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Camera obscura

Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard
  • Date de parution :
  • Editeur : Julliard
  • EAN : 9782260056249
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Un matin, un photographe militaire voit arriver, à l'hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d'autres, et d'autres encore. Au fil des clichés réglementaires qu'il est chargé de prendre, il observe, caché derrière son appareil photo, son pays s'abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui... Voir plus

Un matin, un photographe militaire voit arriver, à l'hôpital où il travaille, quatre corps torturés. Puis d'autres, et d'autres encore. Au fil des clichés réglementaires qu'il est chargé de prendre, il observe, caché derrière son appareil photo, son pays s'abîmer dans la terreur. Peu à peu, lui qui n'a jamais remis en cause l'ordre établi se pose des questions. Mais se poser des questions, ce n'est pas prudent.
Avec une justesse troublante, ce roman raconte le cheminement saisissant d'un homme qui ose tourner le dos à son éducation et au régime qui a façonné sa vie. De sa discrétion, presque lâche, à sa colère et à son courage insensé, il dit comment il parvient à vaincre la folie qui le menace et à se dresser contre la barbarie.

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Articles (3)

Avis (17)

  • Il est marié avec bonheur avec Ania, est le père aimant de Najma et Jamil, vit dans un pays qui ne sera jamais nommé mais que l'on imagine aisément comme étant la Syrie de Bashar El Assad pendant la guerre civile
    Il a un étrange métier. Il est photographe légiste de la police militaire...
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    Il est marié avec bonheur avec Ania, est le père aimant de Najma et Jamil, vit dans un pays qui ne sera jamais nommé mais que l'on imagine aisément comme étant la Syrie de Bashar El Assad pendant la guerre civile
    Il a un étrange métier. Il est photographe légiste de la police militaire syrienne. Son travail consiste en photographier et enregistrer les cadavres qui sont entreposé à la morgue de l’hôpital militaire dans lequel il travaille. Routine pas très agréable, mais routine quand même.

    Pourtant, le matin où il découvre plusieurs cadavres de jeunes gens à photographier, il s'interroge. Jeunes, martyrisé, torturés, en partie cachés, aux noms effacés, à la vie soustraite au monde, comme s'ils n'avaient jamais existé.
    Alors il se pose des questions. Et protégé derrière la lentille de son appareil photo, il clique, une deux, trois photos pour se souvenir, garder en mémoire ceux qui furent et n'existent plus.
    Pourquoi, il ne le sait pas encore, mais il sait au plus profond de lui qu'il n'a pas le choix, qu'il est peut-être le seul témoin de la fin de ces existences bien trop courtes, existences qu'il faut rappeler au monde, pour ne pas les oublier.
    Et chaque nouveau matin apporte son lot de corps, jeunes, suppliciés, torturés, à effacer de toute urgence mais à photographier malgré tout. Silence oppressant des autorités, sens du devoir impliquant un risque important pour le narrateur, son choix est vite fait, il n'a d'ailleurs pas le choix prendre en photo, trouver les noms de tous ces morts, témoigner, pour qu'un jour, peut-être, la vérité sorte enfin. Pour les familles, pour le combat, pour la vie.

    Mais la tâche est compliquée, il est observé, traqué, par ses supérieurs, puisqu'il ne faut pas que la moindre information puisse fuiter, il ne faut pas que le monde sache.
    Difficile de prendre position, continuer, faire savoir, prendre en photo et témoigner à l'extérieur au péril de sa propre vie et de celle de sa famille ? Quel choix s'offre à lui, quel destin l'attend, lui, sa femme, ses enfants.

