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Le sillon

Couverture du livre « Le sillon » de Valerie Manteau aux éditions Le Tripode
  • Date de parution :
  • Editeur : Le Tripode
  • EAN : 9782370551672
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Ce n'est pas nous qui avons inventé cette coutume, elle existe de toute éternité, depuis toujours, les oiseleurs capturent les oiseaux et les gens d'Istanbul les remettent en liberté. [...] » (Yashar Kemal, cité dans Le Sillon).

Une jeune femme rejoint son amant à Istanbul. Alors que la... Voir plus

« Ce n'est pas nous qui avons inventé cette coutume, elle existe de toute éternité, depuis toujours, les oiseleurs capturent les oiseaux et les gens d'Istanbul les remettent en liberté. [...] » (Yashar Kemal, cité dans Le Sillon).

Une jeune femme rejoint son amant à Istanbul. Alors que la ville se défait au rythme de ses contradictions et de la violence d'État, d'aucuns luttent encore pour leur liberté. Elle-même découvre, au fil de ses errances, l'histoire de Hrant Dink, journaliste arménien de Turquie assassiné pour avoir défendu un idéal de paix.

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Avis (8)

  • Pourquoi n'y a-t-il pas eu de « Je suis Hrant Dink » ? Pourquoi personne à l'international ne s'est indigné de cet assassinat qui préfigurait la perte de la liberté d'expression en Turquie dix ans plus tard ?

    Un prélude aux assassinats de Charlie Hebdo

    Hrant Dink et Charlie Hebdo ont...
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    Pourquoi n'y a-t-il pas eu de « Je suis Hrant Dink » ? Pourquoi personne à l'international ne s'est indigné de cet assassinat qui préfigurait la perte de la liberté d'expression en Turquie dix ans plus tard ?

    Un prélude aux assassinats de Charlie Hebdo

    Hrant Dink et Charlie Hebdo ont ébranlé les interdits dictés par l'arbitraire la bêtise l'obscurantisme, pas de liberté de pensée pour leurs assassins. Des personnes assassinées par une idéologie qui ne souffre pas de la contradiction, on adopte sa pensée ou c'est la mort.

    Le sillon titre du roman de Valérie Manteau est la traduction française d'Agos, nom donné au journal bilingue créé par Hrant Dink créé en 1996 par des turcs et arméniens pour informer la majorité des problèmes rencontrées par la minorité. Ce journal rompt le silence à l'intérieur de la communauté. Il lève des tabous comme la fille adoptive arménienne d'Ataturk. Menaces, procès puis assassinat.Hrant Dink défendait le vivre-ensemble.

    » Ce qui convient à ces terres, c'est la coexistence des différences » »Il est beaucoup plus fécond que les différentes religions vivent ensemble, les unes avec les autres, plutôt que côte à côte. Car, si l'on parvient à une lecture correcte de leurs différences, on s'aperçoit qu'elles se nourrissent et ne se détruisent pas. L'appel à la prière du muezzin, entendu cinq fois par jour par un chrétien comme moi (… chrétien et athée ), lui rappelle qu'il est chrétien. »

    Ce roman mêle fiction et journalisme: l'histoire d'une relation amoureuse avec un Turc et une enquête sur qui était Hrant Dink. A travers cette figure, nous avons un panorama de cette société civile turque de Gezi à aujourd'hui.

    Dans le cercle en deuil d'Hrant Dink, on retrouve ceux dont entend parler aujourd'hui essuyant une lutte chère payée contre Erdogan

    « Presque tous les gens qui ont des problèmes aujourd'hui avec le régime Erdogan ont un lien avec Dink. Ceux qui suivaient le cercueil, on les a retrouvés ensuite dans les manifestations du parc Gezi et de la place Taksim », Comme Asli Erdogan.

    « A propos de Taksim, épicentre des manifestations, la romancière Asll Erdogan écrit : « La place Taksim est à nous, ceux qui y sont morts à tout le monde… chaque fois que nous marcherons vers cette place méconnaissable, malgré les matraques, les canons à eau, les lacrymos, chaque fois que nous en prendrons le chemin, elle sera à nous. » Aujourd'hui interminablement en travaux (personne ne comprend bien pour quoi faire, et tout le monde s'en fout), j'ai l'impression qu'elle appartient davantage aux pigeons qu'à nos souvenirs. Il y avait des tentes partout, de part et d'autre d'une allée baptisée Hrant-Dink, du nom d'un journaliste arménien assassiné quelques années auparavant, adopté comme figure tutélaire par les manifestants qui occupaient la place pour empêcher la destruction d'un des rares espaces verts de la ville. Au milieu du cordon de flics, des musiciens, des artistes, des jeunes et des vieux en tous genres, des babas cool, des bobos, des cols blancs, des islamistes. »

    C'est un courant en vogue dans les rentrées littéraires les romans-essais le sillon de Valérien Manteau ou Boussole de Mathias Enard ou Camarade Papa de Gauz.

