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Mission au Paraguay ; récit de voyage en Amérique du Sud

Couverture du livre « Mission au Paraguay ; récit de voyage en Amérique du Sud » de Jean-Luc Coatalem aux éditions Table Ronde
  • Date de parution :
  • Editeur : Table Ronde
  • EAN : 9782710330998
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Résolument en déhors des routes touristiques, qu'est-ce que le Paraguay ? Ecrivain-voyageur, l'auteur fait vivre ce pays par un récit alerte, moqueur, un rien désabusé où se mêlent tendresse et dérision.

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Avis (1)

  • Mission au Paraguay (« Question d’oreille : ne pas dire ‘Paragouais’ mais ‘Paragouaille’ »), est un récit de voyage constitué de courts paragraphes.

    En 1994, l’auteur décide de faire une pause et d’entreprendre un voyage. C’est pour le Paraguay que Jean-Luc Coatalem va aller « ganté et...
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    Mission au Paraguay (« Question d’oreille : ne pas dire ‘Paragouais’ mais ‘Paragouaille’ »), est un récit de voyage constitué de courts paragraphes.

    En 1994, l’auteur décide de faire une pause et d’entreprendre un voyage. C’est pour le Paraguay que Jean-Luc Coatalem va aller « ganté et cravaté, dans les antichambres administratives » françaises pour obtenir une bourse-mission « Stendhal » qui financera son séjour de 2 mois et lui assurera un bon accueil à l’arrivée. « ‘—Votre dossier, me confia-t-on, passera par la valise diplomatique’. L’Alliance française m’attendrait au pied de la passerelle. Quant à l’ambassade, ils avaient déjà disposé les petits fours dans l’argenterie et sorti des cartons le champagne rosé. ‘—Envoyé culturel ! Un bras long comme ça ! »

    Une voiture diplomatique luisait sur le parking. Noire, carrée, avec un petit type en costume strict que je pris pour le chauffeur. —Monsieur Bôitalémeu ? —Presque. (…) —… nue au… raguay. Le fonctionnaire me regarda de biais, et le malaise s’installa allant jusqu’à imaginer, je le saurais plus tard, que je pouvais être dépêché par des services plus confidentiels. — Cette mission au Paraguay, c’est quoi au juste ? me lâchera-t-il dans sa voiture réfrigérée. »

    JL Coatalem proposera une allocution « De Bougainville à Henry Michaux, la notion d'exotisme dans l'imaginaire européen »… qui, on s’en doute, n’intéressera que peu les salons paraguayens qui déjà s’ennuient profondément dans leurs maisons de milliardaires entre réfugiés de tout poil style Allemands nazis, collabos français, gangsters en fuite, hommes d’affaires véreux, trafiquants de toute sorte, etc.

    Avant son départ, un hebdomadaire parisien avait proposé : « —Un scoop avec le fils de Mengele, ou le trésor des SS, et je vous accorde huit pages me concéda laconiquement le monsieur très vieille France. Ou alors, faute de mieux, des révélations sur le scandale financier du barrage d’Itaipu. Il ajouta distant, brumeux, d’une voix qui s’effaçait : —Avec des chiffres sur les comptes bancaires, des adresses, et des noms… —Et les jésuites ? Zipoli ? —Plaît-il ? »

    En fait, la vraie quête de JL Coatalem est de retrouver les traces du passage des Jésuites, de leur arrivée au Paraguay jusqu’à leur expulsion ce qui n’intéresse que peu les médias. « Plusieurs siècles auparavant, les frères jésuites avaient laissé des ruines colossales dans la jungle. (.. .) L’idée d’un livre sur cette théocratie baroque, fresque énorme, élévation des âmes, grands sentiments, avec pour figure centrale, pour héros, le compositeur jésuite Domenico Zipoli qui, en son temps, composa des messes et des cantiques pour les Indiens, etc. »

    Leur histoire nous sera livrée par petite touches car le livre est bien un livre d’écrivain voyageur et nous entraine dans tout le pays en débordant de ses frontières avec l’Argentine, l’Uruguay et le Brésil. Nous y rencontrerons les colonies de Mennonites, des femmes esseulées, des fleuves incroyables et l’estuaire le plus grand du monde, des chutes d’eau vertigineuses, des plaines vides, des montagnes aux points de vue fabuleux, des résidences de rêves aux maisons roses ultra gardées et des vieilles guimbardes, des magouilles politicardes, les crimes et la violence, les cicatrices au fer rouge de la religion, la colonisation et de la dictature et … pourtant l’ennui règne sur Asunción…

    Comme à son habitude, le rythme ne manque pas ni la générosité à faire partager ses connaissances culturelles parsemées de nombreuses références littéraires sans manquer de faire un clin d’œil à Hergé…
    J’apprécie beaucoup cet écrivain voyageur pour ses récits sans concessions aux accents d’humour caustique et le recommande chaudement (ex : Nouilles froides à Pyongyang).

    Le livre a été écrit en 1994 mais il semble que rien n’ait vraiment changé au Paraguay depuis, sinon que le fossé social s’est élargi, que le maté reste la boisson nationale et que leur équipe de football a su faire parler d’elle.


    Source 2018 Wikipedia : Les élections générales de 2013 portent de nouveau à la présidence le parti Colorado et son candidat Horacio Cartes. (Outre ses activités dans le monde des affaires, Horacio Cartes s'est aussi illustré comme dirigeant sportif. En 2001, il devient président du Club Libertad au Paraguay, mandat au cours duquel il obtiendra 4 titres de champion, ainsi qu'une qualification pour la demi-finale de la Copa Santander Libertadores en 2006. Cartes exerce également la charge de directeur des sélections de l'association paraguayenne de football durant les éliminatoires de la coupe du monde de football de 2010, tournois dans lequel la sélection est arrivée jusqu'en quart de finale.
    Multimillionnaire, sa fortune serait également alimentée par le trafic de drogue et par le blanchiment d'argent de différents trafics illégaux.)
    Au cours de sa présidence, l’économie, en grande partie dirigée vers la production de soja, connait une croissance de 4 % en moyenne. La croissance économique ne permet néanmoins pas de faire reculer la pauvreté, qui atteint en 2018 selon les chiffres officiels plus de 26 % de la population. Cette croissance aurait surtout bénéficié aux investisseurs : d'après The New York Times, le Paraguay est « l’un des pays d’Amérique latine où l’écart entre les riches et les pauvres s’est le plus amplifié ces dernières années » ; dans les campagnes, 85 % des terres agricoles appartiennent à 2,6 % des propriétaires. En outre, des populations d’ascendances indigènes ont été expulsées afin de permettre l’implantation d'entreprises de soja.

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