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Drôle d'atmosphère sur ce navire, le Polarlys, qui a embarqué un petit groupe de gens à priori qui n'ont rien en commun, mais derrière lesquels se cachent assurément des secrets. le capitaine détecte rapidement le mauvais oeil sur son bateau. Un passager manque à l'appel mais Katia affirme qu'elle l'a vu. Déduction : il se cache. Les choses se gâtent quand un policier embarque à son tour sur le bateau, on ne sait d'abord pour quelle raison. Il est assassiné pendant la nuit. Il faut continuer la route et le capitaine épie son petit monde, et en particulier :
- Vriens qu'il vient d'engager à ses côtés et qui semble avoir une liaison avec Katia. Depuis quand ???
- Katia qui joue un rôle : elle paraît venir d'un milieu aisé mais il s'avère qu'elle n'a pas un sou.
- Quant au mécanicien, krull, il a plutôt l'air louche.
- Les deux autres passagers sont un peu en retrait et l'un des deux est connu du capitaine depuis longtemps.
Le capitaine apprend que l'enquête du policier concernait la mort d'une jeune fillle par overdose et le petit monde qui gravitait autour d'elle a pris la fuite. Toutes ces personnes à bord seraient-elles les responsables ?
Tous les personnages sont bien décortiqués, l'intrigue est présente jusqu'au bout. Quant au capitaine, c'est un personnage plein d'humanité. On a parfois la sensation d elire un roman d'Agatha Christie, dans une ambiance feutrée, où chacun est soupçonné.
Premier « roman dur » de Simenon, Le passager du Polarlys est adapté ici en bande dessinée sous l’illustration de Christian Cailleaux et la supervision de José-Louis Bocquet.
Simenon a toujours voulu investir la littérature. Seulement, la nécessité de manger et le désir de bien faire ont fait qu’il commence par « feuilletonner », pendant plusieurs années. La série des Maigret est née pendant cette période.
Alors, la parution de celui-ci annonce un nouveau style, une nouvelle mouvance qui symbolise, pour la littérature populaire, son entrée dans la grande.
Le passager du Polarys est né d’un voyage fait par Georges, accompagné de sa femme, dans le Grand Nord. Sa particularité est de révéler, tel un épisode de la série de Colombo, le meurtre dès le début puis d’enchaîner dans le huis clos du bateau. Celui-ci est certainement un hommage à la Reine, Agatha Christie. Polarlys est l’expression norvégienne correspondant au terme « Aurore Boréale », et fait donc référence au phénomène arctique naturel.
Une jeune femme regarde avidement la vitrine de la Coupole, le bar chic du Paris des années trente. Elle est invitée à la table d’une bande qui va l’entraîner toute la nuit, de boîte en boîte, jusqu’à un atelier d’artiste. Lors de l’ingérence du fameux « Çakébon », morphine ou héroïne en injection, la jeune femme est victime d’une overdose. Marie Baron vient de mourir.
Dans le port de Hambourg, un cargo s’apprête à appareiller. Le capitaine Petersen accueille ses invités pour les emmener à l’extrême nord de la Norvège. Cet équipage va se révéler beaucoup moins anodin qu’il n’y paraît, d’autant plus que les cadavres risquent de s’accumuler…
Christian Cailleaux, a déjà donné vie à Prévert avec Hervè Bourhis, et à Boris Vian dans Piscine Molitor. Son trait sait parfaitement ressortir cette atmosphère des années 30, entre fêtes et outrances. José-Louis Bocquet est un des spécialistes de cette période. Il a collaboré avec de nombreux illustrateurs, notamment pour des romans graphiques sur Olympe de Gouges, Kiki de Montparnasse et Joséphine Baker.
Certainement, celui-ci sera suivi par d’autres. Le passage à la bande dessinée permet d’actualiser le talent d’un écrivain qui est encore trop considéré comme l’auteur de séries télévisées un peu ringardes.
De façon concise, cette bande dessinée reprend en l’actualisant le premier roman dit « dur », c’est-à-dire sérieux, de Georges Simenon, Le passager du Polarlys. Une manière agréable de redécouvrir le talent de cet écrivain, devenu désuet par les séries télévisées rediffusées à l’infini !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/03/03/simenon-le-passager-du-polarlys/
Tout pareil que Pascal.
L'album est dans la suite (et la continuité directe) du rayon U. L'histoire se tient et respecte le rythme soutenu du précédent.
Mon adhésion au premier était limitée. Je trouve les mêmes défauts au second. Cohérent en tout cas.
Polar maritime de Simenon juste avant sa série des Maigret.
Mis en scène par les talentueux José-Louis Bocquet et Christian Cailleaux, une BD noire que j’ai adorée.
Un must !
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