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Ce qu'il nous faut de remords et d'espérance

Couverture du livre « Ce qu'il nous faut de remords et d'espérance » de Celine Lapertot aux éditions Viviane Hamy
Résumé:

_ En lice pour le Prix du roman Fnac 2021 À 10 ans, Roger Leroy vit comme une trahison l'arrivée dans sa vie de son demi-frère, Nicolas Lempereur. C'est le début d'une haine que rien ni personne ne saura apaiser. Bien des années plus tard, Roger, garde des Sceaux d'un gouvernement populiste,... Voir plus

_ En lice pour le Prix du roman Fnac 2021 À 10 ans, Roger Leroy vit comme une trahison l'arrivée dans sa vie de son demi-frère, Nicolas Lempereur. C'est le début d'une haine que rien ni personne ne saura apaiser. Bien des années plus tard, Roger, garde des Sceaux d'un gouvernement populiste, oeuvre à la réhabilitation de la peine de mort. Nicolas, lui, est une véritable rock star, pacifiste et contre toute forme de discrimination. Un fait divers impliquant un pédophile récidiviste rallie bientôt l'opinion publique à la cause du garde des Sceaux, et la peine de mort est rétablie. Mais quand Nicolas est accusé du meurtre d'une jeune femme et clame son innocence, la querelle fraternelle qui l'oppose à Roger devient alors un enjeu sociétal et moral. Ce qu'il nous faut de remords et d'espérance est la chronique annoncée d'une tragédie contemporaine ; un roman coup de poing, criant de vérité.

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Articles (1)

Avis (14)

  • Une plume aiguisée, un choc aussi rude que la lame de la guillotine dont il est question. Et pourtant c'est une réalité dont nous n'étions pas si loin qu'elle devienne la nôtre. Merci à Céline Lapertot d'avoir composé ce texte, merci aux Éditions Viviane Hamy de l'avoir publié, de m'avoir envoyé...
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    Une plume aiguisée, un choc aussi rude que la lame de la guillotine dont il est question. Et pourtant c'est une réalité dont nous n'étions pas si loin qu'elle devienne la nôtre. Merci à Céline Lapertot d'avoir composé ce texte, merci aux Éditions Viviane Hamy de l'avoir publié, de m'avoir envoyé un exemplaire. J'écris ces lignes quelques heures après la défaite de celle qui avait mis au premier plan de son programme le rétablissement de la peine de mort. Que nous ayons été si près de voir la guillotine revenir sur le devant de la scène laisse un goût amer. Car le choc de cette lecture est encore là dans un coin de ma tête.
    C'est un roman qui a visiblement eu le même impact sur une majorité de lectrices et lecteurs, je n'y ai pas fait exception. Je me suis plongée dans ce roman au titre long et peut-être un peu pompeux et mystérieux au prime abord, mais que l'on finira par comprendre en fin d'histoire, dans l'ultime acte de cette tragédie. C'est un roman sur le retour de la peine de mort, symbolisée en France par la grande veuve, par ceux qui ont décidé de surfer sur cette colère et peurs primitives qui peut s'infiltrer en chacun de nous dès lors que l'on est confronté à l'insupportable : le meurtre, le viol, les agressions et autres faits de barbarie.
    Céline Lapertot a utilisé la relation conflictuelle d'une fratrie de deux demi-frères dont la vie commune ne pouvait pas plus mal commencer puisque issus des deux relations que leur père commun a entretenues simultanément avec chacune de leur mère. Deux demi-frères qui vont finir par devenir des adultes qui ne se supportent plus, ne se fréquentent plus, leurs goûts et caractère ayant fini de creuser le fossé qui se trouvait déjà entre eux : l'aîné, Roger Leroy, l'un devient ministres de la Justice, l'autre, Nicolas Lempereur, chanteur d'un groupe de rock, on ne pouvait pas faire deux personnalités plus éloignées que celles de ces deux-là. Et Roger, dans son jusqu'au boutisme qui fait de lui un homme de loi et un homme politique sans concession, plus inflexible rigide et dans ses convictions que réactionnaire, va entamer son plus grand combat en tant que tel, remettre à l'ordre du jour le châtiment ultime.
    Si ce roman revêt d'abord une portée politique, il remet d'abord en avant les valeurs humanistes, les valeurs de l'homme qui s'est servi de l'indignation publique, une colère justifiée, des sentiments à vifs, a instrumentalisé un drame pour servir une ambition insensée. Ce genre de manipulations politiques, de récupération méprisable, on voit cela tous les jours, personne ne s'en prive, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Mais la condamnation à mort, et cette exécution dont on peine à trouver les mots pour la décrire – d'ailleurs même l'auteure ne le fait pas – représente un point de non-retour et c'est ce que Céline Lapertot met en exergue. Les erreurs judiciaires dans l'état actuel de notre système juridique sont dramatiques, elles ne sont pas encore irréversibles. Céline Lapertot a mis à jour les rouages d'un système qui se fourvoie, la mise à mort cruelle, bête et méchante, plutôt que la tentative de vraiment soigner les maux et vices, qu'a à son actif un homme ambitieux, qui choisit la réforme qui fera de lui un président, peut-être. Un homme qui ne se rend pas compte qu'il deviendra bourreau des condamnés à mort, bourreau pour le restant de sa vie.
    Ce récit est glaçant tant par les réactions en chaîne que les pires côtés de l'homme provoquent, les ambitions démesurées et froides de certains se servant allègrement des réactions brutes que tout à chacun exprime, hurle, sans filtre, sur son réseau social. Que le prix à payer, celui du remords, celui de l'erreur qui ne répare pas, et qui est bien plus lourd que la simple perte de son auréole de gloire auprès de ces assistants aux mâchoires prêtes à se repaître de n'importe qui tomberait sur leur passage. Dévoiler le texte masqué
    Ce n'est pas seulement une histoire, que j'ai lue, c'est également une plume, un style que j'ai découverts, qui s'accorde totalement au texte qu'il déclame, à À défaut de laisser indifférent, il pousse encore un peu plus loin la réflexion sur ce sujet, sachant que planent aujourd'hui de grands doutes sur la culpabilité d'un des derniers condamnés à mort en France. À ceux qui prennent plaisir de réclamer son retour, de voir le sang couler, de voir la tête de l'homme torturé tomber à leurs pieds, et un ultime et sinistre clignement d'oeil post-mortem.

