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Depuis Seven (1995), son deuxième long-métrage, David Fincher fait figure d'auteur culte auprès du grand public et suscite l'intérêt d'une frange de plus en plus importante de cinéphiles, que la suite de sa filmographie n'a cessé d'élargir (Zodiac en 2007, L'étrange histoire de Benjamin Button en 2008).
Dans son oeuvre déjà conséquente, la fiction repose essentiellement sur une distorsion du réel enclenchée par le désir d'un personnage : le vrai découle du faux et cet effet-miroir nous dévoile la nature trompeuse des apparences, au sein d'un monde voué à l'illusion et à la duplicité. Toutefois, la véritable énigme est d'abord humaine : elle s'incarne exemplairement en Tyler Durden dans Fight Club (1999), en Mark Zukerberg dans The Social Network (2010), ou en Lisbeth Salander dans Millenium (2011), et c'est leur opacité existentielle que le cinéaste tente de percer, par le biais d'images qui ne sont que des traces d'existence. De ce point de vue, le travail de Fincher entretient un rapport étroit avec l'oeuvre d'Orson Welles, comme en témoigne également ce geste qui consiste à revisiter et à réinvestir la forme puzzle à l'aune de son actualité numérique.
A l'heure où l'on parle d'un remake du Vingt mille lieues sous les mers de Richard Fleischer, d'une possible adaptation du fameux comic book de Charles Burns, BlackHole, ou des deux autres épisodes de la série Millenium de Stieg Larsson, la Revue Eclipses consacre son volume 51 à David Fincher, à la fois héritier de la tradition des grands studios et ouvert sur l'avenir.
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