Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
L'intime correspond étymologiquement à ce qui est le plus intérieur en soi, aux pensées les plus privées et aux désirs les plus secrets de l'écrivain comme de son lecteur. Interroger l'intimité en littérature relève de cette science des degrés qui, comme le rêvait Roland Barthes, indiquerait une éventuelle progression, historique ou personnelle, vers une connaissance toujours plus approfondie de soi. Une telle étude invite à suivre la permanence d'une conscience à travers le flot des modifications sensorielles et intellectuelles qui assaillent ensemble auteurs, narrateurs, personnages et lecteurs. Est-ce par le récit autobiographique et prétendument impartial de ce qu'il fut jadis, ou par l'évocation indifférente des grandes gestes historiques dont il fut l'acteur ou le témoin, que l'écrivain peut évoquer cette intimité fragile qui continue de le définir ? Est-ce, au contraire, par le détour du mensonge romanesque ou de la fiction poétique - si codifiée qu'on a peine à la croire originale - qu'il parvient à concéder sa part de vérité ? La mystification et les artifices ne sont-ils pas, au reste, autant de moyens obliques de révéler justement ce que la raison même ignore ?
Cet ouvrage souhaite apporter des réponses à ces questions en commentant et en comparant, notamment dans leurs particularités énonciatives, ces diverses formes de littératures intimes que sont l'élégie, le journal, l'autobiographie, le roman épistolaire, les mémoires, et leurs avatars romanesques, essai et autofiction.
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