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Si les dieux incendiaient le monde

Couverture du livre « Si les dieux incendiaient le monde » de Emmanuelle Dourson aux éditions Grasset Et Fasquelle
Résumé:

Une famille déchirée que le destin va rassembler lors d'une extraordinaire soirée.

Il y a Jean, le père ; Clélia, sa fille aînée ; Albane, la cadette que personne n'a revue depuis que sa soeur lui a volé l'homme qu'elle aimait, quinze ans plus tôt ; Yvan, que Clélia a épousé depuis. Et... Voir plus

Une famille déchirée que le destin va rassembler lors d'une extraordinaire soirée.

Il y a Jean, le père ; Clélia, sa fille aînée ; Albane, la cadette que personne n'a revue depuis que sa soeur lui a volé l'homme qu'elle aimait, quinze ans plus tôt ; Yvan, que Clélia a épousé depuis. Et Katia, leur fille, qui de cette tante disparue sait ceci : elle vit à New York, est devenue une célèbre pianiste, son souvenir hante encore ses parents. Leurs vies basculent le jour où Jean apprend qu'Albane doit donner un concert à Barcelone et décide de s'y rendre. Chacun, à sa manière, devra y assister.

Magistral, ce premier roman est une prouesse littéraire, une épopée où d'une voix, celle de l'énigmatique narratrice, le destin d'une famille est retracé avant d'être à nouveau chamboulé. Y gronde la rumeur de notre monde incendié, appelé lui aussi à se retrouver pour survivre.

Magistral, ce premier roman est un coup de tonnerre littéraire, une épopée où d'une seule voix, le destin d'une famille est retracé avant d'être à nouveau bouleversé, et dans lequel on entend résonner, en creux, la rumeur de notre humanité hantée par la fin du monde, déchirée, appelée à se réunir pour survivre.

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Articles (2)

Avis (17)

  • Ce n'est pas le genre de livre qu'on lit debout, tournant les pages de la main gauche et touillant la bolognaise de l'autre...

    Non, non, il faut tout poser; la zapette, le portable en silencieux en haut d'un meuble et l'arrière-train dans ce que l'on a de plus confortable.
    Ensuite il faut...
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    Ce n'est pas le genre de livre qu'on lit debout, tournant les pages de la main gauche et touillant la bolognaise de l'autre...

    Non, non, il faut tout poser; la zapette, le portable en silencieux en haut d'un meuble et l'arrière-train dans ce que l'on a de plus confortable.
    Ensuite il faut éloigner les nuisibles, ces grands insectes sur 2 pattes qui viendront, à coup sûr, vous demander où sont les chaussettes ou les clés de voiture.

    L'aventure pourra alors commencer.
    Une plume magistrale, nette, précise, détaillée. Une plongée verticale au coeur d'une famille qui tente de se retrouver. Des descriptions tellement explicites qu'on vit le moment présent en même temps que les protagonistes. Un premier roman qui se déguste... Un réel talent... Rare.

    Après lecture, il ne faut pas le brader, - à peine le prêter - car dans quelques mois, quelques années on dira "je vais le relire".

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  • L’histoire nous est relatée par Mona (la mère d’Albane, de Clélia, l’épouse de Jean) décédée quelques années auparavant. Au travers du prisme tantôt d’épouse, de mère, de belle-mère ou encore de grand-mère, elle nous décrit comment les différents protagonistes se préparent à revoir la cadette de...
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    L’histoire nous est relatée par Mona (la mère d’Albane, de Clélia, l’épouse de Jean) décédée quelques années auparavant. Au travers du prisme tantôt d’épouse, de mère, de belle-mère ou encore de grand-mère, elle nous décrit comment les différents protagonistes se préparent à revoir la cadette de la famille, Albane (partie aux Etats-Unis depuis quinze ans à la suite d’un conflit et aujourd’hui pianiste renommée) lors d’un concert qu’elle va donner sur le sol européen.
    On entre, chapitre après chapitre, dans l’intimité des différentes figures familiales, le texte levant progressivement le voile sur leurs fêlures. L’auteure nous distille peu à peu le récit que chacun d’entre eux se fait de leurs vies respectives et nous donne à voir, avec beaucoup de subtilité et de sensibilité, le lien invisible qui les unit les uns aux autres.
    Outre la structure narrative menée avec brio, on y retrouve une écriture fluide et maîtrisée. Cette dernière regorge de références aussi bien littéraires, qu’artistiques ou encore historiques.
    Ce premier roman nous présente une auteure, pleine de ressources, détenant à portée de main une véritable mine d’or culturelle.
    Nous avons affaire à un roman au vocabulaire riche et aux métaphores chargées de sens qui donnent corps au contenu. Le texte prend ainsi vie et nous émeut.
    Je m’attendais, suite à l’annonce de Grasset, à quelque chose d’édifiant, d’exceptionnel. J’ai été surprise parce que je n’en avais pas mesuré le degré. Cela a assurément dépassé mes attentes. J’attends impatiemment la sortie de son prochain roman

