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Les ciels furieux

Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage
  • Date de parution :
  • Editeur : Le Passage
  • EAN : 9782847425048
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Il y a un grand bruit du côté de la porte, un grand froid, plusieurs vitres tombent comme la glace qui finit par céder à la lisière du toit, mais pas vraiment pareil. Des hommes, on ne sait pas qui ni combien tant ils semblent pressés, envahissent la pièce tels des chevaux furieux.
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Il y a un grand bruit du côté de la porte, un grand froid, plusieurs vitres tombent comme la glace qui finit par céder à la lisière du toit, mais pas vraiment pareil. Des hommes, on ne sait pas qui ni combien tant ils semblent pressés, envahissent la pièce tels des chevaux furieux.
À l'est de l'Europe, quelque part dans la Zone de Résidence où sont cantonnés les Juifs en ce début du XXe siècle.

Henni a huit ans et vit avec sa famille dans un village ordinaire. Zelda, sa soeur aînée, est son modèle en tout. Un soir, à la fin de l'hiver, des hommes en furie pénètrent dans leur maison, comme dans tant de maisons ils sont entrés et entreront encore pour piller, pour punir et pour tuer. Dans l'affolement, une partie de la fratrie parvient à s'enfuir.


Les Ciels furieux raconte vingt-quatre heures de la vie d'Henni après cette intrusion. Et c'est comme si on marchait derrière elle, dans le froid, effaré mais renversé aussi par le monde que, pour survivre, elle recompose en pensée. Ce chemin semé de batailles, d'éblouissements et de crocs transcende à la fois l'incompréhensible nuit des violences et le feu de l'enfance.

Dans sa langue puissante et charnelle, Angélique Villeneuve traque les sursauts de grâce dans le moindre repli et brosse le portrait d'une petite fille exceptionnelle : actrice de sa propre vie, portée par un amour fou pour les siens, Henni est inoubliable.



Angélique Villeneuve, romancière, est l'autrice de La Belle Lumière, 2020, Maria, 2018, Grand Prix Société des Gens de Lettres, Nuit de septembre, 2016, et Les Fleurs d'hiver, 2014. Elle écrit également pour la jeunesse.

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Avis (11)

  • Des hommes furieux ont brutalement déferlé dans la maison d’Henni, fracassant tout sur leur passage, les objets et les gens, les petits et les grands, le village et la vie, toute la vie d’Henni. Elle n’était pourtant pas bien grande, ni bien brillante, ni très encombrante sa vie de petite fille...
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    Des hommes furieux ont brutalement déferlé dans la maison d’Henni, fracassant tout sur leur passage, les objets et les gens, les petits et les grands, le village et la vie, toute la vie d’Henni. Elle n’était pourtant pas bien grande, ni bien brillante, ni très encombrante sa vie de petite fille de 8 ans, elle ne devait pas pouvoir déranger grand-monde, frêle et hésitante, poussant vaille que vaille à la lumière chaleureuse de son étoile à elle, son astre de grande sœur, sa chère Zelda. Et voilà qu’à présent il n’y a plus qu’elles deux, le froid, la peur et les souvenirs. Et tout le courage du monde rassemblé dans le petit corps tremblant d’une gamine de huit ans.
    La plume d’Angélique Villeneuve est si belle qu’on la suit sans hésiter sous ses Ciels furieux, bien loin de La belle lumière dont elle avait su nous réchauffer, emboîtant le pas à sa petite héroïne si attachante et émouvante. La plume d’Angélique Villeneuve, c’est de la poésie qui hurle, c’est l’horreur qui chuchote dans les mots d’une enfant, c’est ce froid que l’on touche du doigt et qu’on partage avec Henni, buée échappée de nos yeux tandis que l’on avance en lecture. C’est toute la gamme de la peur parcourue dans sa minuscule mémoire qui en est si pleine déjà, inquiétude, crainte, frayeur, terreur, et autant de remèdes pour tenter d’y faire face, de l’ironie au déni, de l’innocence aux croyances.
    La plume d’Angélique Villeneuve, c’est cette minuscule part de douceur et de beauté qui tente de se glisser entre nos yeux et l’innommable pour nous inviter à ne pas les fermer, à n’avoir pas moins de courage d’une toute petite fille de 8 ans à qui l’on n’a pas donné le choix.

