Je ne suis pas certaine d'avoir pleinement saisi ce qui m'est arrivé, ni ce qui m'a conduite à agir comme je l'ai fait. Certains matins, tout me semble limpide. À d'autres moments, je me vois comme un monstre, une créature que je ne reconnais pas, qui m'aurait possédée dans un instant de vulnérabilité. Mais je crois que cette image vient du regard des autres.
J'ai fait ce que je pouvais.
Il n'y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais, c'est que je vous dois les faits. Je vais donc m'attacher à les relater pour vous, et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m'emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et, pour quelques secondes encore, contre la peau de M.
Elle s’est fait un nom dès la parution de son premier roman, La Vraie vie. Adeline Dieudonné confirme son talent avec ce troisième ouvrage, bien différent des deux précédents.
Le sujet est particulier, puisqu’il s’agit du road-novel d’une jeune femme dont le séjour clandestin avec son amant tourne au drame : l’amant décède brutalement. La douleur et la soudaineté de ce drame l’entraîne sur une voie dangereuse et macabre. Plutôt que de recourir à un appel à l’aide, elle embarque le cadavre dans sa voiture.
Chemin faisant, elle rédige deux lettres destinées à l’épouse légitime de l’homme avec lequel elle partageait depuis quelques temps des moments volés.
La douleur peut engendrer la folie, ce que démontre ce roman. Mais il ne s’agit pas uniquement de cela, on trouve dans les lettres l’expression d’un amour intense et inconditionnel. Et la volonté de faire durer le plus longtemps possible ce lien puissant, dont il ne reste que le contact de plus en plus difficile avec la dépouille inerte.
Loin d’être morbide, le roman se tient à ce fil fragile et dont on comprend que le temps viendra détruire cette tentative désespérée de figer les choses.
Avec une écriture toujours aussi percutante, Adeline Dieudonné m’a une troisième fois embarquée dans son univers romanesque original et abouti.
282 pages Iconoclaste 6 avril 2023
Comme son premier roman « La vraie vie », « Reste » interpelle fortement. Quand son amant marié se noie, la narratrice refuse de s’en séparer et de le rendre à sa femme. Elle va le garder et le promener pendant 6 jours durant lesquels elle écrira deux lettres à la femme de M comme elle appelle son amant. Dans ces textes elle raconte sa liaison avec M mais aussi sa vie. C’est un texte très puissant.
Je connais cet auteur elle écris de très bons romans ,c est tentant cette histoire d aimants qui se retrouve mais qui tourne aux cauchemars, vraiment envie de connaître la fin super
Avril 2022, dans un chalet au bord d'un lac, un homme se lève, embrasse la femme qui se trouve dans le lit, enfile un maillot de bain pour aller faire quelques longueurs. La femme se réveille à son tour, prépare le petit déjeuner et trouve bizarre que l'homme qu'elle aime ne soit pas de retour comme chaque matin. Elle lève alors les yeux vers le lac et voit une forme flotter sur cette mer d'huile. Elle court jusqu'au lac pour sortir l'homme de l'eau mais il est déjà trop tard. L'homme qu'elle aime plus que tout est mort !
L'histoire pourrait être banale : deux amants qui s'aiment, qui se retrouvent en cachette dans un chalet insolé. L'homme fait une crise cardiaque, la maitresse le pleure. Mais avec Adeline Dieudonné rien n'est banal. Elle nous embarque donc dans un véritable road trip entre une femme amoureuse et son amant mort.
Direction vers six jours de folie, avec un mort sur la banquette arrière, raconté sous forme de lettres que la narratrice adresse à la femme de son amant, pour lui raconter leur histoire d'amour et sa propre vie.
Pour ne rien cacher, j'ai failli abandonner ma lecture en cours de route, mais au fil des pages j'ai été happé par la folie de cette femme, et le style d'Adeline Dieudonné : léger, spontané qui rend le récit moins glauque qu'on pourrait le penser. Adeline Dieudonné cherche toujours la lumière là où elle est normalement introuvable, ce qui donne une certaine dimension au récit..
Une nouvelle fois, Adeline livre un roman original, et c'est ce qu'on aime chez cette autrice. Une autrice qui ne cesse de nous surprendre, sans aucune limite mais qui nous ramène toujours à l'essentiel. Ici, une femme, simple, avec une histoire basique, une histoire d'amour, de couple, de maternité, de projet, de sexualité et d'avenir.
