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Celle qui s'enfuyait

Couverture du livre « Celle qui s'enfuyait » de Philippe Lafitte aux éditions Grasset Et Fasquelle
Résumé:

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Avis (3)

  • Phyllis Marie Mervil vient d’avoir 60 ans mais elle en paraît 20 de moins. Cette Afro-américaine a quitté New-York en 1975 et s’est exilée dans le sud de la France depuis près de 40 ans. Elle est auteur de polars à succès en France sous divers pseudonymes car elle tient à préserver son anonymat,...
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    Phyllis Marie Mervil vient d’avoir 60 ans mais elle en paraît 20 de moins. Cette Afro-américaine a quitté New-York en 1975 et s’est exilée dans le sud de la France depuis près de 40 ans. Elle est auteur de polars à succès en France sous divers pseudonymes car elle tient à préserver son anonymat, puisqu’elle se sait traquée. Le lecteur est aux aguets avec elle car on ne comprend pas tout de suite qui lui en veut, pour quelle raison et jusqu’à quel point...

    On revit avec elle son enfance dans les années 60 auprès d’un père aimant mais qui connaîtra une fin violente et tragique. Puis son adolescence, au temps de la révolte de l’Armée Révolutionnaire du peuple, un groupuscule armé dont elle faisait partie et qui était dirigé par un étudiant violent.

    Et l’on fuit avec elle, qui n’a connu que la fuite, physique tout d’abord puisqu’elle continue de courir tous les matins, conservant un corps tonique et alerte ; mais aussi une fuite dans l’écriture, exutoire nécessaire et en langue française, langue qu’elle avait apprise avec son père francophile.

    On a peur pour elle, on fuit avec elle, on se demande qui est l’homme qui la traque, s’il n’y en a qu’un ou s’ils sont plusieurs...



    Un roman plein de sensibilité, un thriller psychologique passionnant avec des personnages attachants. Un roman qui se lit facilement car la langue est belle et les trouvailles littéraires créatives comme ce passage qui nous décrit l’homme qui la traque selon ces termes « L’homme avait la cinquantaine trapue, un profil avenant mais empâté par la négligence alimentaire... » J’aime la langue française quand l’auteur la transcende avec des mots simples « empâté par la négligence alimentaire », tout est dit, rien n’est montré et pourtant l’image mentale est immédiate.

    Un bon roman à la fois actuel et historique, à la fois thriller et littéraire. Une très bonne surprise du Club des Explorateurs !

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  • Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Grasset et Netgalley pour l'envoi de cet ebook.

    Celle qui s'enfuit, c'est Phyllis Marie Mervil. Elle a une soixantaine d'années, est afro-américaine. Elle vit, seule, dans une ferme isolée de la campagne du sud de la France. Par choix, elle n'a...
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    Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Grasset et Netgalley pour l'envoi de cet ebook.

    Celle qui s'enfuit, c'est Phyllis Marie Mervil. Elle a une soixantaine d'années, est afro-américaine. Elle vit, seule, dans une ferme isolée de la campagne du sud de la France. Par choix, elle n'a que très peu de contact avec les gens des environs, elle se méfie de ce qui l'entoure. Elle a aussi un amant, qu'elle ne voit que rarement, seulement quand elle en ressent le besoin. Mais surtout Phyllis est auteure à succès de polars. Elle se lève toutes les nuits très tôt pour écrire, avant d'aller courir avec son chien, chaque jour. Toujours sur ses gardes.

    "Comme chaque nuit elle était réveillée dès trois heures du matin, le temps des vrais insomniaques. Chaque nuit elle quittait le territoires des rêves d'un claquement de porte derrière la nuque, et c'était toujours le même arrachement, les yeux rivés au plafond, une tache indéfinie d'ombre mouvante, point d'appui nécessaire à travers les eaux refluantes du sommeil."

    Le roman s'ouvre un matin. Phyllis court avec son chien, quand celui-ci est soudain abattu. On l'a retrouvée. Sa planque a été découverte. Phyllis va-t-elle continuer à fuir ? ou enfin affronter son passé ?

    "Elle comprenait, maintenant. Elle comprenait que ça allait recommencer."

    Philippe Laffite nous transporte du passé au présent de Phyllis, sans aucune explication. C'est au lecteur d'imaginer, de remettre les évènements dans l'ordre, de reconstituer le puzzle de la vie de Phyllis, pour tenter de comprendre ce qu'elle s'efforce de fuir.

    "Elle n'avait qu'une envie : fuir sans se retourner. Comme elle l'avait toujours fait."

    L'écriture a un rôle très important dans le quotidien et la survie de Phyllis. C'est ce qui rythme ses jours et ses nuits. Elle s'inflige un emploi du temps drastique, indispensable pour tenir et continuer d'avancer dans cette fuite à la culpabilité et à la violence qu'elle espère avoir laissé de l'autre côté de l'Atlantique. Ainsi, on comprend qu'elle ne s'octroie que peu de liberté dans cette vie réglée comme du papier à musique pour ne jamais baisser son attention.

