Laurence Cossé, auteur, jurée du Prix Orange du Livre 2017
Après avoir établi une liste de vingt-huit romans le 21 mars, le jury du Prix Orange du Livre s'est réuni pour sélectionner les cinq romans finalistes. Retour sur des débats animés et consensuels ! L'équipe du Prix Orange du Livre remercie...
Laurence Cossé, auteur, jurée du Prix Orange du Livre 2017
Vous aviez envie de les lire, pas encore eu le temps ? Allez, c'est le moment...
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Dans les coulisses du jury
Ma meilleure amie, que je ne connaissais pas
Dans ce court roman Laurence Cossé raconte sa relation avec Sybil, de ses dix ans à sa mort. Une amitié très forte, mais aussi un portrait des femmes à la fin des années soixante. Et un parcours initiatique qui va virer au drame.
Comment se construit une relation? Comment se noue une amitié? Pourquoi finit-elle par s'étioler? Autant de questions qui hantent la narratrice au moment de raconter comment Sybil est entrée dans vie et y a occupé une place très importante. «C’est la sécurité affective dont j’ai le souvenir, la sécurité absolue nous baignant comme une mer chaude qui me fait appeler amour ce que nous avons partagé, Sybil et moi. Nous vivions là un privilège, une grâce que je ne pensais pas en ces termes mais dont toutes les fibres de mon être étaient sûres.»
De 10 à 14 ans, les deux amies vont s'entendre à merveille, au point même de voir leurs proches s'interroger sur cette complicité, cette proximité. En fait, c'est sur le plan intellectuel qu'elles se sont unies, échangeant leur savoir et leurs lectures. «Elle et moi, pendant des années, jour après jour nous avons parlé. Le cœur de notre amitié était là. Nous parlions avec délice, des heures.»
Des échanges qui vont les conduire à des études brillantes, mais aussi à un nouveau constat. Elles ne grandissent pas à la même vitesse, Sybil devenant une beauté qui faisait tourner les têtes alors que son amie avait tout du vilain petit canard. Mais surtout leurs différences qui les enrichissaient au début de leur relation, vont devenir des obstacles. La famille bourgeoise vise l’excellence et a les moyens de ses ambitions. On soigne sa tenue et son apparence, on fréquente la «bonne société» et on impose des règles strictes auxquelles Sybil ne songe pas à déroger. En revanche Laurence jouit de davantage de liberté. Mais ne peut s’empêcher de penser que cet hédonisme n’est pas choisi mais contraint, qu’il cache bien des lacunes.
En plaçant son récit durant cette période qui marque la fin de l’adolescence où se détermine les choix de vie, Laurence Cossé fait coup double. Elle nous livre les réflexions les plus intimes des deux jeunes filles, leurs interrogations et leurs aspirations et leur soif d’identité. Dans ce contexte les mères jouent un rôle primordial, que ce soit comme modèle ou comme repoussoir. Mais elle dresse aussi un panorama de la France à la fin des années soixante. Les questions féministes avaient alors une tout autre dimension. La femme qui travaillait faisait figure d’exception. Le compte en banque personnel n’est pas autorisé, pas plus que l’avortement. La pilule vient tout juste d’être légalisée.
Ajoutons-y un autre point fort, la construction du roman. Du roman initiatique on bascule dans la tragédie, de l’envie de vivre à la mort. Un contraste fort qui met en lumière toutes les facettes de cette relation, de la fascination au rejet. De l’enthousiasme à l’incompréhension. Il est alors fascinant de constater combien leurs cheminements respectifs s’inscrivent dans une trajectoire assez semblable, chacune restant enfermée dans un schéma bien difficile à dépasser.
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Lu en une après-midi, je me suis laissée emporter par ce petit roman.
Le contexte historique est un prétexte pour suivre Robin dans ses premiers pas dans la vie, dans ses questionnements, ses illusions et désillusions.
Derrière l'histoire d'amitié, de fraternité avec les cousins, de relation fusionnelle avec une mère, d'un amour imaginé, il y a une écriture ciselée, intense qui m'a portée.
J'ai vraiment aimé cette ambiance et cette lecture.
Palpitant et souvent drôle.
La grande arche est un livre à lire absolument pour toute personne travaillant à la Défense. Il est si étonnant de découvrir l'histoire de ce monument moderne.
Le livre de Laurence Cossé est très bien écrit, clair et passionnant. L'écriture journalistico-romanesque de Laurence Cossé magnifie l'histoire folle de la construction de ce symbolique bâtiment, et de son architecte (oublié) Johann Otto von Spreckelsen (dit Spreck).
Il s'agit d'une histoire politique (et idéologique) : celle de la démnstration du pouvoir par le bâti ; d'une histoire artistique : la volonté de l'architecte, la réalité du solide et les liens au pratique ; et enfin d'une histoire humaine aux conséquences dramatiques : incompréhensions culturelles, passage d'idée à réalité, conflits du quotidien...
Une enquête digne d'un thriller est offerte au lecteur : il ne peut arrêter sa lecture sans connaître tous les tenants et aboutissants de cette aventure surhumaine.
Vous n'aurez qu'une envie en fermant ce livre : se rendre aux pieds de l'arche, et prendre le temps de la voir.
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