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Angelique Villeneuve

Angelique Villeneuve

Angélique Villeneuve est née en 1965. Auteur de sept romans, elle a vécu en Suède et en Inde avant de s’installer tout près de Paris. Ses portraits de femmes meurtries sont ceux, toujours, de corps debout.

Son roman, Maria, est paru en février 2018 chez Grasset. Nuit de septembre, un récit de de...

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Angélique Villeneuve est née en 1965. Auteur de sept romans, elle a vécu en Suède et en Inde avant de s’installer tout près de Paris. Ses portraits de femmes meurtries sont ceux, toujours, de corps debout.

Son roman, Maria, est paru en février 2018 chez Grasset. Nuit de septembre, un récit de deuil lumineux, est publié deux ans plus tôt chez le même éditeur. Les fleurs d’hiver (en poche chez Libretto) est lauréat de quatre prix, dont Le Prix Millepages.

Elle écrit aussi pour la jeunesse des albums tendres et poétiques, peuplés de jardins, de forêts.

Crédit photo : JF Paga, Grasset

Articles en lien avec Angelique Villeneuve (1)

Avis sur cet auteur (71)

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    Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage

    Miss Marple sur Les ciels furieux de Angelique Villeneuve

    Eh bien voilà, tardivement je découvre Angélique Villeneuve.. qui publie depuis 20 ans au moins et que je n'ai jamais lue auparavant. Beaucoup de retard à rattraper !!
    ce livre vous saisit à la première ligne et ne vous quitte aps des jours après que vous ayez reposé le livre.. entre temps...
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    Eh bien voilà, tardivement je découvre Angélique Villeneuve.. qui publie depuis 20 ans au moins et que je n'ai jamais lue auparavant. Beaucoup de retard à rattraper !!
    ce livre vous saisit à la première ligne et ne vous quitte aps des jours après que vous ayez reposé le livre.. entre temps vous ne l'avez pas lâché, enfin si parfois pour respirer, relire une phrase, craindre le pire et caresser doucement cette petite Henni dont l'Histoire vient de s'emparer et de saccager la vie.
    Un pogrom dont le nom n'est jamais prononcé mais rendu de façon magistrale à hauteur d'enfant «  les hommes sont aussi entrés dans ses yeux » dans un shtetl d'un pays de l'Est non spécifié, en pleine campagne où l'atmosphère s'est alourdie récemment. Une vie simple dans un coin simple au cœur d'une famille simple composée des parents et d’enfants nombreux et tellement rapprochés que la mère semble «  couver » tout le temps et que les bébés sont ainsi répartis entre les deux fillettes âgées de 8 et 12 ans qui s'en occupent jour et nuit.
    Crimes, violence, sang, course effrénée, cachette, silence et peur, peur immense que cela recommence, que cela dure. Planqués à 3, puis à deux, puis seule, Henni se retrouve face à l'impensable, l’innommable, l'inimaginable : avoir à survivre sans vraiment savoir qui craindre, qui rejoindre, ni surtout comment.
    Sa tête pense toute seule et l’accompagne, souvenirs, imagination, bribes de vie d'avant, les petits frères, le «  sien », c'est beau, poétique, sublime parfois et l'horreur à chaque coin du bois !
    Des «  je » , des «  on » les mots s’enchaînent comme les idées qui lui passent par la tête pour combler le manque de sa famille, de sécurité, de nourriture, de tout et vous devenez plus que spectateur, vous avez envie de l'aider sans savoir comment lui venir au secours.

    Un livre qui va vous rester en tête longtemps si vous le choisissez !

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    Couverture du livre « Les fleurs d'hiver » de Angelique Villeneuve aux éditions Phebus

    Lilyblio sur Les fleurs d'hiver de Angelique Villeneuve

    Octobre 1918, Paris. Jeanne Caillet est ouvrière fleuriste en chambre. Elle travaille 10 à 11 heures par jour afin de gagner de quoi vivre pour elle et sa fille Léonie de 3 ans et demi. Son mari Toussaint a été mobilisé dès le début de la Grande Guerre. Janvier 1917, il est gravement blessé au...
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    Octobre 1918, Paris. Jeanne Caillet est ouvrière fleuriste en chambre. Elle travaille 10 à 11 heures par jour afin de gagner de quoi vivre pour elle et sa fille Léonie de 3 ans et demi. Son mari Toussaint a été mobilisé dès le début de la Grande Guerre. Janvier 1917, il est gravement blessé au visage et se retrouve hospitalisé à l'hôpital Val-de-Grâce. Il ne veut pas pas que sa femme le visite. Il y restera jusqu'à cette automne 1918, où sans prévenir il rentre enfin chez lui. Un autre combat va avoir lieu, celui de former de nouveau une famille malgré les traumatismes de chacun.