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  • J'ai été rebuté parle style d'écriture qui ne me convenait pas. Peu de ponctuation, enchaînement de sujets différents qu'il est difficile de s'y retrouver, beaucoup de personnages apparaissent sans que l'on sache réellement qui ils sont. Bref j'ai été perdue tout au long de ma lecture.

    J'ai été rebuté parle style d'écriture qui ne me convenait pas. Peu de ponctuation, enchaînement de sujets différents qu'il est difficile de s'y retrouver, beaucoup de personnages apparaissent sans que l'on sache réellement qui ils sont. Bref j'ai été perdue tout au long de ma lecture.

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  • Cette autofiction mêle l'histoire d'une relation amoureuse de la narratrice française avec un turc, le reportage ,documentaire de l'intelligentsia progressiste malmenée par Erdogan et les recherches en vue d'une biographie sur Hrank Dink journaliste arménien de Turquie asssassiné par un...
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    Cette autofiction mêle l'histoire d'une relation amoureuse de la narratrice française avec un turc, le reportage ,documentaire de l'intelligentsia progressiste malmenée par Erdogan et les recherches en vue d'une biographie sur Hrank Dink journaliste arménien de Turquie asssassiné par un nationaliste de 17 ans, en 2007. On passe de l'un à l'autre, parfois dans la même page, et l'absence partielle de ponctuation peut être déconcertante. Mais ce livre complexe est d'e grande richesse, et relié l'intime à une vision politique de ce pays. Un texte brillant, à l'écriture singulière , et qui est riche de réflexions.

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  • C'est l'histoire d'une femme qui va rejoindre son amant à Istanbul et découvrir l’assassinat d'un journaliste arménien pacifiste. Elle va essayer de comprendre, d'écrire, de se positionner pour des causes qu'elle croit juste mais c'est sans compter sur les lois dictés par un état inflexible....
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    C'est l'histoire d'une femme qui va rejoindre son amant à Istanbul et découvrir l’assassinat d'un journaliste arménien pacifiste. Elle va essayer de comprendre, d'écrire, de se positionner pour des causes qu'elle croit juste mais c'est sans compter sur les lois dictés par un état inflexible. Entre l'histoire d'amour de cette journaliste et la situation politique de la Turquie, nous allons nous interroger sur les injustices de ce pays où l'état régente tout. La narration est brute, ce qui en fait un récit dur. L'auteur y parlera notamment des rapports Arménie-Turquie qui sont difficiles et nous amènera à réfléchir sur ce conflit géo-politique. Un livre à mettre dans les mains des plus engagés.

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  • Début des années 2000, la Turquie hisse avec quelques hoquets sa tête hors du marasme économique. En 2013, l'espoir de faire basculer le pays dans la démocratie s'étouffe dans les gaz lacrymogènes, les coups de matraque, les arrestations, les disparitions et les morts. La narratrice a rejoint...
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    Début des années 2000, la Turquie hisse avec quelques hoquets sa tête hors du marasme économique. En 2013, l'espoir de faire basculer le pays dans la démocratie s'étouffe dans les gaz lacrymogènes, les coups de matraque, les arrestations, les disparitions et les morts. La narratrice a rejoint son amant à Istanbul, où les enfants des réfugiés syriens errent dans les rues. Elle souhaite écrire un livre sur Hrant Dink journaliste chrétien d'origine arménienne assassiné par un musulman. Agos, le sillon en français était le titre de son journal. Avec la narratrice, nous partons donc sur les traces de ce journaliste

    « Il n'était pas comme les autres Arméniens qui avaient vécu toutes ces années sans oser parler. Lui ne voulait plus être du peuple des insectes qui se cachent, de ceux qui ne veulent pas savoir. »

    L'occasion d'évoquer bien sûr la cause arménienne et le génocide, le rôle ambigu de l'Europe qui fait semblant de vouloir ouvrir sa porte à la Turquie, la tentative de coup d'État ratée contre le président Erdogan et la furieuse répression qui a suivi, les arrestations des journalistes, écrivains, universitaires où les femmes sont surreprésentées dont Asli Erdogan figure emblématique de la lutte pour les droits de l'homme.

