Un récit très actuel, un portrait de femme bouleversant !
C'est l'histoire d'une femme d'une trentaine d'années qui, du jour au lendemain, se trouve terrorisée, tétanisée, clouée au sol. Quelque chose en elle s'est réveillé ou rompu, mais elle ne comprend ni quoi ni pourquoi... Alors sa mère se voit dans l'obligation de lui révéler certaines choses, longtemps tues et profondément enfouies. Et cette parole va, par effraction, balayer tout un imaginaire. La boîte de Pandore est ouverte.
Une famille imaginaire, c'est celle qu'on a toujours connue, mais qui ne sera plus jamais vraiment la même, dès lors qu'on en déterre les secrets... Une famille imaginaire, c'est celle qu'on pensait créer, jusqu'à ce qu'on réalise qu'elle n'était pas vraiment destinée à exister.
Dans ce premier roman graphique très intimiste, Edith Chambon explore avec talent l'héritage émotionnel, le passé qui ressurgit...
Découvrez les 15 albums retenus par le jury présidé par Cy !
Une magnifique découverte. Je connaissais Edith Chambon pour ses albums jeunesse et j'ai été épatée par cette bande dessinée pour les adultes, sur un sujet si personnel. En évoquant un traumatisme transgénérationnel l'héroïne fait exploser des secrets de famille. Non seulement celui d'une agression sur sa mère, mais aussi un autre sur une opération qu'elle a eu enfant, et dont elle subit encore les conséquences 30 années après.
Un très fort récit sur la transmission et la construction d'une identité reposant sur des mensonges.
Dans une famille réelle, on se transmet tout un héritage, un héritage émotionnel notamment et parfois des secrets, des traumatismes.
A travers cet album autobiographique très intimiste, Edith Chambon explore la manière dont elle s'est construite en tant que personne et en tant que femme. Car tout d'un coup, le passé enfoui a ressurgi et il est venu tout (re)questionner. Au fil des pages, l'autrice reconstitue les pièces de son puzzle et tente de les assembler.
La psychogénéalogie est au cœur de cet ouvrage. Les sujets abordés sont forts et il ne s'agit pas ici de les spoiler afin de permettre à chacun d'avancer au rythme d'Edith dans la quête de son histoire. Si les thèmes sont lourds, cela n'empêche pas cette BD de déborder d'énergie. Humour et ironie sont au rendez-vous mais aussi des planches variés en terme de découpage et d'un grand talent pour nous transmettre tout un flot d'émotions. Foisonnant, coloré, voilà les mots qui viennent quand on ouvre ce bel objet.
Un coup de cœur à recommander sans hésitation.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions l'Agrume pour l'envoi
Ce récit contemporain offre un portrait poignant d'une femme bouleversée ! À la trentaine, elle se retrouve soudainement terrifiée, paralysée, incapable de bouger.
Un événement mystérieux la secoue profondément, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Sa mère se sent alors obligée de lui révéler des secrets longtemps gardés, enfouis au plus profond d'elle-même.
Cette révélation fracassante bouleverse tout son univers.
L'ouverture de la boîte de Pandore entraîne des révélations qui changent à jamais la perception de sa famille.
Dans cette autobiographie, la libération de la parole joue un rôle essentiel pour permettre à la jeune femme d'avancer sereinement. Son parcours difficile est ponctué d'étapes et d'épreuves qu'elle doit affronter.
Cette lecture aborde des sujets délicats et douloureux tels que l'inceste, l'endométriose, les secrets familiaux, les non-dits, la maternité et les relations familiales.
La bande dessinée est dense et aboutie et même si parfois chargée à mon goût, mais très colorée, ce qui n'est pas habituellement mon style préféré. Cependant, cela ne m'a pas du tout dérangé, car le contenu est très intéressant et émouvant. Je recommande cette lecture.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Cet album commence de façon très classique, sur le modèle désormais éprouvé de "l'autobio-d'artiste-trentenaire-en-pleine-galère-sentimentale-qui-se-pose-des-questions-sur-sa-vie". Classique certes, mais très agréable, à la fois par son ton sans concession mais plein d'humour, et par l'inventivité graphique de l'autrice, qui propose des mises en pages très variées et très colorées. Peu à peu on se laisse surprendre par sa façon d'inviter les rêves dans son récit, avec encore plus de délires visuels, et soudain, alors que l'album est déjà bien entamé, tout bascule. Sans qu'on l'ait vue venir, la terreur s'invite dans les pages comme dans la vie d'Edith Chambon, et on est happé avec elle à mesure qu'elle ouvre la boite de Pandore de son histoire familiale. Au delà d'être une vraie réussite visuelle et narrative, cet album m'a avant tout profondément ému, et m'est resté en tête longtemps après avoir refermé le livre. Un coup de cœur !
