Découvrez le petit village paisible de Saint-Allaire, dans les années 60 avec sa galerie de portraits et ses mystères...
Bird a 27 ans. Sa femme vient d’accoucher d’un enfant anormal.
Commence une longue fuite.
Fuir la situation.
Fuir ses responsabilités.
Se fuir soi-même.
Fuir pour aller jusqu’où ? En attendant quoi ?
Ce roman violent relate quelques jours dans la vie de Bird. Des jours essentiels, hallucinés. A côté de la vie, à côté de la ville, là où l’on se noie dans le désespoir.
J’ai eu quelques difficultés à entrer dans le rythme et l’univers du roman, et puis j’ai été captée et chavirée. Puissamment. Par le style, par les images, les mots, par les phrases coups de poing.
Kenzaburo Oe y dénonce la solitude de l’individu dans une société qui broie celui qui n’est pas conforme. Il célèbre la liberté d’oser être soi.
Un roman à la fois dépaysant et universel.
Un village isolé dans les montagnes japonaises. Des hommes rudes, pauvres, peu éduqués. Une vie quasi autarcique, quelques incursions dans la vallée, peu de contacts avec l'extérieur. Et au loin, la guerre. Une guerre qui va s'immiscer dans le quotidien de ces gens simples et ignorants en la personne d'un aviateur américain dont l'avion est tombé dans les montagnes. Un américain, oui, mais pas vraiment un ennemi. Un noir. Un animal. Enchaîné, jeté au fond d'une cave, observé, surveillé, puis finalement confié aux enfants, apprivoisé comme un animal domestique. Et la guerre s'éloigne à nouveau devant un quotidien embelli par cette présence exotique. Jusqu'au jour où les autorités prennent enfin une décision. Le prisonnier se rebelle, redevient l'ennemi à abattre.
C'est par la voix d'un des enfants que Kenzaburô Ôé raconte cette rencontre incongrue entre des montagnards japonais et un pilote américain noir. Leur premier noir. La frayeur, la curiosité, l'admiration, l'attachement. Le bonheur de posséder un si bel animal. Aucune communication n'est possible, ni même envisagée, mais des moments sont partagés, des liens se créent. Et pourtant...Quand l'ignorance, la bêtise, la folie s'en mêlent...Le noir s'est plié aux traitements imposés par les villageois, il a partagé les jeux des enfants, a accepté son statut d'animal de compagnie. Mais quand il résiste, c'est la mort qui l'attend. Comme une bête rétive et dangereuse qu'on abat quand elle se retourne contre son maître.
Court roman ou longue nouvelle, Gibier d'élevage est une dénonciation de la folie humaine, de la violence née de l'ignorance. Une lecture dérangeante mais nécessaire.
Dans ce très beau livre, Ôé Kenzaburo feint de reprendre pour l'achever son entreprise autobiographique. À travers une très riche réflexion sur le double, l'engagement politique et la création poétique, il nous livre un très grand roman.
Découvrez l'intégralité de mon avis dans une analyse développée sur mon blog :
https://viduite.wordpress.com/2017/03/03/adieu-mon-livre-kenzaburo-oe
Ecrit à a première personne du singulier, ce court récit nous plonge directement dans les pensées d'un petit branleur, au sens littéral du terme. Le narrateur, qui vient d'avoir dix-sept ans dans l'indifférence générale, nous fait partager son quotidien entre dégoût de soi et haine des autres ; une famille distante, des camarades de classe moqueurs et des professeurs condescendants : la vie n'est pas rose quand on est un "seventeen" solitaire. En manque cruel de reconnaissance, le narrateur (nous ne saurons jamais son nom) peine à trouver sa voie, jusqu'au jour où, après une énième humiliation publique, il assiste par hasard à un meeting d'extrême-droite qui va changer sa vie. Il ne fallait pas grand chose pour qu'il prenne cofinance en lui et sorte de sa spirale infernale d'auto-apitoiement, juste un peu d'écoute et d'intérêt... ce que sa famille et ses proches n'ont pas pu ou su lui donner, un groupuscule politique et son charismatique leader le feront.
« Certes, je suis un seventeen pitoyable et laid, mais le monde d’autrui m’a tout de même infligé un sort cruel, trop cruel. Maintenant je vais cesser de me raccrocher à leur monde réel en espérant y trouver un peu de bonté : j’en ai décidé ainsi, plongé dans un abîme de honte et d’épuisement [...] ».
Cette chronique adolescente est très bien écrite ; j'ai parfaitement ressenti le mal-être du narrateur tout au long de la première partie du récit, puis son basculement idéologique et la prise de conscience de sa force intérieure. Le contexte historique et politique qui apparaît en filigrane est également très intéressant : occupation américaine, forces de défense japonaises, montée des groupuscules politiques de gauche et de droite, le Japon des années 1960 connait de nombreux bouleversements et remises en question, à l'instar du jeune narrateur. Je n'ai qu'un seul gros regret concernant ce récit : l'insistance - lourde - de l'auteur sur les scènes d'onanisme ; le message est clair dès les premières lignes, je ne vois pas la peine de revenir sans cesse sur le sujet... à moins que ce ne soit révélateur des pensées qui obsèdent les adolescents de sexe masculin.
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