    Angélique Villeneuve signe un très beau roman sur le retour d'une gueule cassée et sur l'impact qu'aura eu la Première Guerre mondiale aussi bien sur ces soldats que sur les femmes restées seules à l'arrière du front.

    L'écriture est belle, pudique et poétique. L'histoire est racontée à la 3ème personne et centrée sur le point de vue de Jeanne. J'ai trouvé que cela donnait plus de poids émotionnel et personnel. La force des mots utilisés en est pour beaucoup tout comme le personnage charismatique de Jeanne.

    Jeanne, une femme solide malgré les épreuves qu'elle doit affronter quotidiennement : l'absence de l'homme qu'elle aime, les privations dues à la guerre, la peur des bombardements et pour son mari, le deuil, l'effort constant à son travail, l'éducation de sa fille. Alors quand Toussaint rentre mutique et renfermé elle va puiser en elle pour s'adapter. Cela ne se fera pas sans difficulté, sans erreurs, sans rancœur. La vie d'avant ne pourra être retrouvée, c'est une nouvelle qui sera à composer. L'amour sans faille de Jeanne brisera l'appréhension et la peur du rejet ressenti par Toussaint.

    J'ai beaucoup aimé ce roman traitant de cette période. On sent un travail de recherche historique de qualité. Je me suis totalement immergée dans le quotidien de Jeanne et de Sidonie sa voisine lingère. La sororité entre les deux femmes est puissante et touchante.

    La psychologie des personnages est juste et profonde. On ressent la douleur du revenant, qui est certes vivant mais aussi un peu mort en dedans.

    Le roman n'est pas gai mais il est loin d'être plombant. À l'image des fleurs d'hiver que travaille Jeanne en abondance, les moments d'avancée de Toussaint illuminent et colorent la vie de sa femme et de sa petite fille.
    Un long chemin reste à faire, mais l'espoir est permis.

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    Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage

    Henri-Charles Dahlem sur Les ciels furieux de Angelique Villeneuve

    «Marcher, c’est s’échapper»

    Dans un roman servi par une langue poétique, Angélique Villeneuve raconte un pogrom perpétré dans un shetl d’Europe de l’Est à travers les yeux d’une fillette de huit ans devenue une juive errante. Un roman puissant, un conte poignant.

    Dès les premières lignes,...
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    «Marcher, c’est s’échapper»

    Dans un roman servi par une langue poétique, Angélique Villeneuve raconte un pogrom perpétré dans un shetl d’Europe de l’Est à travers les yeux d’une fillette de huit ans devenue une juive errante. Un roman puissant, un conte poignant.