    Difficile de prendre position, continuer, faire savoir, prendre en photo et témoigner à l'extérieur au péril de sa propre vie et de celle de sa famille ? Quel choix s'offre à lui, quel destin l'attend, lui, sa femme, ses enfants.
    C'est ce que le lecteur assis confortablement dans son fauteuil va découvrir ces autres mondes qui frappent à nos portes mais que nous ne voyons que d'un œil, protégés que nous sommes par nos démocraties certes pas toujours optimums mais où la liberté de penser, de dire et d'agir existe.
    Un roman émouvant, et ce d'autant plus que le narrateur existe et vécu ce qui nous est exposé ici. Il est inspiré de la véritable histoire d'un photographe Syrien qui vit aujourd'hui en Europe sous le nom de César.

    https://domiclire.wordpress.com/2024/04/25/camera-obscura-gwenaelle-lenoir/

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  • « Ma mère m’avait dit que l’amour vit dans la lune mais que l’amoureux doit en descendre, alors j’avais accepté l’hôpital et les morts. »

    Habituellement, les livres qui parlent de mort, ça me fascine. Lorsqu’ils assaillent leurs personnages et leur font traverser des chagrins indélébiles. À...
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    « Ma mère m’avait dit que l’amour vit dans la lune mais que l’amoureux doit en descendre, alors j’avais accepté l’hôpital et les morts. »

    Habituellement, les livres qui parlent de mort, ça me fascine. Lorsqu’ils assaillent leurs personnages et leur font traverser des chagrins indélébiles. À mes yeux, c’est ça qui créé l’étincelle d’un récit.

    Or, il n’y avait pas une once de cette beauté dans celui de Gwenaëlle Lenoir. Au milieu des horreurs perpétrées par un régime autoritaire, un photographe légiste fait face à l’inhumanité.

    On ne peut pas parler d’étincelle, ici. Chaque chapitre pèse une tonne, à juste titre : ce photographe existe, et vit caché quelque part en Europe.

    Gwenaëlle Lenoir y dépeint un rituel réglementaire : enfiler sa blouse, prendre des photos de chaque corps, les déposer sur l’ordinateur, puis les envoyer au bureau des décès. Pendant ce temps, les corps s’empilent sur le carrelage froid.

    « Je sais qu’ils sont déjà là, par terre. Ils arrivent avant que je ne quitte la maison. Ils sont morts avant que je ne me réveille auprès d’Ania. »

    Si cette routine traîne parfois en longueur, elle expose surtout le climat de tension qui règne sous l’objectif du narrateur. Les fantômes de ces corps l’oppressent, alors que c’est l’oppression elle-même qui les a tué. L’effroi s’installe, lui brûle les doigts, aussitôt qu’il passe la porte de l’hôpital, et jusque dans ses draps.

    « Je ne parle pas des morts à Ania. Je les ramène pourtant à la maison, soir après soir. Au début, j’ai essayé de les semer. J’ai pris des chemins détournés pour rentrer. Mais ils m’ont suivi. »

    L’autrice raconte le combat intime d’un homme qui risque sa vie pour montrer l’indicible. Et si le ton du récit m’a paru d’une neutralité déconcertante, il reflète le silence qui pèse sur les épaules du narrateur, premier témoin de l’horreur. Parce qu’au fond de sa sacoche, et dans les ruelles parallèles à l’hôpital, il mène une révolution silencieuse pour, peut-être un jour, hurler la vérité au monde entier.

    « Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues, il y a des décennies. »

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  • Ce héros n’a pas de nom. Il est connu sous le pseudonyme de César pour protéger les siens. Et ce roman s’inspire de sa vie.

    Photographe légiste dans un hôpital, notre héros suit une routine qu’il faut sans accroc. Étroitement surveillé par Salim et Tony, il immortalise les accidentés du...
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    Ce héros n’a pas de nom. Il est connu sous le pseudonyme de César pour protéger les siens. Et ce roman s’inspire de sa vie.

    Photographe légiste dans un hôpital, notre héros suit une routine qu’il faut sans accroc. Étroitement surveillé par Salim et Tony, il immortalise les accidentés du quotidien qui peu à peu se muent en suppliciés. Faisant mine de croire les mensonges qui noircissent les fiches médicales, il prend les clichés des victimes de plus en plus nombreuses sans poser de questions, impassible de façade alors qu’à l’intérieur bouillonnent sa rage et son dégoût. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’efface pas les clichés de sa carte mémoire ? Preuves accablantes des massacres perpétués dans l’ombre, ces photos signeront aussi son arrêt de mort s’il se fait prendre.