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  • Je lis depuis plusieurs années Angélique Villeneuve, une autrice que j’aime beaucoup et dont je vous conseille d’ailleurs « La Belle Lumière », un grand coup de cœur. Elle a publié cette année un livre très différent, « Les ciels furieux ».

    L’histoire nous entraine au début du XXe siècle,...
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    Je lis depuis plusieurs années Angélique Villeneuve, une autrice que j’aime beaucoup et dont je vous conseille d’ailleurs « La Belle Lumière », un grand coup de cœur. Elle a publié cette année un livre très différent, « Les ciels furieux ».

    L’histoire nous entraine au début du XXe siècle, dans un village d’Europe de l’Est. Henni, huit ans, y grandit au sein d’une famille juive, nombreuse et modeste. Très jeune, sur les traces de sa sœur aînée et modèle, Zelda, elle a déjà en charge des travaux de couture, et le soin des bébés.

    Cette vie de labeur, mais aussi de jeux et d’imagination d’enfant, vole en éclats lorsque des hommes font irruption dans la maison familiale. Henni, tout comme son frère aîné Lev et Zelda, parvient à échapper à la violence et la barbarie qui s’abat sur le village. Le récit suit l’enfant durant la journée qui suit le pogrom, dans sa fuite puis son retour dans le village dévasté.

    J’ai retrouvé la très belle plume d’Angelique Villeneuve dans ce livre qui nous plonge dans un déferlement de violence vu à travers les yeux d’une enfant. L’autrice n’est pas là pour nous abreuver de détails sordides- c’est avec pudeur qu’elle évoque des scènes terribles.

    Henni va puiser dans ses souvenirs d’enfant, dans l’amour qu’elle porte à sa sœur et aux bébés, la force de se cacher, de fuir, de survivre.

    Dans ces heures mouvementées, l’esprit d’Henni navigue entre passé et présent, entre pouvoir imaginaire et réalité poignante, entre incompréhension et pragmatisme… cela donne d’ailleurs un côté brumeux au récit, pas toujours évident à appréhender et comprendre, et qui m’a parfois un peu perdue.

    Pour autant, quelle force dans ce récit et dans cette petite fille de huit ans, confrontée brutalement à la violence du monde, et qui lutte et espère.

    Un roman dur mais nécessaire.

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  • « Au moment précis où, enfin, Henni s'apprête à s'enfuir au-dehors dans la neige, c'est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au-dessus de lui. le cri qui monte avec l'enfant emplit l'air de faisceaux, de...
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    « Au moment précis où, enfin, Henni s'apprête à s'enfuir au-dehors dans la neige, c'est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au-dessus de lui. le cri qui monte avec l'enfant emplit l'air de faisceaux, de fumées, de roches explosives. »

    Ce sont les premières phrases. Quelque part en Europe de l'Est au début du XXème siècle nous dit la quatrième de couverture. Un pogrom ravage un shtetl, une communauté villageoise où sont contraints de vivre les juifs de l'empire russe, celui de Henni, fillette de huit ans. La violence est bien là, insupportable dans ce qu'elle imprime chez le lecteur, mais jamais le mot de « pogrom » n'est utilisé dans le roman, jamais le nom du lieu ou la date exacte, même si on pense fort au pogrom de Kichinev ( Bessarabie, actuelle Moldavie ) en 1903.

    « Puis on entend un bruit, comme un coup, et voilà qu'apparaissent en nuée les chansons dont Henni a bercé le bébé, voilà les noms inventés tant de fois murmurés en secret. Ils flottent autour de l'étagère à thé, tous, et avec eux les baisers longs posés sur les paupières, les bars tendus, les tapotis de réconfort, les fouissements chauds au creux des poings minuscules refroidis par les courants d'air. A mesure qu'elle les avait donnés, ils s'étaient donc blottis dans la poitrine et sous les cheveux de l'enfant, tel un duvet posé sur un autre et sur un autre encore, jusqu'à bâtir le corps doux d'un oiseau à l'intérieur de lui. Les petits noms, les souffles, les gestes et les images qui l'ont rendue si fière, et puis aussi les mots. Ils sont ici juste après le bruit, tournoyant sous l'étagère à thé en une cendre plumeuse. Henni voit tout dans un miroitement de lumière, et juste après elle ne voit plus rien. »