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  • Derrière ce très beau titre, tiré d'un poème de Philippe Jaccottet, se cache l'histoire d'une famille.
    Jean n'a pas vu sa fille Albane depuis 15 ans, depuis qu'une brouille familiale a vu cette dernière quitter le domicile avec perte et fracas.
    Celle-ci est devenue une musicienne renommée et...
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    Derrière ce très beau titre, tiré d'un poème de Philippe Jaccottet, se cache l'histoire d'une famille.
    Jean n'a pas vu sa fille Albane depuis 15 ans, depuis qu'une brouille familiale a vu cette dernière quitter le domicile avec perte et fracas.
    Celle-ci est devenue une musicienne renommée et lorsqu'un concert l'amène à Barcelone, Jean voit l'occasion de renouer.
    La parole sera également donnée à Clelia, la fille aînée de Jean, à Yvan, le mari de Clelia, à Katia, leur fille, et même d'outre-tombe à Mona, la mère décédée d'Albane et Clelia.

    Cette lecture fut une déception.
    Je n'ai éprouvé ni empathie, ni sympathie pour aucun des personnages.
    J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire et les interventions de Mona ne m'ont pas facilité la compréhension.
    Malgré une belle plume et certaines fulgurances qui me donnaient de l'espoir pour la suite, je me suis ennuyée tout au long de ma lecture.

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  • C'est un premier roman pour ma compatriote Emmanuelle Dourson.

    C'est sous forme d'un roman choral, que dis-je d'une symphonie familiale que nous est proposée cette petite pépite. Un livre riche et exigeant où la musique, la littérature et l'art occupent une partie majeure.

    Il s'agit d'un...
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    C'est un premier roman pour ma compatriote Emmanuelle Dourson.

    C'est sous forme d'un roman choral, que dis-je d'une symphonie familiale que nous est proposée cette petite pépite. Un livre riche et exigeant où la musique, la littérature et l'art occupent une partie majeure.

    Il s'agit d'un double drame familial qui unit les différents membres de la famille, drame dont la narratrice principale Mona nous échappe au début... J'avoue que cela m'a un peu dérouté. Elle se dévoile au fil des chapitres, elle qui nous parle du passé, de ce qui a détruit cette famille mais aussi de demain et de l'espoir porté pour que réparation soit faite et ses regrets oubliés.

    Chapitre après chapitre avec chaque personnage ayant une voix bien spécifique, on entre littéralement dans leur tête, dans leurs pensées et comprend ce qui les relie les uns aux autres.

    Il y a Jean, le père impotent, en introspection dans la contemplation de son tableau de Smargiassi et les mots de Nabokov, Clélia sa fille la soeur d'Albane - se préoccupant du réchauffement climatique , absente, en fuite en Ethiopie, Yvan le beau-frère mari de Clélia , premier amour d'Albane, Katia, la nièce fille de Clélia - une ado qui se cherche- et enfin Albane la fille cadette de Jean.

    Albane a fui l'Europe il y a 15 ans sans adresse gardant comme lien l'unique carte postale de voeux annuelle.

    Chaque protagoniste a entendu l'info, Albane grande musicienne internationale donnera un concert au Palau de Musica de Barcelone. Cette nouvelle va bousculer la famille et tout va basculer car chacun devra assister à cet événement à sa manière.

    Ce premier roman est magistral même si j'avoue avoir eu un peu de mal à situer la narratrice au départ. Il est surprenant, exigeant avec une structure narrative un peu perturbante mais adéquate, parfaite.

    L'écriture est poétique, fluide, imagée. Les mots sont savamment choisis avec précision et efficacité.

    C'est un voyage auquel Emmanuel Dourson nous convie, une ode aux voyages même, que ce soit les descriptions des lieux, en particulier le Palau de Musica mais aussi dans le domaine de l'art; la peinture de Smargiassi à Vélasquez, de la littérature avec entre autre Nabokov, Homèren Jacottet et bien entendu la musique avec en particulier l'opus 111 de Beethoven.

    La psychologie des personnages, leur façon de penser qui les relie les uns aux autres est puissante. D'autres thèmes universels sont abordés comme le réchauffement climatique et la fin programmée de notre planète, la solitude, les regrets, la fuite...