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  • Une haine viscérale, dont les racines remontent à l’enfance, oppose Roger Leroy, garde des Sceaux d’un gouvernement populiste, à son demi-frère, Nicolas Lempereur, rock star aux idées larges. Leur querelle prend un tour inédit, lorsque, à peine Roger vient-il de faire rétablir la peine de mort...
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    Une haine viscérale, dont les racines remontent à l’enfance, oppose Roger Leroy, garde des Sceaux d’un gouvernement populiste, à son demi-frère, Nicolas Lempereur, rock star aux idées larges. Leur querelle prend un tour inédit, lorsque, à peine Roger vient-il de faire rétablir la peine de mort grâce à l’indignation provoquée par la récidive d’un tueur pédophile, Nicolas est accusé du meurtre d’une jeune femme.

    Quarante ans après son abolition en France, la peine de mort et la question de son rétablissement continuent de peser dans les sondages et les déclarations de certains politiques. Céline Lapertot prend ici le contre-pied, dans un vibrant plaidoyer alignant scènes fortes, phrases percutantes et moments d’émotion : si, dans sa peur et sa colère, la foule trouve en la mort du criminel une vengeance et un apaisement à son angoisse, la peine capitale n’a jamais fait baisser la criminalité, juste rendu irréversibles les erreurs judiciaires.