    « Une blague circule, racontant qu'un détenu a fait demander à la bibliothèque de la prison un roman d'Ahmet Atlan, et que le gardien serait revenu bredouille en disant que le roman en question n'était pas disponible, mais qu'on pouvait directement s'adresser à l'auteur quelques cellules plus loin. »

    Une fois de plus le jury Renaudot n'a pas choisi un livre facile pour attribuer son prix. Je dois reconnaître que j'ai eu quelques difficultés à me plonger dans ce roman très politique où la narratrice déambule dans les rues d'Istanbul pour enquêter sur la mort de ce journaliste d'origine arménienne. La décomposition de son histoire d'amour est en parallèle avec celle de la Turquie, ce pays qui rend les gens fous où le président Erdogan a instauré un climat de suspicion, de haine et de terreur. Ce roman a le mérite de nous éclairer sur la Turquie d'aujourd'hui.

    « La vérité est une cause perdue pour nous : c'est comme jouer aux échecs avec un pigeon : même si vous jouez selon les règles, le pigeon va renverser toutes les pièces et finalement chier sur le plateau, vous laissant gérer le bordel. Soyez prévenus. Depuis quinze ans, nous jouons aux échecs avec un pigeon en Turquie, et maintenant nous n'avons même plus d'échiquier. »

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  • Valérie Manteau creuse son Sillon. Après Calme et Tranquille, elle nous raconte la vie dans la capitale turque et enquête sur l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink. Pour la liberté.

    Istanbul était déjà présente dans le premier roman de Valérie Manteau, Calme et tranquille. Sur le...
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    Valérie Manteau creuse son Sillon. Après Calme et Tranquille, elle nous raconte la vie dans la capitale turque et enquête sur l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink. Pour la liberté.

    Istanbul était déjà présente dans le premier roman de Valérie Manteau, Calme et tranquille. Sur le bateau qui traversait le Bosphore, la conversation tournait autour de la mort de Louise. Louise qui avait sauvé la vie de Valérie et qui venait de partir avant tous les amis et collègues de Charlie auxquels ce livre rendait hommage.
    La capitale turque est cette fois au centre du livre. Un déplacement géographique qui nous offre une vision très différente du monde que celle vue de France.
    Il est vrai que pour la narratrice son pays ne rayonne plus vraiment dans le domaine des arts et des idées, pas davantage d’ailleurs qu’elle ne défend son rôle historique de défenseur des Droits de l’homme.
    Et même si ce n’est pas en Turquie qu’elle trouvera la liberté, on s’en doute, elle va pouvoir y trouver une belle énergie – peut-être celle du désespoir – et les bras d’un amant.
    « L’Istanbul laïque se balançait entre deux bords et délaissait de plus en plus volontiers la rive nord du Bosphore, l’européenne engluée dans sa nostalgie, pour se saisir de l’asiatique où les cafés, les galeries, les tatouages fleurissaient. Les soirs d’été, la bière à la main, on s’installait sur les rochers de la promenade en bord de mer pour narguer en face, dans le soleil couchant, la vieille Byzance, Sainte-Sophie et la Mosquée bleue abandonnées aux touristes. On aurait dû se rappeler qu’ici parfois le ressac fait des dégâts. »
    Dans le milieu artistique et intellectuel que la narratrice côtoie, la gymnastique quotidienne consiste à passer entre les mailles du filet, à éviter les intégristes autant que la police politique, à créer et à enquêter sans attirer l’attention. Comme par exemple sur Hrant Dink, journaliste assassiné dont elle a entendu parler par la diaspora arménienne et plus particulièrement par l’un de ses proches, le «Marseillais» Jean Kéhayan qui avait aussi collaboré à son journal Agos. « Agos, c’est Le Sillon. C’était un mot partagé par les Turcs et les Arméniens; en tout cas par les paysans, à l’époque où ils cohabitaient. » Se sentant autant turc qu’arménien, il avait choisi de vivre et travailler à Istanbul, sans se rendre compte qu’avec son journal, il avait « ouvert la boîte de Pandore. Il n’était pas comme les autres Arméniens qui avaient vécu toutes ces années sans oser parler. Lui ne voulait plus être du peuple des insectes qui se cachent, de ceux qui ne veulent pas savoir. » Au fur et à mesure de ses recherches, la biographie du journaliste se précise autant que la lumière se fait sur les basses œuvres d’un gouvernement qui entend régner par la terreur. Et y parvient. Car même les plus rebelles prennent peur, appellent à la prudence plutôt qu’à la révolution. Comment est-il dès lors possible de continuer à creuser son Sillon?
    Si Valérie Manteau ne peut répondre à cette délicate question, son témoigne n’en demeure pas moins essentiel. Et éclairant. Car plus que jamais la Turquie, selon la formule de l’écrivain Hakan Günday, est «la différence entre l’Orient et l’Occident. Je ne sais pas si elle est le résultat de la soustraction, mais je sais que la distance qui les sépare est grande comme elle. Et dans cet intervalle, comme dans tous, prospère une troisième voie sans laquelle l’Europe ne serait pas l’Europe, et regarderait le Moyen-Orient comme un uniforme, illisible fatras. »
    http://urlz.fr/81l4

