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Les orageuses, c'est une bande de filles.
Des filles qui se sont trouvées, qui se sont reconnues.
En elles le tonnerre gronde.
Elles sont déchirées, blessées, brisées......
Il n'y a qu'entre elles qu'elles peuvent parler de ce qui leur est arrivé, qu'entre elles qu'elles peuvent se comprendre, tenter de se dépasser.
Elles ont toutes été violées.
Elles se vengent en retrouvant les violeurs, en saccageant leurs intérieurs, en faisant naître en eux la peur, cette peur qui ne les quitte plus.
C'est un roman, mais lu plutôt comme une succession de témoignages montrant les dégâts irréparables du viol.
Se soutenant l'une l'autre, elles réussissent à commencer un semblant de reconstruction.
La justice et la loi ne peuvent rien pour elles.
C'est un sujet actuel mais permanent sur la condition de femme.
Heureusement qu'il y a cette solidarité entre femmes (pour certaines du moins, comme c'est le cas dans ce roman) pour permettre à l'orage de s'éloigner, de cesser de les tourmenter.
Un livre percutant, éprouvant, dérangeant et tellement réaliste.
https://animallecteur.wordpress.com/2021/09/14/les-orageuses-marcia-burnier/
Les orageuses c’est le genre de récit court et percutant que j’adore, il donne de la force et du courage bien qu’il soit éprouvant. Je l’ai lu d’une traite comme si j’étais en apnée, comme si j’avais perdu mon souffle durant la lecture. Ce roman met en colère et console en même temps. C’est un cri de rage contre un constat douloureux. On les connait déjà les mécanismes de notre éducation dans cette société où si les filles portent une jupe courte, ont un air aguicheur, sourient trop à un garçon, rentrent seules tard le soir elles sont des tentatrices tandis que les hommes sont des prédateurs virils guidés par leurs pulsions incontrôlables face à de la chair. Une société dans laquelle près de 8 femmes sur 10 se font agressées sexuellement au cours de leur vie sans que les coupables ne soient inquiétés ou punis et on remet ce sentiment de culpabilité aux victimes.
Les orageuses lève des tabous et appuie là où ça fait mal, Marcia Burnier aborde la violence insoupçonnée des femmes qui ont été meurtries, les défaillances du système judiciaire avec son absence de réponses satisfaisantes et réparatrices l’impunité des hommes, la culture du viol mais surtout l’entente et le soutien entre femmes. Alors oui, il pose un problème au niveau de la morale, a-t-on le droit de se faire justice soi-même ? Peut-on appliquer la loi du talion ? Mais c’est un roman et ça fait énormément de bien de suivre ce gang de filles qui veulent se venger, qui ont été fragilisées mais qui restent fortes, qui tentent de se réparer et reprennent le contrôle sur leur vie. On se sent alors plus forte et moins seule.
Elles sont jeunes, fragiles, solitaires, mais ce sont des femmes fortes et déterminées. Elles se sont reconnues, car elles ont été victimes de harcèlement ou de viol. Pourtant aucune n’a osé déposer plainte. A quoi bon si c’est pour ne pas être écoutée, pour être moquée, soupçonnée, dénigrée. Cela, elles ne l’auraient pas supporté, pas après ce qu’elles ont subi. Mais c’est l’orage qui gronde dans leurs têtes et dans leurs corps. Car comment se remet-on d’une agression. Que peut-on faire si l’on est tiraillée entre honte et culpabilité, dégoût et colère, quand on ne sait même plus si l’on a envie de se terrer ou de répondre par la violence.
Un jour ces orageuses décident de se venger et de donner ensemble la réponse qu’elles attendaient d’une société qui s’avère aussi muette que transparente face aux violences faites aux femmes. Le gang de filles décide de frapper ceux qui les ont blessées en exerçant cette vengeance qui permettra enfin de parvenir à une forme de résilience.
Est-ce seulement réalisable dans une société qui n’attend des femmes qu’une forme de soumission et d’effacement, qui leur demande de de rester avec leurs peurs et leurs angoisses, en espérant qu’à la longue tout rentrera dans l’ordre.
