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Quand nous étions révolutionnaires

Couverture du livre « Quand nous étions révolutionnaires » de Roberto Ampuero aux éditions Lattes
  • Date de parution :
  • Editeur : Lattes
  • EAN : 9782709639422
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Le récit s'ouvre sur le coup d'État d'Augusto Pinochet au Chili. Opposant à la dictature, le narrateur assiste à l'arrestation, la torture, et la mort de ses compagnons de lutte. En 1974, il s'exile en Allemagne de l'Est et rejoint rapidement un réseau de jeunes communistes. C'est là qu'il... Voir plus

Le récit s'ouvre sur le coup d'État d'Augusto Pinochet au Chili. Opposant à la dictature, le narrateur assiste à l'arrestation, la torture, et la mort de ses compagnons de lutte. En 1974, il s'exile en Allemagne de l'Est et rejoint rapidement un réseau de jeunes communistes. C'est là qu'il rencontre la fille du fameux révolutionnaire cubain Ulysse Cienfuegos (directement inspiré de Fernando Flores Ibarra, cacique de la révolution castriste, responsable de la mort de centaines de Cubains « contre-révolutionnaires »).
Éperdument amoureux d'elle, il accepte de la suivre à Cuba pour y fonder une famille et enfin vivre l'idéal communiste. Exalté par l'idée de la révolution, dirigé d'une main de maître par son terrible beau-père, le jeune homme embrasse immédiatement la devise de Castro : la patrie ou la mort. Alors que son mariage bat de l'aile, il découvre petit à petit la face cachée du régime. Les membres de la famille Cienfuegos vivent dans l'opulence, le reste de la population est soumise au rationnement. Chaque frein administratif ou bureaucratique est réglé en un clin d'oeil à la seule mention du nom de son beau-père. Son amitié pour Herberto Padilla l'éclaire sur les persécutions dont les intellectuels font l'objet. Mis au ban de la société castriste par son divorce, il découvre le quotidien des habitants de La Havane, les privations, le secret, le néant des jours. Se méfier de tous, lutter pour trouver un toit, un morceau de pain, surveiller ses actes, ses paroles, jusqu'à ses pensées, à chaque instant. Une seule obsession le guide, comme Reinaldo Arenas ou Zoé Valdès avant lui, quitter l'île, chercher la liberté, encore. Avec esprit, entre mélancolie et humour, Roberto Ampuero raconte la quête d'un idéal. Très chaleureusement salué par la critique hispanophone, Nuestros anos verde olivo est resté 24 mois sur la liste des best-sellers et a été salué par Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature.

Traduit de l'espagnol (Chili) par Anne Plantagenet

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Avis (1)

  • "Quand nous étions révolutionnaires" est le reflet de ce qu’a vécu l’auteur qui qualifie son livre de roman autobiographique. Mario Vargas Llosa, l’immense écrivain péruvien, a d’ailleurs confié : « C’est une description honnête, véridique et lucide de cette illusion que nous avons partagée....
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    "Quand nous étions révolutionnaires" est le reflet de ce qu’a vécu l’auteur qui qualifie son livre de roman autobiographique. Mario Vargas Llosa, l’immense écrivain péruvien, a d’ailleurs confié : « C’est une description honnête, véridique et lucide de cette illusion que nous avons partagée. »

    Né au Chili en 1953, Roberto Ampuero a dû fuir la dictature de Pinochet pour vivre en Allemagne, à Cuba et aux États-Unis avant de retrouver son pays et d’assurer un temps la responsabilité du ministère de la Culture.
    Ce roman débute à Leipzig en RDA dans les années 1970. C’est là qu’il rencontre Margarita Cienfuegos, fille d’un commandant haut placé du régime cubain. Pour l’épouser, il doit quitter l’Europe pour La Havane. Là-bas, Fidel Castro consolide son pouvoir face aux USA et aux contre-révolutionnaires.
    Avant de plonger dans la vie cubaine, le narrateur détaille sa vie chilienne quand il faisait partie des Jeunesses Communistes et après le coup d’état sanglant de Pinochet : « Je n’avais qu’un seul désir : fuir le Chili, sa violence, ses armes, ses édits précédés d’hymnes martiaux et ses camions militaires pleins de soldats et de prisonniers. » Il part certain que la dictature ne durera pas plus d’un an…
    Sur l’île de la révolution, du socialisme latino-américain, avec l’amour de Margarita, tout débute bien. Le jeune couple s’installe à Miramar, dans une des villas abandonnées par les riches bourgeois cubains qui ont fui. Dans « la routine humide et étouffante de La Havane », il voit que chaque personne a un carnet de rationnement pour la nourriture et les vêtements. Lui, on l’appelle toujours « le Chilien » et il a du mal à se faire accepter par ses compatriotes exilés qui se méfient de lui à cause de son beau-père qui intervient en sa faveur.
    Pourtant, malgré tous ces problèmes, la révolution « tenait toujours debout… conservant un soutien populaire majoritaire au nez et à la barbe de l’empire et ses objectifs – éducation et santé gratuites, travail garanti, équité et solidarité avec le tiers-monde – se révélaient d’une noblesse indiscutable. » Hélas, l’essentiel vient à manquer, Raúl Castro rêve de « rééduquer les homosexuels », des livres sont détruits, des visages effacés des photos officielles…
    Alors que Margarita conserve une loyauté aveugle envers la révolution, il devient sarcastique, sinon cynique. Ils ne sont plus d’accord. Il refuse de devenir Cubain comme le lui demande son beau-père car il tient à sa nationalité chilienne. « L’île est figée dans le temps » mais cela n’empêche pas les cadres de bien se servir et aux réceptions officielles d’entretenir l’illusion…
    Cuba fournit des armes aux guérillas d’Amérique latine et envoie des troupes combattre en Angola ce qui aggrave la pénurie. Après bien des souffrances, un divorce inévitable et de nombreuses tentatives, notre homme réussit à quitter Cuba où son roman est interdit mais circule clandestinement : « la censure de la mémoire est la censure qui vise le plus intime et le plus profond de l’être humain. »

    Roberto Ampuero a voulu « transformer la douleur en souvenirs, en littérature, en résistance. » Il n’admet pas que Michelle Bachelet, Présidente du Chili (2006 – 2010 et 2014 - 2018) ait gardé le silence lors de sa visite à Cuba : « Je n’aurais jamais cru qu’un chef d’État chilien, qui a été victime de la dictature militaire et a lutté pour le rétablissement de notre démocratie, fût incapable d’élever la voix devant le dictateur qui maintient la censure sur les œuvres de Pablo Neruda, de Jorge Edwards, du poète Heberto Padilla et sur les miennes. »

    Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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