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  • J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, et c'est avec soulagement que je le referme, alors que la narratrice quitte la Turquie, ce pays instable mais si attachant, ne serait-ce que parce qu'elle y laisse son amour. Je me suis retrouvée un peu noyée dans cette riche documentation, au...
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    J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, et c'est avec soulagement que je le referme, alors que la narratrice quitte la Turquie, ce pays instable mais si attachant, ne serait-ce que parce qu'elle y laisse son amour. Je me suis retrouvée un peu noyée dans cette riche documentation, au milieu de tous ces personnages, heureusement le fil conducteur qu'est Hrant Dink (que je découvre) fait qu'on s'attache au récit et à la narratrice, mais je suis bien incapable de résumer ce roman, et il ne me laissera sans doute pas de souvenir impérissable.

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  • Un très curieux objet de littérature, complètement hybride et l'assumant totalement, avec exigence.

    A travers l'errance dans Istanbul de l'alter ego de l'auteure, le texte oscille entre l'auto-fiction, l'histoire d'une relation amoureuse avec un Turc ( pas les passages qui m'ont le plus...
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    Un très curieux objet de littérature, complètement hybride et l'assumant totalement, avec exigence.

    A travers l'errance dans Istanbul de l'alter ego de l'auteure, le texte oscille entre l'auto-fiction, l'histoire d'une relation amoureuse avec un Turc ( pas les passages qui m'ont le plus intéressée ), le reportage documentaire radiographiant le milieu de l'intelligentsia progressiste malmenée par Erdogan et enfin la biographie d'un journaliste turc d'origine arménienne, Hrant Dink, assassinée en 2007 par un nationaliste de 17 ans. On passe de l'un à l'autre parfois dans la même page avec une liberté folle, un peu déconcertante au début avec un affranchissement des règles de ponctuation. Aucune entrave pour dépeindre la Turquie d'aujourd'hui.

    Grande ambition que de relier l'intime à une vision politique d'une société donnée. Et cela fonctionne parfaitement ! C'est avec une sincérité totale que Valérie Marteau nous fait découvrir la Turquie actuelle à travers le prisme des intellectuels turcs cherchant à résister à la montée de l'intégrisme et de la dictature. Tout est dit avec beaucoup d'intelligence et de finesse.

    La Turquie nous ressemble, nous dit l'auteure, ce n'est pas un exotisme à regarder de loin. Tous les Turcs que rencontrent l'auteure, journalistes, artistes, militants des droits de l'homme nous ressemblent tant dans cette France post attentats. Valérie Marteau est une ancienne collaboratrice de Charlie, justement. Chacune de ses réflexions en fait germer plein en nous. Les cinquante dernières pages sont remarquables d'intensité lorsqu'elle fait revivre Hrant Dink, assassiné peu de temps avoir été déclaré ennemi numéro 1 par Erdogan pour insulte à l'identité turque, en fait pour avoir évoqué le génocide arménien qui fait l'objet d'un négationnisme d'Etat inouï. Lorsqu'on suit Aslı Erdoğan, cette écrivaine militante des droits de l'homme emprisonnée en 2016 pour avoir soutenu la cause kurde.

    Le Sillon, c'est la traduction de Agos, le journal tenu par Hrant Dink. Un sang impur abreuve nos sillons. Comme un fil terrible qui relie la Turquie et la France à l'heure des attentats. Valérie Manteau reprend le flambeau de cette liberté d'expression si chèrement défendue. Un sillon à tracer et tracer à nouveau, obstinément, malgré les vents contraires qui veulent tout emporter.

    « Les voix de la Turquie que j'aime ne parleront pas que dans ma tête » souhaitait Valérie Manteau en publiant cet ouvrage. Désormais, elles parlent aussi dans la mienne.

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