«Pour saisir la densité poétique des Amours, il faut prendre conscience des strates temporelles qui les composent et du parcours historique des publications. Les écarts chronologiques, la célébration de plusieurs femmes et la variété des poèmes prouvent que l'idée même de réunir toutes les oeuvres amoureuses dans un ensemble ne s'est faite que peu à peu. C'est donc l'intention du poète lui-même qu'il convient d'examiner, et ses évolutions au fil du temps. [...] Cette diversité propre à l'oeuvre amoureuse du poète pose également la question de son insertion dans une tradition vivace au XVI? siècle en France : le "pétrarquisme", dans lequel s'inscrivent nécessairement tous les poètes de l'amour, est à la fois un cadre qui rassemble et un carcan que l'on cherche à éviter, ou à transformer. Ronsard a lu et connu d'autres poètes pétrarquistes et, comme chacun d'eux, a recherché l'originalité dans la confrontation avec leurs poèmes. Les Amours, composés sur une longue période, ne se comprennent pas hors du contexte littéraire et poétique de la Renaissance.» Véronique Denizot.
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