    "A mesure qu'elle avançait dans la description de la scène, la femme écrivain s'était recroquevillée, courbée sur son cahier, repliée en elle-même, se battant ligne après ligne pour trouver les mots qui exprimeraient au plus juste le dilemme du personnage : maîtriser sa peur pour se jeter dans un inconnu plus terrifiant encore, symbolisé par ce passage sordide où l'inspectrice n'avait pas d'autre choix que de se précipiter."

    Si le sujet de ce livre est intéressant, et le style de l'auteur agréable à lire, le rythme du roman est quant à lui lent, très lent, trop lent. Peut-être et sûrement à l'instar de cette longue fuite qu'a entrepris l'héroïne une quarantaine d'années plus tôt. L'auteur prend son temps pour nous livrer la vie de Phyllis, et surtout insister sur cette lourde et infinie solitude qui fonde sa vie. Chaque mot est choisi avec soin, chaque longue phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre contribuent à cette impression d'ambiance très pesante et de fuite qui dure, qui ne s'arrêtera jamais.

    "Elle revoyait la scène de la femme flic pénétrant dans le tunnel sordide. Par réflexe professionnel elle s'exerçait à ressentir le corps tendu par la peur – aux antipodes de son propre corps relâché -, image du tueur se jetant sur elle mêlée à celle de Paul la renversant sur le sofa, poigne du meurtrier sur sa gorge et celle de l'amant enserrant sa nuque, deux âmes enlacées qui se débattaient dans les râles et les cris, le visage de l'assassin hors de lui et celui de Paul jouissant en elle, leurs pupilles dilatées face à face, explosion de violence et spasmes de plaisir, chair à l'agonie sur le sol et pantins désarticulés sur le carré de tissu froissé."

    Mais finalement, cette atmosphère pesante, où Phyllis n'est jamais sereine, n'aura pas su conserver mon attention. Je me suis perdue dans ce rythme lent, dans ces fréquents allers-retours du passé vers le présent. Et c'est bien dommage, car le style de Philippe Lafitte est vraiment très plaisant et original dans les tournures de phrases.

    En bref, Celle qui s'enfuyait est un roman qui n'a pas su me convaincre mais qui je pense plaira aux amateurs de romans lents, de romans dans lesquels on prend le temps mais aussi aux amateurs de jolis mots et de belles phrases.

    https://ellemlireblog.wordpress.com/2018/05/16/celle-qui-senfuyait-philippe-lafitte/

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  • Rien ne sert de fuir… Le passé te rattrape un jour ou l’autre…

    Un thriller psychologique, empreint de vérité historique, l’ancrant dans une réalité encore plus frappante.

    Sur fond de combat pour les droits des Afro-Américains, la vie de Phyllis Marie Mervil va basculer… Ici point de...
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    Rien ne sert de fuir… Le passé te rattrape un jour ou l’autre…

    Un thriller psychologique, empreint de vérité historique, l’ancrant dans une réalité encore plus frappante.

    Sur fond de combat pour les droits des Afro-Américains, la vie de Phyllis Marie Mervil va basculer… Ici point de meurtre au sens premier du terme, ni de sang. Tout est dans l’atmosphère oppressante que l’auteur, arrive à rendre palpable grâce à une montée lente de l’intrigue… Une pression qui prend son temps

    Le 22 octobre 1975, des vies basculent… Tout change pour Phyllis, elle qui voulait changer les choses, va devoir fuir et changer de vie… Quarante ans de fuite, de traque… Et pourtant, elle ne pourra éviter la confrontation…

    Le temps n’a pas de prise sur la mémoire…

    Pour conjurer ses démons, elle va écrire, coucher ses mots… Aussi bien que ses maux, pour tenter de conjurer le sort… Elle est devenue écrivain, se cachant derrière des pseudonymes… Pourtant, le succès elle fait tout pour le gagner, mais veut rester dans l’ombre… Pour fuir ce passé… Qui va la rattraper…

    Une introspection, une course contre la montre, contre la vie… Une femme, trompée, manipulée et qui s’isole pour garder sa liberté.

    Un livre avec très peu de dialogue, dont l’atmosphère, sans être légère, n’est pas pesante, tellement la plume rend palpable, l’acceptation de cette femme. Une acceptation, qui va peu à peu révéler, son origine.

    L’auteur prend le temps de décrire la solitude de Phyllis, sa compagne… Cette solitude, transpire dans chaque mot, chaque phrase… Donnant parfois un sentiment d’oppression, mais qu’il arrive à faire retomber, sans jamais tomber dans la facilité ou faire ressentir de la tristesse.

    Les allers retours entre passé et présent, même s’ils peuvent sembler répétitifs, permettent de faire monter la pression et de faire ressentir le point culminant de cette intrigue, avec une fin, qui déroute.

    La narration se fait à travers la voix des personnages, donnant un rythme dense, haletant tout en étant dans une fuite en avant. Plus on avance dans la lecture, plus l’histoire leur donne vie, plus les personnages font progresser cette intrigue. Philippe Lafitte, arrive à leur insuffler la vie, grâce à une construction psychologique fine et travaillée.

    La mise en place, de l’ambiance, du décor, est quasi scénarisé, tellement la plume est visuelle et sensorielle dans les descriptions. Sans pour autant en faire trop, pour ne pas perdre son lecteur. Il fournit ce qu’il faut pour que l’imagination soit bercée par sa plume, tout en nuance…

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