Texas, début des années soixante. Les hasards de l'existence et les tribulations amoureuses du grand-père ont conduit les Rosenblatt à poser leurs valises dans le lieu le plus farouchement réactionnaire de toute l'Amérique : Dallas. Ils sont juifs au milieu de la plus forte concentration de protestants évangéliques du pays ; athées dans un Etat qui compte les plus grandes assemblées de bigots de l'Union ; Russes d'origine à une époque où on se prépare activement à vitrifier les « ruskoffs » ; gauchistes dix ans seulement après que l'on a fait griller les époux Rosenberg sur la chaise électrique. Tandis que Mme Rosenblatt, en darwinienne obsessionnelle, rêve d'adaptation et entreprend à cette fin de burlesques tentatives, son mari Julius, avocat raté, n'a à opposer à l'hostilité du monde que sa surprenante capacité de sommeil. C'est dans ce cadre chaotique que leurs deux garçons grandissent tant bien que mal : Nathan, génie de huit ans, est affublé d'une mémoire phénoménale et d'un syndrome de Gilles de la Tourette ; son frère aîné Elias, le narrateur, 10 ans à l'époque du récit, oppose un humour salvateur aux idées morbides et aux songes prémonitoires qui l'assaillent.
A la fin de 1962, les Rosenblatt font la connaissance d'un jeune couple : lui est un Marines dyslexique en rupture de ban, elle une fragile créature russe, récemment exilée d'URSS. Avec ces deux-là, les Rosenblatt ont enfin trouvés plus parias qu'eux et cela crée des liens ; Julius devient l'avocat du mari dans de petites affaires de castagne ; une forte amitié se noue entre les femmes, favorisée par la langue Russe; les deux familles mêlées s'aventurent dans des parties de campagne.
Le 22 novembre 1963, les Rosenblatt sont au Parkland Hospital de Dallas ; ils sont venus consulter un neurologue pour Nathan. Là, dans une bousculade indescriptible, ils croisent le brancard sur lequel John F. Kennedy à l'agonie est conduit au pas de course en salle d'opération; le soir même, ils découvrent avec stupeur que leur nouvel ami, le jeune homme attendri par les enfants qui, moins d'une semaine auparavant, avait partagé leur pique-nique familial, est accusé d'avoir assassiné le Président, quelques heures plus tôt sur Dealey Plaza.
Dès lors, chez les Rosenblatt, tout va encore plus mal que d'habitude : la mère évacue son chagrin dans la préparation désordonnée du premier Thanksgiving familial. Nathan, plus agité que jamais, se sent coupable de n'avoir pas su déjouer le crime, Elias de l'avoir imaginé en rêve. Quant à Julius Rosenblatt, il se voit en avocat du plus grand criminel de l'histoire américaine et se persuade que la chance va enfin tourner pour lui. Ses subtiles manoeuvres pour faire confirmer sa désignation par son ami Lee Oswald, aboutiront à l'arrestation de toute la famille au terme d'une mémorable soirée de Thanksgiving.
Au carrefour de la petite et de la grande histoire, L'affaire Rosenblatt est une fable tragi-comique sur l'adaptation impossible et la revanche des humiliés...
Livre étonnant, drôle, bien écrit, malin, qui évoque la grande histoire par la bande, par le biais d'une petite histoire qu'on suit avec délice. Un auteur que je viens de découvrir et que je vais suivre !
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/06/laffaire-rosenblatt-de-joel-haroche.html
La famille Rosenblatt s'est installée à Dallas au Texas au début des années soixante. Ce sont des juifs d'origine russe partisans de Castro. Leur intégration dans cet état profondément réactionnaire est un souci constant pour Mme Rosenblatt, une darwinienne obsédée par les microbes. Le père Julius, quant à lui est obsédé par les complots, c'est un avocat raté parfois rémunéré en chihuahuas volés par certains de ses clients mexicains.
C'est donc une famille de bras cassés au sein de laquelle vit Elias, le narrateur de 10 ans. Il est assailli de prémonitions, d'idées morbides et tient un journal intime où il recense la météo des cinq dernières années. Son frère Nathan est un petit génie de huit ans atteint du syndrôme de Gilles de la Tourette, il lance à certains moments imprévisibles des flots de propos orduriers.
Elias, le narrateur, commence son récit le 16 novembre 1963. Il nous parle d'un couple d'amis de ses parents Lee et Marina, un couple aussi marginalisé qu'eux avec qui ils organisent parfois des pique-niques.
Le 22 novembre 1963 la famille ne peut pas assister au défilé de Kennedy car Elias est avec sa mère à l'hôpital où Nathan consulte un neurologue, le jeune garçon est très déçu de ne pas pouvoir agiter son drapeau comme tous les autres enfants au passage de Kennedy. Mais rapidement ils sont témoins de l'agitation indescriptible qui se produit dans l'hôpital quand Kennedy est conduit en salle d'opération. Rentrés chez eux, rivés à leur poste de télévision, ils apprennent la mort du Président et découvrent que l'assassin est leur ami Lee... "C'est difficile d'aimer à la fois la victime et l'assassin", "Un président peut se balader en Lincoln décapotable le matin et en cercueil plombé le soir, quand on avait vu ça, on avait tout vu."
Au passage Elias ne manque pas de remarquer l'influence du climat sur les destinées humaines car le ciel qui s'est dégagé ce jour là sur Dallas a abouti à la décision de décapoter la limousine présidentielle...
Je suis restée sur ma faim avec ce livre pourtant agréable à lire. Je n'ai pas trop adhéré à cette histoire au ton décalé plein d'humour qui, selon moi, aurait mieux correspondu à un format de BD. J'ai cependant aimé le style un brin déjanté de l'auteur et lirai certainement ses prochains romans.
Ce roman a été sélectionné pour le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2017.
Une famille déjantée composée notamment d’un petit génie atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, d’un avocat raté, d’un grand-père qui recherche son amour perdu même sous les tapis, se retrouve mêlé de loin à la grande histoire au travers de ses relations avec Lee-Lee Darling (je vous laisse deviner qui se cache derrière ce pseudonyme…). Voilà en quelques mots la galerie de portraits de quelques personnages de ce roman qui se passe dans l’Amérique des années 60.
J’ai beaucoup ri en lisant «l’affaire Rosenblatt ». C’est très drôle voire désopilant, truculent, parfois trash. ça se lit d’une traite. Quelques chassés croisés et retours en arrière donnent du rythme et provoquent quelques rebondissements. Mais l’essentiel n’est pas là. C’est le ton un brin décalé qui fait l’intérêt de ce livre. Le lire est une bonne occasion de passer un excellent moment. Avec un sourire en coin en refermant ces pages.
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