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La négresse blonde ; le géranium ovipare

Couverture du livre « La négresse blonde ; le géranium ovipare » de Georges Fourest aux éditions Grasset Et Fasquelle
Résumé:

Si on veut savoir ce qu'est la poésie féroce, il faut lire Georges Fourest. Féroce, et comique. A force de bouffonnerie, les poèmes de Fourest sont parmi les seuls qui réussissent ce prodige : faire rire le lecteur. A force d'exagération, il atteint à une forme de poésie épique qui laisse... Voir plus

Si on veut savoir ce qu'est la poésie féroce, il faut lire Georges Fourest. Féroce, et comique. A force de bouffonnerie, les poèmes de Fourest sont parmi les seuls qui réussissent ce prodige : faire rire le lecteur. A force d'exagération, il atteint à une forme de poésie épique qui laisse derrière elle bien des poètes supposés lyriques et qui ne sont qu'emphatiques, bien des sérieux qui ne sont qu'ennuyeux. « Amis de la littérature, bons désoeuvrés qui sans émoi Flânez à cette devanture, Entrez, payez, emportez-moi !!! »

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Avis (2)

  • A la fin de mon bilet sur Histoire d'os à Évreux, j'écrivais : "Dans les allusions pas très évidentes, l'une est faite concernant Le géranuim ovipare, recueil de poésie de Georges Fourest (merci Goo...) qui m'était passé entre les mains il y a longtemps. Je l'ai racheté depuis cette lecture :...
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    A la fin de mon bilet sur Histoire d'os à Évreux, j'écrivais : "Dans les allusions pas très évidentes, l'une est faite concernant Le géranuim ovipare, recueil de poésie de Georges Fourest (merci Goo...) qui m'était passé entre les mains il y a longtemps. Je l'ai racheté depuis cette lecture : un polar qui vous donne envie de lire de la poésie, pas courant n'est-il pas ?" (Eh, pas mal de s'autociter, ça l'fait, non ?). Et me voilà donc maintenant à parler de cette poésie moderne et étonnante. Humoristique, scatologique, lubrique, pastiche de grands poètes, poésie que ne se prend pas au sérieux, assez proche de ce qu'écrivait le grand Alphonse Allais. J'ai intitulé mon article Le géranium ovipare/La négresse blonde, parce que des deux livres, j'ai préféré le second : les poèmes sont des histoires, des tranches de vie réelles comme par exemple celui qui suit et qui est l'un des plus courts donc l'un des plus aisés à citer :



    "Un homme

    Quand le docteur lui dit : "Monsieur, c'est la vérole

    indiscutablement !", quand il fut convaincu

    sans pouvoir en douter qu'il était bien cocu

    l'Homme n'articula pas la moindre parole



    Quand il réalisa que sa chemise ultime

    et son pantalon bleu par un trou laissaient voir

    sa fesse gauche et quand il sut que vingt centimes

    (oh ! pas même cinq sous !) faisaient tout son avoir,



    il ne s'arracha point les cheveux, étant chauve,

    il ne murmura point : "Que le bon Dieu me sauve !"

    ne se poignarda pas comme eût fait un Romain,



    sans pleurer, sans gémir, sans donner aucun signe

    d'un veule désespoir, calme, simple, très-digne

    il prononça le nom de l'excrément humain."



    Tous les poèmes ne font pas mouche comme celui-ci, mais d'autres sont encore meilleurs (mais trop longs pour être reproduits ici). Certains m'ont mis mal à l'aise, comme Bérénice, qui commence par ce vers : "Or donc, à la belle youtresse" et qui est un texte gênant parce que proche -ou carrément selon les opinions- de l'antisémitisme. Je ne peux pas affirmer que Georges Fourest le fût et n'ai rien trouvé qui puisse confirmer ni infirmer un tel dire dans mes recherches. Ces poèmes sont aussi à replacer dans l'époque du début du XXème siècle. Les idées dominantes n'étaient pas identiques aux nôtres et certains mots qui étaient en usage ne le sont plus. Qui dit encore "négresse" de nos jours ? Même pour parler de la friteuse ? (A ce propos, l'autre jour, dans un catalogue avicole, j'ai remarqué qu'une sorte de poules autrefois appelée "nègre-soie" est désormais appelée "soie"). Et pourtant même Serge Gainsbourg fin des années cinquante et début de la décennie suivant parlait encore d'"une négresse qui buvait du lait" ! Ne pouvant statuer sur l'éventuel antisémitisme de G. Fourest, je vous propose donc un dernier extrait, un peu long, mais tant pis, et si ce genre de poésie vous plaît, n'hésitez pas, on trouve ce recueil très facilement en occasion, sur Internet ou ailleurs.



    "Sardines à l'huile



    Dans leur cercueil de fer-blanc

    plein d'huile au puant relent

    marinent décapitées

    ces petits corps argentés

    pareils aux guillotinés

    là-bas au champ des navets !

    Elles ont vu les mers, les

    côtes grises de Thulé,

    sous les brumes argentées,

    la Mer du Nord enchantée...

    Maintenant dans le fer-blanc

    et l'huile au puant relent

    de toxiques restaurants

    les servent à leurs clients !

    Mais loin derrière la nue

    leur pauvre âmette ingénue

    dit sa muette chanson

    au Paradis-des-poissons,

    une mer fraîche et lunaire

    pâle comme un poitrinaire,

    la Mer de Sérénité

    aux longs reflets argentés

    où durant l'éternité,

    sans plus craindre jamais les

    cormorans et les filets,

    après leur mort nageront

    tous les bons petits poissons !...



    Sans voix, sans mains, sans genoux*

    sardines, priez pour nous !...



    * Tout ce qu'il faut pour prier (Note de l'auteur)"

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  • Celui ci est un recueil de poèmes totalement déconcertant et hilarant. L'auteur ne se prend jamais au sérieux, il adore asséner sa poésie de mots rares et aussi pasticher les grands classiques du théâtre comme Le cid, Phèdre, Andromaque etc... Voici un extrait:

    "que mon enterrement soit...
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    Celui ci est un recueil de poèmes totalement déconcertant et hilarant. L'auteur ne se prend jamais au sérieux, il adore asséner sa poésie de mots rares et aussi pasticher les grands classiques du théâtre comme Le cid, Phèdre, Andromaque etc... Voici un extrait:

    "que mon enterrement soit superbe et farouche,
    que les bourgeois glaireux baillent d'étonnement
    et que Sadi Carnot, ouvrant sa large bouche,
    se dise: Nom de dieu! le bel enterrement!

    Le linceul sera simple et cossu : dans la bile
    d'un pédéraste occis par Capeluche vers
    l'an treize cent soixante, un ouvrier habile
    a tanné douze peaux de caprimulges verts ..."

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