Cet amoureux des reliefs poursuit le merveilleux et l'enchantement. Dans nos sociétés de communication, il en appelle à un nouveau nomadisme, à un vagabondage joyeux.
Ce Petit traité sur l'immensité du monde est un précis de désobéissance naturaliste, une philosophie de poche buissonnière, un récit romantique contre l'ordre établi.
Texte aussi court que remarquable. Émilie Grangeray - M, Le magazine du Monde
Voici un "petit traité", sans prétentions, qui nous livre avec le verbe habituel de Sylvain Tesson quelques unes de ses réflexions sur le voyage. Il laisse errer son esprit au gré des thèmes qu'il aborde. Je garderai particulièrement en tête le chapitre sur la "visite" des églises, cathédrales, et autres monuments qui font le bonheur des grimpeurs les plus expérimentés.
Une lecture agréable.
Solitaire attaché à la solitude et amoureux de la nature, S. Tesson se dévoile un peu et livre ses impressions sur l'errance et ses voyages avec un sens accru de la rigueur et de la discipline. Je ne partage pas tous ses points de vue, parfois trop catégoriques à mon goût dans des affirmations qu’il lui arrive de généraliser, soutenus par une accumulation de « on », « il faudrait », « on devrait » tout au long du texte. Je regrette aussi son manque de foi en l’Homme qu’il souligne à multiples reprises et sa permissivité d'avoir un regard condescendant sur les humanistes.
« Je n’ai donc plus tellement soif de mes semblables et me demande même –avec prudence – si l’humanisme n’est pas un réflexe de défense corporatiste, une sorte de syndicalisme biologique destiné à protéger l’espèce à laquelle on appartient… L’amour porté à l’Homme par lui-même, ne serait que l’adoration de soi-même dans le miroir de l’autre. Une façon de se masturber en faisant croire à son prochain que c’est lui qu’on caresse. Les humanistes aiment, lorsqu’ils contemplent les yeux de leur prochain, y découvrir que c’est eux qu’on regarde… J’ai le sentiment désagréable que le discours humaniste confond la grandeur de quelques personnages avec la valeur programmée de l’Homme. »
« L’enfer, ce ne sont pas les autres, c’est l’obligation de vivre avec eux. »
En conclusion, Sylvain Tesson parle de sa dernière cabane dont la porte sera ouverte en permanence à tout le monde « à condition bien entendu qu’il ne passe jamais personne. »
Malgré un vocabulaire aux nombreuses répétitions, son écriture est simple et directe. L’habitude des phrases qui ne pèsent pas lourd en papier dans un sac à dos… Pas de fioritures chez ce voyageur intransigeant mais toutefois romancier d’exception.
Sans aller jusqu'au bout des pratiques de Sylvain Tesson, je retrouve dans ce livre des valeurs que je partage.
Le voyage, la marche à pied et le bivouac comme un remède dans une société qui a tendance à aller vite ( trop ? ).
C'est bien écrit,
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