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Gwenaelle Lenoir

Gwenaelle Lenoir
Spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, du monde arabe et de l’Afrique orientale, Gwenaëlle Lenoir est journaliste indépendante.

Articles en lien avec Gwenaelle Lenoir (1)

Avis sur cet auteur (17)

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Dominique Sudre sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    Il est marié avec bonheur avec Ania, est le père aimant de Najma et Jamil, vit dans un pays qui ne sera jamais nommé mais que l'on imagine aisément comme étant la Syrie de Bashar El Assad pendant la guerre civile
    Il a un étrange métier. Il est photographe légiste de la police militaire...
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    Il est marié avec bonheur avec Ania, est le père aimant de Najma et Jamil, vit dans un pays qui ne sera jamais nommé mais que l'on imagine aisément comme étant la Syrie de Bashar El Assad pendant la guerre civile
    Il a un étrange métier. Il est photographe légiste de la police militaire syrienne. Son travail consiste en photographier et enregistrer les cadavres qui sont entreposé à la morgue de l’hôpital militaire dans lequel il travaille. Routine pas très agréable, mais routine quand même.

    Pourtant, le matin où il découvre plusieurs cadavres de jeunes gens à photographier, il s'interroge. Jeunes, martyrisé, torturés, en partie cachés, aux noms effacés, à la vie soustraite au monde, comme s'ils n'avaient jamais existé.
    Alors il se pose des questions. Et protégé derrière la lentille de son appareil photo, il clique, une deux, trois photos pour se souvenir, garder en mémoire ceux qui furent et n'existent plus.
    Pourquoi, il ne le sait pas encore, mais il sait au plus profond de lui qu'il n'a pas le choix, qu'il est peut-être le seul témoin de la fin de ces existences bien trop courtes, existences qu'il faut rappeler au monde, pour ne pas les oublier.
    Et chaque nouveau matin apporte son lot de corps, jeunes, suppliciés, torturés, à effacer de toute urgence mais à photographier malgré tout. Silence oppressant des autorités, sens du devoir impliquant un risque important pour le narrateur, son choix est vite fait, il n'a d'ailleurs pas le choix prendre en photo, trouver les noms de tous ces morts, témoigner, pour qu'un jour, peut-être, la vérité sorte enfin. Pour les familles, pour le combat, pour la vie.

    Mais la tâche est compliquée, il est observé, traqué, par ses supérieurs, puisqu'il ne faut pas que la moindre information puisse fuiter, il ne faut pas que le monde sache.
    Difficile de prendre position, continuer, faire savoir, prendre en photo et témoigner à l'extérieur au péril de sa propre vie et de celle de sa famille ? Quel choix s'offre à lui, quel destin l'attend, lui, sa femme, ses enfants.

    Difficile de prendre position, continuer, faire savoir, prendre en photo et témoigner à l'extérieur au péril de sa propre vie et de celle de sa famille ? Quel choix s'offre à lui, quel destin l'attend, lui, sa femme, ses enfants.
    C'est ce que le lecteur assis confortablement dans son fauteuil va découvrir ces autres mondes qui frappent à nos portes mais que nous ne voyons que d'un œil, protégés que nous sommes par nos démocraties certes pas toujours optimums mais où la liberté de penser, de dire et d'agir existe.
    Un roman émouvant, et ce d'autant plus que le narrateur existe et vécu ce qui nous est exposé ici. Il est inspiré de la véritable histoire d'un photographe Syrien qui vit aujourd'hui en Europe sous le nom de César.

    https://domiclire.wordpress.com/2024/04/25/camera-obscura-gwenaelle-lenoir/

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Lauryp sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    « Ma mère m’avait dit que l’amour vit dans la lune mais que l’amoureux doit en descendre, alors j’avais accepté l’hôpital et les morts. »

    Habituellement, les livres qui parlent de mort, ça me fascine. Lorsqu’ils assaillent leurs personnages et leur font traverser des chagrins indélébiles. À...
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    « Ma mère m’avait dit que l’amour vit dans la lune mais que l’amoureux doit en descendre, alors j’avais accepté l’hôpital et les morts. »

    Habituellement, les livres qui parlent de mort, ça me fascine. Lorsqu’ils assaillent leurs personnages et leur font traverser des chagrins indélébiles. À mes yeux, c’est ça qui créé l’étincelle d’un récit.

    Or, il n’y avait pas une once de cette beauté dans celui de Gwenaëlle Lenoir. Au milieu des horreurs perpétrées par un régime autoritaire, un photographe légiste fait face à l’inhumanité.

    On ne peut pas parler d’étincelle, ici. Chaque chapitre pèse une tonne, à juste titre : ce photographe existe, et vit caché quelque part en Europe.