    Les Ciels furieux n'est pas un roman historique car c'est avant tout l'histoire de Henni et de sa fuite avec les rescapés de sa fratrie, vingt-quatre heures à hauteur d'enfant, d'une fillette qui n'a pas conscience de sa judéité, qui ne sait pas ce qu'est l'antisémitisme ou un pogrom, et qui ne comprend rien à ce déferlement de violence.

    Henni est un personnage impossible à oublier tant Angélique Villeneuve est parvenue à nous immerger dans son esprit, son corps, son ressenti. Comme dans un conte, elle va devoir affronter des épreuves : des rencontres parfois hostiles, la faim et la soif, une déchirante solitude, des décisions à prendre.
    Son seul atout est la force de l'imaginaire qu'a une enfant de son âge pour contrer la barbarie et l'insoutenable réalité. Sa fuite est entrecoupée des souvenirs du passé proche, lorsqu'elle vivait en paix avec ses parents, son grand frère, sa grande soeur Zelda son modèle absolu, et les trois bébés dont le « sien », Avrom, dont elle est chargé de s'occuper. Autant de rappels de vie et de son amour pour sa famille qui la poussent à avancer.

    « Ce à quoi elle croit dur comme fer, en revanche, c'est au père plongé dans ses livres de comptes. A la mère. Aux bébés aussi, elle y croit, et pourtant dans sa tête le mot ne se dit pas. Elle voit seulement leurs visages tour à tour apeurés et rieurs, elle sent leur odeur, la densité mobile de leur corps, l'avidité de leurs figures. Les bébés sont une colonie d'animaux vivant depuis toujours à l'intérieur d'elle ou bien d'émanation de ses propres organes. »

    Le texte est tragique, très rude par les faits racontés, mais il est percé de lumière car Henni est une petite fille de lumière et de vie. La plume très sensorielle de l'autrice est éblouissante, virtuose même. Malgré tout ce que traverse Henni, plusieurs passages sont bouleversants de poésie comme lorsque la fillette a recours à un jeu avec ses doigts, chacun représentant un des membres de sa famille, neuf avec la grand-mère, plus le dixième qui se révélera lors de son parcours.

    Une proposition littéraire d'une rare force.

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  • Mais quelle écriture !
    Ce roman nous plonge dans l’enfance de Henni, 8 ans, juive et vivant dans un pays de l’Est. Elle raconte sa famille dont chaque membre a une place sur un de ses doigts des mains. La mère est physiquement là mais absente de son rôle maternel. Elle met au monde des enfants...
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    Mais quelle écriture !
    Ce roman nous plonge dans l’enfance de Henni, 8 ans, juive et vivant dans un pays de l’Est. Elle raconte sa famille dont chaque membre a une place sur un de ses doigts des mains. La mère est physiquement là mais absente de son rôle maternel. Elle met au monde des enfants et cela l’épuise. Alors ce sont les filles qui s’occupent chacune d’un ou deux bébés. Elle se méfie de son grand frère, Lev, qui lui fait peur. Son père est bon et gentil, pas du tout comme les autres pères craints par leurs enfants. Dès l’âge de 4 ans, Henni est initiée aux tâches ménagères. Sa grande sœur, Zelda, lui apprend tout et lui sert de mère de substitution. Henni s’occupe de « son bébé », Avrom, avec amour, et Zelda, de deux bébés, Iossif et Kolia. Les deux sœurs se relaient les nuits.
    On ne connaît donc pas exactement le lieu où se déroule cette histoire ni l’époque. En tout cas, on s’y déplace à cheval et il n’y a pas d’électricité. On comprend qu’il existe une forme de racisme envers les Juifs et que c’est certainement la raison pour laquelle sa famille est attaquée ce soir-là. Tout cela est vu à hauteur d’enfant avec des mots d’une enfant de 8 ans. Henni nous plonge dans son imaginaire, ses peurs et sa poésie.
    Un soir donc, des hommes débarquent dans leur maison et les menacent. Lev, Zelda et Henni s’enfuient, courent dans la neige et se réfugient dans une briqueterie. Le roman se concentre sur cette nuit de peur et de froid vécue par Henni qui se retrouvent séparée de sa sœur à moment donné. Elle doit décider de son chemin, réfléchir pour éviter les dangers et surtout elle essaye de comprendre ce qu’elle voit et cela est totalement incompréhensible pour une petite fille.
    Ce texte est puissant et ne peut laisser indifférent. Il ressemble par moment à un conte. L’écriture est centrée sur les sens, sur ce que ressent Henni. J’avoue ne pas avoir tout compris et il y a un certain nombre de questions qui restent en suspens à la fin de ma lecture. En tout cas j’ai ressenti tout l’amour de Henni pour sa famille. Une petite fille attachante qu’on a envie de protéger. Tout au long du roman, on espère qu’elle retrouvera sa famille, sa maison, sa vie, même si rien ne pourra plus être comme avant et qu’on sait que l’innocence et l’enfance de Henni sont désormais derrière elle. Une prouesse littéraire très réussie et bouleversante qui résonne malheureusement avec l’actualité. Si vous aimez être bousculé par vos lectures, celle-ci est de cette trempe !