    Ce roman à la fois sobre et puissant nous plonge immédiatement dans l’atmosphère suffocante d’un régime où la terreur est légion, où chacun peut être épié, soupçonné, dénoncé par un ami, un voisin, un collègue. C’ est l’histoire d’un réveil, d’un sentiment d’injustice qui se transforme peu à peu en ouragan de courage. Quand ne rien dire, ne rien voir, ne rien faire implique se perdre totalement en tant qu’être humain, il ne reste qu’un choix : faire acte de résistance avec les moyens que l’on a.
    Gwenaelle Lenoir, journaliste indépendante, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, nous livre une lecture intense, éprouvante et pourtant d’une extrême fluidité. Dans une économie de mots et de pages, elle nous fait ressentir chaque pulsation du cœur de cet homme qui, au péril de sa vie, a documenté les tortures. Pour faire la lumière sur le vrai visage du régime Syrien, pour redonner un nom aux victimes, pour offrir la vérité aux familles. Et au monde entier.

    Une lecture marquante de ce Prix Orange du Livre.

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  • Roman choc.
    Le narrateur est un photographe légiste dans un des pays du croissant fertile jamais nommé.
    Des jeunes arrivent à la morgue par dizaine, torturés, défigurés et le photographe doit photographier sans réagir juste exécuter...
    Le combat silencieux d'un homme dans un pays où il semble...
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    Roman choc.
    Le narrateur est un photographe légiste dans un des pays du croissant fertile jamais nommé.
    Des jeunes arrivent à la morgue par dizaine, torturés, défigurés et le photographe doit photographier sans réagir juste exécuter...
    Le combat silencieux d'un homme dans un pays où il semble dangereux de montrer sa désapprobation. Gwenaëlle Lenoir nous décrit le parcours d'un homme qui brave les interdits au péril de sa vie. Une belle écriture et une histoire marquante.

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  • Un livre court mais ce qui est dit est amplement suffisant pour comprendre l'horreur de ce que voit le photographe. Dans un rythme soutenu, on découvre nous aussi la situation de ce pays en guerre, la barbarie et la terreur. L'autrice emploie un style direct et précis qui nous plonge tout de...
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    Un livre court mais ce qui est dit est amplement suffisant pour comprendre l'horreur de ce que voit le photographe. Dans un rythme soutenu, on découvre nous aussi la situation de ce pays en guerre, la barbarie et la terreur. L'autrice emploie un style direct et précis qui nous plonge tout de suite dans l'ambiance, sans artifices. Une belle claque que ce roman qui nous montre la réalité de la guerre en Syrie sous le régime de Bachar el-Asad.
    #NetGAlley

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  • Un premier roman basé sur des faits réels. L’histoire d’un homme, photographe militaire, dont la mission consiste à photographier les morts qui arrivent dans l’hôpital dans lequel il est affecté. Ces morts vont arriver de plus en plus nombreux, de plus en plus abimés, torturés.
    Ce roman est...
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    Un premier roman basé sur des faits réels. L’histoire d’un homme, photographe militaire, dont la mission consiste à photographier les morts qui arrivent dans l’hôpital dans lequel il est affecté. Ces morts vont arriver de plus en plus nombreux, de plus en plus abimés, torturés.
    Ce roman est l’histoire du cheminement de la pensée de cet homme qui va, derrière son appareil, ouvrir les yeux, de plus en plus grands, et va devoir choisir de se taire ou de changer de camp. C’est l’histoire du poids d’une certaine culpabilité, d’une lâcheté imposée pour protéger sa famille.
    J’ai été fortement secouée par cette lecture qui a su réveiller ma sensibilité, m’a obligée à regarder ce qui se passe loin de nos frontières, les atrocités commises dans des pays au nom d’une religion ou de convictions politiques ; elle nous aide à comprendre qui sont les réfugiés qui cherchent à tout prix à entrer en Europe.
    Un roman fort, dérangeant, mené à un rythme suffisamment lent pour en être totalement imprégné.

