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Music hall !

Couverture du livre « Music hall ! » de Pascal Jacob et Christophe Raynaud De Lage aux éditions Magellan & Cie
Résumé:

À chaque première, c'est le même stress. La même impatience. La même poussée d'adrénaline. Des couturières aux éclairagistes en passant par les techniciens plateaux et les artistes, samedi après-midi, toute la Flambée de l'épau est dans ses petits souliers. Après des mois de répétition, des... Voir plus

À chaque première, c'est le même stress. La même impatience. La même poussée d'adrénaline. Des couturières aux éclairagistes en passant par les techniciens plateaux et les artistes, samedi après-midi, toute la Flambée de l'épau est dans ses petits souliers. Après des mois de répétition, des heures de couture, des week-ends entiers de coups de scie et de tours de vis, la revue, « leur » revue, Music Hall passe enfin « l'épreuve » du public.
Un vrai phénomène, cette revue mancelle, héritière des « r'vues » satiriques populaires du début du xxe siècle. Plus moderne et plus « pro » qu'autrefois, la revue a évolué en conservant la plupart des ingrédients de la tradition : un enchaînement de tableaux dansés et de numéros souvent humoristiques, un esprit « chansonnier » critique de l'actualité nationale et locale et... « La durée ! glisse Alain Heuzard, « le patron », 26 revues au compteur. C'est tout de même trois heures de spectacle ! » Ils donnent tout à la Revue.

Dans les couloirs de la salle des concerts, même lui est fébrile, malgré des indicateurs au vert. « Sur les 20 000 places disponibles, nous en avons déjà vendu 15 000, détaille le président de la Flambée, également concepteur du spectacle. Les gens n'ont jamais autant envie de se divertir qu'en période de crise. » Trois heures de spectacle et beaucoup de travail avant et pendant les quatre mois de représentations.
À la Flambée, tout est fait maison. Et, jamais, on ne réutilise un décor ou un costume d'une année sur l'autre. « Ça nous fait une sacrée penderie, nous stockons plus de 4 000 costumes ! » La préparation d'une revue par la Flambée nécessite 92 « équivalents temps plein ». « Vous pouvez donc facilement compter le double de personnes impliquées dans la création du spectacle », confie le président. L'immense majorité de ces petites mains est bénévole ou en apprentissage. « Ces deux derniers mois, nous avons accueilli onze stagiaires d'écoles de couture. » Les soirs de spectacle, devant et derrière le rideau, le mouvement est incessant. Pendant que les uns jouent, les autres se changent et les techniciens s'affairent. Certains, comme le fameux Jean-Pierre, dit « Félix », sont bénévoles sur la revue depuis trente ans ! « Dire qu'on est une grande famille, ça fait trop paternaliste, note Alain Heuzard. Disons qu'il y a chez nous un bel esprit de troupe. » Le temps des revues n'est donc pas révolu, même si toutes n'ont pas survécu. Pour assurer un avenir à sa grande revue et gagner un nouveau public, Alain Heuzard a entrepris, il y a une dizaine d'années, un travail de modernisation et de professionnalisation. « Chez nous, les bénévoles sont encadrés par des pros. Les artistes travaillent avec des chorégraphes reconnus et nous accueillons, chaque année, des numéros internationaux. Dans Quel cinéma ! c'est une exceptionnelle marche à l'envers aérienne créée par le Suisse Kaï Leclerc. » La modernisation est aussi passée par une transformation des costumes, réinterprétation branchée des classiques « plumes et paillettes ». Pour ça, la Flambée s'est constitué un atelier couture qui tourne à deux pros toute l'année. Quand approche la revue, la costumière Agnès Vitour travaille avec une demidouzaine de perles comme Danièle, « super-couturière », capable de coudre trois ou quatre pantalons à l'heure. Le savoir-faire de l'atelier manceau a maintenant sa petite réputation dans le show-biz. Il vient d'être retenu pour réaliser les 30 costumes historiques du futur musée Grévin de Montréal !
Pascal Jacob et le photographe Christophe Raynaud de Lage ont profité de cette nouvelle revue française pour revisiter les anciens et les confronter aux modernes !.

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