    Mais, si cette histoire fait froid dans le dos, ce n’est certainement pas seulement pour les exécutions auxquelles elle nous fait assister, rendant l’acte concret pour que chacun en mesure bien toute la réalité. C’est aussi largement pour ce qu’elle pointe des actuelles dérives sociétales qui permettent aux populistes de prétendre s’imposer. Roger, mégalomane puisant l’essentiel de ses motivations dans ses failles et rancunes personnelles, n’est entouré que du cynisme et de l’arrivisme de ses conseillers. Ayant trouvé, dans le rétablissement de la peine de mort, l’opportunité commode de sortir du lot, mais aussi un exutoire à la colère qui l’étouffe depuis l’enfance, il fait feu de tout bois sans la moindre vergogne, surfant sur l’émotivité de l’opinion et l’emballement des réseaux sociaux. Son entêtement n’a d’égal que son aveuglement, et aucune considération, fut-ce la vie de son propre frère, ne lui rend jamais le moindre discernement : un comportement et une absence de garde-fous dont, bien au-delà de l’exemple ici de la peine de mort, on imagine aisément le danger quand ils mettent en jeu la conduite d’un pays.

    Ce livre choc qui n’a pas peur des mots, fussent-ils triviaux, dénonce un bien peu reluisant échiquier politique et médiatique. Balayant les autres pièces (nommées King, Királynö ou reine en hongrois, Maréchal...) grâce à une opinion publique dont les réseaux sociaux favorisent les jugements hâtifs et la manipulation par l’émotion, émergent des Leroy, qui, emportés par leur arrivisme et leurs névroses, n’hésitent pas à brandir n’importe quel argument populiste pour devenir calife à la place de Lempereur. Accablant.

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  • Clef de voûte des systèmes répressifs jusqu'au XVIIIème siècle, la peine de mort a été mise en cause à partir du XIXème siècle, puis abolie dans la majorité des pays. "Parce qu'aucun homme n'est totalement responsable, parce qu'aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort...
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    Clef de voûte des systèmes répressifs jusqu'au XVIIIème siècle, la peine de mort a été mise en cause à partir du XIXème siècle, puis abolie dans la majorité des pays. "Parce qu'aucun homme n'est totalement responsable, parce qu'aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable", tels étaient les mots de Robert Badinter devant l'Assemblée Nationale le 17 septembre 1981, la veille du vote de la loi abolissant la peine de mort. Depuis et à chaque fois qu'un crime abject est commis, notamment lorsqu'un pédophile ôte l'innocence et la vie à un enfant, ce débat qui semblait définitivement clos, ressurgit. D'aucuns semblent penser que la solution à cette criminalité serait le rétablissement de la peine capitale. Roger Leroy, garde des Sceaux d'un gouvernement populiste, est de ceux-là. Alors qu'un pédophile a encore sévi, il s'apprête à plaider devant l'Assemblée Nationale pour le vote d'une loi restaurant la guillotine. Elle le sera. Mais ce qu'ignore le Ministre à cet instant, c'est que ce sera son demi-frère qui sera le premier à être condamné à la peine capitale. Même s'il a toutes les raisons du monde de détester cet homme qui clame à cor et à cri son innocence, il n'en demeure pas moins que Roger va être ébranlé. Et c'est là que tout le talent de Cécile Lapertot se révèle. À aucun moment elle ne prend parti. Elle insuffle juste un vent de réflexion sur les conséquences d'une décision définitive prise trop hâtivement, en réponse à la vox populi et à l'émotion collective que génèrent certains crimes.

    Ce qu'il nous faut de remords et d'espérance est un roman puissant, incisif. Impossible de sortir indemne de cette lecture. Tout est crédible, parfaitement amené. L'auteure explore à la perfection les fêlures de chacun de ses personnages tout en élevant le débat et en faisant voler en éclats nos certitudes. Ce qu'il nous faut de remords et d'espérance est un roman que je qualifierai d'opinion. À l'approche des élections présidentielles, il faut le faire lire au plus grand nombre de sorte qu'à l'émoi collectif et aux décisions à l'emporte-pièce, on oppose prise de conscience et une bonne dose de morale. L'espérance plutôt que les remords. Plus que jamais, rappelons-nous des mots de Robert Badinter "aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable".

    https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/12/mon-avis-sur-ce-quil-nous-faut-de.html

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  • Je dois dire que j’ai eu un peu de mal avec la lecture de ce roman.

    D’abord parce que tout est en creux : il faut deviner que Roger est Garde des Sceaux dans un gouvernement populiste, et que son demi-frère est une rock-star.

    Tout est décrit autour de Roger, mais le personnage reste...
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    Je dois dire que j’ai eu un peu de mal avec la lecture de ce roman.

