A partir de certains éléments de la vie d'une peintre qui a existé, Yves Viollier a tissé une histoire bouleversante autour de la filiation, de la création, du secret, le long des eaux douces de la Venise verte.
Le père et la fille se tenaient par la main, les yeux fermés. On aurait dit qu'ils dormaient.
" On les a trouvés ainsi que je le raconte dans leur maison des Ombrages. C'était après la Grande Guerre, au Gué-des-Marais. En ce temps-là, on ne pardonnait pas le suicide. Alors, le père et la fille !
Louise, jeune artiste-peintre au talent précoce, exposait déjà dans les salons en compagnie des plus grands. Elle avait un bel avenir. La loi du silence a pesé sur le village. Des bruits ont couru sans que le mystère soit élucidé.
Je suis allé tourner dans ce pays d'eau et de ciel aux couleurs changeantes qu'on appelle Venise verte. J'ai lu les journaux de l'époque et recherché des tableaux de celle qui m'a inspiré cette histoire, et que j'ai prénommée Louise. J'ai visité sa maison que j'ai baptisée Les Ombrages. Et j'ai essayé de remonter par le roman les chemins d'un destin qui les a décidés à se prendre par la main. Pour qu'ils revivent. Et que nous apprenions à les connaître. Afin, peut-être, que nous les aimions. "
Louise, une jeune femme de vingt-cinq ans, confie son bébé d'une quinzaine de jours à Yvonne car elle doit aller avec son père sur la Rochelle pour la journée.
le soir, louise n'est toujours pas venue récupérer le petit Marcellin et le lendemain toujours pas de Louise.
Yvonne prévient le maire du village qui vient avec le forgeron qui fait office de serrurier et là ...stupeur ...... Louise et Athanase sont couchés, l'un près de l'autre, se tenant par la main, morts , suicidés ........
Dans le village tout le monde se pose la question : Pourquoi ????
Louise était une artiste peintre reconnue et elle venait de mettre au monde un petit garçon ........ de père inconnu .....
Quant à Athanase, il est rentré de la guerre gazé, diminué, dépressif lui qui avait toujours été fier de son métier et qui se donnait à fond dans " les Ombrages " , la propriété de sa femme décédée du tétanos juste après son retour de la guerre.
L'auteur base son roman sur une histoire vraie et il sait nous fait découvrir non seulement la vendée, ses habitants, ses coutumes mais un " fait divers " qui a du faire beaucoup jaser à cette époque.
L’auteur mêle fiction et réalité autour du personnage de l’artiste peintre Marie Renard qui a réellement existée.
Fille de paysans poitevins, elle montre toute jeune une prédisposition à la peinture. Talentueuse, à 25 ans, alors que ses toiles font parler d’elle, en pleine ascension, on la retrouve morte avec son père. Tous deux se sont suicidés ensemble. En ces temps là il n’était pas pire sacrilège que le suicide.
A partir de ce triste événement qui surpris tout le monde à l’époque, l’auteur remonte le temps pour nous parler de ses parents, sa famille, leur propriété des Ombrages, une des plus belles de la région, mais aussi ce qui marqua l’époque, à savoir la 1ère guerre mondiale, les traumatismes de ses soldats et la grippe espagnole.
Une belle et simple histoire qui nous amène dans les marais de la Venise verte. J’ai aimé l’écriture qui m’a donné une impression de beaucoup de douceur et de plénitude malgré les tristes événements qui la jalonnent.
Renommée Louise dans le roman, l’auteur a imaginé ce qui aurait pu mener cette jeune femme en plein début de consécration à mettre fin à ses jours.
J’ai dévoré les pages, avide de suivre les faits et les personnages.
Ce que j’aime aussi avec un livre c’est découvrir des choses et ici, l’auteur a su mettre les mots qui m’ont donné envie d’aller voir des images de cette région surnommée la Venise verte que je ne connais pas du tout. Peut-être une future destination… qui sait…
Un livre qui montre qu’il n’est pas forcément nécessaire de faire compliqué pour faire une belle histoire.
Louise des ombrages
Louise des ombrages
Louise des Ombrages
Louise des ombrages
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