Les orageuses montre la force de celles qui ensemble cherchent et trouvent une réponse. Mais si la vengeance est salvatrice, l’impossibilité de la voir s'appliquer aux autres victimes rend encore plus désespérant le manque de réaction de la justice face aux violences faites aux femmes, sans parler du silence assourdissant face aux féminicides. Ce premier roman résistant et vindicatif éveille nos consciences sur les dégâts qu’entraîne l’absence de réponse de la justice pour les victimes.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/05/20/les-orageuses-marcia-burnier/
Les orageuses est un premier roman qui fait la part belle à la solidarité entre femmes post ère #MeToo. Ces femmes ont en commun d'avoir subi des violences sexuelles. Leurs auteurs ont connu l’impunité ou n'ont pas été puni à la hauteur de la souffrance qu'ils ont infligé. Dès lors, elles n'avaient qu'une envie, se rendre justice. Alors, pour reprendre le contrôle de leur vie, elles ont créé leur gang.
Les orageuses est certes un court roman mais qui claque, percute. Il résonne tel un déchirement dans la nuit. Un véritable cri de rage. Pour autant, c'est sans aucun voyeurisme que Marcia Burnier a écrit sur le viol et la sororité. Ses mots et sa plume servent son combat. L'auteure rend un bel hommage à toutes celles qui ont été victimes de violences sexuelles sans jamais heurter leur sensibilité. Les orageuses est un premier roman saisissant. La peur peut enfin changer de camp.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/06/mon-avis-sur-les-orageuses-de-marcia.html
Nina. Louise. Mia. Et la liste est encore longue. Tant de femmes victimes de violences sexuelles. Et tout ça passé sous silence. Des hommes impunis, protégés par la société. S’apercevant rapidement que personne ne leur rend justice, ces femmes décident de se venger. Car après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
« Ce qu’elles voulaient, c’était des réparations, c’était se sentir moins vides, moins laissées-pour-compte. Elles avaient besoin de faire du bruit, de faire des vagues, que leur douleur retentisse quelque part. Quand elles avaient décidé qu’elles n’étaient plus intéressées par le procès équitable qu’on leur refusait de toute façon, elles s’étaient demandé ce qui poussait ces hommes, quel que soit leur milieu, à vouloir les posséder. Qu’est-ce qui rendait cet acte universel, structurel, et défendu systématiquement par une solidarité masculine sans faille ? »
Un cri de colère et d’injustice pour ce premier roman qui m’a coupé les pattes. Les faits sont là, nous en avons conscience, triste réalité. Marcia Burnier donne une voix à ces femmes victimes et les met en lumière pour qu’enfin la peur change de camp. À lire, et pas seulement par la gent féminine.
« Les loups tiens, les loups ne tuent pas des humains tous les trois jours et n’en violent pas toutes les sept minutes, pourtant leur éradication est revendiquée par beaucoup,… »
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/06/17/39019245.html
Les orageuses sont un gang de filles dont la soif de vengeance est à la hauteur du traumatisme vécu. Violées, violentées, traumatisées, elles cherchent à se reconstruire et à faire payer ces hommes que la justice ne condamne pas ou alors très peu. Elles s'organisent, partent en commando, se vengent et se sentent soulagées. Elles tentent aussi de se reconstruire. Ensemble, elles se comprennent, pas besoin de parler, d'expliquer, d'argumenter pour faire comprendre que non, il ne suffit pas de tourner la page ou penser à autre chose... Elles ne doutent pas les unes des autres, elles savent que "ça" s'est passé et ce que l'on ressent...
Ce roman est court, trop court peut-être, car je n'ai pas vraiment été touchée bien que le sujet soit plutôt percutant... Je suis restée en surface, allant d'un personnage à un autre au fur et à mesure des chapitres. J'aurais aimé plus de développement sur ces personnages en voie de reconstruction, sur leur psychologie, leur ressenti... Dommage...
Merci aux 68 premières fois pour cette lecture.