    Un très beau premier roman à découvrir. Un roman qui doit infuser afin de pouvoir dégager toute sa puissance et sa grandeur.

    Ma note : 9.5/10 uniquement lié à mon état de concentration au début du roman



    Les jolies phrases

    Revoir sa fille, l'entendre et l'admirer. Observer le fruit de ses entrailles. Car même pour un homme vieux et un père délaissé, l'enfant qu'il avait conçu restait la chair de sa chair, et si celle-ci se détachait de lui, elle laissait une blessure. Jean voulait retrouver l'enfant et refermer la plaie.

    Pourquoi tant d'inquiétudes puisqu'un jour disparaîtrait l'étoile dont dépendait la vie ?

    L'âge n'est pas un fardeau mais une chance.

    Après un concert j'ai besoin de calme, je me cache dans ma loge et j'éteins tout, parfois j'allume une bougie, je dois recueillir tous ces fragments qui sont sortis de moi, je dois les rassembler, c'est une opération longue et douloureuse, je suis exangue, mais le public ne comprend pas, il vient frapper à ma porte, il a besoin de se répandre, surtout ne rien garder, et il pleure son émotion à mes pieds.

    Il ne fallait pas vivre dans un mausolée, avait-elle dit, pour rester vivant on devait éloigner de soi les têtes sans force des morts.

    Une mouche s’était posée sur le pupitre de Katia, les pattes engluées dans une tache d’encre, et plus le poème s’étirait plus la tache autour de la mouche s’élargissait. Un monde inconnu s’ouvrait à la pensée, on pouvait le prolonger à l’infini, écouter ses résonances, c’était donc ça, la culture, avait-elle pensé, une tache bleue qui se dilatait, une source où venait s’abreuver l’imaginaire. On découvrait un univers parallèle, des eaux nous portaient vers des rivages insoupçonnés, on allait vivre enfin, explorer les abysses, voguer d’un courant à l’autre puis s’échouer quelque part, épuisé et ravi. On aurait gardé sur soi les traces du voyage, la clarté pâle de « l’aurore aux doigts de rose » qu’Homère avait offerte au héros aux mille ruses. On allait pouvoir peindre des fresques, dessiner des traits sur un vase, des traits fins, ceux d’un navire, rouge sur fond noir, et Ulysse attaché au mât. Du fond du vase nos descendants entendraient peut-être un jour monter le chant des sirènes.

    Bien des années plus tard, quand j'avais regardé l'album avec Katia, elle m'avait demandé pourquoi j'avais l'air triste sur les photos et je lui avait parlé d'Albane, de mon amour pour elle - l'enfant chérie est toujours celle qu'on ne voit pas, celle qui s'en va. A la place vide qu'elle avait laissée j'avais bâti des cités, des mondes, un univers, sur son absence j'avais tracé mille routes imaginaires. J'aurais voulu garder pour moi l'enfant prodige - mes enfants n'avaient pas besoin de gloire, d'amour seulement. Mais il n'y avait pas eu assez d'amour, il avait donc fallu la gloire.

    Le jour où il n'y aurait plus personne pour entendre les bruits, y aurait-il encore des bruits ?

    Yvan aurait-il eu raison ? l'univers en expansion n'était-il que la dilatation du temps ? notre existence n'était-elle que l'étirement dans la durée du noyau originel où notre destin était écrit ?

    Pour la vingtième fois elle tentait de se rassembler, de réunir toutes les notes comme les perles d'un collier, de les enfouir en elle pour pouvoir bientôt les distribuer. Non pas les disperser comme le collier cassé de Clélia, mais les égrener selon un ordre précis, rigoureux et continu, presque mathématique, une ligne d'exécution tant de fois répétée que l'interprétation risquait d'être banale si Albane ne retrouvait pas le feu des premières fois. Derrière ses paupières fermées, c'était cela qu'elle guettait au fond d'elle - la flamme qui parfois se ranimait quand elle parvenait à réduire au silence ses ruminations.

    https://nathavh49.blogspot.com/2021/05/si-les-dieux-incendaient-le-monde.html

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  • Entre le chant d’un merle noir avant l’aube sur la lucarne de la chambre d’un homme âgé et les oiseaux chantant en grec dans le chêne du jardin d’une jeune fille, il s’est écoulé à peine deux semaines. C’est entre ces deux chants, sur un fil narratif de 250 pages que le verbe, d’une rare...
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    Entre le chant d’un merle noir avant l’aube sur la lucarne de la chambre d’un homme âgé et les oiseaux chantant en grec dans le chêne du jardin d’une jeune fille, il s’est écoulé à peine deux semaines. C’est entre ces deux chants, sur un fil narratif de 250 pages que le verbe, d’une rare maîtrise, d’Emmanuelle DOURSON, dont c’est le premier roman, va se déployer.

