Cette semaine, Laure a choisi Francine pour partager sa lecture et son avis sur le livre Prête à tout de Joyce Maynard (Philippe Rey), pour le Club des Explorateurs de lecteurs.com
Alors que la canicule s'invite pour ce week-end prolongé du Labor Day, Henry accompagne sa mère pour faire quelques courses en prévision de la rentrée scolaire prochaine. C’est là que leur route va croiser celle de Franck, évadé de prison, qui les contraints à l’emmener et à le cacher chez eux. Durant ces jours passés ensemble, les vies de Franck, Henry et Adele vont être durablement transformées.
Joyce Maynard nous propose ici un livre fort, habité par trois personnages marqués par la vie et que leurs blessures vont rapprocher. Henry est un jeune garçon de 13 ans, solitaire. Il vit avec sa mère depuis le divorce de ses parents. Son père a refait sa vie, construit une nouvelle famille. Adele est un être perturbé, fragile, aux nombreuses fêlures. Quant à Franck, il a été emprisonné après la mort de sa compagne et de son fils, un drame dont il ne se remet pas.
Raconté du point de vue d’Henry vingt-ans après les faits, le récit se déroule quasiment en huis clos, dans la maison d’Adele et Henry où Franck les retient. Mais ce preneur d’otage s’avère être un homme au grand cœur qui va apprendre à Henry à jouer au baseball, faire les réparations nécessaires dans la maison et leur préparer de fabuleuses recettes, dont une mémorable tarte aux pêches.
Et alors qu’une histoire d’amour naît entre Adele et Franck, Henry en vient bientôt à penser qu’ils envisagent de fuir en l’abandonnant derrière eux. Une mauvaise interprétation qui coûtera cher aux trois protagonistes.
C’est un livre magnifique dans lequel tout sonne juste. Les pensées et les émois d’un adolescent qui découvre l’amour et que sa mère a toujours considéré comme un adulte. Les faiblesses d’une mère qui ne se comporte pas comme les autres, qui a peur de sortir, qui n’a pas d’amis, qui vit dans un passé révolu et qui va découvrir que la vie peut réserver de belles surprises même quand on n’y croit plus. Et les résolutions d’un homme qui a tout perdu et qui a été condamné, prêt à tout pour retrouver sa liberté et vivre cette histoire d’amour que le destin a mis sur son chemin.
Les relations entre les trois personnages sont finement analysées, pleines d’émotions, parfois drôles malgré la gravité des événements. Le roman est aussi habité par une grande sensualité, la relation entre Adele et Franck étant à la fois magnétique et énigmatique pour Henry. C’est aussi une belle description d’une relation mère-fils qui s’est construite un peu à l’envers, Henry protégeant sa mère trop sensible et si peu maternelle. Sublime roman.
C'est vrai qu'on devine très rapidement quelle sera l'issue de cette intrigue, mais n'était-ce pas la volonté de l'autrice de donner au lecteur cette longueur d'avance, d'assister à la lente compréhension des événements chez les "soeurs d'anniversaire". L'histoire n'en reste pas moins très bien écrite et le changement de point de vue à chaque chapitre très intéressant. J'ai retrouvé le style de J. Maynard que j'avais adoré dans son roman "Où vivaient les gens heureux".
Au cours d'une explosion causée par une bombe artisanale à New York, la maman de Joan, six ans qui faisait partie des terroristes. Sa grand-mère va lui faire changer de nom et de ville pour la protéger. Suit une vie d'errance diverses et variées jusqu'à un autre drame, un départ puis la rencontre dans un hotel du bout du monde avec Leïla autre cabossée de la vie. Un excellent Joyce Maynard que j'apprécie vraiment beaucoup!
Cette lecture est intéressante car elle explore bien les relations humaines. Eleanor est l'archétype de la femme qui prend sur elle pour ne pas faire de vagues et faire souffrir les autres aux dépends de ses propres sentiments.
Mise à l'écart dans la relation de ses parents, elle essaye de créer un cercle familial lorsqu'elle fonde une famille avec Cam. Dans cette relation, elle s'oublie totalement pour le bien être de son mari puis de ses enfants, en assumant toutes les charges pour le bien de la communauté.
Ce roman est une claque et il met du temps pour être digéré. Les situations sont percutantes et les émotions nous prennent tant on est révolté par le comportement de certains et parfois par l'inaction d'Eleanor. Elle porte à bout de bras tout ce qu'elle a construit et son travail et ses sacrifices ne sont reconnus par personne. On en ressort à la fois lessivé par ce qu'on vient de lire et en même temps éveillé par ce que vivent des femmes qui peuvent être autour de nous.
Un roman qui ne laisse pas indifférent et qui redonne une certaine force malgré la brutalité (psychologique) des faits lus.
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