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  • Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé
    La grâce, c’est ce qui caractérise l’écriture d’Angélique Villeneuve. Une nouvelle fois, elle enveloppe ses lecteurs de ses mots à la poésie ténue qui a la légèreté des fils d’une toile d’araignée tissée avec savoir et patience.
    C’est ainsi que...
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    Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé
    La grâce, c’est ce qui caractérise l’écriture d’Angélique Villeneuve. Une nouvelle fois, elle enveloppe ses lecteurs de ses mots à la poésie ténue qui a la légèreté des fils d’une toile d’araignée tissée avec savoir et patience.
    C’est ainsi que nous sommes à hauteur de cette petite fille, Henni.
    « Henni et la peur de rien. Ça n’est pas un mensonge mais pas une vérité non plus. »
    L’incipit cloue le lecteur sur place, par la violence insidieuse de l’indicible, une petite fille fuit et elle a charge « d’âmes ».
    Dans cette fuite éperdue, Henni convoque tout ce qui a fait son quotidien avant la déflagration de l’inhumanité.
    Tous ces fragments de vie sont autant d’éclats d’obus qui déchirent notre chair.
    Le biais par lequel nous découvrons cette jeune vie fait penser aux contes, ceux qui nous faisaient peur et pleurer.
    Henni est une petite fille sage et laborieuse au sein d’une famille qui vit en dehors du village, on sait d’instinct qu’ils sont parqués là, à l’écart.
    Comme tout enfant que la vie malmène Henni est adulte avant l’âge, elle apprend vite tout ce qui peut améliorer la vie de sa famille, pas un instant d’innocence, d’insouciance.
    Tout est menace.
    « Elle apprécie plus que tout l’heure où dans la maison les choses se rencoquillent dans le ronron du silence. »
    Après l’intrusion, Henni reconstitue par fragments tout le précieux de sa jeune vie, sa famille.
    Avec elle, nous respirons cet air dense, nous entendons ces chuchotements qui n’annoncent rien de bon, nous enregistrons les regards sombres, les mines angoissées des adultes, la tension qui règne sur la communauté dont elle fait partie, cette chappe de plomb qui dit que l’horreur resurgit. L’Histoire, celle que les hommes font, n’apprend rien du passé.
    Un livre au cœur de l’actualité qui montre l’urgence à réagir. Il n’y a aucune justification aux actes de barbarie, aucune.
    Pas de lieu précis, de date, juste quelque part dans le vaste monde. Chaque jour nous voyons que la bête immonde est là.
    Certains mots ne sont pas prononcés cette absence fait sonner clair les noms des pourchassés, témoins de vie.
    Penser au ressenti de cette petite fille symbole de l’indicible :
    « On n’est plus qu’une fille qui s’appelle Henni et on ne sait pas exactement ce que ça veut dire, comment on va s’en sortir avec ça puisqu’on n’a rien d’autre.
    Il y a le voile à l’intérieur du crâne qui empêche de penser, et qui gêne, et qui pèse. »
    Ne pas s’habituer à la barbarie et se sentir tous concernés, un vœu pieu ?
    Merci Masse Critique Babelio et les éditions Le Passage pour ce privilège de lecture.
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/10/31/les-ciels-furieux/