    Une narratrice qui ne se révèlera que peu à peu rapporte six moments d’une famille déchirée par un double drame dans une progression qui va culminer au cours d’un concert donné par une pianiste dans le magnifique décor de la salle de concert Palau de la Musica de Barcelone. On y présente tour à tour Jean, le père, Clélia, sa fille aînée, Yvan, son gendre, et Katia, une de ses nièces avant de les réunir dans le chapitre final qui se déroule tant à Bruxelles que dans la capitale de la Catalogne. Tous assisteront alors par écran interposé ou sur place au concert d’Albane, l’occasion pour eux de revoir celle qui les a tant marqués quinze ans plus tôt quand elle les a quittés avec fracas pour ne plus donner de nouvelles qu’une fois par an, par l’entremise d’une carte de Noël.

    Le récit rapporte comment, à la faveur d’une rupture survenue dans une cellule familiale, celle-ci parvient à la suturer, à la dépasser sans l’effacer des mémoires. C’est sur une planète menacée par le réchauffement climatique et en proie à la tourmente des éléments, avec la conscience aiguë de cette prégnante réalité, que les protagonistes se meuvent.

    Tout au long du roman sont rapportées des sensations auditives, visuelles ou tactiles avec acuité. Il n’est pas anodin que Nabokov soit l’auteur préféré du pater familias ébranlé plus que les autres par le départ de sa fille. D’autres références littéraires parsèment le roman : l’Odyssée d’Homère et un poème de Jaccottet dont le titre de l’ouvrage est tiré.

    On peut inférer que si les différents personnages sont aussi attentifs à leur entourage, aux signes de toutes sortes que leur adressent et le cosmos et les forces de l’esprit, c’est que la blessure éprouvée dans leur vie familiale et affective les y a rendus plus sensibles.

    La narratrice expose l’idée que le temps n’est pas longiligne mais issu d’un noyau originel qui s’est dilaté.

    « Mais Clélia et Mona et tous les Occidentaux avaient tort, songeait Yvan, le temps ne se mesurait pas sur une ligne. Le temps n’existait pas. Il n’était que l’effet du Big Bang. Nous n’étions jamais nés et nous n’allions jamais mourir. Tous, nous étions déjà là à l’origine, dans le noyau minuscule et dense dont tout allait sortir, dans la grande explosion initiale. L’univers ne s’était pas dilaté dans l’espace mais dans le temps, et chaque instant vécu ne faisait que se superposer aux autres pour former le pur noyau d’existence auxquels nous reviendrions un jour. »

    Ainsi, ce récit montre comment, lorsque temps a filé, il demeure possible de le raccorder à la ligne, de transformer une sortie de route en retour sur soi, de boucler une histoire qui a dérapé.

    Tout ce livre, nécessitant une attention pour chaque phrase, avance en multipliant les résonances, les renvois, les liens thématiques entre les différents intervenants, qu’on peut voir comme des instrumentistes jouant au sein d’une ensemble une partition, celle de l’auteure qui, en définitive, orchestre ce roman à la place virtuelle de la narratrice non identifiée au départ mais dont l’empreinte marquera considérablement le récit à mesure qu’il tire sur sa fin.

    Un admirable premier roman animé d’une prodigieuse tension qui demeure longtemps en tête et qui consacre la naissance d’une écrivaine.

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  • Et si Emmanuelle Dourson était une Domenech i Montaner de la littérature ? « Si les dieux incendiaient le monde » vers emprunté à Phlippe Jaccottet car aucun vent ne peut être séparé de notre souffle, est une narration scripturale mêlant art gothique et modernité dans le reflet de la mosaïque...
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    Et si Emmanuelle Dourson était une Domenech i Montaner de la littérature ? « Si les dieux incendiaient le monde » vers emprunté à Phlippe Jaccottet car aucun vent ne peut être séparé de notre souffle, est une narration scripturale mêlant art gothique et modernité dans le reflet de la mosaïque des notes sur les vitraux des belles lettres. Ce roman, c’est le Palau de la Musica Catalana, lieu de la scène finale d’une histoire banale qui prend toutes sa substance dans l’architecture des chapitres, la structure métallique des sentiments et le foisonnement coloré d’une plume aux multiples teintes et demi-teintes.

