Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Si le mémorialiste de l'Ancien Régime, en rapportant ce qu'il a vu personnellement, continue un discours autorisé et « public » qui repose sur des usages et valeurs d'un monde encore largement perçu comme statique, il y a virtuellement, pour l'autobiographe moderne, autant de mondes qu'il y a de « moi privés » qui les disent et qui semblent ne pouvoir s'affirmer qu'en s'opposant aux diktats de la société. Or, c'est le mémorialiste d'Ancien Régime qui écrit pour ses intimes ou pour un cercle restreint de semblables, tandis que l'autobiographe Rousseau s'adresse d'emblée aux lecteurs de tous les états et à la postérité tout entière. Ce paradoxe est au centre de l'interrogation de ce volume qui tente de mettre en évidence, au fil des siècles et à des époques où les césures historiques et les ruptures idéologiques favorisent la redéfinition des quêtes identitaires collectives et personnelles, les multiples possibilités d'agencement et les frontières plus ou moins marquées entre « moi public » et « moi privé ».
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