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La couleur de l'aube

Couverture du livre « La couleur de l'aube » de Yanick Lahens aux éditions Sabine Wespieser
Résumé:

Angélique se lève tous les matins la première, dans la petite maison des faubourgs de Port-au-Prince qu'elle partage avec sa mère, sa soeur Joyeuse, et son jeune frère Fignolé. Dans l'aube grise de février, l'inquiétude l'étreint : Fignolé n'est pas rentré et les tirs n'ont cessé de gronder au... Voir plus

Angélique se lève tous les matins la première, dans la petite maison des faubourgs de Port-au-Prince qu'elle partage avec sa mère, sa soeur Joyeuse, et son jeune frère Fignolé. Dans l'aube grise de février, l'inquiétude l'étreint : Fignolé n'est pas rentré et les tirs n'ont cessé de gronder au loin.
Angélique la sage est une fille soumise, une soeur exemplaire, une femme de presque trente ans en apparence résignée. Joyeuse, la belle, la sensuelle, n'a pas abdiqué, elle, sa liberté, sa révolte, son désir de bonheur et d'une vie meilleure, malgré la misère, la violence, les rackets et les enlèvements qui sont lot quotidien. Épaulées par leur mère, figure protectrice et pivot du foyer, à l'image de ses chères divinités vaudou, les deux femmes tentent de retrouver la trace du jeune homme.
Au fil de la journée et de leur enquête, Angélique et Joyeuse, en réalité les deux visages du même désespoir, dessinent de la ville une géographie apocalyptique. Fignolé, militant déçu du parti des Démunis, s'est perdu dans les méandres d'une impossible lutte.
Yanick Lahens, dépeignant le destin d'une famille hélas ordinaire, construit l'allégorie d'un pays - Haïti sous Aristide, qu'elle ne nomme jamais - où la monstruosité est loi. Mais à chaque page de son impressionnant roman sourd la révolte et éclate la volonté de vivre.

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Avis (2)

  • La couleur de l'aube, qui a imposé en 2008 Yanick Lahens comme une des grandes voix de la #litteraturehaïtienne, raconte l'angoisse de deux sœurs dont le jeune frère Fignolé, musicien, rêveur, révolté, insoumis, militant du parti des Démunis, a disparu dans un Port-au-Prince en proie aux...
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    La couleur de l'aube, qui a imposé en 2008 Yanick Lahens comme une des grandes voix de la #litteraturehaïtienne, raconte l'angoisse de deux sœurs dont le jeune frère Fignolé, musicien, rêveur, révolté, insoumis, militant du parti des Démunis, a disparu dans un Port-au-Prince en proie aux émeutes.

    Angélique, mère célibataire, résignée, devenue méchante selon ses propres dires, dévouée aux malades de l'hôpital où elle travaille dans des conditions difficiles, s'est réfugiée dans la religion.

    Joyeuse, plus jeune, belle, sensuelle, vendeuse dans un magasin luxueux du centre ville, incarne la joie de vivre, la rébellion et l'espoir.

    Toutes deux vont chercher leur frère toute la journée tandis que leur mère se tournera vers les rites vaudous. Autour d'elles, ce ne sont que violences, misère, peur omniprésente, incertitude du lendemain ou même simplement des heures à venir...

    Avec une plume riche et poétique, l'autrice témoigne des difficultés du quotidien des Haïtiens à travers cette histoire, de leur fureur de vivre chevillée au corps et à l'âme en dépit de la corruption et du chaos où se trouve plongé un pays dévasté, en pleine déliquescence.
    Une belle découverte, un beau roman humaniste accessible même sans connaître la grande Histoire de Haïti (ce qui est mon cas)

    "Il est tout juste quatre heures trente... Ce moment entre ombre et lumière est celui que je préfère. [...] L'heure de mes rancœurs accumulées, l'heure de mes haines aux cent raisons, de mes attentes cortège, de mes privations à faire pleurer de rage. [...] Je porte au-dedans de moi tant d'autres femmes, des étrangères qui empruntent mes pas, habitent mon ombre, s'agitent sous ma peau. Pas une ne manquera à l'appel d'une jeune femme [...]foudroyée il y a quelques années déjà et qui feint de continuer à vivre comme s'il ne s'était rien passé." p 12
    "Mère se laisse désormais faire et m'écoute [...].Je lui parle de mes vingt ans qui me démangent, de la grande faim de vie, de ma certitude qu'il n'y a personne à qui porter plainte contre les coups et les blessures du monde. "p 40
    "Elle sait nous aimer dans ce silence comme au plus chaud dela terre. Comme la lumière enveloppe le monde. Et contre son amour toute la fureur, tout le bruit des autres ne pourront rien." p 40
    "Nous nous tiendrons dans cette pudeur obstinée à ne pas parler de cette chose-là comme si chacune voulait protéger l'autre d'un fardeau trop lourd à porter. Et pourtant cette chose fera que nous serons ensemble comme jamais dans l'amour d'un seul homme." p 174

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  • Huit ans après sa parution, La couleur de l’aube est réédité en poche, et c’est une excellente initiative.
    Une grande humanité se dégage de ce roman.
    Que Yanick Lahens décrit bien son pays ! Dès les premières pages on est pris dans un tourbillon de couleurs, de senteurs, de violence, au milieu...
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    Huit ans après sa parution, La couleur de l’aube est réédité en poche, et c’est une excellente initiative.
    Une grande humanité se dégage de ce roman.
    Que Yanick Lahens décrit bien son pays ! Dès les premières pages on est pris dans un tourbillon de couleurs, de senteurs, de violence, au milieu d’une population sans espoir, démunie et désorganisée Pour se faire l’écho de son peuple, elle utilise deux sœurs inquiètes de la disparition de leur jeune frère, Fignolé, qui mène sa vie « à fleur de mal ».
    Angélique, l’ainée, fait partie des vaincus, des résignés.
    Joyeuse, la cadette est tournée vers la vie, la joie, la rébellion.
    Leur mère les protège tous trois d’un amour inconditionnel et bienveillant.
    Misère, incertitude, violence et peur sont le quotidien des personnages. Paradoxalement, à tous les rêves déçus se mêle la joie de vivre.
    L’écriture est poétique et envoutante. Il y a, chez Yanick Lahens comme chez Dany Laferrière, un amour et une désespérance de leur pays qui sont traduits par une écriture forte et poétique. Les lire, c’est s’éprendre d’Haïti, c’est ressentir une compréhension et une compassion sincère pour les haïtiens.

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