Normalienne, Alice Zeniter voit son troisième roman, Sombre dimanche (Albin Michel), couronné de trois prix : Prix du livre Inter, Prix de la Closerie des Lilas, Prix des lecteurs de l'Express.
Normalienne, Alice Zeniter voit son troisième roman, Sombre dimanche (Albin Michel), couronné de trois prix : Prix du livre Inter, Prix de la Closerie des Lilas, Prix des lecteurs de l'Express. Ecrivain et dramaturge, son dernier roman se situe en Hongrie de 1978 à nos...
Normalienne, Alice Zeniter voit son troisième roman, Sombre dimanche (Albin Michel), couronné de trois prix : Prix du livre Inter, Prix de la Closerie des Lilas, Prix des lecteurs de l'Express.
Il y a une chose qu'Alice Zeniter a assimilé très vite : depuis Rimbaud ou Françoise Sagan, la grande littérature s'accommode bien d'une certaine forme de précocité. La jeune femme raconte qu'elle a commencé à écrire dès l'âge de 7 ans, en se promettant de devenir écrivain à l'adolescence – et en effet, elle publia un petit opuscule à 16 ans, aux éditions du Petit Véhicule, aujourd'hui épuisé.
Un roman volumineux dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer, mais qui, une fois apprivoisé, s'est avéré très riche tant au niveau de la documentation sur l'Algérie que du point de vue psychologique. On vit à travers Naïma l'histoire de sa famille sur trois générations, une histoire et un pays qu'elle ne connaît pas, le mutisme de son père Hamid et de son grand père Ali n'autorisant pas la moindre vision de ce qu'ont été les années de guerre 39-45 ni de la guerre d'Algérie qui a conduit la famille à venir s'installer en France. L'univers des harkis qu'elle n'apprend à connaître que par Internet, vision souvent tronquée et partisane, et ce n'est qu'au détour d'un voyage professionnel qu'elle finira par découvrir par elle-même ce beau pays qui coule dans ses veine, un retour aux sources avec toute l'émotion que cela suscite.
Imre vit avec son grand-père, également prénommé Imre, son père Pál, sa mère Ildiko et sa sœur aînée, Ági ou Agnès, dans la petite maison de famille, accolée aux voies de chemin de fer, à l'arrière de la gare de Budapest. Chaque année, le 2 mai, le grand-père se saoule en chantant une chanson qui commence par "Sombre dimanche". Il a traversé la guerre de 39-45, dans une Hongrie alliée aux nazis puis envahie par la Russie, puis la rébellion de 1956, réprimée dans un bain de sang par les russes. Bientôt ils connaîtront 1989 et la fin du communisme.
Mais aux soubresauts de l'histoire viennent s'ajouter les secrets de la famille que finira par découvrir Imre, adolescent devenant un jeune adulte...
Prenez deux dictatures successives et une tentative de révolte échouant dans une féroce répression, ajoutez-y quelques secrets de famille bien gardés, passez le tout à la moulinette de la fin du communisme en 1989, vous obtenez une formidable machine à broyer des vies humaines. D'emblée, on sait que le sort de la famille Mándy ne sera pas ordinaire : qu'est-ce qui pousse le grand-père à se saouler tous les ans à la même date ? Pourquoi Pál n'est-il pas prénommé Imre, comme tous les premiers héritiers de la famille depuis des siècles ? Pourquoi est-il si apathique ? Pourquoi la famille tient-elle tant à sa maisonnette si inconfortablement nichée entre les voies de chemin de fer ? Autant de questions que le lecteur ne peut manquer de se poser et auxquelles l'auteure apportera progressivement des réponses dans la seconde partie du livre, entretenant intelligemment une forme de suspense.
Mais avant d'apporter ces réponses, Alice Zeniter nous aura fait partager la vie de la famille, dont les membres forment une sorte de cocon, qui finira par imploser, autour du fils. Le roman démarre lentement. Je ne suis pas certain que la narration s'accélère réellement par la suite, mais les événements se précipitent, bousculant la vie familiale.
Un roman singulier, présentant une facette sombre de la Hongrie, un peu difficile à apprivoiser mais qui finit par se laisser lire avec aisance.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/01/20/sombre-dimanche-alice-zeniter-albin-michel-un-roman-singulier-sur-une-sombre-hongrie/
J'avais beaucoup aimé l'art de perdre...Aussi me suis-je plongée dans "Comme un empire dans un empire" curieuse de retrouver la plume de cette auteure ...Mais très vite j'ai déchanté ne parvenant pas à garder le fil du récit, relisant parfois plusieurs passages pour comprendre le cheminement de l'histoire...Et au final j'ai refermé le livre en son milieu sans avoir vraiment compris la teneur du contenu....
Un livre ambitieux très actuel que l'on lit avec intérêt mais en toute mesure en ce qui me concerne..
Je suis un lecteur assez assidu de cette auteure, ses livres que j'ai pu lire ne m'ont jamais décu et j'attendais avec une certain impatience ce nouvel et gros opus de 394 pages et si je reconnais encore une fois la plume d'Alice Zeniter comme sa perspicacité dans l'étude des thèmes d'actualité ou historique, c'est documenté, d'une grande richesse et au coeur des traumas de ces deux dernières années mais très sincérement je reste sur ma faim.
En effet les deux personnages centraux de ce livre sont deux forts caractères et de parfaits représentants de notre époque actuelle entre politique et boum des réseaux sociaux, leur rencontre reste, néanmoins très peu crédible ou j'ai loupé une passerelle. Chacun dans leur quotidien et séparément est parfaitement crédible et parfaitement rendu mais la fusion, si c'était le but, ne matche pas. Que de longueurs au global, quelques clichés et caricatures des travers de nos sociétés modernes et une trame peu probable.
Entre l'accro, l'experte du web et de sa face obscure et l'attaché parlementaire en mal de reconnaissance de son député opportuniste, on est dans un bon rendu mais la trame globale reste, pour moi absconse. Les problèmes économiques, sociétaux, sociaux et politiques de cette époque très "macronnienne" sont parfaitement analysés et commentés mais on aurait souhaité un peu plus de pragmatisme, de concision et d'impartialité, d'originalité..... et surtout un véritable histoire...
Les lecteurs à la recherche d'un roman à la limite de l'étude sociologique seront probablement satisfaits mais on attend le retour d'Alice Zéniter dans son régistre de predilection ; un vrai récit.
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