Italie, début du XXe siècle. Un beau jour, la Jeune Épouse fait son apparition devant la Famille. Elle a dix-huit ans et débarque d'Argentine car elle doit épouser le Fils. En attendant qu'il rentre d'Angleterre, elle est accueillie par la Famille. La Jeune Épouse vit alors une authentique initiation sexuelle : la Fille la séduit et fait son éducation, dûment complétée par la Mère, et le Père la conduit dans un bordel de luxe où elle écoutera un récit édifiant, qui lui dévoilera les mystères de cette famille aux rituels aussi sophistiqués qu'incompréhensibles. Mais le Fils ne revient toujours pas, il se contente d'expédier toutes sortes d'objets étranges, qui semblent d'abord annoncer son retour puis signifient au contraire sa disparition. Quand la Famille part en villégiature d'été, la Jeune Épouse décide de l'attendre seule, une attente qui sera pleine de surprises.
Avec délicatesse et virtuosité, l'auteur de Soie et de Novecento pianiste ne se contente pas de recréer un monde envoûtant, au bord de la chute, qui n'est pas sans rappeler celui que Tomasi di Lampedusa dépeint dans Le guépard. Il nous livre aussi, l'air de rien, une formidable réflexion sur le métier d'écrire.
Une jeune fille de dix-huit ans arrive d’Argentine pour épouser le fils d’une riche famille italienne.
Or le fils n’est pas là, et pendant des mois elle apprend à vivre dans cette étrange famille.
Sensualité, érotisme, secrets de famille.
L’écriture est dense, pas facile.
Tantôt c’est « je », tantôt c’est « elle ».
Le point de vue de l’écrivain se mêle à celui des personnages.
J’ai déjà lu quatre livres de Baricco que j’ai beaucoup aimés.
J’ai trouvé celui-ci plus difficile, moins clair.
L’histoire n’en reste pas moins intéressante.
https://lorenaisreadingabook.wordpress.com/
Alessandro Baricco a reçu le Grand Prix de l'Héroïne Madame Figaro 2016, catégorie roman étranger, pour "La jeune épouse". Ce livre est rempli de surprises, mais cela ne vient pas nécessairement du scénario. L'histoire en elle-même (située en Italie, au début du XXe siècle) suit l'arrivée de la jeune épouse, personnage central, dans la famille de son promis, alors en voyage à l'étranger. La famille qui l'accueille est extraordinaire sous tous les angles: des habitudes étranges (les petits-déjeuners s'étendent au déjeuner, car il est essentiel de fêter le fait d'avoir survécu à la nuit), une interdiction de lire ou de détenir des livres, un départ en villégiature vécue comme une contrainte, une absence réelle d'inquiétude pour le retour des meubles du fiancé par petits bouts chaque jour (mais pas du fiancé lui-même). D’aberration en aberration, la jeune épouse s'installe dans cette famille étrange, avec la certitude que le fils reviendra. Elle découvre peu à peu les secrets de ce clan, via une initiation sexuelle par chacun des membres, à leurs manières. Si l'histoire en elle-même ne m'a pas spécialement parlé (j'ai vraiment trouvé l'écriture trop masculine, avec une vision pas très originale de la sexualité féminine), c'est beaucoup plus la réflexion sur le travail d'écrivain que j'ai trouvée intéressante. L'auteur joue clairement avec le lecteur, un "je" apparaît brusquement, sans que l'on sache tout de suite si c'est un personnage (et lequel?) qui prend la parole ou si c'est Alessandro Baricco qui parle. L'écrivain affirme son pouvoir sur le texte et sur ses protagonistes, et se met aussi lui-même en scène en train d'écrire le livre, lors de digressions plus ou moins longues et qui qui se multiplient plus avance dans la lecture. Baricco interroge la création, la part de celui qui écrit et de celui qui lit, et la beauté mystérieuse d'un texte réussi. Ces digressions et ces jeux de "je" sont ce que j'ai préféré dans le livre, l'histoire en elle-même, bien que poétique et amusante, ne m'a pas particulièrement convaincue.
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