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Le souci des autres ; éthique et politique du care

Couverture du livre « Le souci des autres ; éthique et politique du care » de Sandra Laugier et Patricia Paperman aux éditions Ehess
  • Date de parution :
  • Editeur : Ehess
  • EAN : 9782713222863
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Les questions triviales posées par le care - qui s'occupe de quoi, comment ?- mettent en cause l'universalité de la conception libérale de la justice. Dans le même mouvement, elles font valoir l'injustice radicale de l'ignorance d'une sensibilité classiquement attribuée aux femmes et en... Voir plus

Les questions triviales posées par le care - qui s'occupe de quoi, comment ?- mettent en cause l'universalité de la conception libérale de la justice. Dans le même mouvement, elles font valoir l'injustice radicale de l'ignorance d'une sensibilité classiquement attribuée aux femmes et en proposent un compte rendu.
Il s'agit ici de présenter l'éthique du care, de mettre en évidence les raisons d'une résistance de la part des milieux académiques et des féminismes à ce mouvement intellectuel, et de réhabiliter le sensible.
Les publications américaines sur l'éthique du care et ses rapports avec l'éthique de la justice ayant été comparées, non sans quelque sarcasme, à une véritable industrie, l'indifférence des milieux académiques et des féminismes français vis-à-vis d'un mouvement intellectuellement aussi important est étrange. Le moment semble donc venu de présenter l'éthique du care, et de mettre en évidence les raisons d'une telle résistance. C'est bien la dimension provocatrice de l'idée même d'une éthique du care qui la rend difficilement assimilable, et vulnérable. À la fois réponse pratique à des besoins spécifiques qui sont toujours ceux d'autres singuliers, activités nécessaires au maintien des personnes qu'elles soient « dépendantes » ou «autonomes», travail accompli tout autant dans la sphère privée que dans le public, engagement à ne pas traiter quiconque comme partie négligeable, sensibilité aux « détails » qui importent dans les situations vécues., le care est nécessairement une affaire concrète, collant aux particularités des situations et des personnes.
La réflexion sur le care s'inscrit donc, d'emblée, dans un certain tournant particulariste de la pensée morale : contre ce que Wittgenstein appelait dans le Cahier bleu la « pulsion de généralité », le désir d'énoncer des règles générales de pensée et d'action, faire valoir l'attention au(x) particulier(s), au détail ordinaire de la vie humaine.

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