    D’abord parce que tout est en creux : il faut deviner que Roger est Garde des Sceaux dans un gouvernement populiste, et que son demi-frère est une rock-star.

    Tout est décrit autour de Roger, mais le personnage reste insaisissable. Certes, il a des contradictions, comme tout le monde, mais les siennes sont extrêmes.

    Pensez-donc : la peine de mort ! Rien moins que la décollation pour les criminels.

    Alors oui, le passé des demi-frères est raconté et explique le combat du frère aîné.

    Mais j’ai trouvé l’ensemble un peu rapide.

    Ceci dit, l’auteure m’a offert un aperçu de notre société ultra-connecté qui a peur.

    Quelques citations :

    à chaque brasserie, à chaque café ou cognac en terrasse, les mots clés sont toujours les mêmes : terrorisme, pédophilie, complots, insécurité. (p.67)

    l’heure n’est pas à l’obsrevation scientifique et à la prévention. Les gens veulent que ça crève. Partout et en tous lieux. (p.110)

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Nicolas, le frère, qui n’avait rien demandé à personne.

    https://alexmotamots.fr/ce-quil-nous-faut-de-remords-et-desperance-celine-lapertot/

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  • Vu le nombre de notes,je vais être brève ce qui m'a plu dans cette tragédie grecque,ce n'est pas tant d'être bousculée,bouleversée par les sujets épidermiques mais le travail exceptionnel de l'autrice sur la langue!Vous êtes cueillis par les faits stylistiques,l'intelligence du...
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    Vu le nombre de notes,je vais être brève ce qui m'a plu dans cette tragédie grecque,ce n'est pas tant d'être bousculée,bouleversée par les sujets épidermiques mais le travail exceptionnel de l'autrice sur la langue!Vous êtes cueillis par les faits stylistiques,l'intelligence du verbe.
    EXCEPTIONNEL!!!!

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  • Rétablir la peine de mort… C'est la plus grande, si ce n'est la seule, conviction de Roger Leroy. Garde des Sceaux, c'est le combat de sa vie politique. Entourés de ses collaborateurs et porté par une affaire de pédophile récidiviste, Roger va mener à bien ce projet. Il ne veut pas chercher,...
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    Rétablir la peine de mort… C'est la plus grande, si ce n'est la seule, conviction de Roger Leroy. Garde des Sceaux, c'est le combat de sa vie politique. Entourés de ses collaborateurs et porté par une affaire de pédophile récidiviste, Roger va mener à bien ce projet. Il ne veut pas chercher, comprendre, accepter, ce qui cache sous cette volonté de rendre justice… Pourtant, il devra faire face à ses démons… Et se pardonner…

    Lu en quelques heures, le dernier roman de Céline Lapertot est une véritable pépite… Tout y est si juste, si vibrant, si parfaitement à sa place.

    Avec une habileté étourdissante, elle nous entraîne au coeur d'un combat fraternel. Roger découvre le jour de ses 10 ans que son père menait une double vie. Mais la plus grande des trahisons n'est pas là. Ce qui le fait souffrir au point de l'aveugler, c'est qu'on lui impose un frère, Nicolas. On ne lui laisse pas le choix. Une chambre a été ajoutée, préparée, décorée, et Nicolas est devenu en quelques heures seulement le nouveau membre de la famille.

    Entre Roger et Nicolas jamais de lien ne naîtra. Au contraire, tout les oppose. Leur père, bien malhabile, ne fera qu'accentuer cette blessure, cette déchirure. Jusqu'à cette idée de peine de mort, que Roger brandira comme un étendard. Sans en imaginer les conséquences…

    Chaque personnage de ce roman est une facette de la tragédie qui se joue. Et nous, simple spectateur, ne pouvons qu'attendre, impuissant, d'atteindre le point de non-retour.