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  • Henni la douce, la travailleuse inlassable, la petite et la grande sœur, est une fillette de huit ans qui vit dans la Zone de Résidence assignée aux juifs, dans un village du shtetl aux confins de l'Europe de l'Est au début du siècle dernier.
    Henni a une grande sœur qu'elle admire. Zelda a tout...
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    Henni la douce, la travailleuse inlassable, la petite et la grande sœur, est une fillette de huit ans qui vit dans la Zone de Résidence assignée aux juifs, dans un village du shtetl aux confins de l'Europe de l'Est au début du siècle dernier.
    Henni a une grande sœur qu'elle admire. Zelda a tout appris de la grand-mère, elle sait, et peut tout faire dans la maison.
    La mère se contente de pondre des bébés et de les alimenter quand on les lui présente, toujours assise sur ce siège qu'elle ne quitte jamais, dans cette maison bien entretenue dans laquelle elle ne touche à rien.
    Henni a des petits frères, confiés à tour de role par le père aux deux fillettes, les deux premiers à Zelda, le petit dernier à Henni lorsqu'elle est enfin en âge de s'en occuper. Posséder un objet vivant et en avoir la responsabilité, quelle chance inouïe.
    La vie s'écoule paisiblement, entre le travail de la ferme et celui dédié à la famille, dans cette maison à l'écart du village.
    Jusqu'au jour où, ils sont venus, les cavaliers, les hommes seuls ou par deux ou trois, ont détruit, pillé, brûlé, tué...
    Le père a dit de fuir, la mère qui ne parle jamais a dit de fuir... Alors Henni, Zelda et Lev, le grand frère ont fuit.
    Réfugiés dans les entrailles de la briqueterie voisine, Henni va vivre à hauteur d'enfant les doutes, les angoisses, les terreurs et les incompréhensions qu'engendre une telle folie.
    Car que peut comprendre une fillette de cet âge à la violence des hommes, comment même envisager la réalité des pogroms quand on vit en bonne intelligence à côté des autres. Que sait-on de l'antisémitisme et de l'extermination en cours et à venir d'un peuple oppressé depuis la nuit des temps.
    C'est terrible et beau à la fois cette vision naïve et positive de la vie, de la famille, des autres. Henni n'est jamais seule, car chacun de ses doigts représente un membre de la famille Sapojnik, enfin, pas tous, elle n'en trouve que neuf en comptant la grand-mère décédée.

    la suite est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2023/09/09/les-ciels-furieux-angelique-villeneuve/

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  • Au début du vingtième siècle, la petite Henni se réjouit de la charge récente qui lui incombe : elle a un bébé à elle. Autrement dit, on lui confie la garde de son dernier petit frère, comme sa soeur aînée a pu avant elle avoir la charge de deux enfants dans ce foyer juif au coeur d’un ghetto....
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    Au début du vingtième siècle, la petite Henni se réjouit de la charge récente qui lui incombe : elle a un bébé à elle. Autrement dit, on lui confie la garde de son dernier petit frère, comme sa soeur aînée a pu avant elle avoir la charge de deux enfants dans ce foyer juif au coeur d’un ghetto. L’amour qui lie cette famille reste assombri d’une menace permanente. Malgré la bienveillance et l’optimisme du père, l’intranquilité est sous jacente.
    Viendra le moment de l’intrusion, dont il est assez difficile d’établir les faits. On sait cependant qu’Henni passera une nuit d’angoisse et de froid dans une briqueterie non loin de là, en compagnie de son frère et de sa soeur.

    L’enfant reviendra au village, tentant de comprendre ce qui s’est passé.

