Un livre qui dépasse la fiction, le récit ou l’expérience pour toucher un universel salvateur
La publication de son septième roman, Les merveilles est l'occasion pour Claire Castillon de se prêter au jeu de l'interview exclusive de Lecteurs, "Autour d'un verre"... Evelyne est cynique, moqueuse, et drôle. Elle a treize ans, des parents qu’elle...
Un livre qui dépasse la fiction, le récit ou l’expérience pour toucher un universel salvateur
Des textes qui vous sont adressés et seront ajoutés ici dès que nous les recevrons (Article mis à jour le 8 juillet 2020)
Thriller ou livre de deuil ? Histoire de folie ou de tristesse ?
"Il paraît qu’on peut rester une vie entière avec une fille à cause du souvenir des premiers jours..."
Voici une intrigue fort singulière – et j’espère de tout coeur que l’auteure n’a rien vécu d’aussi malsain durant son enfance ! …
Une mère célibataire (ou divorcée ? voire veuve ? l’histoire ne le précise pas …) vit avec sa fillette de sept ans (dont on ne connaitra jamais le prénom) dans une paix harmonieuse. Jusqu’à l’apparition d’un homme (visiblement plus âgé qu’elle) qui va s’immiscer dans leur petite vie tranquille … Et venir bousculer leurs tendres habitudes et un doux équilibre familial. En culpabilisant la jeune femme avec une perfidie hors du commun. Lui assénant – sous couvert de sa généreuse bienveillance – des leçons de vie (ou d’éducation) continues. Laissant sous-entendre que son comportement (de mère laxiste et fort peu cultivée …) représentait pour sa fille une forme de maltraitance intellectuelle … Bref, l’homme va souffler le chaud et le froid sans répit, brisant peu à peu la résistance de la mère aussi bien que celle de l’enfant (toutes deux en grande demande d’affection masculine …)
Ainsi, durant un peu plus d’une année, cette femme va subir tout un paquet de sévices morales (également infligées à sa fillette …) sans pour autant se laisser faire totalement. Durant plus d’un an, elle va tenter de se rebiffer, sans parvenir toutefois à se détacher définitivement de l’épouvantable personnage qui lui inflige ces humiliations. Malgré l’égocentrisme, la mesquinerie, la paresse narcissique, le mensonge, la jalousie … et une violence verbale extrême, de la part d’un pervers particulièrement toxique …
Un récit bouleversant, raconté avec les mots d’une gamine qui va grandir bien trop vite, victime d’un (rare) degré de méchanceté. Témoin impuissante de l’avilissement et de la lente aliénation de sa mère adorée. De sa très longue descente aux enfers … Innocente spectatrice des (irréversibles) conséquences inéluctables de ces – trop nombreux – et indélébiles traumatismes. Quand bien même son bourreau aura (enfin) disparu de leur existence …
Lu ce court roman d’un trait, tant je me suis sentie « happée » par les faits, révoltée par autant de laideur et profondément empathique ! Un sacré coup de poing « cérébral » que cette analyse pointue (et cruellement détaillée) de la « mise à mort » d’une santé mentale.
Ce titre est l'un des plus bouleversants à mes yeux, parmi tous ceux que j'ai lus. Alice a quinze ans et son entourage, constitué de sa mère et de ses amis du lycée, se rendent compte qu'elle a changé, qu'elle est fuyante, distraite, plus vraiment là mais n'en comprennent pas la raison. Alice porte un secret incommensurablement, indicible et qui l'écrase toute entière. Depuis des années, elle est la victime d'un pédophile, qui n'est autre qu'un ami proche de sa mère. Pour lui, Alice est Anna. En lui attribuant une nouvelle identité, il crée une distanciation entre la jeune fille et ce qui lui arrive. Comme si les actes subis ne la concernaient pas vraiment. Je vais être claire, ce roman est effroyable, il m'a donné la nausée, du dégoût et une colère impossible à contenir. Claire Castillon alterne les chapitres au présent et au passé, de manière chronologique. On découvre comment le monstre s'est immiscé dans la vie d'Alice, comment il a su parvenir à ses fins, graduellement, et déployer une grande emprise. Aucun mot n'est choisi au hasard, tout est limpide, brut. Claire Castillon décrypte avec justesse les sentiments d'Alice : d'un côté, elle sait que ce n'est pas normal, qu'elle devrait le dénoncer. de l'autre côté, elle croit se sentir aimée et aussi responsable de ce qui lui arrive. Ces contradictions sont clairement le propre de nombreuses victimes de pédophilie et d'inceste. Les agressions sexuelles sur les enfants et adolescents sont une réalité, fermer les yeux ne fera pas disparaître ces abominations. Alors, je conseille ce roman au plus grand nombre, il faut briser le tabou et encourager à parler et à dénoncer. On estime qu'il y a 165.000 enfants victimes d'agressions sexuelles chaque année, en France. Il faut que cela cesse ! Merci à Claire Castillon et aux éditions Gallimard Jeunesse de contribuer à changer le cours des choses.
CHOC.
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Le sujet est vraiment choquant, la pédophilie, c’est un livre qui m’a bouleversé et je pense qu’il va me marquer longtemps. Un roman jeunesse, mais l’écriture ne cache rien, pas de sous entendu, tout est clairement dit.
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Au delà du sujet choquant, c’est un livre qui devrait être mis entre toutes les mains, et dans beaucoup d’écoles, cabinets médicaux, des lieux où des jeunes pourraient le lire, afin que ceux qui sont concernés, puisque comprendre que ce n’est pas normal et qu’ils puissent se faire aider, trouver les bonnes personnes à qui parler.
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L’histoire de Lili m’a vraiment pris aux tripes, on est dans sa tête tout du long, c’est terrifiant de voir à quel point on est malléable lorsque nous sommes jeunes. J’ai eu envie de l’aider et de la sortir de tout ça. Dès les premiers chapitres, j’avais envie que ça s’arrête et qu’elle parle à sa maman, à son papa, ou à n’importe qui dans ses professeurs, qu’elle puisse enfin se libérer de l’emprise de son prédateur.
Difficile de parler d’un tel roman et difficile en même temps de se taire… La première et la quatrième de couverture étant tout à fait explicites, il est clair que nul ne se lancera dans Les Longueurs sans savoir de quoi il retourne et sans y être préparé. Aussi, découvrir l’histoire d’Alice ne relève en rien du plaisir traditionnel du lecteur face à un roman captivant, il est plutôt question ici de mettre une nouvelle fois en évidence le rôle de la littérature, et plus particulièrement de la littérature de jeunesse. En effet, Claire Castillon et la Collection Scripto de Gallimard frappent fort en proposant aux adolescents un livre sur la pédophilie. Écrit du point de vue de l’enfant, ce roman présente sans détour le mécanisme affreusement insidieux qui conduit un homme à prendre le pouvoir sur un enfant, annihilant à la fois l’innocence, la confiance en soi et la confiance portée aux adultes. C’est cru, sans être obscène. C’est troublant de réalisme et très finement raconté : les adolescents décèleront très vite le problème et comprendront que, derrière ce roman audacieux, se cache une réalité dont ils sauront reconnaître les signes. S’il paraît difficile de conseiller de manière ciblée ce roman, le disposer bien visiblement sur le présentoir d’une médiathèque ou d’un CDI me semble une très bonne option. Vraiment, je salue le talent de Claire Castillon et, de manière générale, de tous nos auteurs jeunesse qui savent proposer des œuvres intelligentes et d’utilité publique.
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