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Jules Renard - Journal

Couverture du livre « Jules Renard - Journal » de Jules Renard aux éditions Bouquins
  • Date de parution :
  • Editeur : Bouquins
  • EAN : 9782221058749
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ne pas se tromper aux figures hautaines et silencieuses : ce sont des timides, écrit Jules Renard parlant de lui. Comme tous les timides, il répugnait à se confier aux autres. Son Journal lui sert de confident, d'interlocuteur, de complice. C'est à la mémoire des feuillets qu'il remet ses... Voir plus

Ne pas se tromper aux figures hautaines et silencieuses : ce sont des timides, écrit Jules Renard parlant de lui. Comme tous les timides, il répugnait à se confier aux autres. Son Journal lui sert de confident, d'interlocuteur, de complice. C'est à la mémoire des feuillets qu'il remet ses pensées les plus secrètes et les plus contradictoires. Ardent dreyfusard, il écrit : Je suis écoeuré à plein coeur, à coeur débordant, par la condamnation d'Emile Zola... Mais il confesse ailleurs : Nous sommes tous antijuifs. Quelques-uns parmi nous ont le courage ou la coquetterie de ne pas le laisser voir.
Il se répand en réflexions misogynes : Si jamais une femme me fait mourir, ce sera de rire ; Dès qu'on dit à une femme qu'elle est jolie, elle se croit de l'esprit ; La femme est un roseau dépensant. Mais n'est-ce pas pour exorciser le chant des sirènes ? Je les aime toutes. Je fais des folies pour elles. Je me ruine en rêves.
Anticlériclal, antireligieux convaincu, auteur de La Bigote, au Journal il confie cependant : J'ai l'esprit anticlérical et un coeur de moine.
Il avait une conscience amère, injuste et orgueilleuse de ses limites, mais aussi de ses qualités, celles des grands écrivains - l'humour, l'ironie, la poésie : Les ironistes, ces poètes scrupuleux, inquiets jusqu'à se déguiser.
Portrait d'une époque et d'un milieu, peinture des naturels du Morvan, et par-dessus tout portrait d'une âme poétique jusqu'à la souffrance, le Journal de Jules Renard est un chef-d'oeuvre de la langue française et le témoignage d'un grand moraliste : Je me fais une haute idée morale et littéraire de l'humour.
Henry Bouillier professeur à la Sorbonne.

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Articles (1)

Avis (3)

  • Donner une note à un tel ouvrage est difficile, il en faudrait deux.
    Une portant sur le style, la fantaisie, la réflexion sur la littérature et ses contemporains serait bonne, très bonne même. Quel plaisir de se plonger dans toutes ces anecdotes, d'être happé par une formule ciselée, puis...
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    Donner une note à un tel ouvrage est difficile, il en faudrait deux.
    Une portant sur le style, la fantaisie, la réflexion sur la littérature et ses contemporains serait bonne, très bonne même. Quel plaisir de se plonger dans toutes ces anecdotes, d'être happé par une formule ciselée, puis plongé dans une réflexion philosophique profonde en quelques mots, etc... cela se picore avec délectation. (5)
    L'autre note serait beaucoup moins bonne. Bien sur, c'était il y a plus d'un siècle, une autre époque et un autre monde d'avant les deux guerres mondiales, mais il est difficile de ne pas être vraiment mal à l'aise devant certaines idées franchement misogynes et racistes. On se dit et se répète que c'était une autre époque et ensuite on repense à ce sur quoi elle a débouché et on tremble. (2)
    Je ne pouvais pas ne pas mentionner ce malaise mais ce ne sont que quelques cailloux dans cette réjouissante profusion qui donne à réfléchir sur la littérature, l'humanité et la société.

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  • Un classique à lire et à relire. Des centaines de pages dans lesquelles on peut plonger, n'importe où, n'importe quand, picorant quelques réflexions, observations, de-ci de-là, reposant le livre pour le reprendre le lendemain ou quelques jours plus tard pour à nouveau butiner au hasard.

    Un classique à lire et à relire. Des centaines de pages dans lesquelles on peut plonger, n'importe où, n'importe quand, picorant quelques réflexions, observations, de-ci de-là, reposant le livre pour le reprendre le lendemain ou quelques jours plus tard pour à nouveau butiner au hasard.

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  • Un journal est ce qu'il y a de plus éphémère. A la pointe de l'actualité aujourd'hui, obsolète demain. Il n'en est pas de même pour un journal d'écrivain qui, au-delà du fait quotidien, nous apporte un plaisir, nous offre une leçon, nous enrichit d'une réflexion... D'autant que Jules Renard n'a...
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    Un journal est ce qu'il y a de plus éphémère. A la pointe de l'actualité aujourd'hui, obsolète demain. Il n'en est pas de même pour un journal d'écrivain qui, au-delà du fait quotidien, nous apporte un plaisir, nous offre une leçon, nous enrichit d'une réflexion... D'autant que Jules Renard n'a pas imaginé son journal comme une compilation d'écrits déjà publiés, ni comme un journal intime sur les mouvements de son humeur. A la lecture de son journal, qui est un vrai chef-d'oeuvre littéraire, jamais il ne se montre comme un auteur impudique tout émerveillé de son égo qui livrerait le fond de son âme. Bien au contraire, les pages de ce Journal montrent un homme qui doute, qui souvent se replie sur lui-même. Pas de romantisme ni de lyrisme dans ses écrits ; l'auteur a la dent dure et l'intransigeance des désabusés. Son style est celui d'un bourgeois de la fin du XIXème siècle, économe et lucide, elliptique et concis, ironique et sans illusion. Son écriture quasi quotidienne mêle "choses vues" et réflexions profondes, philosophiques parfois. Homme de son temps, ancré dans son époque, il fréquente le Tout-Paris des gens connus : Claudel, Toulouse-Lautrec, Guitry, Tristan Bernard ou Jaurès... On le suit dans ses rencontres, ses amitiés, sa vie dans un milieu parisien si brillant qui pourtant ne l'éblouit jamais. Il sait garder ses distances et c'est ce qui donne à son Journal cette profondeur qui distingue le simple document ou reportage de l'oeuvre littéraire. Ce Journal a bien été voulu et conçu comme tel, non comme un carnet de notes pour plus tard mais bien comme une oeuvre entière et complète en soi. En filigrane, on perçoit aussi tout ce qui relève de l'intime, si pudiquement effleuré. Jules Renard reste un pessimiste, profondément marqué par sa famille, une mère si dure et si peu aimante, le suicide de son père. La mort parcourt à pas feutrés ce Journal, jusqu'aux derniers mots écrits quelques semaines avant sa mort, le 6 avril : "...comme quand j'étais Poil de Carotte." L'écrivain a retrouvé son enfance. Il meurt le 22 mai 1910. Et parmi toutes les perles qu'il nous laisse dans ce Journal, s'il n'y en a qu'une à retenir, que ce soit celle-ci : "Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux."

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