    Le roman se lit à travers les yeux et les pensées d’Henni, sans pour autant reproduire la vision naïve d’un enfant. Il en résulte un flou sur les faits et il est difficile de comprendre le raisonnement de la fillette. Le récit s’abrite derrière une très belle écriture, mais met à distance ce qui devrait atteindre nos émotions, puisque l’on comprend entre les lignes que personne n’a survécu au massacre.

    J‘avais beaucoup aimé La belle lumière. J’ai toujours une grande admiration pour le style même si je n’ai pas été complètement conquise cette fois.

    210 pages Le passage 24 août 2023

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  • COUP DE COEUR

    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/08/les-ciels-furieux-dangelique-villeneuve.html

    " Sa sœur Zelda, depuis toujours, est un horizon dans lequel se jeter."

    A l'est de l'Europe, quelque part dans la Zone de Résidence où sont cantonnés les juifs en ce début du...
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    COUP DE COEUR

    https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/08/les-ciels-furieux-dangelique-villeneuve.html

    " Sa sœur Zelda, depuis toujours, est un horizon dans lequel se jeter."

    A l'est de l'Europe, quelque part dans la Zone de Résidence où sont cantonnés les juifs en ce début du vingtième siècle.

    Henni a huit ans et vit dans un village ordinaire avec sa famille, ses parents, son frère aîné, les bébés et surtout Zelda, sa sœur aînée, son modèle en tout. Henni et Zelda s'occupent des bébés. Un soir, à la fin de l'hiver, des hommes en furie pénètrent dans leur maison, comme dans tant de maisons ils sont entrés et entreront encore pour piller, pour punir et pour tuer. Dans l'affolement, une partie de la fratrie parvient à s'enfuir.

    Le livre raconte vingt-quatre heures de la vie d'Henni après cette intrusion.

    Ce roman m'a au départ surprise tellement il est différent des romans d'Angélique Villeneuve que j'ai déjà lus, j'ai eu quelques petites difficultés à rentrer dedans mais ce ne fut que l'histoire de quelques dizaines de pages.
    L'auteure réussit merveilleusement bien à se mettre dans la peau de cette petite fille de huit ans lors de son périple dans des lieux où elle n'est jamais allée, dans des lieux saccagés par la folie humaine. A travers ses pensées, ses souvenirs, le monde qu'elle recompose en pensée, nous découvrons une personnalité inoubliable, sa force, son ingénuité bouleversent. Elle avance portée par les conseils de son père, par la voix de Zelda quand elle se retrouve seule. Sa famille est avec elle grâce à ses "doigts-personnages" car elle a attribué chacun de ses doigts à un membre de sa famille " Elle n'est pas seule. Il suffit de dire le nom de chacun dans sa tête."... Quelle magnifique idée !
    L'écriture d'Angélique Villeneuve est comme toujours très poétique, très visuelle, elle fait appel à tous les sens, d'emblée l'atmosphère est là avec arbres et animaux, d'emblée les personnages sont fortement incarnés. Nous découvrons le quotidien tranquille et rempli d'apprentissages d'Henni avant le jour funeste, la place de Zela et de son père dans sa vie, son regard sur sa mère immobile dans son fauteuil, son amour pour son petit frère Avrom qui lui a été désigné comme "son bébé tout à elle", le plus beau cadeau qui pouvait être fait à cette petite fille qui rêvait de posséder quelque chose de vivant.
    Un texte où sauvagerie et tendresse se côtoient, une sauvagerie qui n'est que suggérée et c'est une des grandes forces de ce roman où Angélique Villeneuve a choisi de se centrer sur la petite fille.
    Un texte d'une rare puissance qui a une portée universelle car si nous devinons très vite qu'il s'agit de juifs, le mot n'est jamais précisé, cette histoire de persécution peut se passer n'importe où, n'importe quand et atteindre n'importe quelle communauté. La résonnance avec l'actualité est très forte.
    Un texte bouleversant qui offre une lueur d'espoir à la fin avec un dénouement ouvert qui laisse toute sa place au lecteur. Une lecture qui révolte mais qui éblouit par la grâce de l'écriture de l'auteure et par la force de son héroïne.

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