Il est très rare que je sois soulagée à la fin d'une lecture. Soulagée que le roman en question soit si court, même pas 150 pages pour celui-ci, Les orageuses, que Marcia Burnier signe aux éditions Cambourakis et que j'ai lu pour l'association des 68 premières fois. Enfin... lire n'est peut-être même pas le terme exact. Vivre conviendrait mieux tellement ces mots, ce récit m'ont pénétrée, envahie et bouleversé mon intime.
Les orageuses, c'est un gang de filles qui, toutes, ont subi des violences sexuelles ou ont été violées. Et à qui justice n'a pas été rendue. Soit parce que leur plainte n'a pas été entendue ou suffisamment prise en compte, soit parce que leur agresseur n'a pas été inquiété ou puni, soit encore parce que porter plainte est un tel acte de courage qu'elles n'ont pas pu ou pas su s'y résoudre, gardant leur douleur en elles et s'efforçant de vivre avec.
Alors ces filles, ces femmes, Mia, Inès, Lucie et toutes les autres se liguent pour non pas se venger "on ne dit pas vengeance" mais rendre justice, se rendre justice pour se réparer, essayer de reprendre pied, se sauver peut-être. Mais n'est-ce pas impossible?
Quand j'ai reçu ce premier roman de Marcia Burnier, j'ai été heurtée par son illustration de couverture peinte par Marianne Aqua. Ces visages qui n'en sont pas, marqués de souffrance, comme venus d'un monde autre, un au-delà qui ressemble à l'enfer.
La 4e m'a également fait peur. Et je m'y suis prise à deux fois pour le lire. Ces femmes abusées, meurtries dans leur chair, dans leur intimité, ces êtres de souffrance, ces survivantes, je les ai connues aussi. Je les ai accueillies lorsque j'enseignais le français il y a encore un an. J'ai parlé avec elles, je les ai écoutées, j'ai essayé de les aider mais n'était-ce pas un combat perdu d'avance?
Alors, oui, ce roman est dur mais aussi terriblement humain et d'un courage impressionnant. Et oui aussi, j'ai été soulagée qu'il ne soit pas plus long. Ce que nous donne à lire Marcia Burnier est amplement suffisant.
Un premier roman habité par une colère légitime et incandescente.
Elles sont sept jeunes femmes qui ont en commun d'avoir été victimes de violences masculines, du harcèlement au viol. En commun aussi l'absence d'écoute réelle de la société. Du sexisme ordinaire à la culture du viol, elles ont conscience qu'on attend d'elles qu'elles ne fassent pas de vagues, "qu'elles [vivent avec] qu'elles paient leur psychothérapie pendant que l'autre continue sa vie sans accroc, sans choc."
"Elle avait vu la gêne chez ses proches, senti la honte dans ses tripes, la solitude dans ses os. Elle avait vécu personnellement la sensation de déranger en en parlant, de déranger l'ordre établi, la suspicion générale face à son récit, l'impression de devenir folle, de perdre pied avec la réalité, le doute instillé, ( peut-être que j'ai rêvé)."
Elles vont mal, font cauchemar sur cauchemar, se sentent en insécurité partout, n'arrivent plus à envisager une relation de couple normale.
Il y a un esprit de défaite, de faiblesse insidieusement entré dans tous leurs pores depuis l'enfance. L'orage gronde quand ensemble dans un élan salvateur de sororité, une pulsion de vie qui les pousse à la guérison, elles vont reprendre leurs vies en main et décider de se faire du bien, de se réparer pour pouvoir à nouveau avancer tête haute. Dans des limites bien définies sans violence physique, leur "gang" va s'en prendre à chacun des agresseurs, un par un, et leur faire ressentir la peur, la honte, le traumatisme ...
C'est un joli roman féministe qui se lit facilement. L'écriture est fluide et efficace. J'ai ressenti cette colère et cette révolte devant l'inertie de la société. J'ai ressenti de l'empathie pour ces jeunes femmes qu'on découvre les unes après les autres au fil du roman, et aimé leur écoute mutuelle, la présence qu'elles se donnent comme une pause nécessaire, bienveillante et salvatrice.
C'est un roman coup de poing, un cri de colère, un manifeste pour la sororité parce qu'ensemble et solidaires, les femmes sont puissantes.
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