    Dès les premières lignes, nous voilà pris dans la folie meurtrière: «Au moment précis où, enfin, Henni s’apprête à s’enfuir au-dehors dans la neige, c’est le plus grand, le plus maigre des hommes entrés dans la maison qui arrache le dernier bébé du sein de Pessia et le soulève au-dessus de lui. Le cri qui monte avec l’enfant emplit l’air de faisceaux, de fumées, de roches explosives.»
    Henni a huit ans et vient d’échapper à un pogrom dans cette Europe de l’Est où, au début du XXe siècle, les juifs étaient chassés, pillés, massacrés.
    Un drame qui entre en résonnance avec le 7 octobre dernier et qui prouve que l’antisémitisme reste plus d’un siècle plus tard solidement ancré auprès d’êtres abjects. La fillette vivait paisiblement dans ce village auprès de sa nombreuse famille, de sa grande sœur Zelda et venait de se voir confier un nourrisson, le petit Avrom, son «trésor».
    Si elle a pu échapper aux fous furieux avec Zelda et son frère Lev, si elle comprend que marcher, c’est s’échapper, elle ne va pas tarder à se rendre compte combien le froid et la faim peuvent faire de ravages. Désormais, c’est seule avec son désespoir qu’elle devient juive errante et c’est avec ses yeux d’enfant qu’elle regarde ce monde qu’elle ne comprend pas.
    Un monde qui se résume à ce qu’elle voit, ce qu’elle entend, ce qu’elle sent. Et c’est ce qui fait la force de ce roman. Ici, il n’est pas question de traiter de la grande Histoire, mais de trouver quelque chose à manger, un endroit où se protéger du froid, un motif d’espérance. À l’instinct.
    L’écriture d’Angélique Villeneuve rend parfaitement ces perceptions, Trouvant même de la poésie dans ce drame, quand l’innocence permet de se construire un rempart à l’incompréhensible violence. Pour que la vie prenne le pas sur la mort, pour que l’humanité gagne contre la barbarie.
    J’ai retrouvé dans ce roman l’univers d’Agota Kristof et sa trilogie des jumeaux. On y retrouve ce regard différent, cette candeur qui devient une force, ce magnifique chant de résilience, quand on s’appuie sur les beaux moments vécus pour se construire un avenir. C’est pour Henni une manière de cheminer avec les siens qui, même morts, l’aident à dépasser sa peine.
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
    https://urlz.fr/p6s6

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    Couverture du livre « Les ciels furieux » de Angelique Villeneuve aux éditions Le Passage

    Joe sur Les ciels furieux de Angelique Villeneuve

    L’atmosphère est mystérieuse, l’écriture virtuose d’Angélique Villeneuve se déploie, nous enveloppe et nous entraîne au fil d’un récit qui résonne étrangement avec l’actualité et l’Histoire qui n’en finit pas de bégayer avec le retour des pogroms. C’est quelque part dans la «zone de résidence»...
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    L’atmosphère est mystérieuse, l’écriture virtuose d’Angélique Villeneuve se déploie, nous enveloppe et nous entraîne au fil d’un récit qui résonne étrangement avec l’actualité et l’Histoire qui n’en finit pas de bégayer avec le retour des pogroms. C’est quelque part dans la «zone de résidence» d’un pays jamais nommé mais dont on devine qu’il se trouve à l’ouest de l’empire russe, là où les populations juives ont été assignées que se situe l’histoire d’Henni.

    Dans un «shtetl» en bordure de forêt, Henni, petite fille de huit ans, vit avec sa famille. Elle perçoit les menaces qui rôdent, l’inquiétude des adultes sans toutefois se douter du pire. La famille s’efforce de vivre, d’élever les enfants, de confier les plus jeunes aux aînés, tout en sachant que la violence de populations voisines peut à tout moment venir saccager leur vie comme cela s’est déjà produit pour d’autres.

    Et c’est ainsi qu’un jour, un pogrom sanglant déferle brutalement sur eux, et donne lieu à une scène d’une violence inouïe. Épouvantées, Henni et sa grande sœur adorée, Zelda, parviennent à s’échapper à la suite de leur frère.

    Angélique Villeneuve nous fait vivre vingt-quatre heures de la vie d’Henni, perdue dans la forêt hostile, dans le froid, la neige, la peur et la faim au ventre, déboussolée, séparée de sa sœur et de son frère lors d’une fuite éperdue. Elle fait battre le cœur des lecteurs au rythme de celui de la petite fille, fragile et forte à la fois. On perçoit son souffle, on la suit pas à pas dans son errance désespérée, jusque dans ses pensées toujours tournées vers sa famille tant aimée.

    Une petite fille qui se trouve au cœur d’un récit ancré dans l’Histoire, exposée à la barbarie qui détruit tout, qui n’épargne pas même les enfants. Malgré tout, ceux-ci parviennent parfois à puiser dans l’innocence une force de résilience.

    Un récit intense, porté par une grande puissance émotionnelle, qui oscille sans cesse entre la violence du présent et la nostalgie du passé comme l’écriture oscille entre délicatesse, poésie, sensorialité et force charnelle, Henni entre imaginaire et réalité.

    Le texte se termine avec une scène à couper le souffle, d'une beauté tragique et fulgurante et l'image de cette petite fille qui fuit les ténèbres avec courage ne peut que s'ancrer dans notre mémoire.

    Henni, petite fille de la guerre, de toutes les guerres, petite fille inoubliable d'un roman superbe.