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Mercier et Camier

Couverture du livre « Mercier et Camier » de Samuel Beckett aux éditions Minuit
  • Date de parution :
  • Editeur : Minuit
  • EAN : 9782707319524
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Ce roman écrit en français en 1946, a été publié aux Editions de Minuit en 1970. Georges Anex dans le Journal de Genève écrivait :
Dans Mercier et Camier apparaît le premier des couples beckettiens que rendra célèbres En attendant Godot avec Vladimir et Estragon, puis Hamm et Clov dans Fin de... Voir plus

Ce roman écrit en français en 1946, a été publié aux Editions de Minuit en 1970. Georges Anex dans le Journal de Genève écrivait :
Dans Mercier et Camier apparaît le premier des couples beckettiens que rendra célèbres En attendant Godot avec Vladimir et Estragon, puis Hamm et Clov dans Fin de partie, Pim et le narrateur dans Comment c'est, couple déjà présent dans Watt avec les tentatives de Watt et de Sam de franchir la clôture de fil de fer barbelé qui sépare leurs jardins respectifs. « Nécessité pathétique » d'être reconnu, constaté, perçu par le regard d'autrui. Ce besoin de l'interlocuteur, cette quête de l'autre, cet échange incertain et menacé de questions et de réponses, forme le mouvement dramatique et tâtonnant de l'oeuvre de Beckett, dans ses romans et au théâtre. La crainte, dans Godot, qu'une question ne se perde ! et la difficile, précautionneuse remise en marche d'un dialogue toujours compromis. Mercier et Camier parlent leur voyage autant qu'ils le vivent. Quitter la ville, errer, se perdre, revenir, tout cela ne semble tenir qu'à leur capacité de langage, à leur pouvoir de plus en plus mince de communiquer l'un avec l'autre et avec le monde environnant. Ils font parfois penser à Bouvard et Pécuchet dont Flaubert écrit : « Parfois ils sentaient un frisson et comme le vent d'une idée ; au moment de la saisir, elle avait disparu. » Mais chez Beckett la satire devient humour existentiel. L'impuissance est mise en oeuvre, si l'on peut dire. Elle est un devenir inéluctable. C'est « une histoire sans issue ». Et l'on y retrouve ces objets indispensables à la conversation et à la vie, souvent abandonnés ou perdus, objets caractéristiques de « l'art pauvre » de Beckett : un sac, un parapluie, une bicyclette, un imperméable. Le parapluie est d'ailleurs « à bien le regarder plutôt une ombrelle qu'un parapluie ».
Et aucun des deux compagnons ne parvient à l'ouvrir. Les incidents de cet ordre, ou de cette nature, se multiplient. Chaque geste, chaque mot prend une importance considérable, et chaque rencontre ou dispute : avec un garçon de café, un agent de police, avec des inconnus, avec Watt inopinément surgi à la fin du récit et du voyage. Mais l'importance n'a plus d'importance. « Ne te fie jamais au vent qui gonfle tes voiles, il est toujours périmé », dit Camier à Mercier, Entre jamais et toujours, se déroule un improbable présent, pareil à « la lointaine lueur, l'inoffensive folie de se sentir être, avoir été ».

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