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  • Au départ, ce ne sont que 4 corps de plus : des corps d’hommes morts par accident dont un qui est tombé du 6ème étage, un autre mort après blessures à l’arme blanche et objet contendant. Enfin, ça, c’est ce qu’on a dit à ce photographe qui travaille dans cet hôpital militaire. Il prend en photo...
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    Au départ, ce ne sont que 4 corps de plus : des corps d’hommes morts par accident dont un qui est tombé du 6ème étage, un autre mort après blessures à l’arme blanche et objet contendant. Enfin, ça, c’est ce qu’on a dit à ce photographe qui travaille dans cet hôpital militaire. Il prend en photo les morts pour l’État, pour garder une « trace ». Rapidement, il se pose des questions, mais dans le pays où il vit, il ne faut pas se poser de question. C’est dangereux.

    Ce matin-là, en prenant ces photos, il sent bien que ces corps ont quelque chose de particulier : son assistant semble tendu, son supérieur le suit de très près et l’accompagne même à la morgue pour le surveiller.

    Ce corps, celui qui est mort du 6ème étage va être celui qui va hanter ce photographe et dont il va se souvenir longtemps.

    Rapidement, les corps vont se succéder, se multiplier, à tel point que la précaution de ranger ces corps dans des « tiroirs » jusqu’au 4 premiers corps ne va plus être observée : rapidement, les corps vont être alignés par terre, tête-bêche. Et l’horreur s’accumule.

    En tant que lectrice, en lisant la 4ème de couverture, j’ai eu une curiosité mal placée. L’autrice nous « préserve » en ne nous détaillant pas ce que voit le photographe. Malgré tout, les seuls éléments qui nous sont donnés sont absolument atroces. le lecteur est un peu laissé à sa propre imagination en essayant de combler ce que l’on ne voit pas. Personnellement, je n’ai pas eu envie d’en savoir plus parce que c’était déjà assez horrible comme ça. D’ailleurs, au fur et à mesure de la lecture, on a des descriptions rapides mais de plus en plus glauques. le livre est court mais il faut s’accrocher pour continuer. J’ai entrecoupé ma lecture en plusieurs fois d’ailleurs.

    L’autrice ne nous dit pas dans quel pays nous sommes mais on se fait une petite idée quand même. La pression constante que vit notre photographe est angoissante. On est comme dans un huis-clos, où le photographe s’interdit de réagir face à l’horreur, de donner ne serait-ce qu’un début d’opinion, se pose des questions sur son entourage jusqu’à son concierge qui commence à le regarder bizarrement. le narrateur devient comme paranoïaque : que penser des regards suspicieux, des non-dits, les manifestations envers le pouvoir.

    C’est le genre de roman que l’on n’oublie pas. L’angoisse du narrateur est contagieuse en tournant les pages. Comme je l’indiquais plus haut, la lecture est longue, voire très longue, en découvrant cet univers angoissant et atroce. A découvrir mais en étant averti.

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  • "Camera obscura" de Gwenaelle Lenoir est un roman poignant, bouleversant qui nous plonge au coeur de l'horreur de la guerre et de la torture. Ce roman, c'est l'histoire de "César", photographe syrien confronté aux atrocités du régime de Bachar El Assad. L'autrice, nous dépeint un homme qui, peu...
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    "Camera obscura" de Gwenaelle Lenoir est un roman poignant, bouleversant qui nous plonge au coeur de l'horreur de la guerre et de la torture. Ce roman, c'est l'histoire de "César", photographe syrien confronté aux atrocités du régime de Bachar El Assad. L'autrice, nous dépeint un homme qui, peu à peu, remet en question les valeurs et l'ordre établi auxquels il avait toujours adhéré.

    Au fil des clichés qu'il capture, ce photographe assiste impuissant à la déchéance de son pays, ravagé par la terreur. Son cheminement intérieur, de la simple observation à la prise de conscience et à la révolte, est remarquablement décrit. On est touché par sa transformation, de la discrétion presque lâche à la colère et au courage insensé. le choix de la narration à la première personne nous permet de nous plonger profondément dans l'esprit tourmenté de ce photographe courageux malgré lui. On ressent sa peur, son stress et ses tourments à chaque page, et on ne peut s'empêcher d'être oppressé par l'ambiance tendue du récit.

    "Camera obscura" est un roman court, bouleversant, percutant. Un hommage poignant à ceux qui osent braver l'horreur pour défendre la dignité humaine. Un roman à lire absolument!

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