Une histoire de femme amoureuse de M, au point de vouloir le garder encore auprès d’elle après sa mort, noyé lors de sa baignade quotidienne matinale dans le petit lac de montagne jouxtant leur chalet. M était son amant depuis 8 ans et elle écrit à sa femme pour lui expliquer son geste et également sa vie passée. Après un petit moment d’effroi, la narration nous emporte par la sincérité, la beauté, la vitalité qui émanent de cette femme qui éclaire son passé, ses amours, ses déceptions et ses rencontres par une écriture simple, mais d’une extrême densité psychologique aux thématiques multiples.
Reste d'Adeline Dieudonné : différent, dérangeant, marquant.
N’est ce pas tout ce que l’on attend d’un livre? Qu’il vous percute et vous laisse une trace en le refermant? Qu’il vous dérange et vous énerve… et en même temps qu’il vous captive et vous épate?
C’est ce qu’il m’est arrivé avec le nouvel opus de d'Adeline Dieudonné
Découvert avec la vraie vie, roman incontournable, j’avais beaucoup apprécié kérosène par la suite. J’avais hâte de la relire.
Je l’écris d’emblée: vous ne reconnaîtrez pas l’auteure. Adieu surréalisme, adieu roman choral. Reste est beaucoup plus intime, touchant. Forcément il parle d’amour.
Mais d’un amour au travers d’une histoire… qui ne plaira pas à tout le monde!
J’ai eu peur au début. Banal, froid et d’une écriture … à laquelle je n’adhérais pas du tout.
Et puis je me suis laissé happer… je me suis interrogé sur l’amour, celui des années 2020, celui de l’indépendance, celui de la « liberté »…
Feu les couples d’antan, bonjour la « modernité ».
C’est très dense, c’est complet, c’est vraiment atypique. Beaucoup de thématiques, de la psychologie, des allers retours avec le passé pour expliquer le présent.
D’aucuns critiqueront, d’autres applaudiront.
Mon conseil: faites vous votre propre avis.
Bravo d'Adeline Dieudonné pari réussi. Ce n’est pas mon préféré mais je referme Reste impressionné et conquis.
M. est là, allongé près d'elle, il est mort d'une crise cardiaque. Dans ce chalet au bord du lac, où les deux amants venaient arracher quelques lambeaux de quotidien à la clandestinité de leur relation, elle écrit des lettres à l'épouse de M.
La narratrice raconte ses six jours de folie, de délire post-traumatique où elle a veillé le corps de son amant.
Adeline Dieudonné nous livre un roman très original, une situation improbable, porté par une écriture simple, très réaliste, parfois glaçante. Je dois reconnaître que j'ai été déstabilisé par ce récit qui s'apparente à un long monologue d'une femme qui fait le bilan de sa vie, de ses échecs, des hommes qu'elle a rencontrés, d'un viol qu'elle a subi, son choix d'une liaison avec un homme marié parce qu'il lui laisse l'espace nécessaire à son émancipation. Même si le sujet peut surprendre, j'ai retrouvé toute la force de la plume d'Adeline Dieudonné qui m'avait tant saisi dans son premier roman « La vraie vie ».
Un chalet au bord d'un lac, un week-end avec celui qu'elle aime. Il n'était pas censé se noyer, pas lui, pas maintenant. Il est mort, il est là, allongé à côté d'elle. Il faut peut-être le dire à sa femme !?
Une lettre, voilà le moyen que choisit la narratrice pour tout dire, tout raconter à la femme de l'homme qu'elle aime et qu'elle refuse de quitter, même mort. Le road-trip macabre peut commencer...
J'avais aimé 'Kérosène", le précédent livre d'Adeline Dieudonné, c'est donc avec curiosité que j'ai lu "Reste". Une déclaration d'amour forte, folle mais aussi un retour sur soi, sur la difficulté d'être une femme, d'aimer et d'être aimée.
"Reste" est un texte court et intense. Si j'ai lâché peu à peu prise dans une deuxième partie moins crédible, je reconnais à nouveau la force de l'autrice pour incarner des personnages touchants et bien ancrés dans des problématiques très actuelles.
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