    Comme à son habitude, Céline Lapertot fait briller par son écriture la part sombre de l'humain. Elle touche notre âme, elle affole nos sens, elle atteint nos coeurs. Et on ne sort pas indemne… Une page se tourne, quitter Roger et Nicolas m'attriste. Entre remords et espérance, effectivement…

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  • Quarante années. Cela fait précisément quarante ans que, en France, « on ne tue plus les gens qui tuent des gens pour montrer que c’est mal de tuer des gens », quarante ans que l’on ne coupe plus les assassins en deux pour savoir ce qu’ils avaient derrière la tête. Pourtant, c’est une idée qui...
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    Quarante années. Cela fait précisément quarante ans que, en France, « on ne tue plus les gens qui tuent des gens pour montrer que c’est mal de tuer des gens », quarante ans que l’on ne coupe plus les assassins en deux pour savoir ce qu’ils avaient derrière la tête. Pourtant, c’est une idée qui n’a jamais cessé de trotter dans celle de bon nombre de nos contemporains, et peut-être s’en faudrait-il de peu, de bien trop peu, pour qu’elle ne se matérialise à nouveau sous la forme d’une loi. Mais peut-être n’est-ce pas si simple, finalement, tout ministre de la justice que l’on soit, tout fervent partisan de la peine de mort que l’on se revendique, d’assumer la possibilité d’une erreur, l’incapacité ultime d’un rétropédalage, le doute balayé définitivement d’un revers de lame, peut-être n’est-ce pas si simple de reconnaître leur place aux blessures de l’enfance dans nos militantismes sans concession d’adultes, peut-être faut-il creuser profond- aussi profond qu’une tombe ? – au creux de nos noirceurs afin que sourdre enfin « Ce qu’il nous faut de remords et d’espérance » pour prétendre à l’humanité ?
    C’est ce qu’imagine Céline Lapertot dans son époustouflant dernier roman au titre, décidément, sublime. Cette surdouée de la littérature s’empare, une fois encore, de l’une de ces thématiques qui vous saisissent directement aux tripes et déroule, sans dévier, sans fausse pudeur, sans apitoiement ni barnum émotionnel, le fil de sa narration, au travers de nos convictions, de nos certitudes, de nos sensibilités. Pas un mot qui ne soit pas à sa place, pas une phrase qui ne tombe pas juste, le style est dense, explicite, puissant, d’une noblesse littéraire comme on ne les ose que trop rarement. Ce roman est, pour moi, sans doute le plus abouti de cette auteure qui, à chaque parution frappe vite, fort et pile au cœur. Je n’ai pas fini d’en trembler…

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  • Quelle n’est pas la surprise de Roger Leroy, qui, le jour de ses dix ans reçoit un cadeau empoisonné. Son père arrive avec Nicolas, un enfant de cinq ans, né de sa double vie. Ce jour-là, l’affront est suprême, et nourrira de haine et de jalousie les sentiments de Roger envers son frère.

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    Quelle n’est pas la surprise de Roger Leroy, qui, le jour de ses dix ans reçoit un cadeau empoisonné. Son père arrive avec Nicolas, un enfant de cinq ans, né de sa double vie. Ce jour-là, l’affront est suprême, et nourrira de haine et de jalousie les sentiments de Roger envers son frère.

    Nicolas évolue dans la sphère des rockeurs pacifistes, et selon Roger, s’investit « dans la défense des pauvres, tout imprégné de Victor Hugo et de ses litanies détestables "Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons ».
    Dévoré par l’ambition, Roger s’acharne sur le dossier brûlant du rétablissement de la peine de mort pour contrer une justice laxiste, thème rebattu sur les réseaux sociaux par les adeptes d’une société épurée. L’échafaud retrouve son usage et tranche la tête d’un pédophile ; Roger avait raison. Ainsi, « il entre dans l’Histoire, il fait l’Histoire ». Avec autant de dynamisme, d’autres crimes seront élucidés et sans état d’âme, d’autres jugements rendus. Et si les chemins des deux frères venaient à se croiser ?

    Sur le ton de la colère, Céline Lapertot transporte son lecteur au cœur d’une société livrée à la vitesse d’une information jetée en pâture, non vérifiée, sensationnelle, aux dérives inévitables. Hélas, dans cette société, le lecteur ne s’y perd pas, il la connaît trop bien.

    Portée par une écriture vive, cette tragédie prend toute sa place dans le débat politique actuel et à venir…

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