    Le fond n’a aucune réelle originalité, une histoire de famille déchirée, un veuf, Jean, qui se lamente sur la fuite du temps vers la vieillesse et regrette de n’avoir pu revoir sa cadette, Albane, qui a quitté le domicile quinze auparavant après que sa sœur, Clélia, lui ait volé son soupirant, Yvan. Le couple a quatre enfants, tous sachant qu’ils ont une tante fantôme. Jusqu’au jour où Jean apprend qu’Albane arrive en Europe et va donner un récital à Barcelone.

    C’est la forme qui fait tout basculer, le conteur est un ectoplasme, celui de Mona, l’épouse de Jean, la morte noyée. Son esprit plane et ce livre est sa psyché. Elle semble guider les êtres qu’elle a connus sans qu’eux-mêmes le réalisent sauf peut-être l’une de ses petites-filles en admiration devant l’odyssée d’Homère, les ruses d’Ulysse et la mystérieuse Pénélope. Progressivement Barcelone peut devenir un Ithaque pour la famille surtout quand les dieux de l’Empyrée viennent envahir l’Europe au moment où Albane entre en scène dans la capitale catalane. S’ensuivent moult partitions jouant sur les cordes de la vie et les touches de l’existence, parfois à en perdre la clé tant la puissance et l’imaginaire poétique vont crescendo dans la tonalité livresque.

    Un livre pour tous les amoureux de la langue française et du ruissellement des choses.

    Roman faisant partie des 21 sélectionnés pour le Prix Orange du Livre 2021 en remerciant lecteurs.com pour cette lecture.

    Blog Le Domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2021/04/une-noisette-un-livre-si-les-dieux.html

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  • Au départ d'un argument très simple — un père veut revoir sa fille devenue pianiste quinze ans après qu'elle a fui sa famille —, ce roman dévoile progressivement l'univers clos et multiple de chaque personnage. Chaque chapitre explore la forêt intérieure de chacun. À travers l'énigme d'un...
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    Au départ d'un argument très simple — un père veut revoir sa fille devenue pianiste quinze ans après qu'elle a fui sa famille —, ce roman dévoile progressivement l'univers clos et multiple de chaque personnage. Chaque chapitre explore la forêt intérieure de chacun. À travers l'énigme d'un tableau ou un passage d'Homère, à travers un photomontage, un cauchemar, le problème du reboisement en Éthiopie, les difficultés d'une sonate, se jouent et se déploient le destin de chacun et la fin programmée de l'humanité. Entre enfance et vieillesse, vie et mort, circule la voix d'une mystérieuse narratrice qui poursuit ses propres fins.

    Dans ce texte où le féminin sous toutes ses formes domine, l'oeuvre d'un homme occupe une place particulière : la dernière sonate de Beethoven qui viendra couronner l'oeuvre. Ce premier roman d'une virtuosité étourdissante, construit comme une horlogerie fine nous conduit dans quelques villes dont on retiendra sans doute l'extraordinaire Barcelone avec son Palau de la Musica transformé par la magie de l'écriture en temple de la musique et de dieux plus ou moins bienveillants.

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  • Je n'imaginais pas être emportée dans un tel tourbillon en arrivant sur la fin du livre ! Je me suis retrouvée remplie d'émotions, c'était poignant et pourtant je ne suis pas émotive !

    5*, en peut conclure que j'ai aimé, beaucoup même ! Les mots me portaient par le biais de Mona, la mère...
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    Je n'imaginais pas être emportée dans un tel tourbillon en arrivant sur la fin du livre ! Je me suis retrouvée remplie d'émotions, c'était poignant et pourtant je ne suis pas émotive !

    5*, en peut conclure que j'ai aimé, beaucoup même ! Les mots me portaient par le biais de Mona, la mère décédée, tour à tour épouse, femme, belle-mère ou grand-mère. Cela peut paraître étrange vu de l'extérieur mais en lisant ça ne l'était pas du tout !

    Mona est le fil conducteur de l'histoire et Albane le pivot. 15 ans qu'elle a fui sa famille et pour la première fois vient faire un concert en Europe.

    Tour à tour s'expriment : Jean, le père ; Clélia, la soeur ainée ; Yvan, le beau-frère, ex petit ami ; Katia, la nièce adolescente qui idéalise Albane la lointaine et Albane ! Mélodie de la famille et ode à la féminité accompagnées par Nabokov et Homère ; veillées par un tableau de Smargiassi et bercées par Beethoven !

    Un beau moment de littérature, plein de finesse et d'humanité ! Et comme à chaque fois que j'aime beaucoup je ne sais pas quoi dire, tellement j'ai la sensation que c'est personnel et intime.

    N'hésitez pas à le lire, pour un premier roman c'est un coup de maître !

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