    Gwenaëlle Lenoir y dépeint un rituel réglementaire : enfiler sa blouse, prendre des photos de chaque corps, les déposer sur l’ordinateur, puis les envoyer au bureau des décès. Pendant ce temps, les corps s’empilent sur le carrelage froid.

    « Je sais qu’ils sont déjà là, par terre. Ils arrivent avant que je ne quitte la maison. Ils sont morts avant que je ne me réveille auprès d’Ania. »

    Si cette routine traîne parfois en longueur, elle expose surtout le climat de tension qui règne sous l’objectif du narrateur. Les fantômes de ces corps l’oppressent, alors que c’est l’oppression elle-même qui les a tué. L’effroi s’installe, lui brûle les doigts, aussitôt qu’il passe la porte de l’hôpital, et jusque dans ses draps.

    « Je ne parle pas des morts à Ania. Je les ramène pourtant à la maison, soir après soir. Au début, j’ai essayé de les semer. J’ai pris des chemins détournés pour rentrer. Mais ils m’ont suivi. »

    L’autrice raconte le combat intime d’un homme qui risque sa vie pour montrer l’indicible. Et si le ton du récit m’a paru d’une neutralité déconcertante, il reflète le silence qui pèse sur les épaules du narrateur, premier témoin de l’horreur. Parce qu’au fond de sa sacoche, et dans les ruelles parallèles à l’hôpital, il mène une révolution silencieuse pour, peut-être un jour, hurler la vérité au monde entier.

    « Il faut que les morts parlent parce que nous, les vivants, nous ne pouvons pas parler. Ils ont cousu nos lèvres et arraché nos langues, il y a des décennies. »

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Little Lecteur sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    Ce héros n’a pas de nom. Il est connu sous le pseudonyme de César pour protéger les siens. Et ce roman s’inspire de sa vie.

    Photographe légiste dans un hôpital, notre héros suit une routine qu’il faut sans accroc. Étroitement surveillé par Salim et Tony, il immortalise les accidentés du...
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    Ce héros n’a pas de nom. Il est connu sous le pseudonyme de César pour protéger les siens. Et ce roman s’inspire de sa vie.

    Photographe légiste dans un hôpital, notre héros suit une routine qu’il faut sans accroc. Étroitement surveillé par Salim et Tony, il immortalise les accidentés du quotidien qui peu à peu se muent en suppliciés. Faisant mine de croire les mensonges qui noircissent les fiches médicales, il prend les clichés des victimes de plus en plus nombreuses sans poser de questions, impassible de façade alors qu’à l’intérieur bouillonnent sa rage et son dégoût. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’efface pas les clichés de sa carte mémoire ? Preuves accablantes des massacres perpétués dans l’ombre, ces photos signeront aussi son arrêt de mort s’il se fait prendre.

    Ce roman à la fois sobre et puissant nous plonge immédiatement dans l’atmosphère suffocante d’un régime où la terreur est légion, où chacun peut être épié, soupçonné, dénoncé par un ami, un voisin, un collègue. C’ est l’histoire d’un réveil, d’un sentiment d’injustice qui se transforme peu à peu en ouragan de courage. Quand ne rien dire, ne rien voir, ne rien faire implique se perdre totalement en tant qu’être humain, il ne reste qu’un choix : faire acte de résistance avec les moyens que l’on a.
    Gwenaelle Lenoir, journaliste indépendante, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, nous livre une lecture intense, éprouvante et pourtant d’une extrême fluidité. Dans une économie de mots et de pages, elle nous fait ressentir chaque pulsation du cœur de cet homme qui, au péril de sa vie, a documenté les tortures. Pour faire la lumière sur le vrai visage du régime Syrien, pour redonner un nom aux victimes, pour offrir la vérité aux familles. Et au monde entier.

    Une lecture marquante de ce Prix Orange du Livre.

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    Couverture du livre « Camera obscura » de Gwenaelle Lenoir aux éditions Julliard

    Sophie Wag sur Camera obscura de Gwenaelle Lenoir

    Roman choc.
    Le narrateur est un photographe légiste dans un des pays du croissant fertile jamais nommé.
    Des jeunes arrivent à la morgue par dizaine, torturés, défigurés et le photographe doit photographier sans réagir juste exécuter...
    Le combat silencieux d'un homme dans un pays où il semble...
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    Roman choc.
    Le narrateur est un photographe légiste dans un des pays du croissant fertile jamais nommé.
    Des jeunes arrivent à la morgue par dizaine, torturés, défigurés et le photographe doit photographier sans réagir juste exécuter...
    Le combat silencieux d'un homme dans un pays où il semble dangereux de montrer sa désapprobation. Gwenaëlle Lenoir nous décrit le parcours d'un homme qui brave les interdits au péril de sa vie. Une belle écriture et une histoire marquante.

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