Dans la famille Chambon, on ne fait jamais rien comme les autres, voilà pourquoi Edith se retrouve à 30 ans à se rendre au mariage de ses parents dont elle est le témoin. En arrivant dans le hameau « Le Puy » qui appartient à la famille, elle nous plonge dans l’histoire de sa famille. Une vie heureuse « au Puy » entourée de cousins, cousines et de son adorée grand-mère paternelle, véritable cœur ardent de cette famille. Une maison familiale sans aucune intimité, émergée de la vieille grange du hameau, retapée par ses parents alors apprentis architectes. Au décès de cette divine grand-mère, elle rencontre ces inconnus devenus soudain ses grands-parents maternels, qui ne semblaient pas entretenir de très bons rapports avec ses parents. Ce grand-père méchant, froid et distant, rendu confus et cloué dans un fauteuil roulant par la polio ne fut pas véritablement regretté par sa femme lors de son décès.
Edith est marquée dans son corps par une cicatrice qui lui rappelle qu’à quatre ans, suite aux complications d’une appendicite, un mètre d’intestin dut lui être enlevé. Cicatrice que dans sa vie intime elle devait raconter. Suite à une IRM qui va lui révéler qu’elle souffre d’endométriose, elle fait une série de rêves, cauchemars, révélations nocturnes ?? qui la mettent KO à tel point qu’elle s’en ouvre à sa mère et à sa sœur et décide de consulter.
La boîte de Pandore vient d’être ouverte et va tout détruire sur son passage. Commence alors une grande enquête afin de reconstituer ce passé inconnu et tu. La famille telle qu’elle l’a toujours connue ne sera plus jamais la même dès lors qu’elle déterre les secrets. Edith réalise que sa famille imaginaire, celle qu’elle pensait créer, n’est pas vraiment destinée à exister…
Pour son premier roman graphique, l’illustratrice Edith Chambon recolle les morceaux d’un puzzle intime en affrontant son héritage et témoigne des processus complexes de la transmission sur la construction de soi-même. Elle nous livre ici un récit autobiographique sincère et émouvant mais aussi tonique et souvent drôle qui plonge dans les souvenirs de l’enfance et pointe la difficulté, à l’âge adulte, de se construire sur du silence. C’est une histoire marquée par des secrets de famille intimes et dévastateurs, comme souvent, mais c’est avant tout une histoire de femmes qui ne peut laisser indifférent ni insensible. Un roman graphique qui souligne les bienfaits de la libération de la parole.
On pourrait penser qu’un tel thème pourrait plomber cet album et bien, grâce au génie de l’autrice, il n’en est rien. La mise en page est inventive, énergique, osant même la déconstruction. Le dessin faussement naïf aux détails foisonnants est expressif, tendre, fourmillant et très coloré. La mise en scène est virevoltante. Edith Chambon fait preuve d’une grande liberté graphique. Liberté qui se retrouve également dans l’écriture et rend cette lecture prenante, touchante et passionnante.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions l’Agrume cet envoi. »
Edith Cambon (EC) précise en préface que le décès d’une amie proche l’a incitée à se lancer dans cette BD autobiographique (dans laquelle l’amie précitée n’est pas présente). La sensibilité de l’autrice est donc bien présente que ce soit par le fait déclencheur que par le besoin de dévoiler sa famille engoncée dans des secrets à différents niveaux qui ont empoisonnés sa vie de la jeune femme.
On ne parlera pas trop précisément de ces secrets car il faut les laisser accoucher dans le processus que décrit EC. Précisons néanmoins (attention je « spoile » un peu …. qu’il s’agit d’inceste et de censure sur de possibles conséquences … ) qu’ils ont pu agir en cascade sur l’insuffisance de communication et qui donnent un visage de cette famille qui n’est pas conforme à sa réalité (d’où le qualificatif d’imaginaire).
Il est toujours délicat d’apprécier et de rentrer dans ces ouvrages au très fort contenu biographique intégrant, comme souvent, une part de thérapie personnelle. Certains traumatismes méritent néanmoins d’être partagés, au moins pour ceux qui sont confronté à des situations similaires dans leur propre vie, mais aussi pour pointer des faits (malheureusement trop souvent présents dans des familles) qui diffusent un poison de mal être et de douleurs.
Mais la difficulté d’accoucher de tout cela et / ou le choix de décrire ce processus d’apparition de la réalité m’a paru très (trop) long (256 pages) et parfois la quantité nuit au propos ; en tout cas pour moi. Mais cette BD peut trouver son intérêt pour de nombreuses personnes.
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions L’Agrume et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
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