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Anna Moi

Anna Moi
Née à Saigon, Anna Moi est retournée vivre au Viêt-nam après un long séjour à Paris et à Tokyo. Styliste de mode, elle écrit dans son bungalow sur pilotis au c½ur d'une bananeraie, près de Saigon.

Avis sur cet auteur (2)

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    Couverture du livre « Douze palais de mémoire » de Anna Moi aux éditions Gallimard

    STEPHANE BRET sur Douze palais de mémoire de Anna Moi

    La mémoire, nous dit-on fréquemment, est essentielle : pour la transmission, la cohésion d’une communauté, le maintien de valeurs morales indispensables au bon fonctionnement d’une société équilibrée. Dans les pays de tradition bouddhiste, où le culte des ancêtres joue un rôle dans la mémoire de...
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    La mémoire, nous dit-on fréquemment, est essentielle : pour la transmission, la cohésion d’une communauté, le maintien de valeurs morales indispensables au bon fonctionnement d’une société équilibrée. Dans les pays de tradition bouddhiste, où le culte des ancêtres joue un rôle dans la mémoire de chacun, les mécanismes de la mémoire peuvent faire appel à d’étranges associations.
    Anna Moï a beaucoup traité dans ses précédents romans le thème de l’exil des Vietnamiens comme par exemple La nostalgie de la rizière. Dans Douze palais de mémoire, Anna Moï décrit la fuite, à bord d’une embarcation de fortune, d’un groupe de Boat People, ces réfugiés qui ont décidé de quitter le Vietnam après la victoire des communistes et la chute de Saïgon an avril 1975. L’auteure s’attache plus particulièrement à Khanh, et à sa fille Tiên, âgée de six ans. Khanh, dont le père a exercé les talents d’astrologue, a reçu de ce dernier les grandes lignes directrices de son thème astral : la configuration de ses douze palais, le palais désignant un domaine précis : » les Finances, l’Immobilier, la Carrière, les Amis, les Parents, les Voyages, la Destinée, la Santé, la Fratrie, le Mariage, les Enfants, les Mathématiques. »
    A ces palais, Anna Moï associe la méthode des loci, des lieux, mise au point par un philosophe de l’Antiquité, Céos ; celle-ci permettant de reconstituer un souvenir à partir d’un fait concret, par exemple la position à table de participants à un repas permettant de retrouver leur identité.
    Ce qui intéresse le narrateur dans l’étude des mécanismes de la mémoire, c’est le choix des territoires abstraits, la méthode des analogies ; pourtant, il reconnaît être « assidu du palais de l’Amour » mais que « certains événements ne s’effacent pas malgré mes efforts pour les négliger, il est difficile de lutter contre le choc d’une émotion forte. »
    Ce qui suscite l’intérêt du lecteur, c’est la distance prise aussi bien par Khanh, le père que Tiên, sa fille. Celle-ci , dont on demande si elle a conscience de la gravité de l’événement reste espiègle, moqueuse vis-à-vis des membres de l’équipage du rafiot, et garde de l’ironie et de la distance face à la situation .Khanh, à l’inverse, plonge dans ses souvenirs , ravive la mémoire de son épouse disparue Moa , décrit les conditions de la conquête du Vietnam par le régime communiste , et révèle peu à peu que les causes profondes de son départ du Vietnam ne sont peut-être pas exclusivement politiques … Khanh conclut ainsi ,éloquemment, à propos de l’émigration : « De fait, nous avons tous été lésés de quelque chose, à commencer par la vie telle que nous la connaissions. Il ne nous a pas manqué un œil, mais une vision. Nous n’avons pas été amputés d’un bras, mais du geste de le tendre vers autrui. » Parfait constat des séquelles d’une odyssée involontaire, douloureuse, mais qui a laissé entrevoir pour ces boat people un avenir discernable.

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    Couverture du livre « Riz noir » de Anna Moi aux éditions Folio

    adila h sur Riz noir de Anna Moi

    Le récit commence dans une cellule de prison, où, quand, et qui est le narrateur ? On le découvre peu à peu. Une fillette raconte sa propre histoire de vietnamienne du sud pendant la guerre. Ma gorge se noue, je sens que son récit va être dur : l’horreur vécu et raconté de la bouche d’une...
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    Le récit commence dans une cellule de prison, où, quand, et qui est le narrateur ? On le découvre peu à peu. Une fillette raconte sa propre histoire de vietnamienne du sud pendant la guerre. Ma gorge se noue, je sens que son récit va être dur : l’horreur vécu et raconté de la bouche d’une enfant. Les scènes de torture dans le bagne de Poulo Condor sont époustouflantes et nous laissent des images qui marquent. Mais à peine, le premier chapitre passé, le charme est rompu ! La fille revient sur son passé et semble détachée de ce qui arrive autour d’elle et du drame qui se joue dans sa vie. Elle se complait à décrire son petit confort personnel et le lecteur ne sent plus cette ferveur communiquée par les premières phrases, le malaise s’installe alors.

    En poursuivant ma lecture (je lui laisse encore une chance), j’ai vite déchanté. Le style est perturbant et les phrases entrecoupées donnent l’impression d’être collées l’une à l’autre pour former un patchwork de mots qui finissent par tuer l’âme de ce récit. En effet, plusieurs passages me semblent « futiles ».

    Ce roman qui se voulait pourtant « chaud » par les émotions des personnages, la guerre et ses souffrances reste froid !! Le lecteur ni ressentira ni compassion, ni curiosité, ni horreur … il lit juste des mots qui ne laisseront pas d’écho dans sa tête ni dans son cœur.

    Par contre, je me dois de vous donner l’explication de « riz noir » et on la trouve à la page 23, Anna moi écrit : « … Dans le corridor, des bols sont posés par terre. A cause de l’éblouissement, je les crois remplis de riz noir. Mais c’est du riz blanc, recouvert de mouches noires. »

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