Un titre qui nous plonge dans une analyse linguistique et spirituelle.
Un titre qui nous plonge dans une analyse linguistique et spirituelle.
Un très beau roman, intimiste, tendre avec un côté légèrement suranné qui m'a laissée littéralement sous le charme. Nous sommes dans les années 70, la narratrice est une jeune femme de 18 ans, comédienne qui débute sa carrière au théâtre auprès des plus grands. Après une représentation, un bel homme bien plus âgé se présente et c'est le début d'une histoire d'amour passionnée et passionnante. Alors même si son nom n'est pas prononcé, ce qui donne la part belle au mystère, nous serons nombreux à reconnaître ce beau brun sur la couverture, ce grand artiste dont je redécouvre les textes et la voix chaude. Au fil des pages nous allons de rendez-vous en rendez-vous dans une relation qui se veut légère et sans engagement et qui pourtant est vécue avec intensité. Un roman où la poésie, l'esprit de révolte et la beauté des morceaux choisis redonnent vie à ce grand artiste. Le texte contient un nombre incroyable de références, certaines ont fait écho et d'autres me sont restées plus obscures. Pourtant comment ne pas voyager dans le temps avec notre héroïne en imaginant des rencontres avec Simone de Beauvoir, Prévert ou Cocteau. Cela m'a rappelé mon adolescence, au temps où l'Officiel des spectacles en main, moi aussi, j'allais au Théâtre de l'Atelier. J'attendais les comédiens en espérant un autographe. J'ai pu ainsi rencontrer Jean Marais, Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, c'est cette atmosphère qui m'est revenue du temps passé en lisant Au long des jours. J'ai pensé que ce roman flirtait beaucoup avec l'auto biographie et cela apporte quelque chose de touchant et de vrai. Les pages se sont tournées toutes seules et la fin est arrivée bien trop vite. Cette lecture m'a rendue nostalgique d'une époque à jamais révolue et que l'on peut retrouver le temps d'un roman de Nathalie Rheims. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2023/01/06/39768408.html
«La main dans la main, par les rues nous irons»
Dans son nouveau roman, Nathalie Rheims raconte sa rencontre avec Marcel Mouloudji et leur liaison à la fin des années 1970. L'occasion de revivre cette période intense et de rendre hommage à un artiste aussi talentueux que tourmenté.
Il arrive que certains textes s'imposent d'eux-mêmes, comme portés par une impérieuse nécessité. Nathalie Rheims travaillait sur un roman lorsqu'elle a ressenti comme une évidence le besoin de poursuivre l'exploration de sa vie. Après avoir raconté son initiation amoureuse à 14 ans avec un homme mur dans Place Colette – qu'aucun éditeur ne pourrait publier aujourd’hui sans s'exposer au lynchage – elle se devait de raconter sa liaison avec Marcel Mouloudji.
C'est dans sa loge qu'elle rencontre le chanteur, dont jamais elle n'écrira le nom. Accompagné d'un ami, il était venu féliciter la jeune comédienne de 18 ans pour sa prestation aux côtés de Maria Casarès dans La Mante polaire. «Il me tendit la main, et me dit qu’il avait beaucoup aimé le spectacle. Que ma présence l’avait à la fois ému et impressionné. Je n’en revenais pas d’entendre ces mots, si gentils, manifestement sincères, et remplis d’une douceur insaisissable.»
Après avoir réussi le concours d'entrée au Conservatoire, et réussi ainsi à quitter le milieu scolaire qu'elle détestait, elle était parvenue à décrocher ce rôle, sorte de bréviaire pour la gloire.
Elle avoue à son admirateur qu'elle adore ses chansons, que «Faut vivre» est sa préférée, et lui promet qu'elle viendrait assister à son tour de chant à la villa d'Este. Mais elle sait déjà qu'un coup de foudre vient de tonner, malgré leurs 35 ans d'écart.
C'est après ce spectacle, en novembre 1977, qu'ils déambulent dans Paris, se racontent leurs vies respectives, se prennent la main et finissent par s'embrasser.
Commence alors pour l'amoureuse une exploration intensive de la vie et de l'œuvre de cet artiste aux talents multiples. Elle se plonge dans ses livres, écoute tous ses disques, découvre son enfance difficile auprès d'une mère qui finira internée en asile psychiatrique. À 12 ans, il rencontre Jean-Louis Barrault et fait ses débuts sur scène. Au fil des rencontres, il va alors toucher non seulement au théâtre, mais aussi au cinéma, à la peinture, à la littérature et à la chanson. Au moment où commence sa relation avec la narratrice, il vient de perdre ses trois pères adoptifs: «Raymond Queneau, son protecteur chez Gallimard, était parti le premier, le 25 octobre 1976, Marcel Duhamel, son protecteur dans la vie, ne tarda pas à le suivre, le 6 mars 1977, et enfin Jacques Prévert, son ultime père, le 11 avril 1977».
Prévert et le groupe Octobre qu'il fréquenta longtemps avant d'être admis au sein du clan Sartre, de faire corriger ses textes par Simone de Beauvoir.
L'occasion pour le lecteur de constater alors combien Paris comptait de talents et combien les arts se nourrissaient les uns des autres. C'est aussi à cette source que la jeune comédienne, passionnée par la chanson française, vient s'abreuver. Même s'il n'a rien d'un pygmalion, le nouvel homme de sa vie est riche d'une belle expérience, a connu bien des hauts, mais aussi des bas et avance dans la vie avec le regard vif, mais teinté de mélancolie. Il sait combien sa liaison est fragile, qu'il doit composer avec une femme jalouse et qu'il ne peut offrir un avenir à sa nouvelle conquête.
Il ne reste désormais qu'à profiter des quelques rencontres furtives. Il ne reste que l'amour. Intense et sincère, même s'il n'est vécu que par brèves séquences.
Nathalie Rheims raconte cet épisode de sa vie avec la fraîcheur de ce moment. Sa plume est vive, plein d'allégresse. Elle nous fait partager ses découvertes en plongeant dans la vie et l'œuvre de Mouloudji comme dans une folle farandole. Et c'est avec ce même bonheur qu'on se laisse entraîner avec elle.
https://urlz.fr/kWMX
Voici le témoignage consécutif à un rein qui ne veut plus fonctionner ; la maladie génétique qui touche les femmes de la famille vient une nouvelle fois de frapper.
Des soins intensifs en réanimation, un long combat s'engage et les souvenirs affluent ; l'abandon d'une mère, l'absence d'une soeur, la mort d'un frère, l'amour d'une grand-mère.
Un récit intime et émouvant.
Une plume élégante et délicate.
La narratrice est une autrice qui a cessé d’écrire et décidé de disparaître. Elle vit désormais dans la maison qu’elle avait achetée des années auparavant, dans un petit village normand en pays d’Auge. Elle se terre loin du monde auquel elle appartenait pourtant avec un certain bonheur. Son changement de vie fait suite à une hospitalisation qui a failli lui être fatale. Elle vit avec Paul, ce chien fidèle qui l’accompagne partout où elle va, y compris ce matin là lorsqu’elle trouve une Clio bleue bizarrement garée au bord de la route, personne à bord, clé bien visibles.
Une impulsion et elle rentre dans le véhicule, le fouille, y trouve un bracelet qu’elle emporte discrètement chez elle. Puis elle part déclarer cette étrange rencontre à la police locale. Ensuite, elle écoute dans le village ce qu’il peut bien se dire de cet incident. En parle-t-on sur les réseaux sociaux ? Sait-on à qui appartient cette voiture ? A-t-on retrouvé la femme disparue qui semble y être liée ?
A mesure de l’intrigue, on comprend peu à peu que cette femme à quasiment perdu la mémoire à la suite d’un fort traumatisme liée au harcèlement dont elle a été victime cinq ans plus tôt. Et les bribes lui reviennent, la douleur, la souffrance, la seule issue qu’elle trouve dans la fuite. Surtout au moment où le harceleur en question semble être de retour. Son seul salut est dans un désir d’écrire à nouveau, comme une catharsis qui pourrait l’aider à panser ses plaies et à raviver sa mémoire. Car elle le sait depuis toujours, l’imaginaire est bien pire que le réel. Le lecteur quant à lui se demande que viennent faire cette voiture, cette rencontre dans son histoire, dans sa recherche des souvenirs disparus. Et la question se pose de savoir si par des mots posés sur le papier elle pourrait enfin traverser le gouffre qui s’ouvre devant elle avec le retour de son harceleur.
L’autrice aborde ici le traumatisme liée au harcèlement quel qu’il soit.
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lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/10/21/danger-en-rive-nathalie-rheims/
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